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Potagers d'antan

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Archives de catégorie : Fruits et légumes du Canada

Spécial acadien (6): Le haricot « Canadian wild goose »

18 lundi Nov 2019

Posted by Michel in Fruits et légumes du Canada

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Haricot Canadian Wild Goose (Image: Great lakes staples seeds)

En scrutant un peu les anciennes recettes acadiennes, seulement 6 à 7 variétés de légumes (ex: chou, pomme de terre, navet…) s’y retrouvent. Cultivés en raison de leur capacité à se conserver durant toute l’année, rien d’étonnant d’y voir aussi une multitude de cultivars de haricots; se mangeant à la fois comme légume frais mais aussi capable d’être transformé en conserve pour l’hiver. Mais, bien avant l’invention de la conserverie en 1795 par le français Nicolas Appert (1749-1841), la seule façon de les garder longtemps consistait à les faire sécher et de les réhydrater par la suite dans divers mets à cuisson lentes. Évidemment, comme la technique de la mise en conserve se situe 40 ans après la déportation, il est tout à fait normal qu’un grand nombre de haricots / fayots / fèves aient été cultivé pour leurs attributs à se sécher.

En plus, on retrouvera chez ce cultivar (Phaseolus vulgaris) un côté très prolifique. Il deviendra coureur si vous ne le tuteurez pas. Il s’attachera à tout ce qui l’entoure. Les gousses courtes et plates développeront des marbrures pourpres agréables à l’œil contenant entre 5 et 6 graines chacune. Sucrées, elles conviennent parfaitement aux soupes et aux fameuses « fèves au lard cuites au four ». Il est important de souligner que, lorsqu’elles sont exceptionnellement sèches, les coque minces ont tendance à se séparer pour éjecter des haricots ici et là. Surveillez-les pour les cueillir au bon moment. Une autre des particularités de cette variété consiste au fait qu’on la considère comme une « landrace ». Ce terme anglais fait référence à l’adaptation d’une plante aux conditions locales (naturelles et culturelles) de son terroir en développant au fil du temps des propriétés spécifiques en raison de son isolement des autres populations de son espèce. Pour cela, il se peut très bien qu’elle ne réponde pas chez-vous, à la manière dont elle est habituellement cultivée dans son lieu d’origine si on la déplace. Germe entre 7 et 10 jours. Maturité: entre 85 et 95 jours.

Pour les personnes intéressées, je vous invite à commander auprès de semenciers  des maritimes pour qu’ils continuent à préserver ce trésor en sol acadien.

Spécial acadien (5): La fève « Goose Gullet »

26 samedi Oct 2019

Posted by Michel in Fruits et légumes du Canada

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fève « Goose gullet » (image: hopeseed)

Je fais suite à l’article précédent concernant mon spécial acadien…

Selon la tradition orale, l’histoire de cette fève remonte à 1755 où, les déportés acadiens en route vers la Baie de Fundy, auraient volontairement fait échouer leur navire le long des rives du compté de Clare en Nouvelle-Écosse. Les survivants, grâce à leur alliance avec les Mi’kmaq, se seraient cachés dans les forêts pour fuir les Britanniques au pouvoir. Par hasard, les rescapés auraient retrouvé ces semences dans l’œsophage d’une oie morte à l’automne et les auraient replantées au printemps suivant. Pendant des décennies, les habitants de cette région du Canada (et aussi du Maine) en auraient cultivé; contribuant à leur subsistance.

Belle histoire hein! Ce n’est évidemment qu’une légende mais j’aime tellement ces récits d’un autre temps. Avec des recherches plus approfondies, nous pourrions sûrement remonter à la source. Et selon moi, ce conte ne date sûrement pas de 1755.

En effet, il est intéressant de noter qu’il existe plusieurs histoires de variétés anciennes de haricots nord-américains faisant référence à une oie morte dans laquelle on découvre des semences comme par exemple la « Mostoller Wild Goose« . Truc publicitaire? Faits réels? Déformation par le jeu du bouche-à-oreille? Désir de réanimer une souche en disparition? Je me garde les conclusions pour des sujets de recherche pour ma retraite.

Quoi qu’il en soit, la fève « Goose Gullet » (Phaseolus Vulgaris) qu’on pourrait traduire en français comme « gosier de l’oie » se consomme séchée. Facile à décortiquer et sucrée, vous retrouverez entre 6 et 7 graines par gousse. Buissonnante, vous devrez attendre entre 100 jours et 120 jours pour leur maturité (les sources varient). Disponible chez Great Lakes Staple Seeds (site en anglais seulement).

Spécial acadien (4): la fève « Joseph Dugas »

11 vendredi Oct 2019

Posted by Michel in Fruits et légumes du Canada

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Ce printemps, par le biais d’une conférence donnée à l’église patrimoniale de l’Acadie, j’ai rencontré par hasard Luc Charron, auteur du livre « Acadiens Dionysiens… des destins croisés« . Descendant moi-même du premier acadien du nom de « Michel Richard (dit Sansoucy) » et venu s’installer à Port-Royal en 1654, de nombreuses familles ont dû s’exiler de leur terre d’accueil cent ans plus tard suite à la grande déportation.

Toutefois, ce ne sont pas uniquement les habitants qui se sont déplacés. Suivirent aussi avec eux, pour ceux qui ont pu en emporter, leurs semences, sources alimentaires précieuses pour leur subsistance. Partout où ils se rétablirent, comme par exemple dans la région de Saint-Denis-sur-Richelieu, ils amenèrent cet héritage agricole inestimable, adapté depuis près de 100 ans, contribuant ainsi à diversifier les variétés des « locaux » venus s’installer en Nouvelle-France. Pour faite suite à notre spécial acadien débuté en janvier 2019, voici pour les trois prochains articles, autant de merveilleux trésors oubliés.

LA FÈVE « JOSEPH DUGAS » (Phaseolus coccineus)

Fève Joseph Dugas (image: musée acadien)

La légende nous ramène en 1755 à Grand-Pré, un peu avant la déportation. Surprise par la vitesse à laquelle elle aurait été évincé de chez-elle pendant qu’elle travaillait au potager, une dame aurait retrouvé ces semences dans ses poches une fois arrivée à sa destination finale à Major’s Point, dans la région de Clare. Nommé en l’honneur de « Joseph Dugas » (estimé 1690-1733), l’un des premiers colons acadiens, cette fève nous remémore cet héritage et cette tradition paysanne. On doit sa survie à Walter Comeau et Herbbie Dugas qui l’on ensuite remis à Gilberte Doelle de la ferme « Wild Rose » à Gilbert’s Cove en Nouvelle-Écosse pour poursuivre la relève.

Par ailleurs, les anciens potagers de style français étaient reconnus pour combiner à la fois les plantes comestibles et ornementales. Ce haricot d’Espagne occupait ces deux fonctions à merveille par des fleurs rouges attrayantes et des haricots polyvalents pouvant être à la fois cueillis jeunes, sa floraison quasi infinie et ses graines sèches pour la cuisson. Cultivez-le sur un treillis ou une clôture solides. Ces haricots d’Espagne tolèrent les sols plus froids et peuvent même être plantés beaucoup plus tôt que les autres haricots. Maturité de 70 jours. Disponible auprès de la semencière « Hope Seeds » (site en anglais seulement).

Fève Joseph Dugas (image: hopeseed.com)

Fève Joseph Dugas (image: hopeseed.com)

Spécial acadien (3): le haricot « St-Pons »

03 dimanche Fév 2019

Posted by Michel in Fruits et légumes du Canada

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Dernier texte de notre spécial acadien… pour le moment.
En effet, comme au Québec, il existe une foule de ces plantes alimentaires adaptées à l’Acadie et apportées par les premiers colons et les autochtones. Il y en a d’autres que je présenterais éventuellement dans les mois à venir. En attendant, la particularité de celle présentée ici-bas, comme vous le constaterez, consiste au fait qu’on plante deux variétés ensemble; l’un bénéficiant à l’autre dans un échange symbiotique.
Je remercie encore une fois Monsieur Norbert Robichaud pour sa précieuse collaboration et sa gentillesse d’avoir partagé ses recherches et expérimentations.


— texte Norbert Robichaud —-

Le haricot « St-Pons »

semences de haricot St-Pons (photo: Norbert Robichaud)

Le haricot « St-Pons » est une variété de haricot d’Espagne que j’ai reçue de Marie-Thérèse Robichaud et qui sont dans sa famille depuis la fin moitié du dix-neuvième siècle. « St-Pons » fait référence à son lieu d’origine, la collectivité de Saint-Pons dans la péninsule acadienne au Nouveau-Brunswick. Comme presque tous les haricots d’Espagne, c’est un haricot grimpant. Il atteint une hauteur de 120 à 150 cm. Il est précoce et n’a aucun mal à amener ses semences à maturité sous notre climat, autre signe de son adaptation à notre région. Il existe en rouge et en blanc qui sont cultivés côte-à-côte comme une seule variété. La variété rouge produit des fleurs rouges et d’énormes grains noirs et violets; la variété blanche, des fleurs blanches et des grains entièrement blancs et légèrement plus petits. Ce haricot a fait l’objet d’une adoption dans le cadre du Programme semencier du Canada.

Plants de haricots St-Pons (photo: Norbert Robichaud, 2018)

Marie-Thérèse m’a raconté comment elle et sa mère étaient allées voir la grand-mère de Marie-Thérèse, Bibianne Brideau (née Basque) et elles lui avaient demandé si elle n’avait pas « des vrais fayots d’empremier ». La grand-mère, qui ne faisait plus de jardin depuis plusieurs années, avait répondu qu’il lui en restait quelque part dans le haut la maison, mais qu’elle n’était pas sûr si les semences étaient encore viables. Thérèse et sa mère ont pris les semences, les ont plantées et les semences ont toutes germées. Ceci se passait dans les années 1978-1979 et Marie-Thérèse les cultive depuis ce temps-là.

Bibianne Brideau est née vers 1895 et confirmait qu’ils avaient toujours cultivé cette variété. Elle les avait reçus de sa mère, Victorine, qui les cultivaient avant la naissance de Bibianne, mais on ignore depuis quelle année exactement.

La mère de Marie-Thérèse connaissait très bien cette variété depuis qu’elle était toute petite. Elle racontait que ses parents en semaient de grandes quantités. Ils récoltaient les gousses à l’automne et les mettaient à sécher au grenier. Elle se souvenait qu’ils en épluchaient tout l’automne jusqu’à ce qu’ils aient rempli un sac de 100 livres. C’était la quantité dont ils avaient besoin pour passer l’hiver. Ils les utilisaient pour leur consommation personnelle, ils s’en servaient pour faire du troc avec les voisins et comme monnaie d’échange au magasin général. Un beau témoignage de l’importance des haricots dans l’économie domestique de l’époque.

Plants de haricots St-Pons (photo: Norbert Robichaud, 2018)


Toutes reproductions du texte ou des photographies demeurent interdites sans le consentement de Monsieur Norbert Robichaud.

Spécial acadien (2): le haricot « gros blanc »

26 samedi Jan 2019

Posted by Michel in Fruits et légumes du Canada

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Augustine et Norbert Robichaud épluchant des oignons patates en 2017 (photo: Norbert Robichaud)

Pour cette seconde semaine portant sur les variétés ancestrales acadiennes, je poursuis avec le haricot « gros blanc », une plante devenue unique de cette région dont Monsieur Norbert Robichaud m’a envoyé une description, historique et commentaires retranscrits ici-bas. Il est très important de ne pas confondre cette variété avec le pois « gros blanc », une autre variété très commune. Je vous invite évidemment à lire notre premier texte portant sur le fayot « Vieux Flippe » pour un complément d’info et assurer une continuité logique de cette lecture. Bonne semaine!


—– texte de Norbert Robichaud —–

Les haricots « gros blancs »

Haricots Gros Blanc (image: Norbert Robichaud, 2018)

La première variété de plante dont j’ai préservé la semence était une variété de haricot commun qui me viennent de ma grand-mère maternelle et que nous appelons les «gros blancs». Je ne sais pas depuis quand ma grand-mère les avait, mais elle m’a dit qu’elle les tenait de son père, Richard Landry, qui les avait rapportés de Bartibogue. Mon arrière-grand-père étant décédé en 1932, ils sont donc dans la famille depuis au moins cette date.

Les « gros blancs » sont une variété dont les premières mentions datent du milieu du 19e siècle aux États-Unis. Ils sont connus sous le nom de « Marrow fat » en anglais et ils sont inscrit à l’Arche du goût de Slowfood USA. On ne les trouve pas souvent; ils sont peu cultivés au Nouveau-Brunswick et jamais en grande quantités, car ils sont de culture délicate sous notre climat.

En effet, lorsqu’ils mûrissent, les grains deviennent très gros dans les gousses qui ont tendance à s’affaisser sur le sol et risquent de pourrir en période de temps humide. Ceci est problématique lors des mois de septembre froids et humide. Ma grand-mère me faisait d’ailleurs remarquer que certaines années, elle arrivait à peine à conserver la semence. Malgré ces difficultés, nous les avons toujours cultivés à cause de leur goût incomparable et leur texture onctueuse. Mais c’est également le fait que nous ne pouvions les trouver dans le commerce que nous les avons conservés. Sans en avoir conscience, nous avons contribué à la préservation d’une variété locale d’un cultivar ancien Ce cultivar a fait l’objet d’une adoption dans le cadre du Programme semencier du Canada.


Toutes reproductions du texte ou des photographies demeurent interdites sans le consentement de Monsieur Norbert Robichaud.

Spécial acadien (1): le fayot Vieux Flippe

19 samedi Jan 2019

Posted by Michel in Fruits et légumes du Canada

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Pour les trois prochaines semaines, mon attention se dirigera du côté de l’Acadie.

En effet, plusieurs de nos variétés québécoises ancestrales possèdent une génétique issue de cette contrée non seulement à cause des échanges (commerciaux et familiaux) mais aussi dû à la grande déportation proclamée par le Conseil de la Nouvelle-Écosse, le 28 juillet 1755.

Norbert Robichaud en train de préparer des ognons sous la supervision du chien Benny 2017 (photo: Norbert Robichaud)

De fait, la prise de possession par les Britanniques des colonies françaises en Amérique du Nord a forcé plusieurs à s’établir, entre autre, en Nouvelle-France, amenant avec eux leurs semences et leurs habitudes de culture. Avant cette déportation, il convient de souligner qu’ils avaient dès 1604 établi leur colonie à Port-Royal aux côtés de leurs alliés et amis autochtones, les Mi’kmaq; eux aussi possédant leurs propres semences depuis des générations. Des échanges ayant, avec le temps, aussi été faits entre eux. Avec une grande générosité, Monsieur Norbert Robichaud, grand protecteur de son terroir acadien, m’a fait parvenir trois textes concernant autant de cultivars inédits très rares. C’est avec une immense reconnaissance, photos à l’appui, qu’il me fait plaisir de vous retransmettre, avec son autorisation, le fruit de ses recherches et expérimentations, pour la postérité.


— texte de Norbert Robichaud —-

LES FAYOTS

Les fayots constituaient une part importante de l’alimentation de nos ancêtres « acadiens ». Les témoignages ne manquent pas chez les gens d’un certain âge qui affirment : « On mangeait des fayots à tous les jours pour déjeuner. » Une grande partie du jardin était réservée aux « fayots pour mûrir », ceux que l’on consommait en grain secs. Les cultivars que j’ai recueillis auprès des jardiniers de la région sont presque tous des haricots à grain sec, mais je me souviens que ma grand-mère paternelle conservait les semences de haricot mange-tout. Je me limiterai aux haricots à grain sec aux fins du présent article.

Il faut d’abord savoir que le haricot est une plante américaine, c’est-à-dire originaire d’une des deux Amériques. Les amérindiens de la vallée du Saint-Laurent le cultivaient à l’arrivée de Jacques Cartier. Celui-ci écrira à propos des indiens de Gaspé, dans son voyage de 1534 : « Ils ont aussi […] des fèves, qu’ils nomment sahe, les noix caheya, les figues honnesta, les pommes… »1. La présence du haricot au Nouveau-Brunswick est vraisemblablement due aux efforts de colonisation européens, car les amérindiens des maritimes n’étaient pas des agriculteurs. Néanmoins, en raison de ses origines américaines, il est possible que certains cultivars de notre région soient très anciens.

Précisons enfin que les haricots, ou les fayots, que nous retrouvons traditionnellement dans notre région sont issus de deux espèces différentes qui ne se croisent pas. Il y a le haricot commun (Phaseolus vulgaris), de loin de plus répandu, et le haricot d’Espagne (Phaseolus coccineus, synonyme multiflorus) que beaucoup connaissent sous le nom de Scarlet Runners, beaucoup plus rares.

LE FAYOT VIEUX FLIPPE

Graines de fayot Vieux Flippe (image: Norbert Robichaud, 2018)

Dans les années 2009-2010, j’ai commencé à m’intéresser à la conservation des semences anciennes. Je suis allé voir des amis jardiniers qui conservaient certaines semences. Une de ces variétés est les fayots du « Vieux Flippe ». C’est la mère de Thérèse Robichaud qui le cultivait depuis les années 1940 et qui l’avait obtenu de Mme Mabel Comeau de Nigâwêk qui les tenaient de son père, Philippe Landry. Ce dernier était désigné familièrement sous le nom de « Vieux Flippe », d’où le nom donné au haricot. Personne ne semble savoir de qui Philippe Landry aurait obtenu ce cultivar ni en quelle année.

Cosses de fayot grimpant Vieux Flippe (image: Norbert Robichaud, 2018)

Malgré toutes les recherches que j’ai faites auprès de différentes banques ou maisons de semences, je n’ai jamais réussi à trouver un cultivar qui possède l’ensemble des caractéristiques du « Vieux Flippe ». Il pourrait de ce fait s’agir d’une variété unique et très ancienne. La première caractéristique qui témoignerait de son ancienneté est qu’il s’agit d’un haricot grimpant. Il faut savoir qu’originalement, le haricot est une plante grimpante et que le haricot nain, qui est maintenant cultivé partout, provient d’une mutation. Autre caractéristique d’une espèce ancienne, elle pousse et mûrit rapidement. Elle est donc adaptée à notre climat, ce qui suggérerait une présence de longue date en climat nordique.

Fayot grimpant en fleurs Vieux Flippe (image: Norbert Robichaud, 2018)

Ce haricot est apparenté aux haricots « Cranberry ». Il se présente sous deux formes, l’une aux grains marbrés de rouge et relativement petits, l’autre aux grains marbrés de violet et nettement plus grosse. Les deux formes produisent des feuilles comportant jusqu’à cinq folioles dans les feuilles les plus basses et chez les deux formes, on retrouve occasionnellement des grains dont la couleur s’étend à la quasi-totalité du grain contrairement aux marbrures habituelles. Les deux variantes sont cultivées côte-à-côte comme s’il s’agissait d’une seule espèce et je l’ai toujours offert de cette façon, telle que je l’ai découverte. Ce cultivar a fait l’objet d’une adoption dans le cadre du Programme semencier du Canada.

Fayot grimpant Vieux Flippe à maturité (image): Norbert Robichaud, 2018)

TOUTE REPRODUCTION DES TEXTES ET PHOTOGRAPHIES EST INTERDITE SANS LE CONSENTEMENT DE MONSIEUR NORBERT ROBICHAUD.

Le maïs Hominy

01 samedi Avr 2017

Posted by Michel in Fruits et légumes du Canada

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Maïs Richard (image: hopeseed.com)

Pour les adeptes d’histoires acadiennes, il existe un récit non officiel de ce maïs cultivé par les Micmacs de l’Île-du-Prince-Édouard; ceux-ci l’ayant, semble t-il, partagé avec les premiers colons acadiens. Par exemple, la famille de Leonel Richard le possède depuis 1904 lorsque son grand-père a déménagé de l’Île-du-Prince-Édouard à Rogersville, au Nouveau-Brunswick. M. Richard a transmis des semences à Kim Edmondson, fondatrice de Hope Seeds, une petite entreprise de semences de Nouvelle-Écosse, fondée en 1993 et dévouée à l’agriculture locale. Cette variété possède la particularité d’atteindre une hauteur entre 60 et 120 cm, avec des feuilles marbrées vertes pâles et de produire de 2 à 5 épis par plant d’au plus 20 cm. À l’époque, les Micmacs faisaient bouillir les gros grains jaunes séchés dans de la cendre de bois pour y briser l’écorce devenues très dure.

MicMacs dans les maritimes Canada au début du 20e siècle (image: http://www.myhappysahdlife.com)

Ensuite, ils les broyaient pour apprêter le « hominy« , une sorte de bouillie de maïs. Les Acadiens ont rapidement adopté cette recette et l’ont transporté un peu partout où ils se sont installés. Le « hominy » est encore un plat très populaire dans certaines régions, y compris dans le sud des États-Unis où de nombreux acadiens ont immigré après la grande déportation (1755-1763).

Avec la très généreuse contribution de Monsieur Norbert Robichaud, celui-ci m’a transmise la lettre de Leonel Richard intitulée « Maïs Hominy » envoyée à Madame Edmonson (en anglais). Vous pouvez la télécharger pour vos propres recherches mais pour le bénéfice des lecteurs non bilingues, j’en ai fait une traduction libre ici-bas.

Amérindiens Mic Macs (source et année inconnues)


TÉMOIGNAGE ÉCRIT DE LEONEL RICHARD:

J’ai 43 ans (en et je me souviens que ce maïs a été planté toute ma vie mais c’est à partir de la moitié des années 60 que mon père a commencé à planter du maïs sucré. Mon père, Fred Richard, est né en 1915 et, selon son souvenir, ce maïs a été dans sa famille depuis sa plus tendre enfance.

J’ai fait quelques travaux de généalogie et j’ai trouvé que le nom de mes ancêtres remontaient jusqu’à 6 générations et qu’ils avaient eu des contacts avec le peuple amérindien à la fois de l’Île-du-Prince-Édouard et à Kent co au Nouveau-Brunswick. Dans la région de Tignish à l’Île-du-Prince-Édouard, il y a eu de nombreux mariages entre les acadiens et les immigrants irlandais arrivés plus tard dans les années 1820.

La majorité de mes ancêtres demeuraient dans la région de la Malpeque lorsque les Britanniques les ont déportés de leur île en 1758 mais quelques familles telles les Richard, Poirier, Doucet, Caudet et quelques autres ont pu s’enfuir et trouver refuge dans les forêts de l’Île-du-Prince-Édouard ou ils naviguèrent jusqu’au nord du Nouveau-Brunswick. Les ouïes dires font état qu’ils se sont cachés pendant 4 ans et durant cette période, ils reçurent l’aide des Micmacs; pouvant être ou pas la source des semences envoyées.

En 1799, mes ancêtres ont monté jusqu’au nord de l’Île-du-Prince-Édouard pour fonder la communauté de Tignish et plus tard, Palmer Road et Saint-Louis où la majorité cultivèrent la terre ou ont été embauché pour l’industrie de la pêche. À la fin de 1800, il y eu un genre d’exode des grandes familles causé par le manque de terres disponibles mais aussi par le désespoir et les difficultés que cela engendrait. Entre 1900 et 1904, plusieurs de ceux qui résidèrent à Tignish déménagèrent dans la région de Rogersville pour y acheter les terres (qui malheureusement n’étaient pas faites pour l’agriculture) et y travailler la forêt. En 1904, mon arrière grand-père est venu avec sa famille pour s’installer à West Collette Road juste au nord de Rogersville et avec eux, je présume, ce maïs. Ceci n’est que pure spéculation et cela devrait être pris comme tel.


Selon les dires de Monsieur Robichaud:

Il s’agit d’un blé d’inde corné un peu plus gros et de forme plus aplatie que le blé d’Inde « Gaspé »

Consommé principalement « sous forme de blé d’inde lessivé« , ce produit n’est pratiquement plus distribué sur les tablettes des grands épiciers québécois. J’ai justement reçu récemment un courriel d’une lectrice m’indiquant son désarroi de ne plus en retrouver nul part; les gérants des magasins d’alimentation lui indiquant ne plus en recevoir depuis plusieurs mois. Serons-nous la dernière génération à connaître ce produit?

Pour aller dans ce sens, Monsieur Norbert ajoute que:

la description que me faisait une voisine, maintenant décédée, qui avait connu cette espèce que sa famille a cultivé longtemps. Elle me disait également qu’autrefois, avant que le blé d’inde sucré remplace le blé d’inde lessivé, le blé d’inde n’était pas cultivé dans les potager, mais en plein champ, comme les pommes de terre. C’était un aliment réservé uniquement à la consommation humaine. Ils n’en cultivaient pas pour les animaux. L’ère du blé d’inde lessivé s’est terminée dans les années 1960 et c’est un véritable miracle que cette espèce soit parvenue jusqu’à nous.

Vous voulez contribuer à perpétuer ce miracle, vous pouvez en acheter via Hope seeds (site uniquement en anglais mais actuellement indisponible pour cette année) ou par l’intermédiaire du catalogue de semences du patrimoine Canada.

Curiosité au potager: la sarriette Ancienne d’Acadie

31 mardi Jan 2017

Posted by Michel in Curiosités au potager, Fruits et légumes du Canada

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Sarriette Ancienne d'Acadie (image: semences.ca)

Sarriette Ancienne d’Acadie (image: semences.ca)

Il arrive de temps à autre qu’une histoire concernant une variété patrimoniale canadienne unique m’interpelle au point où je sens le besoin de la partager avant de la perdre dans le fouillis de mes notes manuscrites. Ce fût le cas pour la sarriette Ancienne d’Acadie.

En effet, en décembre 2016, je reçois le bulletin mensuel électronique du semencier du patrimoine décrivant le récit de cette fine herbe « Satureja hortensias« . Je vous en dresse ici-bas un bref résumé.

De gauche à droite: Rosaline Beattie et sa mère Anita Beattie, Norbert Robichaud (en 2016) avec la sarriette "ancienne d'Acadie"

De gauche à droite: Rosaline Beattie (fille de Anita Beattie), Norbert Robichaud et Anita Beattie (en 2016) avec la sarriette « ancienne d’Acadie » (photo: Norbert Robichaud)

En 2012, Madame Jocelyne Gauvin de Cocagne au Nouveau-Brunswick commande des semences à Norbert Robichaud dans l’annuaire annuel pour les membres. Résidant à Bathurst (N-B), il la cultive depuis 1980. Une fois poussée, elle s’interroge sur cette sarriette d’été peu commune comparativement à la variété habituelle. Elle décide de contacter à nouveau le jardinier pour en savoir davantage sur son historique. Ils retracent sa provenance jusqu’à la fin du 19e siècle à Burnt Church (N-B) où Jean Prudent Robichaud (1867-1958) y reçut pour la première fois des graines d’une autochtone habitant cette région. L’homme vit avec sa femme à Canton-des-Robichaud où il travaille auprès d’agriculteurs autochtones mais c’est sa belle-fille qui la perpétuera dans les années 1930. 29 ans plus tard, c’est au tour de sa petite-fille, Anita Beattie, de continuer la tradition à Rivière-du-Portage (N-B) après s’y être installée avec son mari. Reçue de cette dernière et, selon les dires de Norbert Robichaud, il la cultive encore aujourd’hui (2017) lui, Anita Beattie et les deux sœurs de celle-ci, Olésine Painchaud et Jeannette Savoie.

Anita Beattie (2016)

Anita Beattie en 2016 (photo: Norbert Robichaud)

Par ailleurs, la plante se veut plus trapue et on lui a attribué la qualité de « très goûteuse ». Elle se cuisine dans les plats traditionnels tels le « fricot« , un mets acadien. Elle ajoute aussi une touche délicieuse aux mélanges d’herbes de Provence, soupes et ragoûts. Résistante au froid (zone 4b), elle porte une multitude de fleurs tout au long de la saison et devient une magnifique plante amie des pollinisateurs. Maturité: 60 jours. Pour sa culture Monsieur Robichaud suggère cette méthode:

  1. Semez à l’extérieur directement au jardin et laissez la pousser jusqu’au début novembre pour en conserver les semences.
  2. Entre temps, lorsque les feuilles tombent du plant, récoltez les gousses et faites sécher. Dispersez les résidus sous un vent léger.
  3. Pour le nettoyage, roulez les gousses sur une feuille de papier et soufflez doucement pour enlever les débris.

Selon la coutume de l’époque, à la fin de la saison de croissance, les femmes s’occupaient de couper les tiges de la sarriette, de les faire sécher puis, ils séparaient les feuilles des branches. À chaque fois, les tiges portaient de petites graines agrippées aux branches. Celles-ci se conservaient (feuille et graines) dans des bouteilles en verre pour être utilisées pendant l’hiver. Heureusement, quand tout le feuillage avait été consommé, il restait au fond des bouteilles les précieuses graines qu’on resemaient au printemps suivant.

Aux dires des responsables du semencier:

L’année dernière (2015), Norbert a cultivé assez de semences pour en partager avec la Banque de semences de l’Atlantique, un projet de l’Initiative de la famille Bauta sur la sécurité des semences canadiennes, ainsi que pour nous en faire don pour la Bibliothèque canadienne des semences. Et encore mieux, la famille Gauvin, qui cultive encore la sarriette Ancienne d’Acadie, ont adopté en décembre 2014 la variété dans la bibliothèque de semences, en préservant de façon permanente cette pièce importante de notre patrimoine vivrier!

arche-du-gout

Nous remercions tous les intervenants pour la sauvegarde de cette plante canadienne unique. Elle peut maintenant s’enorgueillir de faire partie de l’arche du goût canadienne de Slow Food Canada, un « catalogue mondial d’aliments menacés par l’agriculture industrielle, la standardisation et la distribution à grande échelle des marchés mondiaux de produits alimentaires, et la dégradation environnementale« .

LES PHOTOGRAPHIES SONT INTERDITES DE REPRODUCTION SANS LE CONSENTEMENT DE MONSIEUR NORBERT ROBICHAUD. 

2016: 50e de la Yukon Gold, première pomme de terre canadienne

02 vendredi Sep 2016

Posted by Michel in Fruits et légumes du Canada, Personnages liés à l'agriculture au Québec

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Pommes de terre Yukon Gold (image: www.plant.uoguelph.ca)

Pommes de terre Yukon Gold (image: http://www.plant.uoguelph.ca)

Il y a certaines variétés de fruits et légumes qu’on côtoie depuis si longtemps et ce, presqu’à tous les jours qu’on croirait qu’ils sont là depuis toujours. C’est presque le cas de cette ontarienne conçue à l’université de Guelph en 1966 par les chercheurs Norman Thompson et Garnet (Gary) Johnston (1916-2000), une des premières à avoir été développé pour la consommation de masse. Comme à notre habitude, en faisant quelques recherches, nous sommes tombés sur une foule d’histoires la concernant. Qui dit vrai? L’une des particularités lorsqu’on se retrouve en face d’une variété créée par des organismes gouvernementaux, c’est qu’on a juste à consulter les registres officiels de l‘agence d’inspection des aliments du Canada.

Garnet Richard Johnston (Image: université de Guelph)

Garnet Richard Johnston (Image: université de Guelph)

Toutefois, grâce à une lettre écrite en 1998 par Garnet Richard Johnston concernant l’historique de ce cultivar a beaucoup facilité nos questionnements. Ainsi, l’histoire débute en Ontario au début des années 1950 à la station de recherche de Harrow, un centre régional d’essai de la pomme de terre. A cette époque, les agriculteurs immigrants font des pressions pour qu’on développe une variété de pomme de terre à chair jaune telle qu’ils la cultivait dans leur région natale (Allemagne et Belgique). Plutôt incertain du potentiel d’une telle demande, le hasard fait en sorte que vers la fin de 1959, Monsieur Johnston met la main sur des tubercules très goûteux à chair très jaune apportés par un étudiant péruvien en provenance de Cuzo. Le père de ce dernier possédait une grande plantation de pomme de terre et vendait sa production au marché de Lima. Une année plus tard lors d’un colloque, Monsieur Johnston rencontre Roman Ross de la « Wisconsin Potato Introduction Station » et apprend qu’elle est cultivée à Sturgeon Bay en Ontario et qu’on lui attribut plusieurs noms à travers le monde tels: Amarillas, Careta, Yema de huevo, etc. Monsieur Ross lui envoie quelques spécimens en lui suggérant quelques possibilités d’hybridations pour l’améliorer. En y réfléchissant bien, Monsieur Johnston se dit:

Why not try to create a potato variety with normal size, shallow eyes, globular shape and yellow flesh. (Extrait tiré d’une copie d’une lettre de Gary Johnston en 1998 écrit à un collègue qui lui raconte l’histoire du Yukon Gold dans ses propres mots)

(Traduction libre): « Pourquoi ne pas créer une variété de pomme de terre de taille normale, aux yeux peu profonds, de forme globulaire tout en étant de chair jaune ». Il choisi donc comme sujet d’expérimentation le cultivar Norgleam du Dakota du Nord possédant toutes les caractéristiques décrites plus haut. Et dès 1966, le croisement fût fait sous l’appellation G6666.

Pomme de terre Yukon Gold (image: agence d'inspection des aliments du Canada)

Pomme de terre Yukon Gold (image: agence d’inspection des aliments du Canada)

Par la suite, durant la première année, de nombreux champs d’essais furent semés et l’un d’eux, le 4e (G666-4y) fût choisi afin d’être expédié vers six sites de cultures différents pour y être étudiés pendant 3 ans. Au moment de l’enregistrement du cultivar, Monsieur Johnston suggéra le nom de Yukon en référence à la ruée vers l’or au Yukon et au fleuve du même nom.

De plus, Charlie Bishop, un de ses collègues, lui suggéra d’y ajouter le mot « Gold » en référence à la couleur du tubercule. La Yukon Gold venait de naître. Pour sa commercialisation, le créateur misa sur une bonne dose de publicité. L’article du Harowsmith, un magazine national avec son titre “There’s Gold in these hills” (Traduction libre: Il y a de l’or dans ces collines) lui donna un bon coup de pouce.

Cependant, après maintes interviews à la télévision, à la radio et d’autres parutions dans des publications papiers tant canadiennes qu’américaines, le vrai départ survenu après que 2 grands producteurs de l’Ontario imprimèrent YUKON GOLD en grosses lettres sur leurs emballages de pommes de terre de 10 livres vendus et distribués dans de nombreux supermarchés.

Et finalement, les clients en redemandèrent. C’est ainsi que la pomme de terre Yukon Gold a été la première variété de pommes de terre d’élevage canadien à être promu, emballé et commercialisé sous son propre nom. Elle est devenue aujourd’hui la préférée des chefs cuisiniers adorant sa texture, sa couleur et son goût presque beurré. Versatile, on la consomme surtout en purée mais elle se consomme aussi frites, rissolées, bouillies ou au barbecue.

Saviez-vous que? Monsieur Johnston fût un hybrideur de pommes de terre tellement prolifique qu’il fut nommé membre honoraire à vie de la Potato Association of America. Outre la Yukon Gold, il a aidé à concevoir d’autres variétés telles la Huron, Nipigon, York, Rideau, Trent, Simcoe, Longlac, Conestoga, Eramosa , Saginaw Gold, Red Gold, Ruby Gold, Temagami et Royal Gold. Parmi celles-ci neuf d’entre elles sont encore cultivées par des grainetiers de l’Ontario. La Yukon Gold quant à elle fût la version la plus réussie et est devenue extrêmement populaire au Canada, en Europe, dans une majorité des pays du Pacifique et aux États-Unis. À titre d’anectode, il est intéressant de conclure que durant le mandat du président américain Bill Clinton, sa conjointe, Hillary Clinton, avait déclaré lors d’un souper officiel offert à la Maison-Blanche en l’honneur du président chinois, que tous les aliments du menu provenaient des États-Unis.

Toutefois, un journaliste observateur du New York Times avait noté que les pommes de terre s’avéraient être des Yukon Gold, une création canadienne. La Maison-Blanche a dû rectifier le tir en publiant un communiqué afin de s’excuser de l’erreur et rectifier les faits.

Pour en savoir davantage sur la biographie de Monsieur Gary Johnston, consulter le lien suivant.

Alacrity, les 100 ans de la première tomate canadienne

01 dimanche Mai 2016

Posted by Michel in Fruits et légumes du Canada, Personnages liés à l'agriculture au Québec

≈ 2 commentaires

Tomate Alacrity (source: catalogue Dupuy & Ferguson, 1916, p.25)

Tomate Alacrity (source: catalogue Dupuy & Ferguson, 1916, p.25)

2016 marquera un événement passé inaperçu dans l’actualité: le centenaire de la première tomate canadienne.

En effet, la tomate rouge Alacrity créée par la Ferme expérimentale du Dominion à Ottawa (aujourd’hui, Ferme expérimentale centrale), témoigne encore aujourd’hui, qu’à l’époque, il n’existait pas de variétés adaptées au climat froid nordique. Pour remédier à la situation, on avait misé sur une plante ayant une maturité plus précoce de 10 jours comparée à sa plus proche rivale américaine.

De plus, elle offre en quantité des fruits rouges ronds (voir image) d’environ 4 à 8 onces. Selon la traduction libre de la version anglaise du catalogue de 1916, Dupuy & Ferguson, la seule compagnie québécoise à offrir des semences lors de son année de lancement:

La totalité de la récolte peut être recueillie généralement environ trois semaines à partir du moment où le premier fruit mûrit.

William T. Macoun (source: Ottawa's farm: a history of the Central Experimental Farm)

William Terril Macoun (source: Ottawa’s farm: a history of the Central Experimental Farm)

En fait, cette nouvelle venue n’a pas été la seule découverte de l’institution fédérale.

En effet, vers 1900, Sir William Saunders, le premier directeur de la Ferme expérimentale reçu le mandat d’améliorer voire créer des spécimens (animaux et végétaux) ayant des cycles de développement plus courts ou une résistance accrue aux rigueurs du climat. C’était une des conditions « sine qua none » pour aider à la colonisation de l’est et du nord du Canada. Mais à qui doit-on au juste la création de cette tomate?

Et bien! Parmi l’équipe de travail, se trouvait un homme du nom de William Terril Macoun (1869-1933) qui, sans le savoir, deviendra l’un des plus célèbres horticulteurs canadien de son temps. On lui devra notamment la sélection des pommes Melba et Lobo, encore sur nos tablettes d’épiceries.

Catalogue Dupuy & Ferguson (1916)Par contre, au début du 20e siècle, la sélection se fait à tâtonnement et l’approche génétique en est aussi à ses balbutiements. Macoun s’inspire des découvertes faites sur la tomate par un américain, Alexander Livingstone, un semencier avant-gardiste. Son sujet initial fût justement l’une des tomates créées par ce dernier; la Stone. Introduite en 1889, sa popularité dans le nord des États-Unis, sa fiabilité, sa relative précocité, sa couleur rouge et sa forme ronde devint la référence idéale pour l’horticulteur. Mais il aura fallu 10 ans (1915) pour que Macoun obtienne la première candidate définitive qu’on appela Alacrity. En raison de l’urgence dû à la première guerre mondiale, on offrit les graines directement aux agriculteurs en 1915 via le réseau émergent des centres de recherche agricole du Canada. Mais dès 1916, elle pu être offerte au grand public. Pour la première fois, le Canada pouvait se vanter de posséder une tomate issue de son terroir. Pour les intéressés, vous pouvez vous procurer des graines de cette tomate historique chez plusieurs semenciers canadiens notamment Prairie Garden Seeds et Greta’s Organic Gardens.

Saviez-vous que? Il existe un jardin commémoratif en l’honneur de William T, Macoun. Créé en 1933-34 sur le site de sa résidence, il travailla à la Ferme expérimentale de 1888 jusqu’à la fin de sa vie en 1933. Il conçu et développa outre des souches de plantes résistantes au climat canadien, de magnifiques cultivars de fleurs pour embellir les jardins.

Résidence officielle de William T. Macoun (source: Archives Nationale du Canada/PA-136870)

Résidence officielle de William T. Macoun (source: Archives Nationale du Canada/PA-136870)

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