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Potagers d'antan

~ – Découvrez les fruits et légumes rares du Québec –

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Archives de catégorie : Biodiversité

Yves Gagnon, semencier et pionnier de la culture biodiversifiée

20 samedi Nov 2021

Posted by Michel in Biodiversité, Outils de références, Personnages liés à l'agriculture au Québec, Vieux trucs de jardinier

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Je peux me vanter de posséder encore la première version du livre de Yves Gagnon intitulé  « Introduction au jardinage écologique ». Éditée en 1984, on est loin des belles publications modernes avec images et pages glacées mais outre l’aspect visuel, le contenu intéresse davantage.

En effet, déjà il exposait ses observations et expérimentations vécues depuis son adolescence au sujet de la santé du sol et des plantes, la planification du potager, la pratique du jardinage et finalement la conservation des aliments. Il y allait même de commentaires incisifs destinés au monde de l’agroalimentaires et de leurs conséquences sur notre santé et l’environnement. Avant d’écrire sur une personne significative dans le monde de l’horticulture ou de l’agriculture, je m’intéresse au déclic ayant produit l’étincelle qui allait la propulser vers son chemin de vie, sa vocation. La prise de conscience de Yves Gagnon ressemble tellement à celle qu’on vit collectivement aujourd’hui; un visionnaire pour l’époque. Je vous écris un passage de cet éveil tiré de l’ouvrage. L’histoire remonte aux années 1950 après qu’il ait travaillé (des semences à la récolte) dans une ferme de fruits et légumes en Colombie-Britannique pendant 5 saisons. Il fût ainsi un témoin privilégié des changements à venir. Il décrit:


… à cette époque, les producteurs n’avaient pas beaucoup de problèmes avec les insectes, l’équilibre écologique était intact et dès que se manifestait une épidémie d’insectes, la plupart du temps, des prédateurs apparaissaient comme par magie, l’enrayant rapidement. Tous les étés, se tissaient des cocons de chenilles dans les branches de certains arbres. La situation n’était jamais dramatique mais le cultivateur devait couper ces branches et les brûler.

Un jour, un agent vendeur de produits chimiques vint voir les cultivateurs et leur proposa de sauver du temps en vaporisant un insecticide dans les arbres pour tuer les chenilles. Comme les cultivateurs devaient passer quatre à cinq jours par été dans les vergers à couper les branches infestées, la proposition de l’agent leur sourit; ils achetèrent le produit suggéré et le vaporisèrent dans leurs vergers. Comme par magie, les chenilles moururent…. ainsi que d’autres insectes … et des oiseaux.

Quelques années passèrent et le scénario se répéta jusqu’à ce qu’une variété d’insectes commence à se développer très rapidement; ces insectes faisaient beaucoup de tort aux nouvelles pousses. Notre agent de produits chimiques revint avec un autre produit qui enraya immédiatement le problème. Le temps passa… et un papillon devint très résistant à ce nouvel insecticide; il abimait les pommes. On dut augmenter les doses de poison et accentuer les fréquences de vaporisation. À cette époque, on commençait déjà à utiliser les engrais chimiques afin d’augmenter la production. Avec les années, comme le sol s’appauvrissait, les arbres s’affaiblirent et devinrent malades.

On introduisit alors les fongicides, puis les herbicides, d’autres insecticides et puis finalement des hormones de tous genres. Aujourd’hui, certains vaporisent leurs vergers plus de 30 fois avec au moins 10 produits différents. Mais les arbres s’en portent-ils mieux? La réponse bien sûr est négative! Les arbres sont tous malades; leurs feuilles sont jaunâtres en plein été; les pommes sont fragiles et les insectes de plus en plus nombreux et résistants. Où cela nous mènera-t-il?


37 ans plus tard… Où cela nous a-t-il mené? Ça ne vous rappelle pas l’histoire récente de l’agronome lanceur d’alertes Louis Robert? Ce qui me renverse dans cette publication consiste aux thèmes qui font encore davantage de sens aujourd’hui tels l’agriculture intensive sur petites surfaces, les amendements, le séchage naturel, la culture biologique, etc. Y’a pas à dire, beaucoup de réponses à nos problèmes agricoles actuels peuvent encore s’inspirer des anciens écrits.

Exemples du contenu du livre de Yves Gagnon  « Introduction au jardinage écologique ».

Vous aimeriez connaître un peu mieux l’homme? Voici ici-bas un reportage du 28 novembre 2020 d’environ 10 minutes à l’émission « La semaine verte ». Vous entendrez les propos de l’un des semenciers québécois précurseur de la sauvegarde du patrimoine génétique et de la culture biodiversifiée au Québec. C’est à lui qu’on doit notamment le sauvetage de la tomate Savignac.

Pour des versions plus récentes de ses oeuvres, consultez son site Internet. Sachez que je n’ai reçu aucun montant d’argent ni faveur pour cette suggestion.

Le fantôme de Miss Willmott

26 mardi Oct 2021

Posted by Michel in Biodiversité, Fleurs d'antan

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Joyeuse Halloween! Pour cette occasion, je ne pouvais passer à côté de cette anecdote historique.

Miss Ellen Willmott. (Photo: www.bethchatto.co.uk)

En effet, le monde du jardinage se parsème de personnages inusités qui, au fil du temps, ont laissé leurs empreintes. Parmi ces légendes, l’ascension vertigineuse et la descente de Ellen Ann Willmott (1858-1934), une riche héritière anglaise dont la passion dévorante pour les plantes et les aménagements paysagers l’amena, à la fin de sa vie, seule et ruinée.

Aînée d’une famille de classe moyenne supérieure, le père, Frederick Willmott, eut une carrière prospère comme avocat. Ses excellents revenus combinés à l’argent de sa belle-famille lui permis d’acheter en 1875 un domaine à la campagne de 30 acres, auquel il ajoutera 22 acres supplémentaires. L’amour des végétaux et des jardins transpirait chez les Willmott et plus spécifiquement du côté de Ellen. Ensemble, ils replantèrent les vergers et créèrent des parterres de fleurs, un potager, des vignes et des serres. Déjà à 21 ans, Ellen avait eut l’autorisation de gérer la construction d’un vaste jardin alpin. Des jeux d’eau furent incorporés, y compris plusieurs hectares de piscines, cascades et grottes. Durant cette même année, elle reçu un cadeau d’anniversaire de 1 000 £ (environ 25 500$ en dollar canadien d’aujourd’hui) de sa marraine sans enfant, la comtesse Helen Ann Tasker (1823-1888); cadeau qui se répétera au fil des ans jusqu’à la mort d’Helen. Au décès de la comtesse, elle léguera à chacune des sœurs (Ellen et Rose), l’équivalent de 140 000 £ (soit environ 8.5 millions en dollars canadiens d’aujourd’hui). Le coût de la vie n’étant pas le même à cette époque, la valeur de cette somme en 2021 se considérerait facilement au-delà de 225 millions. WOW!

Warley Place… jadis … au temps de Ellen Ann Willmott (photo et date inconnue)

Pour donner un exemple de sa nouvelle richesse, pour marquer son 30e (1890) et son 45e (1905) anniversaire, elle achètera deux propriétés européennes : Le Château de Tresserve, près d’Aix-les-Bains en France (1890) et La Boccanegra à Vintimille (1905), en Italie. À la mort de ses deux parents en 1898, elle héritera aussi de Warley Place et en devient l’unique occupante. À partir de là, elle pu poursuivre sa passion pour les végétaux sans contraintes financières ou familiales.

Ainsi, elle agrandi et développa les jardins de Warley Place en employant près de 104 jardiniers, tous des hommes; les jardinières n’étant pas autorisées. Les plantes furent commandées aux principales pépinières en nombre impressionnant, comme en témoignera 6 000 étiquettes de plantes différentes dans ses jardins recueillies lors de fouilles. Ses propriétés en France et en Italie reçurent un traitement similaire où elle y créera des jardins exotiques adaptés au climat et au terrain. Des sommes impressionnantes ont également été investies dans la décoration et l’ameublement extérieurs. Le mot d’ordre « qualité » et aucune dépense ne fût épargnée. Les jonquilles, l’une de ses premières passions ont été plantées par milliers à sa propriété de Warley Place où elle y cultivera et y multipliera de nombreuses variétés rares. Sa réputation lui valu une nomination au comité de la jonquille de la «  Royal Horticultural Society (RHS)  » de Londres moins d’un an après son adhésion. Elle siégera justement sur de nombreux comités où peu de femmes étaient admises. Dans un monde quasi masculin, elle remportera plusieurs médailles. Elle fût, entre autre, nommée l’une des trois fiduciaires chargées de superviser la création du nouveau site de la RHS à Wisley et l’une des premières femmes botanistes à devenir membre de la Linnean Society. Bien qu’il ne s’agissait pas d’un succès commercial, l’œuvre d’Ellen Ann Willmott, « The Genus Rose », fût largement acclamée.

Malgré cela, sa plus grande réussite personnelle aura peut-être été celle de devenir en 1897 la récipiendaire de la RHS Victoria Medal of Honour. Sa renommée et son cercle de contacts, à la fois horticoles et sociaux, s’accrurent; la royauté et l’aristocratie devinrent des visiteuses fréquentes de Warley Place, et Gertrude Jekyll, paysagiste anglaise reconnue, comptait parmi ses amis proches. Les nombreuses plantes qui portent son nom ou l’appellation Warley Place (willmottiae ou warleyensis) témoignent de son envergure pour l’époque. Bon nombre de jardiniers connaissent l’Eryngium giganteum biennal, souvent connu sous le nom de « Miss Willmott’s Ghost » ou « le fantôme de Madame Willmott ». Selon les écrits, préférant les jardins de style naturaliste, elle n’hésitait pas à laisser tomber quelques graines dans les jardins quelle jugeait trop formels. On explique qu’elle conservait toujours quelques semences de ce panicaut (E. giganteum) dans ses poches. Plante robuste, elle pousse sans grande attention et domine toutes les autres. Elle créait ainsi une certaine confusion dans l’aménagement tout en assurant une signature singulière de la part de la visiteuse. En voyant cette plante pousser dans leur parterre, les gens savaient que Miss Willmott avait laissé sa carte de visite.

(En haut): Illustration du E. giganteum dans la revue The Garden du 5 Novembre1887. (En bas): le panicaut Eryngium giganteum ou appelé Miss Willmott’s Ghost.

Toutefois, comme ce panicaut se ressemait chaque année et cela, longtemps même après le décès de la dame, on a commencé à l’appeler «Miss Willmott’s ghost»: le fantôme de Miss Willmott.

Évidemment, un tel train de vie devait tôt ou tard la rattraper. Malgré les conseils bien intentionnés de son entourage pour la raisonner, elle refusa de reconnaître son problème d’argent. Lorsque ses dettes devinrent incontrôlables, elle accepta des mesures pour redresser la situation. Le personnel fût licencié, les objets de valeur cédés et ses propriétés de France et d’Italie vendues. Malgré ces revers, elle travailla sans relâche pour entretenir les jardins de Warley où elle y vécut jusqu’à sa mort, seule, à l’âge de 76 ans. Warley Place et le contenu restant furent vendus pour payer ses dettes. La propriété a ensuite été démolie et les jardins sont maintenant devenus une réserve naturelle gérée par l’Essex Wildlife Trust.

Warley Place jadis (en haut) et les ruines visibles de nos jours, parmi les digitales (photo: http://www.hardy-plant.org.uk)

Il subsiste encore quelques héritages botaniques d’Ellen a Warley Place, Tresserve et Boccanegra, mais aussi au Château Spetchley près de Worcester, notamment une impressionnante collection de jonquilles. Une autre caractéristique majeure encore visible, sans aucun doute inspirée de la collaboration entre les deux sœurs (Rose et Ellen), consiste aux grands lits-fontaines; quatre « salles » symétriques bordées de haies d’ifs s’alignant autour d’une fontaine.

On sait par contre que de nombreuses plantes ont été introduites à Warley Place dû aux belles vieilles étiquettes à pointes en métal coulé encore parfois déterrées dans les parterres de fleurs. Contre le mur du potager à la frontière sud, et donnant sur les lits de la fontaine, se dresse un petit temple dorique, adapté par Ellen pour commémorer la vie de sa sœur, Rose, décédée en 1922, à l’âge de 60 ans. Gravées autour de la frise, inaperçues de nombreux visiteurs, se trouve les lignes suivantes, tirées du Rubaiyat d’Omar Khayyam (en anglais):

How oft hereafter in this same garden rising
The moon of Heaven is rising once again
Shall she look after me in?

Traduction libre:

La lune céleste se lève à nouveau. Combien de fois dans ce même jardin qui se lève, prendra-t-elle soin de moi en vain ?

Un hommage à une sœur perdue et une collègue jardinière.

Ellen (à gauche) et Rose (à droite) prenant le thé devant la « Root House » à Spetchley (photo: http://www.hardy-plant.org.uk)

Pour en savoir davantage sur cette femme unique, lisez:  « Miss Willmott of Warley Place: Her Life and Her Gardens » (en version anglaise seulement). Quant à une description plus complète de cette plante-héritage, consulter le site du jardinier paresseux.

IMPORTANT: Aux travers de mes recherches, de nombreuses sources se contredisent concernant les dates, les montants d’argent et les relations avec Ellen Ann Willmott. Je ne peux donc pas certifier avec exactitude tous les faits publiés. Je vous suggère une recherche beaucoup plus approfondie si jamais vous songiez à me citer. Ça laisse planer encore davantage le mystère autour de cette femme.

Le lent déclin de la tomate rose au Québec

27 jeudi Août 2020

Posted by Michel in Biodiversité

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Mme Gaétan Lacasse et ses tomates à New Glasgow de Terrebonne (image: Omer Beaudoin 1950)

Sans tambour ni trompette, 2020 marquera peut-être l’accélération du déclin de la tomate rose au Québec.

En effet, selon un article paru le 12 août 2020 dans « La terre de chez-nous » De Ruiter, unique compagnie au monde productrice de semences de la variété rose « Makari », l’une des plus populaires sur le marché québécois, a annoncé qu’elle cessait la production de cette hybride pour des raisons de non rentabilité.

De fait, pour couvrir ses frais, l’entreprise aurait dû vendre au moins 100 000 semences. Distinction mondiale oblige, seul le Québec en commandait 20 000 chaque année et ce, depuis maintenant 10 ans. Il y a 3 ans, un compromis aurait été proposé aux principaux producteurs de tomates québécois de conserver cette production à condition d’en acheter un minimum de 100 000 semences; sans résultat. Devant ce constat, De Ruiter a jeté tout le reste de ses réserves en début d’année sans en informer ses acheteurs. Quelques prévoyants pourront encore en offrir dans les 3 ou 4 prochaines années ayant fait des réserves. Mais qu’arrivera t’il après? Bof! Pas grand chose car on se tournera vers d’autre cultivars mais…

Tomate Makari (source: De Ruiter)

Le succès de la Makari, outre sa résistance aux maladies, tenait surtout à son taux de sucre élevé (taux de brix de 7), une qualité très appréciée des personnes âgées qui leur rappelait leur enfance mais aussi la rendait moins acide (estomac sensible oblige). Originaire des Pays-Bas, cette tomate de type « beefsteak », nous côtoyait quand même depuis plus de 25 ans. Pourquoi mon titre alors?

Et bien justement, la génération des baby-boomers et celle appelée « silencieuse » ont grandi avec une offre abondante de tomates roses; tant dans les marchés publics qu’au supermarché. Extrêmement populaire comme tomate de table fraîche, les rouges quant à elles, se voyaient reléguées à la popote (soupes, ketchups et sauces de toutes sortes). Un témoignage en 2004 de Rolland Charbonneau, producteur de tomates roses en champs, à l’émission « L’épicerie » mentionnait:

Au marché Jean-Talon, on disposait nos boîtes de tomates sur un étal, une étagère sur des chevalets, et puis on avait des rangées de tomates rouges, puis la rose, qui primait toujours. On donnait un soin spécial à cette tomate.

Qui plus est, pratiquement tout le 20e siècle, lorsqu’arrivait le temps de commander ses semences de tomates, la moitié des catalogues proposait de cultivars roses. Importées des États-Unis entre 1950 et 1960, cette popularité amène la production en champs au Québec dans les années 1970. Aujourd’hui, 50 ans plus tard qu’en reste t’il? Encore une fois, les jeux de l’offre et la demande dictent la marche à suivre. Par exemple, en 2017, le plus grand producteur de tomates roses en Amérique du Nord, « Les Serres Bertrand » a converti une grande partie de sa production vers le cannabis. Évidemment, il reste encore une foule de cultivars roses disponibles mais le degré brix ne va pas au-delà de 5. Pour remplacer la Makari, il faudra beaucoup d’essais et d’erreurs. Y aura t’il une relève pour reprendre le flambeau de ce marché considéré quasiment comme de niche?

Sachet de semences de tomate Makari (source: Hortidaily.com)

De fait, mis-à-part le Québec, seul le Japon produit aussi de manière commerciale des tomates roses en serre dans le monde. En l’absence d’une distribution à grande échelle, les gens vont oublier. Nostalgie? Pas vraiment. Un simple constat. Poser la question aux plus jeunes s’ils connaissent la tomate rose ou en ont-ils seulement déjà goûté une dans leur vie et écouter leur réponse. Mais comme avec n’importe quel repère gustatif, en voici un autre de moins. Encore une petite partie de notre spécificité s’efface. Heureusement, vous pouvez encore cultiver de nombreuses variétés roses non hybrides de notre terroir québécois en consultant la liste des semenciers proposée dans notre section « production de semences ancestrales au Québec  ».

Les sentinelles Slow Food

24 dimanche Fév 2019

Posted by Michel in Biodiversité

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Je dois avouer qu’en me relisant, la première partie de mon texte vous paraîtra décourageante, sinistre, voire complètement sans issue. Mais l’ombre ne peut exister sans la présence de la lumière. Je commence!

En effet, vendredi, le 22 février 2019, un premier rapport sur l’état de la biodiversité publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) mettait en garde l’humanité du risque de pénurie alimentaire dû à la diminution inquiétante de la biodiversité dans l’agriculture. On y affirmait que:

L’humanité cultive environ 6000 plantes pour se nourrir, mais, en réalité, seules 200 d’entre elles contribuent à remplir son assiette et neuf seulement représentent 66% de toutes les récoltes dans le monde.

Dans cette liste des 9 plantes les plus cultivées, on y retrouve: canne à sucre, maïs, riz, blé, pomme de terre, soya, noix de palme (pour l’huile de palme), betterave sucrière et manioc. Par conséquent, de nombreuses espèces, notamment les pollinisateurs (insectes et animaux), les organismes du sol et les ennemis naturels des « nuisibles » qui contribuent aux services des écosystèmes essentiels sont en déclin du fait de la destruction et de la dégradation des habitats, de la surexploitation, de la pollution et d’autres menaces. On assiste également à un déclin rapide de ces écosystèmes-clés fournissant de nombreux services essentiels à l’alimentation et à l’agriculture tels l’approvisionnement en eau douce, la protection contre les tempêtes, les inondations (et autres dangers) ainsi que la destruction des habitats d’espèces telles que les poissons et les pollinisateurs. La chaîne alimentaire s’écroule. Pour renchérir, d’autres chercheurs comme Francisco Sanchez-Bayo et Kris Wyckhuys, des universités de Sydney et du Queensland, vont publier en avril prochain dans la revue Biological Conservation une vaste synthèse de 73 études confirmant eux aussi cette théorie annoncée de l’insectagéddon » selon laquelle:

à moins que nous ne changions nos façons de produire nos aliments, les insectes auront pris le chemin de l’extinction en quelques décennies.

Est-ce sérieux? Si j’ajoute à cela, sur une touche plus québécoise, tout le tragique relié à cette supposée main-mise de l’industrie des pesticides-herbicides sur le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) avec le congédiement récent de l’agronome et lanceur d’alertes, Louis Robert et des commentaires de l’ancien ministre de l’agriculture libéral, Pierre Paradis déclarant en 2015 « qu’ils sont encore plus puissants que le gouvernement du Québec« , il y a lieu de vouloir abdiquer, voire se recroqueviller en boule et se boucher les oreilles. Cela semble malheureusement devenu le cas lorsqu’on apprend sur une chaîne de télévision la disparition d’une espèce animale entre deux capsules d’information. Une pensée me traversant l’esprit me disant « on est rendu là ». L’extinction du monde à petites bouchées reléguée à des faits anecdotiques dans une foire d’infodivertisement.

Vous comprenez maintenant pourquoi je vous avertissais du côté sombre de mon texte. Mais alors, pourquoi donner autant d’importance aux problèmes? Pour quelles raisons ne met-on pas autant d’énergie à montrer les solutions? Car elles existent. Dans un monde idéal, j’ajouterai à toutes ces tribunes (téléphoniques, téléjournaux, nouvelles Internet, etc.) une partie égale sinon tout aussi grande aux initiatives permettant de contrer les effets néfastes de cette perte de biodiversité. Pour ne citer qu’un exemple… les sentinelles Slow Food.

Avec plus de 500 Sentinelles réparties dans plus de 60 pays à travers le monde, ces projets visent à soutenir des groupes de producteurs, souvent artisanaux, selon un concept développé en 1999 par Slow Food, à travers l’axe de leur Arche du goût. Les Sentinelles peuvent notamment intervenir pour sauvegarder :

  1. un produit traditionnel en voie de disparition (un produit de l’Arche du Goût) ;
  2. une technique ou une pratique traditionnelle en voie de disparition (pêche, élevage,
    transformation, culture) ;
  3. un paysage rural ou un écosystème en voie de disparition.

Ils soutiennent de manière concrète une ou des productions de qualité en voie d’extinction, protègent des régions et des écosystèmes uniques, réinstaurent des méthodes de fabrication traditionnelle et sauvegardent les races natives ainsi que les variétés végétales locales. Chaque projet implique une communauté de petits producteurs et offre un soutien technique pour améliorer la qualité de la production, identifier de nouveaux points de vente et organiser des échanges avec des producteurs internationaux. Pour le moment, seules deux initiatives sont soutenues au Canada pour protéger le blé « red fife » (en Ontario) et le saumon fumé (à Vancouver). Je sais, c’est peu me direz-vous mais selon moi, il n’existe pas qu’une seule solution-miracle à la perte de notre merveilleuse biodiversité. Il en existe tant mais si peu connues. Peut-être est-il temps de m’abreuver à d’autres sources d’information. De mon côté, je poursuis mon objectif de faire connaître nos merveilleuses plantes alimentaires de notre patrimoine québécois. Et je vous encourage, vous aussi à devenir, à votre manière, une partie de la solution. Vous aimeriez partir ou vous impliquer auprès d’une sentinelle au Québec, téléchargez le document en français préparée à cette fin. Ou encore, contactez Slow Food Montréal pour de plus amples infos pour vous accompagner.

Carte postale de février 2018

03 samedi Fév 2018

Posted by Michel in Biodiversité, Carte postale du mois, Outils de références

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Je vais vous faire un aveu. Mon vrai gagne-pain se situe à des lunes de l’agriculture ou du jardinage. En vérité, depuis maintenant plus de 20 ans, j’exerce un métier à temps plein tout aussi magnifique et valorisant comme conseiller d’orientation. Surpris? Oubliez les écoles. Mon lot quotidien consiste à donner un sens à la vie professionnelle d’une clientèle démunie, voire très défavorisées. J’en ai rencontré des milliers. Ils ont tous un point en commun. Ils se sentent perdus et veulent être rassurés quant à de meilleures perspectives d’avenir pour eux. Dans ce sens, j’ai adapté mon style d’intervention il y a de nombreuses années pour me concentrer sur leur potentiel. J’amène chaque individu à reprendre conscience de la recette de leur succès pour qu’il la reproduise vers un choix de carrière car, trop souvent, elle est cachée derrière leurs peurs, échecs ou mauvaises opinions d’eux-mêmes. Cette technique qu’on appelle « orientée vers les solutions » fût déterminante dans ma pratique et contribua à augmenter de manière significative mon taux de réussite. Pour quelle raison cette confession et quel lien avec le sujet de notre blogue?

Et bien simplement qu’avec les tonnes d’informations auxquelles nous nous abreuvons ou qu’on nous suggère, il y a trop souvent une enflure des problèmes aux détriments des solutions. Comment ne pas perdre espoir devant tant de catastrophes naturelles, conflits armés, réchauffement climatique, perte de biodiversité, collusion (et j’en passe) si, en contre-poids, aucune emphase n’est mise à conscientiser la population avec autant d’énergie aux initiatives, parfois toutes petites, pour les résoudre. On en vient à se forger une carapace d’évitement ou un « je-m’en-foutisme » total.

C’est pourquoi, devant le froid, la grippe et la fatigue du mois de février, je vous suggère un documentaire lumineux gratuit produit en 2015 intitulé « DEMAIN« . Gagnant de l’Oscar du meilleur documentaire 2016, l’histoire parcours dix pays en proposant des points de vue et des solutions optimistes face à des défis sociaux et environnementaux de notre temps notamment celui de l’agriculture.

De fait, il existe des initiatives adaptées, fonctionnelles et pleines de bon sens qui, malheureusement, demeurent cachées derrière la masse de titres tape-à-l’œil des mauvaises nouvelles. On vous montre ici-bas un extrait pour vous titiller mais vous pouvez cliquez sur le lien ci-haut pour vous dirigez vers la production intégrale. Ça fait du bien à l’âme.

La perte de biodiversité à la ferme

06 mercredi Déc 2017

Posted by Michel in Biodiversité

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Poule Chantecler (image: moulindespionniers.com)

En temps normal, mon sujet de prédilection tourne autour du monde végétal alimentaire et plus spécifiquement celui des fruits et légumes ancestraux du Québec. Je fais un petit détour en cette fin d’année pour porter votre regard du côté de la basse-cour.

En effet, il y a 10 ans, l’organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) exprimait déjà une urgence d’agir en soulignant qu’entre 2000 et 2007 « une race domestique d’animaux de ferme a disparu tous les mois ». Dans son rapport, le sous-directeur général de la FAO, Alexandre Müller, mentionnait:

 

Le temps presse pour un cinquième des races de bovins, caprins, porcins, équins et volailles du monde. D’autant que l’inventaire des races est incomplet dans de nombreuses parties du monde.

10 ans plus tard cette perte de diversité se poursuit.

De fait, le même organisme souligne en 2016 dans un deuxième Rapport sur l’État des ressources zoogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde que:

quelque 17 pour cent (soit 1 458) des races d’animaux d’élevage sont actuellement menacées d’extinction, tandis qu’on ignore tout simplement l’état de risque de nombreux autres (58 pour cent) à cause du manque de données sur la taille et la structure de leurs populations. Près de 100 races d’animaux de ferme ont disparu entre 2000 et 2014.

Cheval canadien (image: breedsavers.blogspot.com)

Mais, il est encore temps d’agir. Pour cela, il existe une fondation canadienne très peu connue au Québec appelée « Rare Breeds Canada » (site uniquement en anglais… pour le moment). Située au Manitoba, elle a pour mission de sensibiliser les canadiens à leur patrimoine agricole et, par le biais de l’éducation et du marketing de niche, de les impliquer dans la conservation des races de bétail et de volailles menacées. Pour cela, les responsables comptent:

  • Sauver et augmenter la population de ces races canadienne ayant une importance historique et qui risque de disparaître. 
  • Éduquer le public de l’importance de ce sauvetage et de la nécessité de les maintenir en tant que groupe génétique pour une utilisation future dans un monde en évolution rapide.
  • Stabiliser et augmenter le nombre de spécimens de manière à améliorer leur valeur commerciale.
  • Réintégrer des races n’existant plus au Canada.

En haut: Cheval suffolk punch. En bas (de gauche à droite): vache canadienne, oie pilgrim, chèvre angora, cochon Hampshire et poule speckled

Pour vous montrer la richesse de ce monde, j’ai cru pertinent vous montrer ci-dessus quelques magnifiques représentants. Évidemment, il en existe beaucoup d’autres mais ces quelques images font foi qu’une telle diversité s’avérerait une véritable perte pour toute l’humanité.

Poule Dominique (image: ubilio.com)

Saviez-vous que?:  
Outre la poule Chantecler, le cheval canadien et la vache canadienne, trois dignes représentants également menacés de notre patrimoine québécois, figure également la race unique de poule appelée anciennement « Dominique » et mieux connue aujourd’hui sous les noms anglais de « Dominicker ou Pilgrim Fowl ». Conçu à l’époque de la Nouvelle-France, ce poulet est considéré comme la plus ancienne race d’Amérique du Nord. Après la création de la race Plymouth Rock à partir de la génétique des « Dominiques » dans les années 1870, sa popularité déclina graduellement jusqu’en 1950. À partir des années 50, ils étaient devenus si rares qu’ils furent presque considérés comme disparus. Au pire de son histoire (dans les années 70), l’American Livestock Breeds Conservancy, un organisme américain de protection des animaux d’élevage en voie de disparition, l’a même classé au statut de «critique» avec moins de 500 oiseaux en Amérique du Nord. En raison d’un regain d’intérêt aux États-Unis, la race à fait un retour et elle est maintenant inscrite sur la liste  » à surveiller », indiquant un moindre risque d’extinction.

Une 4e bibliothèque de semences à Montréal

14 mardi Nov 2017

Posted by Michel in Biodiversité

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Après l’inauguration de la première bibliothèque de semences en 2015, voici que l’idée fait son chemin.

En effet, après celle d’Ahuntsic, Atwater et de Rosemont Petite-Patrie, une quatrième a ouvert ses portes le 20 septembre 2017 dans le quartier Centre-Sud ou l’Arrondissement Ville-Marie grâce aux 5 stagiaires de Katimavik. Rappelons que la mission première se veut « d’emprunter gratuitement (pour les citoyens de Centre-sud) des semences de plantes potagères et fleurs comestibles à pollinisation libre ». Pour cela, ils demandent aux emprunteurs, si possible, de remettre quelques mois plus tard des semences des variétés empruntées une fois la récolte terminée. Pour les novices, des ateliers sur les techniques de récolte des semences sont offerts gratuitement. Consulter leur page Facebook. Ceci, dans le but précis de garder en vie les graines et surtout d’offrir à d’autres la chance de les cultiver les années subséquentes. Rien n’empêche d’en remettre davantage pour permettre à plus de gens d’en profiter.

3 des 5 stagiaires de Katimavik: (De gauche à droite): Isabelle Gareau, Caroline Lemieux-Houle et Marie Legivre

Justement, pour commencer du bon pied, Madame Amelie Fraser P., chargée de mobilisation citoyenne – projet Quartier nourricier, invite toute la population, peu importe votre lieu de résidence, à contribuer en lui envoyant des semences à pollinisation libre. Envoyez-lui le tout au: 2187 Larivière, Montréal, (Québec) H2K 1P5. Vous pouvez aussi la rejoindre pour obtenir davantage d’information au 514.523.9220, par télécopieur au 514.523.2653 ou par courrier électronique à info@quartiernourricier.org. Pour en savoir davantage, consulter la page web créée à cet effet. Félicitations pour ce merveilleux projet.

La « Apple Biodiversity Collection »

13 mercredi Sep 2017

Posted by Michel in Biodiversité, Outils de références

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À Kentville, en Nouvelle-Écosse, se cache un véritable trésor vivant méconnu du public appelé « l’Apple Biodiversity Collection » (traduction libre: la collection bio diversifiées de pommes). À partir d’une collaboration entre Agriculture Canada et l’université Dalhousie, se retrouve la plus grande collection de pommiers du monde… rien de moins. Depuis l’été 2011, le personnel a greffé exactement 1309 différents cultivars de pommes au porte-greffe M9 en trois exemplaires. La plupart de ces cultivars de pomme proviennent de la collection hébergée par leurs collaborateurs situés à Genève et New York.

Toutefois, ils ont également inclus des centaines de lignées provenant de programmes d’élevage canadien, en mettant fortement l’accent sur les variétés développées au cours des 100 dernières années par l’Atlantic Food et Horticulture Research Center à Kentville, en Nouvelle-Écosse.

En outre, ils possèdent plus de 100 types de pommiers sauvages (Malus sieversii) d’Asie centrale ayant été prélevés par une équipe de scientifiques de la « United States Department of Agriculture » (USDA). Dans cette super pouponnière, l’équipe de chercheurs maintien à la fois la biodiversité végétale mais ils étudient aussi cette biodiversité à l’intérieur même des fruits. Avec cette information, ils obtiennent non seulement des connaissances fondamentales sur la biologie des pommes, mais ils déterminent aussi la manière d’utiliser cette information pour créer des cultivars réussis encore plus efficaces nécessitant moins d’intrants chimiques. Consultez leur banque de données pour vous rendre compte des noms évocateurs qu’on pouvait leur attribuer tels « Belle fleur de France », « Champagne Rainette », « Doux Normandie », « Grosse Mouche » ou encore « Jaune du désert », « Médaille d’or » et « Noël des champs ».

Carte postale de janvier 2017

24 mardi Jan 2017

Posted by Michel in Biodiversité, Carte postale du mois

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Il existe plus de 4,000 espèces d’abeilles indigènes en Amérique du Nord, dont près de 800 au Canada. Auriez-vous cru aussi à l’existence de 250 espèces de bourdons dans le monde, dont une quarantaine au Canada? Cette fantastique biodiversité soutient de riches écosystèmes naturels tels les déserts, les forêts, les prairies jusqu’aux dunes côtières. Chaque espèce d’abeilles et de bourdons est unique et vitale puisqu’adaptée à son milieu. Découvrez cette récente vidéo de moins de 2 minutes (ici-bas) produite par « Biological diversity » montrant justement les visages et les formes variées du royaume des abeilles de l’Amérique du nord.

Par ailleurs, depuis 2006, les recherches montrent une baisse significative de leur nombre à cause, entre autre, des pesticides, pathogènes, virus, monoculture et de la perte d’habitat. Mais, ces facteurs menacent aussi tous les autres pollinisateurs indigènes (guêpes, papillons diurnes et nocturnes, mouches, oiseaux, coléoptères, chauves-souris, etc.). C’est pas compliqué, plus de pollinisateurs et notre alimentation ainsi que notre style de vie devrait se transformer radicalement. Un peu partout sur la planète, on s’organisme pour faire prendre conscience de leur importance mais surtout de leur immense contribution. En fin de compte, nous sommes tous inter-reliés.

Saurons-nous ressusciter ces betteraves fourragères? (Partie 1)

22 samedi Oct 2016

Posted by Michel in Biodiversité

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Betteraves à sucre White jumbo et leviathan

Betteraves à sucre White jumbo et Leviathan

Il y a quelques semaines, j’ai mis la main sur de « possibles découvertes ». Je pèse ici mes mots car je ne veux créer aucune attente et encore moins donner de faux espoirs. L’exploration du monde végétal, surtout la recherche d’anciennes variétés disparues, se parsème d’embûches, d’échecs et de déceptions.

En effet, grâce à un antiquaire américain, j’ai reçu non pas une mais deux boîtes encore remplies de graines de betteraves fourragères « Leviathan » et « Jumbo white », distribuées par Reenie’s. Cette entreprise de semences de Toronto (1870-1961) a eu pignon sur rue, entre autre à Winnipeg, Vancouver et Montréal avant d’être achetée après 91 ans par une autre compagnie ontarienne, Steele Briggs Seed Company. Appelée « wurzel » (en allemand) ou « mangel » (en anglais), ce dernier mot se veut si vieux qu’il a disparu des dictionnaires modernes.

De fait, la particularité de ces légumes, très populaires à l’époque, se résume incontestablement à leurs dimensions gigantesques. De véritables monstres maraîchers; d’où leurs références à des noms évoquant le gigantisme. Par exemple, une seule racine peut atteindre le poids honorable de plus de 5 livres. Imaginez la quantité d’énergie requise pour récolter un plein champs à force d’homme. L’image ci-dessous reflète la tâche colossale accomplie par nos ancêtres. Quelle cargaison!

Récolte de betteraves (1918)

Récolte de betteraves (1918)

Par ailleurs, nous tentons encore de retracer certaines infos afin d’estimer de manière la plus juste possible l’année où ces boîtes ont été offertes aux agriculteurs, Effectivement. il y a des distinctions importantes entre elles. On sait qu’elles sont très vieilles. Peut-être même près de 100 ans. On vous reviendra là-dessus.

D’autre part, il est pertinent de se rappeler qu’au début du siècle passé le bétail s’utilisait dans une foule d’activités (transport, labourage, alimentation humaine, etc.). Par conséquent, la quantité d’animaux à nourrir chaque jour s’avérait énorme. La betterave fourragère, comparativement à la betterave potagère (ou de table), constituait une source alimentaire économique et nutritive en compllément au foin. Par exemple, dans son catalogue de 1938, Hector L. Déry décrivait que

..la betterave fourragère facilite tellement la digestion et l’assimilation de la nourriture chez les animaux qu’elle tient en santé et par là augmente la valeur nutritive de toutes les autres nourritures absorbées en même temps.

De plus, dans son catalogue de 1918, deux ans après que l’entreprise Rennie ait ouvert un centre à Montréal, on décrit ladite « Jumbo White sugar » (voir photo ici-bas) comme:

… si merveilleuse et productive…elle est aussi plus nutritive plus riche en sucre et plus pesante que n’importe quelle autre racine fourragère. Jugeant par les résultats des essais très étendues que nous avons conduits pendant plusieurs années, nous sommes entièrement convaincus que cette betterave est d’une valeur fourragère immense. Les racines éléphantines sont d’une couleur blanc crème près du sol, changeant au vert vert et vert plus foncé autour du collet.

Betterave Jumbo White (1918)

Betterave Jumbo White (1918)

Publicité parue dans le journal "The Equity" le 2 avril 1925

Publicité parue dans le journal « The Equity » le 2 avril 1925

Quoi qu’il en soit, la question est surtout de savoir: Sont-elles encore viables? Sachez qu’une semence de betterave conserve une durée germinative d’environ 4 à 5 ans. Et comme je n’ai pu recevoir d’infos sur la manière dont elles ont été entreposées, il y a de très fortes chances pour qu’aucune ne germe. Je n’arrive pas à me résigner à faire un test de germination. Imaginez si la seule et unique graine encore viable se retrouvait parmi ce test. Je ne me le pardonnerai jamais.

Et qui plus est, je n’ai pas l’espace disponible (environ 10 000 pieds carré) pour semer des milliers de graines probablement non viables. Mais si ça fonctionnait, une seule plante parviendrait à ressusciter une lignée peut-être disparue depuis des décennies. Quelle fantastique nouvelle ça serait. En attendant, on vous tiendra au courant.

Pour en savoir plus sur la betterave fourragère, consultez ce site français ou l’article « le retour de la betterave à sucre » du Bulletin des agriculteurs paru en 2012.

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