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Potagers d'antan

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Archives de catégorie : Fruits du Québec

Liste de variétés de fruits rares au Québec

La tomate Latreille-Binette

26 vendredi Mar 2021

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Tomate Latreille-Binette (photo: Jacinthe Roy)

Jacinthe Roy et ses deux enfants en 2019 (image: Jacinthe Roy)

En 2019, Jacinthe Roy, habituée d’acheter ses œufs à la ferme de sa voisine, Pierrette Latraille-Binette (1934-….), se désole en apprenant sa résignation de ne plus cultiver ses grosses tomates. Faute d’énergie et d’intérêt de ses proches à poursuivre ce legs familial pour une 5e génération de femmes, Madame Roy l’a convainc de lui donner des semences pour garder la lignée vivante. Après les avoir plantées dans des bacs cet été-là et récolté les graines, elle contacte en février 2020 Lyne Bellemare, directrice de l’entreprise de semences « Terre Promise » pour lui proposer ce cultivar unique. Acceptée! Mis au courant de ce sauvetage in extremis un an plus tard, je vous partage l’histoire.


Issue d’une famille d’agriculteurs, Pierrette Latraille-Binette, cultivait depuis des décennies un immense potager à Les Cèdres dans lequel elle y plantait entre 100 et 150 plants d’une seule variété de tomate; un héritage familial. Cette tradition se perpétuait depuis sa mère, Marie-Rose Lefebvre (1895-1992), l’ayant reçue de sa grand-mère, Agnès Castonguay (1861-1948) et de son arrière grand-mère, Angélique Montreuil (1834-1921).

De gauche à droite: Angélique Montreuil, Agnès Castonguay et Marie-Rose Lefebvre (images: famille Latreille-Binette)

Son origine remonterait donc au début des premières tomates cultivées en sol québécois introduites aux alentours de 1870. Produisant de très gros fruits (entre 1.5 et 2 livres ou 0.6 à 1 kg), elle s’en servait pour la confection de son ketchup, son jus de tomate et ses conserves. Évidemment, avec la quantité obtenue, elle donnait des fruits à sa famille. Pour l’étape des conserves, elle les trempaient dans l’eau bouillante pour enlever le peau tendre et ensuite les « canner ». Elle se mange aussi fraîche et comme elle contient très peu de liquide, vos tranches de pain ne deviendront pas imbibées avant la fin de votre repas. Attendez-vous à cueillir vos premiers sujets après 75 jours suite à sa plantation. Selon les dires de son fils interviewé, Pierre-Yves Binette, elle prenait les graines d’une seule parmi tous ses spécimens. Elle les faisait sécher sur une « gazette de papier » pour les entreposer dans un pot de pilules vide jusqu’à l’année prochaine.

Au départ, elle démarrait ses semis à l’intérieur pour ensuite les faire profiter dans une serre en avril avant leur acclimatation et leur plantation définitive à là mi-mai. Selon les directives de Madame Bellemare:

Acclimater graduellement aux conditions extérieures environ 10 jours avant la plantation en les sortant le jour. Lors de la plantation, coucher les plants horizontalement en les arquant légèrement afin de faire ressortir les feuilles vers le haut. Arroser lors de la plantation et par temps sec.

Comme le plant mesure jusqu’à 5 pieds (0.9 a 1.2 mètre), assurez-vous de disposer d’un bon tuteur. Si vous souhaitez en planter plusieurs, espacer chaque plant d’au moins 30 cm et 70 cm entre les rangées. Pousse aussi très bien en bac. L’expérimentation de cette variété par Lyne Bellemare suggère une irrégularité dans la couleur des fruits (parfois tirant sur rouge, parfois sur le rose). Sélectionner vos meilleurs spécimens pour poursuivre la lignée. Pour respecter le souhait d’anonymat de Pierrette Latraille-Binette, aucune image, ni coordonnées ne seront transmises.

Un immense merci à Jacinthe Roy pour sa sagesse d’esprit de redistribuer ce trésor inestimable. Faites comme elle et devenez, vous aussi, un-e gardien-ne de votre patrimoine agroalimentaire. Soyez alertés! Il y en a encore beaucoup à sauver. Chacun peut faire sa part.

REPRODUCTION DES IMAGES INTERDITES SANS LE CONSENTEMENT DE JACINTHE ROY OU DE LA FAMILLE BINETTE.

La tomate Montreal Tasty

22 vendredi Jan 2021

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Tomate Montreal Tasty (photo: James S. Marshall)

Le 26 janvier 2020, je reçois un commentaire sur mon blogue de James S. Marshall. Il prétend connaître l’histoire de cette tomate. Enfin!, me dis-je, mes multiples prières vont peut-être se voir exaucées. Vous l’aurez lu, j’attends une version crédible depuis longtemps; presque 20 ans. Fébrile, je garde mon calme car la recherche historique du monde des anciens fruits et légumes recèle trop souvent son lot de déceptions. Mais, des perles se présentent parfois sans crier gare. Serait-ce l’une d’entre elles?  En conservant une certaine réserve, il éveille vraiment mon attention lorsqu’il pointe l’image de ma tomate dans mon article (voir photo ici-dessous). Celle-ci, selon ses affirmations, devrait être beaucoup plus ronde et d’une grosseur maximum de 5 pouces (13 cm) de diamètre. Alors là, cette description hyper précise me fait un peu plus considérer le sérieux de l’expéditeur.

Fausse représentation sur le web de la tomate Montreal Tasty, une tomate où deux types de tomate semblent pousser côte-à-côte, l’une côtelée et l’autre lisse.

Pour revenir un peu en arrière, cette supposée « mauvaise » photographie, prise à mes débuts de gentleman farmer, correspondait aux critères de l’époque et validée par des collectionneurs sérieux. Après l’avoir fait pousser, elle répondait parfaitement aux descriptions véhiculées sur cette dernière (hauteur du plant, forme des fruits, couleur, etc). Comment expliquer cela alors?

Monsieur Marshall commença son récit à savoir que dans les années 1980, il fit un échange avec un américain contre des semences de tomate John Baer, une variété qu’il avait souvent semée mais perdue. Cet américain lui aurait alors déclaré posséder plus de 100 cultivars de tomates. N’ayant jamais fait aucun autre échange par la suite, il réalisa un jour qu’une tomate de ce nom circulait sur Internet mais elle ne ressemblait pas du tout à la sienne. Il soupçonna cet homme d’avoir fait d’autres échanges et qu’aux travers de ceux-ci, il y aura sûrement eu une personne peu soucieuse de la pureté de la lignée. L’histoire aurait donc débuté sur une fausseté et aujourd’hui, il souhaiterait rectifier les faits; d’où sa communication avec moi.

Ainsi donc, après quelques coups de téléphone et plusieurs messages courriels plus tard (presqu’un an), j’ai pu assembler son récit. Je remercie toutes les personnes (certaines souhaitant rester dans l’ombre) pour leur temps, les photographies et leur grande générosité à replacer l’histoire de cette tomate dans son réel contexte.


L’origine de la Montreal Tasty

James S.Marshall (photo James S. Marshall 2020)

Au milieu des années 1960, le jeune James S. Marshall habite à Benny Farm, un développement résidentiel montréalais du quartier Notre-Dame-de-Grâce, près de l’école Ste-Monica. Avec sa famille, ils ont l’habitude de faire leurs courses au marché Atwater. Son père remarque qu’à la fin de leur journée, les agriculteurs jettent  leurs tomates non vendues mais, curieusement,  rachètent celles d’une vieille dame dont le kiosque en contient uniquement deux sortes sans nom. Un jour, il décide d’acheter les deux types et, par la suite, il en conserve les semences. Plus tard, à la mort de la dame, personne n’eut l’air de reprendre sa relève au marché et son père ne revit jamais ces deux variétés nul part ailleurs.

Il les cultiva ainsi chaque année jusqu’en 2014 dans des contenants près de ses fenêtres et sur le balcon de son appartement. La première variété, qu’il nomma « Montreal Tall » montre une hauteur du plant plus élevées et des tomates légèrement plus petites comparé à la deuxième évaluée à environ 110 grammes (4 oz). La deuxième, plus trapue, paraissait mieux adaptée à la culture en pot sur un balcon et fût appelée « Montreal Tasty ». Avec tout son bagage d’expérience, James S. Marshall explique qu’elles ont tendance à mieux performer lorsqu’elles ne sont pas bien traités (après ±48 ans de vent, un soleil limité, dans des contenants dont le volume de sol ne dépasse pas 2 à 3 pieds cubes). À la demande de son père et le sachant plus intéressé par le jardinage comparativement aux autres membres de sa famille, celui-ci repris la culture des tomates en 1983 pour le rassurer qu’elles survivraient. Jusqu’à aujourd’hui, il alterne chaque année chacune des deux variétés de sorte qu’il n’y ait jamais de pollinisation croisée.

Voyage de pêche du père de James S. Marshall au nord de l’Ontario à la fin des années 1970. (Photo: James S. Marshall)


Trucs pour la culture de la tomate « Montreal tasty »

Variété aromatique rouge vif à peau fine destinée aux jardiniers amateurs ou ceux souhaitant faire pousser un petit nombre de fruits pour la cueillette à la main dans de petits espaces. Voici quelques conseils:

  • Beaucoup de soleil et à l’abri du vent si cultivée dans des contenants sur le balcon.
  • Tailler pour contrôler la hauteur de la plante.
  • Si cultivée à l’intérieur sur le rebord d’une fenêtre, la traiter comme une plante vivace. Élaguer en ne laissant pousser que les tiges. Une fois par an, vous pourrez refaire des rejetons à partir des tiges. Elles repoussent mieux ainsi plutôt qu’à partir des graines.
  • Utiliser la plus grande cage à tomate que vous trouverez pour la faire pousser à l’extérieur et pour la tuteurer.
  • Exige un sol meuble avec beaucoup de compost, de la matière végétale avec un peu de farine d’os ou quelques douzaines de coquilles d’œufs écrasées mélangés à la terre pour donner du calcium et prévenir la pourriture apicale.
  • Utiliser très peu d’engrais, sinon en très petite quantité à la fois.
  • Garder le sol humide constamment sinon les fleurs vont faner sans produire de fruits. Éviter aussi l’arrosage excessif. Pailler pour empêcher l’eau d’éclabousser et d’atteindre les feuilles propageant des maladies.
  • Ne jamais planter au même endroit d’une année à l’autre.
  • Si jamais la terre s’assèche et que les fruits arrivent à maturité, prévoyez reprendre l’arrosage de manière progressive sur 3 à 4 jours. Sinon, les fruits éclateront.

Honneur à une famille d’hybrideurs

Dans nos entretiens, Monsieur James S. Marshall fit mention qu’il descend d’une lignée d’agriculteurs hybrideurs. Il donne l’exemple de son grand-père et son arrière-grand-père (tous deux du même nom que lui), arboriculteurs fruitiers à Hamilton en Ontario. Son grand-oncle, Cecil Marshall, devint floriculteur et juge à Hamilton. Il créa notamment des glaïeuls géants dont sa première création, nommée « Albatross » un glaïeul blanc atteignait près de 6 pieds (1.8 mètre). Ce dernier, souhaitant redonner à sa mort ses registres de sélection et ses bulbes à James S. Marshall, sa tante en décida autrement et brûla tout.

Son autre grand oncle, Henry Heard Marshall, fût lui aussi un hybrideur réputé œuvrant à la ferme expérimentale du gouvernement canadien à Morden, au Manitoba. Il joua un rôle important dans le développement de roses de la série «Canada», la monarde Marshall’s Delight (résistante à la moisissure), la « Petite Delight », « Petite Wonder », etc… Il a aussi développé une variété de tomate résistante au vent appelée «Starfire».

Henry Hear Marshall (image: thestarphoenix.com)


Pour obtenir la « vraie » tomate Montreal tasty, commander via le site des Semis urbains. Pour sauvegarder cette variété, Monsieur Marshall a offert ses semences à cette entreprise pour que les responsables puissent les reproduire. À mon tour, je souhaite contribuer afin qu’elle reprenne sa place vraie place dans l’histoire de la belle province. Reproduction des photographies interdites sans l’accord de James S. Marshall.

La tomate Ice Grow

15 samedi Fév 2020

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Tomate Ice Grow (photo: Philippe Panassié)

Lors du dévoilement de la gagnante de notre concours de fin d’année 2019, j’avais promis de vous en dire davantage sur son prix remporté: des semences de tomate « Ice Grow », une variété rarissime. Je trouvais pertinent l’ajouter à ce palmarès de nos variétés ancestrales de notre terroir québécois. Vous avez même en primeur, la première photographie de tout le web (oui! oui! oui!) de ce fruit. Un merci tout spécial (et vraiment du cœur!) à Philippe Panassié, un amoureux fan fini des tomates, pour son aide. Une grande partie des infos techniques proviennent de ses observations suite à sa culture à l’été 2019.

En 2018, Monsieur René Paquet, membre-producteur du semencier du patrimoine Canada, offre pour la première fois des semences de cette tomate aux abonnés via leur catalogue annuel de semences. Ce dernier a reçu ses graines d’Antoine D’Avignon en 2001, le premier directeur bénévole (section Québec) de cet organisme pan-canadien. Selon les écrits de Monsieur Paquet, Monsieur D’Avignon les auraient reçues des mains de Suzanne Bourgeois, fille de Guy Bourgeois, jardinier-maraîcher de Sainte-Dorothée à Laval. Il cultivait cette variété dans les années 1950-1960 et les vendait à l’ancien marché public Bonsecours.

Cultivateurs et jardiniers garés au Marché Bonsecours devenu la place Jacques-Cartier dans le Vieux-Montréal en 1950 (Photo: Paul Girard)

Il l’aurait baptisé ainsi après qu’elle ait passé au travers d’une pluie de grêle. Certains se souviendront sûrement, avant l’arrivée des champs sans fin de soya et de maïs d’aujourd’hui, les immenses terres remplies de tomates destinées aux marchés publics mais surtout aux conserveries maintenant disparues.

Récolte des tomates pour la conserverie chez Daniel Guertin. Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville en 1951 (Photo: Omer Beaudoin)

Vous pourrez vous attendre à cueillir un fruit d’environ 10 cm de diamètre à maturité (environ 70 jours après sa plantation) de 120 grammes lors des périodes de sécheresse. Sinon, une belle saison amènera son poids davantage entre 150 et 170 grammes. Comme c’est une tomate archi rare, j’ajouterai des infos au fur et à mesure.

Vous pouvez commander cette tomate chez Terre Promise.

REPRODUCTION DE LA PHOTOGRAPHIE DE LA TOMATE ICE GROW INTERDITE SANS LE CONSENTEMENT DE PHILIPPE PANASSIÉ. 

La tomate Adelin Morin (mise à jour)

09 dimanche Fév 2020

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Tomate Adelin Morin (en période de sécheresse)

Le début de l’année rime souvent avec l’achat des semences; qu’elles soient par catalogues, lors des fêtes des semences, en magasin ou via des échanges dans des clubs horticoles. Pour ma part, les deux premières options fournissent un choix bien supérieur. Pour les articles à venir, je vais profiter de cette période pour vous sensibiliser à quelques spécimens souvent peu connus de notre beau terroir québécois qui mériterait votre protection. Par exemple, il y a de nombreuses semaines, j’avais retiré la tomate « Adelin Morin » de mon blogue pour une mise à jour en fonction de nouvelles infos reçues. Je remercie Lyne Bellemare de l’entreprise de semences « Terre promise » pour ces précisions.

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Lettre Gabrielle Trahan (tomate Adelin Morin, 19 mars 2008)

En mars 2008, François Lebel, alors directeur bénévole (section Québec) de Semences du Patrimoine, reçoit une lettre de Madame Gabrielle Trahan de Rawdon. Celle-ci lui envoie des semences de tomate obtenues d’Hector Morin de Chertsey. Ce dernier les a reçues de son père, Adelin Morin, ayant vécu, lui aussi, dans la même municipalité mais les ayant cultivées plus précisément dans le secteur Marie-Reine des cœurs. Il est important de souligner que de nombreuses familles Morin habitent Chertsey depuis la fin du 19ème siècle. Les premières habitations furent érigées vers 1820 avant d’être officiellement reconnue pour être une terre de colonisation agricole en 1856.

François Lebel en 2007 dans sa serre de production aux Serres de chez-nous(Source: François Lebel)

De plus, pour faire du pouce sur Adelin Morin, le 3 janvier 2015, Jacques Carl Morin, alors secrétaire de l’Association des Morin d’Amérique, nous a gentiment envoyé une preuve généalogique prouvant l’existence d’Adelin Morin en nous faisant parvenir son ascendant depuis 1694 (voir description ici-bas). Nous vous l’inscrivons tel qu’il nous l’a fait parvenir.

I Pierre Morin-Marsolais Beauport, Montmorency22 Février 1694 Madeleine Lespinay-Bardet, Jean & Catherine Granger
II Noël Morin St-Sulpice, L’Assomption25 Janvier 1734 Madeleine Perrault, Pierre & Marie Champoux
III Benoît Maurin St-Sulpice, L’Assomption26 Septembre 1774 Madeleine Collin, Pierre & Françoise Thivierge
IV Jean-Baptiste Morin L’Assomption10 Août 1824 M-Esther-Anastasie Vaillant, Louis-Moïse & M-Angélique Piché
V André Morin St-Charles-Borromée, Joliette30 Octobre 1848 Éléonore Beaudry, Pierre & Marguerite Boisvert
V Gilbert Morin St-Théodore, Chertsey, Montcalm15 Juillet 1878 Césarine-Exérine Beaudry, Louis & Odile Venne
VI Adelin Morin St-Théodore, Chertsey, Montcalm10 Janvier 1923 Célina-Exérine Desrochers, Emery & Elizabeth Brooks

Tomate Adelin Morin (photo: François Lebel)

Quasi centenaire, on a affaire à une tomate rose aplatie. Elle se distingue par sa grosseur impressionnante (de 200 à 1000 grammes — entre 1 et 3 livres selon certains—) et sa laideur. Cela veut simplement dire en langage commun qu’on ne la retrouvera pas en épicerie. Un vrai fruit moche comme vous pouvez le constater sur les photographies. Pour faire dans la technique, elle possède une dépression profonde à l’attache pédonculaire. Chair ferme mais juteuse, n’attendez pas trop avant de la manger car elle se conserve moins d’une semaine, parfois moins, avant de commencer à « dépérir ». Limitez aussi vos manipulations. La peau mince fend lorsque mûre. Selon les commentaires recueillis, il y aurait un bel équilibre entre le côté sucré et l’acidité du fruit. Prévoyez une récolte entre 80 à 85 jours suite à sa plantation. Pas mal pour ce gros calibre en région froide. Croissance indéterminée (entre 1.20 et 2 mètres). Munissez-vous d’un bon gros tuteur pour la supporter. Cette tomate de collection, très, très, très rare se commande aux Jardins de l’écoumène.

Pour terminer, j’en profites pour vous montrer quelques photographies reçues de Monsieur Lebel dans lesquelles, il nous démontre les différences entre cette variété et celle de la tomate Mémé de Beauce; deux plantes qu’on a tendance confondre.

Dessous des tomates Adelin Morin et Mémé de Beauce (photo: François Lebel)

Coupes transversales des tomates Adelin Morin et Mémé de Beauce (photo: François Lebel)

Vous serez sûrement heureux d’apprendre que Monsieur Lebel s’est assuré de la pérennité de cette variété en achetant, au nom de la famille Morin, le plein montant de son maintien par l’intermédiaire d’un programme d’adoption de la bibliothèque de semences de Semences du Patrimoine Canada. Cette initiative permettant de sauvegarder un matériel génétique vivant à perpétuité dans des conditions de conservation optimales.

Tomate Adelin Morin (photo: François Lebel, 2020)

REPRODUCTION DES PHOTOS INTERDITES SANS LE CONSENTEMENT DE FRANÇOIS LEBEL.

La tomate « rose italienne »

17 mercredi Oct 2018

Posted by Michel in Fruits du Québec

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La tomate rose italienne (photo: Philippe Panassié)

Les québécois ont ceci de particulier. À une certaine époque (entre 1950 et 1980), ils adoraient les tomates roses comparativement au reste du Canada. L’apogée de cette popularité survient dans les années soixante où les compagnies de semences proposaient presque la moitié de leurs choix en tomates roses. Par exemple, que ce soit la Québec no.245, Apha rose, Beauté de Livingstone, Champion naine, Rose de juin, Rose à feuille de patate (McMullen) ou encore la Oxheart (la fameuse « cœur de bœuf »), toutes ont comme point commun la couleur de la chair du fruit… comme celle-ci: la « rose italienne ».

De fait, en provenance du bas Saint-Laurent et plus spécifiquement de Rivière-du-Loup, les semences originent de Madame Francine Mailloux. Qualifiée de plante « costaude » par René Paquet qui a obtenues les graines de celle-ci (été moi de lui), il ajoute que le plant indéterminé aura un « gros rendement » avec des fruits produisant « peu de graines » (à discuter) et « à peau rouge et chair rose ». Ceux-ci pèseront, en général, entre 400 et 850 grammes mais pourront aller au-delà comme en fait fois le spécimen au bas de l’article.

La tomate rose italienne (photo: Philippe Panassié)

Par ailleurs, au début début 2018, j’ai reçu une charmante invitation d’Allemagne de Philippe Panassié (lui-même grand collectionneur de tomates rares) me proposant son aide dans la culture de mes anciennes variétés de tomates; ce que j’accepta avec une très grande gratitude. À la fin de la saison, il me fit parvenir ses semences cultivées, ses observations, ses commentaires et ses photographies. REPRODUCTION DU TEXTE ET DES PHOTOGRAPHIES INTERDITES SANS LE CONSENTEMENT DE PHILIPPE PANASSIÉ.

————– texte de Philippe Panassié ——————–

La tomate rose italienne (phot: Philippe Panassié)

Jolie tomate rose-rouge. Plante très robuste à croissance indéterminée environ 180 cm, feuillage normal, gros fruit rond un peu aplati de 500 à 900 g légèrement côtelé aux épaules, très charnues, chair douce, beaucoup de graines (environ 10 loges). Bonne production de mi-juillet à fin septembre (les changements climatiques qu’on le veuille ou non ont demandé plus d’arrosages que normal et la fin de saison a sans doute été plus précoce: à mi-octobre les plantes sont encore pleine de fruits qui ne mûrirons plus).

La tomate rose italienne (photo: Philippe Panassié)

 

Comme cette année a été sèche, je ne peux pas dire si cette plante est résistante ou non aux maladies cryptogamiques (je l’ai cultivée en extérieur sans abri). J’ai cultivé 7 plantes et ai obtenu une récolte de 3,5 kg par plante, ce qui en saison « normale » devrait pouvoir atteindre 5 kg au vu de ce qui reste encore sur les plantes à mi-octobre. (À noter qu’à la mise en place à mi-mai j’ai fait un arrosage copieux avec purin d’ortie à 20% et qu’ensuite elles ont reçu tous les 15 jours une ration de purin de consoude à 10%). En résumé une bonne grosse tomate à déguster crue avec une pointe de fleur de sel, un voile de poivre, un filet d’huile d’olive et une touche de pesto ou de tapenade, un régal!

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Saviez-vous que? Vous cultivez des anciennes variétés et n’arrivez pas à déterminer leur couleur exacte. Sachez qu’il existe une manière très simple de les distinguer. Consultez mon ancien article inspiré des écrits de Madame Michèle Renaud intitulé « Tomate… rouge ou rose?« .

La pomme St-Hilaire

11 lundi Juin 2018

Posted by Michel in Fruits du Québec, Vieux trucs de jardinier

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Pomme Saint-Hilaire

Ah! les anciennes pommes québécoises! Il y en a tellement dans l’histoire de notre patrimoine agricole qu’elles occuperaient plusieurs articles. Pour éviter une certaine redondance et une lassitude pour vous lectrices et lecteurs, je distance mes écrits sur le sujet.

Surnommée aussi « Cabane du Chien », « Fameuse Baldwin » ou simplement « Hilaire », le rapport du Montreal Agricultural and Horticultural Society de janvier 1847, retrace l’arbre originel au verger d’Alexis Déry (1789-1858) situé à Mont-Saint-Hilaire en Montérégie. Tué par les chenilles aux environs de 1822, on l’avait déjà propagé de façon limitée pendant de nombreuses années en observant sa tendance à produire un fruit dont la saveur s’intensifiait en fin de saison. Créé à partir de pépins de la « Fameuse« , cette variété devrait justement s’utiliser là où cette dernière produit mal.

Par ailleurs, on retrouve sa trace dans plusieurs anciens écrits tels, par exemple, le mensuel de la « Pomologie française » publié par la Société de pomologique de France en 1912. On qualifie l’arbre comme produisant des fruits de formats gros à moyen, globuleux, plus ou moins aplatis et irréguliers. La peau mince, tendre, lisse, jaune pâle ou blanchâtre est presque entièrement couverte d’une beau rouge, qui elle, est recouverte d’une pruine peu visible. La chair, quant à elle, aura une couleur blanchâtre, parfois teintée de rouge et elle sera aussi juteuse, croquante, tendre, incluant une texture fine. Les écrits scientifiques décrivent sa saveur comme « vive, sub-acide » et sa capacité d’entreposage de « bonne à très bonne », soit jusqu’en janvier. On qualifie finalement le pommier quant à lui de « rustique, grand, vigoureux et produisant abondamment une année sur deux ».

SAVIEZ-VOUS QUE?: Dans la tradition orale, on entend de temps à autre de vieux pommiculteurs parler qu’au moment de planter leurs jeunes pommiers, ils disposaient une dalle ou quelque chose de plat (ex: une pierre) sous les racines de l’arbre. Ce stratégème obligeait les racines à contourner l’objet en se frayant un passage au ras du sol, là où se trouve la matière organique plus abondante plutôt qu’en profondeur. Les racines s’étallaient ainsi à l’horizontale plutôt qu’à la verticale. En ingérant davantage de matières organiques, l’arbre se fortifiait, donc plus résistant. Par la même occasion, cet apport d’énergie se transmettait aux fruits. Un truc simple mais efficace.

Yves Auger, chasseur de pommiers ancestraux

10 samedi Fév 2018

Posted by Michel in Agrotourisme patrimonial, Fruits du Québec, Personnages liés à l'agriculture au Québec

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Yves Auger (photo: CETAB+)

Depuis les années 1980, au printemps et à l’automne, l’arboriculteur Yves Auger arpente les Appalaches à la recherche des pommiers de nos ancêtres (écossais, anglais, français et aussi ceux sur les sites des communautés religieuses). Souvent cachés sur des terrains abandonnés, ces spécimens ont grandi à l’état sauvage et leur apparence en dit long sur leur résistance et leur potentiel commercial. « S’ils ont pu survivre des centaines d’années dans des endroits inhospitaliers, la génétique est là! » explique t-il dans la capsule de l’émission « secrets de jardinage » qu’on vous suggère ici bas et offert par la télé-communautaire des Bois-Franc.

De fait, souvent nos aïeux plantaient des pépins de pomme dans l’espoir qu’un jour, ils puissent récolter de beaux fruits. Malheureusement, il est improbable qu’en semant les graines d’une variété, nous puissions obtenir la même. C’est ainsi que, de manière imprévue, les plants ont pu générer des rejetons uniques aux caractéristiques diverses (rusticité, grosseur, couleur, goût des fruits, maturité précocité, défenses naturelles contre des maladies…). Et c’est ce qui motive ce « chasseur de pommiers anciens ». En les retrouvant dans leur environnement naturel, il peut les comparer aux autres à proximité. Si l’un d’entre eux montre les signes recherchés, il revient sur les lieux au printemps suivant pour y prendre des boutures. Jusqu’à maintenant, il a pu retrouver une centaine de cultivars perdus comme par exemple, la RUBI, un pommier apportés par les premiers colons. Résistant au feu bactérien et à la tavelure, les fruits, récoltés en octobre, s’avèrent juteux, croquants et sucrés. On les multiplie depuis 2016 dans un verger expérimental situé au pied des Appalaches et maintenant labellisé bio depuis 2013. Pour ceux que ça intéresse, on les nomme souvent du nom des familles chez qui on a prélevé des boutures. Les Belle d’Isabelle, McKillop, Verte délicieuse, Rouge d’autrefois, Sophie, Jaune d’autrefois et Rouge des Bois-Franc revivront grâce à cet homme.

Pomme RUBI (image: la terre de chez-nous)

Œuvrant pour le Centre d’Expertise et de Transfert en Agriculture Biologique et de Proximité (CETAB+) du cégep de Victoriaville, Monsieur Auger a publié en 2013 un document intitulé « Variétés ancestrales et biodiversité au potager » dans lequel il explique les avantages d’utiliser d’anciennes variétés dans les vergers actuels.

Saviez-vous que? Vous pouvez acheter en vente directe, lorsqu’il y a des surplus,  les trouvailles découvertes par Monsieur Auger au kiosque de la ferme-école les mercredis de 11 h à 18 h et les jeudis de 15 h à 18 h, au Cégep de Victoriaville, côté du Boulevard Jutras. Ce verger historique, appelé « Verger des Frères du Sacré-Coeur » et cultivé de manière extensive intègrera bientôt un centre d’interprétation.

La citrouille Algonquienne (mise à jour)

28 mardi Nov 2017

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Citrouille algonquine

Citrouille algonquienne

À l’été 2017, Ashley Barbosa, étudiante à la mineure en Études indigènes de l’Universite Wilfrid Laurier, eut à réaliser, dans le cadre de son emploi estivale au Semencier du patrimoine, une collecte d’informations sur certaines variétés de leur collection et plus spécifiquement sur celles du patrimoine autochtone nord-américain. Elle a réussi le tour de force de trouver des sources « authentiques et honorables » permettant une meilleure compréhension partielle de l’historique ethnobotanique de cette courge très ancienne. Je vous inscris ici-bas une traduction intégrale en français du résumé de ses découvertes telle qu’elles ont été citées dans leur bulletin d’août 2017.

On fait donc une mise à jour, 6 ans après la parution de notre premier article.


La courge « algonquian » (ou citrouille) est une cucurbitacée extrêmement rare qui provient de la Nouvelle-Angleterre et qui a été cultivée historiquement par les Abénakis. Bien qu’elle puisse sembler avoir des liens avec les Algonquins, il n’en est rien.

Portraits de Meriwether Lewis et de William Clark (1807) par Charles Willson Peale.

En fait, l’orthographe du nom de la courge «Algonquian» est due au fait que les Algonquin sont une tribu alors que les Algonquiens sont une combinaison de tribus qui parlent la langue des Algonquins divisée en différents dialectes. Les Abénakis étaient l’une des tribus algonquiennes des régions habitées du Maine, du New Hampshire et du Massachusetts occidental. Les Abénakis pratiquaient en ces temps-là la méthode de culture des Trois Sœurs avec l’ajout de tournesols, et utilisaient les graines de la courge pour fabriquer de l’huile. Comme beaucoup d’Amérindiens, ils utilisaient ces huiles pour fabriquer des colorants pour des matériaux artistiques. Traditionnellement, la courge était utilisée dans les soupes et les ragoûts, ainsi que les plats de légumes communs. La courge algonquienne faisait partie des denrées alimentaires que Lewis et Clark* commercialisaient avec les Indiens Mandan au début du 19ème siècle, ce qui nous donne un historique du processus par lequel les semences ont été déplacées par le commerce entre les tribus ».

Auteur — Ashley Barbosa —


Selon nous, les nuances apportées par Madame Barbosa deviennent importantes car la variété se fait appeler « algonquine » un peu partout par les semenciers et sur le web alors qu’elle devrait se nommer « algonquienne ». Les transmissions orales ou les fameux « copier-coller » pourraient être à l’origine de cette mauvaise traduction d’aujourd’hui. C’est pas tous les jours qu’on retrouve le nom originel d’un légume. Va falloir réécrire les étiquettes et l’historique de ce cultivar.

Je vous encourage également à consulter les résultats de ses autres recherches notamment celui des haricots « Cherokee Trail of Tears », « Deseronto Potato et « Anasazi » ou encore la tomate « Cherokee Purple ».

 

Expédition Clark et Lewis (auteur: Charles Marion Russell)

*Saviez-vous que? Le trappeur-explorateur québécois Toussaint Charbonneau (1767-1843) et sa femme amérindienne Sacagawea (1788-1812), traductrice, sont considérés comme les acteurs principaux dans la réussite de l’expédition de Lewis et Clark (1804-1806). Bien que l’homme pourrait se faire qualifier aujourd’hui de véritable « ordure », lui et sa femme permirent aux 42 membres, sauf un, de traverser les États-Unis à terre jusqu’au Pacifique sains et saufs et ce, aux périls de maints dangers (animaux sauvages, tribus amérindiennes guerrières, obstacles naturels, climat rude …).

La tomate Québec 1121

11 vendredi Nov 2016

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Ce texte attendait dans ma banque depuis longtemps… presque quatre ans. Il espérait un « je-ne-sais-quoi » pour revenir à la vie. Lorsque j’écris, je manque quelques fois d’inspiration. L’angle, le message, le contenu, l’absence de références ou d’images demeurent autant d’excuses pour les repousser aux calandres grecques. J’en possèdes des dizaines comme ça patientant ainsi dans l’espoir qu’un jour leurs secrets referont surface. Pour celui là, je n’arrivais tout simplement pas à trouver suffisamment d’information fiables pour le compléter. Jusqu’au jours où Le Courrier de Saint-Hyacinthe décide, il y a moins d’un an, de partager ses anciens journaux publiés depuis 1853, avec la bibliothèque et archives nationales du Québec.

Roger Doucet et la tomate 1121 (source: LE NOUVEAU CLAIRON — Mercredi, 1 3 SEPTEMBRE 1 978 — Page 9 )

Roger Doucet et la tomate 1121 (source: LE NOUVEAU CLAIRON — Mercredi, 13 SEPTEMBRE 1 978 — Page 9 )

En effet, en refouillant récemment sur cette variété, j’ai mis la main sur un article publié le mercredi 6 septembre 1978 intitulé « une variété de tomate découverte à Saint-Hyacinthe« . Enfin, voilà la pierre manquante cherchée depuis si longtemps. Cette hybride a été conçu à la station de recherche agricole de Saint-Hyacinthe par Roger Doucet, agronome, à partir d’une variété californienne et une tomate du Québec adaptée aux régions froides (non mentionnée). À cette période, on misait sur la relance de la culture de la tomate de conserverie au Québec notamment par l’amélioration de la récolte mécanique.

Par ailleurs, saviez-vous qu’elle portait aussi le nom de « tomate carrée »?

En effet, ses angles prononcés et charnus en faisait une candidate idéale pour une culture mécanique avec une texture ultra ferme. Aussi appelée scientifiquement la 1121 ou Q-1121, vous la retrouverez aujourd’hui davantage sous le nom de Québec 1121. Possédant la propriété de ne pas brûler au soleil, de ne pas fendiller et de ne pas présenter de pourriture apicale, son fruit rouge éclatant concentrera ses saveurs en mûrissant sur un plant déterminé (hauteur non spécifiée). Elle se prête justement très bien à la préparation de la pâte de tomate, jus, sauce ou ketchup.  Selon les propos du scientifique:

…cette variété prometteuse pourrait relancer cette culture chez nous car on peut observer pour 6 000 plants, un rendement de 5 à 10 Ib de tomates par plant. Même cassées à la main, les tomates qui procurent un rendement de plus de 11 tonnes à l’acre, s’avèrent rentables.

Roger Doucet exhibe un plant de tomates à paroi ferme (source: LE NOUVEAU CLAIRON — Mercredi, 13 SEPTEMBRE 1978, p. 8)

Roger Doucet exhibe un plant de tomates 1121 à paroi ferme (source: LE NOUVEAU CLAIRON — Mercredi, 13 SEPTEMBRE 1978, p. 8)

Votre production gagnera si votre plant pousse dans un sol frais et limoneux avec un PH entre 6.2 et 6.5. Si vous possédez une photographie de ce spécimen, n’hésitez pas à nous la faire parvenir pour qu’on l’a publie.

Disponible chez Prairie Garden Seeds.

 

La pomme Reinette grise

03 jeudi Nov 2016

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Pomme French Russet (source: http://adamapples.blogspot.ca)

Pomme French Russet (source: http://adamapples.blogspot.ca)

Pomme originaire de la Vallée du Saint-Laurent appelée aussi, en français, Pomme de Cuir, reinette grise du Canada et Pomme grise ou, en anglais, french russet, Gray Apple, Leather Apple, French Reinette et French Pippin. Cultivée avant 1831 et de généalogie inconnue, nos recherches tendent à croire qu’elle a subit une mutation de la souche apportée par les migrants de France ou Suisse. Elle se rapproche beaucoup de la Reinette Grise cultivée en Europe au XVIIe siècle.

De fait, le fruit possède une taille moyenne à petite, avec une peau épaisse, dure, jaune verdâtre et habituellement complètement recouverte d’un roussissement. Sur le côté exposé au soleil, il y a souvent une coloration rougeâtre. La chair jaune se veut croustillante, juteuse et richement aromatisée. L’arbre pousse droit et porte des récoltes complètes chaque année. Utilisée pour le cidre, la consommation courante (pomme fraîche) ou pour la confection de desserts, elle se cueille en septembre et se conserve jusqu’en avril lorsqu’elle est entreposée en chambre froide.

Par ailleurs, il est intéressant d’ajouter qu’il existe d’anciennes recettes de lectrices publiées dans d’anciens journaux disparus du Québec utilisant Cette pomme. Par exemple, dans son édition du dimanche 25 août 1918, le journal de Montréal, Le Nationaliste (1904-1922), publiait une recette de beignets aux pommes.

Coupez en fines tranches des pommes court-pendues ou reinettes grises, après avoir enlevé les cœurs. Passez dans la même pâte et dans la même friture; les beignets de framboises; égoutter sur du papier gris à l’entrée du four. Opérez très rapidement et servez brûlant avec du sucre blanc en poudre.

De même, le journal de la région de Joliette, l’Étoile du Nord (1884-1965) du jeudi 3 juillet 1924, proposait une omelette aux pommes en suggérant la préparation suivante:

Faites cuire dans du beurre des tranches de pommes reinettes grises, mélangez à votre omelette, et servez saupoudrée de sucre.

On la retrouvait donc un peu partout sur le territoire du Québec à la fin et au début du siècle passé et ce, même jusqu’à Saint-Jean-Port-Joli où elle fût présentée lors de la première exposition annuelle de la Société d’horticulture du comté de l’Islet le 24 octobre 1884. Une de nos anciennes variétés du terroir à redécouvrir.

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