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Archives de catégorie : Les herbes nuisibles ancestrales

Les herbes nuisibles: le chiendent

28 vendredi Avr 2017

Posted by Michel in Les herbes nuisibles ancestrales

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Chiendent

Il est là sous mes yeux, dans mon potager, dès ma première visite. Il m’attendait depuis l’automne dernier. Il me nargue en pointant le bout de sa tige et en me renvoyant mon impuissance à me débarrasser de lui. Qui? Le chiendent (triticum repens L) ou couch grass (en anglais). Je sais le combat perdu d’avance mais je ne me lasse pas de m’acharner sur cette vivace indigène, me défouler, la maudire. En 1906, le Ministère de l’Agriculture du Canada a édité un ouvrage de vulgarisation intitulé « les mauvaises herbes du Canada » dans lequel on pouvait y lire :

Mauvaise herbe des plus persistantes dans toutes les terres labourées profondément et dans toutes les cultures, avec une grande capacité à se propager et d’étouffer les autres plantes.

En effet, ses rhizomes charnus s´entrevechent et s’étendent loin, loin, loin. On dirait quelquefois qu’ils n’ont pas de fin mais heureusement, ceux-ci demeurent près du sol. Pour la production du foin, c’est merveilleux. Y’a rien à faire sinon couper deux fois par année. Il s’installe partout sur les terre inculte et possède une grande capacité d’absorbtion des nutriments du sol et dominer son territoire. C’est justement parce qu’il bouffe jusqu’à 68% des oligo-éléments des plantes comestibles qu’on doit l’enlever. Mais comment s’en débarrassait-on de manière naturelle à l’époque?

De fait, en utilisant des techniques avant l’apparition des herbicides, on parvient à les appliquer aujourd’hui dans une lutte écologique. En premier lieu, on laboure peu profondément par temps très chaud. Ensuite, racler pour entraîner une grande quantité de rhizomes vers la surface. Ceux-ci se dessècheront au soleil et vous pourrez les brûler. Mais attention, les racines divisées, si elles ne sont pas complètement déterrées, peuvent former à chaque tronçon une nouvelle plante. Et on se voit alors envahi à nouveau en peu de temps. Et la petite « vlimeuse » (expression québécoise pour dire ratoureuse) possède plus d’un tour pour se multiplier. Les graines constituent pour lui un autre moyen efficace de reproduction. Mûres en juillet et de la forme d’un petit grain de blé, l’épis produit en grande quantité. Elles tomberont au sol en automne et germeront pour notre plus grand déplaisir; surtout aux endroits difficiles d’accès. La plante joue à cache-cache avec moi en s’enroulant un peu partout autour de mes poteaux de clôture et près des fondations des bâtiments.

Bref, si vous n’en venez pas à bout et voyez l’infestation gagner, sortez l’artillerie biologique lourde. Labourer superficiellement tard en automne et bien gratter pour exposer les rhizomes à l’action de la gelée. Au printemps, on laboure de nouveau superficiellement et maintien le sol travaillé assez souvent pour empêcher les nouvelles pousses jusqu’au milieu de l’été. Puis, on sème une culture étouffante comme du sarrasin ou du millet, qui feront périr la plante affaiblie. Il y a de fortes chances pour que le sarrasin n’arrive pas à maturité. La coupe créera un tapis tellement opaque qu’il rendra inaccessible la lumière nécessaire à la germination de cette ou des autres mauvaises herbes. Enfouisser le tout à l’aide d’un rotoculteur pour ajouter de la matière organique. Et voilà, d’une pierre deux coups. On alimente le sol et on se débarrasse de l’indésirable.

Les herbes nuisibles: la bardane

18 samedi Juin 2016

Posted by Michel in Les herbes nuisibles ancestrales

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BardaneUn jour, ma jeune fille rentre à la maison en pleurant. Elle explique qu’elle ne peut le voir mais elle sait qu’un gros insecte inconnu trône sur son épaule et ne veut pas la quitter. Après un bref regard, le constat tombe: une vulgaire capsule de graines de « graquias » ou si vous préférez de bardane (Arctium Lappa L. Var. Minus Gray). Aussi appelée « glouteron », rapace, herbe aux teigneux (en France), tabac du diable, rhubarbe sauvage ou, en anglais, lesser burdock, common burdock ou clotbur, ce fût une belle petite leçon d’horticulture locale pour ma fillette. Mais il est intéressant de souligner que la même expérience inspira, en 1941, l’idée à George de Mestral (1907-1990), un ingénieur suisse, à créer le velcro.

De fait, lors de maintes parties de chasse avec son chien, l’homme se retrouvait souvent à arracher des capsules collées à ses vêtements ou la fourrure de son animal. Curieux de nature, il les observa sous un microscope pour constater un ensemble de petits crochets qui reprenaient leur forme originale une fois décollées. Avec l’aide d’un fabricant de tissus, il pu, en 1952, obtenir le brevet pour sa découverte. Je l’avoue, cette invention m’a été très pratique pour attacher les souliers de mes jeunes enfants en bas âge.

George de Mestral (image: alchetron.com)

George de Mestral (image: alchetron.com)

À quoi la bardane peut-elle servir? Outre cette idée de génie révolutionnaire mondiale, la plante originaire d’Europe, peut aussi se manger. Bleurk, diront certains! Avant mes recherches, j’aurai moi aussi douté de cette affirmation.

En effet, les Japonais et les Coréens mangent les longues racines et les jeunes tiges depuis des centaines d’années. Un mets connu sous le nom de « Gobo ». Cliquez sur le lien ci-contre pour obtenir une recette et la manière de la cuisiner. Ou sinon, il en existe plusieurs autres ici et là sur le net. On essaiera! Il paraîtrait qu’il existe plusieurs formes notamment de nouvelles variétés cultivées pour leurs propriétés alimentaires meilleures au goût. Pour les curieux n’ayant pas accès à une telle plante, visitez un magasin d’alimentation asiatique (vendu séché).

Comment s’est débarrasser? Simplement trancher les tiges au dessus du collet ou arracher la longue racine à l’aide d’une bêche lorsque le sol est humide et tendre; soit la première année ou la seconde avant que les graines mûrissent; seul moyen par lequel elle se reproduit. Si jamais le temps vous manque, sachez qu’elle fleurira uniquement à la deuxième année. Bien oui, c’est une bisannuelle.

Racines de bardane (image:lasavie.wordpress.com)

Racines de bardane (image:lasavie.wordpress.com)

Les herbes nuisibles: le liseron des champs

05 dimanche Juin 2016

Posted by Michel in Les herbes nuisibles ancestrales

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Liseron des champs

Liseron des champs

Comme premier exemple d’herbes nuisibles dans notre jardin, citons le liseron des champs (convolvulus arvensis L.), un spécimen particulièrement coriace en raison de la vitalité de ses rhizomes charnus. En provenance de l’Europe Méditerranéenne, il est tellement difficile à extirper qu’au début du siècle passé, on lui attribuait le titre de « pire mauvaise herbe du Canada ». Appelée aussi en anglais Field bindweed, Small-flowered morning-glory ou Small bindweed, les noms francophones demeurent mes préférés tels la robe de la vierge, la campanette ou la clochette champêtre. Peu importe son nom, je rage à chaque fois qu’il étouffe mes framboisiers jaunes malgré mes efforts pour l’empêcher de nuire.

De fait, avec ses 2 mètres de longueur, il s’enroule autour de ce qu’il trouve pour littéralement asphyxier son tuteur en le privant de lumière et de ses éléments nutritifs. Avec le temps, il prendra toute la place. Si vous en retrouver chez-vous, cela veut dire qu’elle apprécie votre sol lourd chargé d’azote et son manque de silice.

Comment s’en débarrasser? Une courte rotation de cultures comprenant des plantes racines (comme des patates) suivant la culture d’un engrais vert (ex: seigle d’automne fauché au printemps) devrait venir à bout d’une grande partie de l’invasion. L’application de chaux, de sel ou de paille qu’on recommande quelquefois sont inutiles; à moins d’en employer des quantités extraordinaires. Jadis, l’emploi fréquent d’une houe à cheval à large socs détruisait les nouvelles pousses et épuisait la vitalité de la plante. Mais on comprendra qu’aujourd’hui, peu de gens possèdent des chevaux de labour. Utilisez donc une grelinette ou un outil de jardinage avec de très longues dents pour creuser profondément et dégager les racines. Laissez-les sécher au soleil. Pour les premières apparitions, sachez que le moindre petit bout de racine germera si vous faites mal le travail. Je n’arrête pas de me le dire à chaque fois. Alors, soyez certain de tout extraire. Si vous n’avez pas le temps de le déterrer, enlever au moins les fleurs, même magnifiques, car les graines possèdent aussi un pouvoir germinatif. Ne lui donnez donc aucun chance. S’il y a une chose à retenir…. Décompactez !

IMPORTANT: Les informations ci-dessous ont été glanées dans divers ouvrages (anciens et récents). Consulter un professionnel de la santé avant une quelconque utilisation. 

À quoi le liseron des champs peut-il servir? Outre son pouvoir diurétique et laxatif, pas grand chose à dire. Si le goût vous disait d’essayer, faites bouillir 50 grammes de feuilles par tasse. Infuser 10 minutes. Boire avant chaque repas. L’application d’une feuille écrasée sur un furoncle l’amènerait aussi à percer plus rapidement.

Liserons des champs (source: www.gilbertjac.com)

Liserons des champs (source: http://www.gilbertjac.com)

Les herbes nuisibles: introduction

31 mardi Mai 2016

Posted by Michel in Les herbes nuisibles ancestrales

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Le désherbage, l’inévitable tâche du jardinier. Personne n’y échappe même avec les meilleures techniques. Calamité pour certains, zenitude pour d’autres. J’aime les détester. Elles me font prendre conscience de mon absurdité à vouloir tout contrôler dans mon potager. Elles m’obligent aussi à trouver des subterfuges pour les éradiquer. Mais, elles s’adaptent et reviennent. En y regardant de plus près, cette coexistence devient riche d’enseignement. La nature parle.

En effet, il y plus d’une centaine d’années, toutes les écoles d’agriculture enseignaient l’art de les reconnaître, les combattre et les éradiquer de manière écologique puisqu’il n’existait pas d’herbicides chimiques. Aujourd’hui, c’est autre chose.

En fait, les premiers herbicides de synthèse  apparurent après la seconde guerre mondiale vers 1941. Avant cette période, les agronomes du début du siècle passé voyageaient avec une valise de semences de mauvaises herbes pour s’assurer de leur bon diagnostic. Voir image ici-dessous. Mais qu’est-ce qu’une mauvaise herbe au juste? Selon le livre « Les mauvaises herbes du Canada » publié par le Ministère de l’agriculture du Canada en 1906:

Toute plante nuisible, importune ou désagréable à la vue, qui est en même temps inutile ou comparativement inutile.

Ainsi, du point de vue d’un agriculteur, elles causent des pertes de productivité énormes et diminuent le rendement des cultures. D’un point de vue historique, il est intéressant de noter qu’une multitude de plantes nuisibles qu’on croit indigène au Québec ont été importé par le transport des marchandises ou par des horticulteurs désireux de faire découvrir des plantes exotiques mais inconscients des dégâts qu’elles pouvaient causés dans un nouvel environnement.

Boîte de semences du début du 20e siècle (source: Collection des Soeurs de la Présentation de Marie)

Boîte de semences du début du 20e siècle (source: Collection des Soeurs de la Présentation de Marie)

Toutefois, les « remèdes » d’hier et les expérimentations de nos ancêtres s’avèrent très utiles aujourd’hui dans une approche biologique moderne. C’est pourquoi, en prenant comme exemple les « indésirables » de notre propre jardin et avec d’anciens écrits, on vous entretiendra sur la manière de les identifier, de les éliminer et, peut-être même de les utiliser à votre avantage. Nous n’avons pas la prétention d’être des experts et à vrai dire, nous utiliserons l’exercice aussi à notre propre bénéfice. Ça nous permettra du même coup d’ajouter des commentaires de notre cru.

Ainsi donc, parent-pauvre de la littérature horticole, nous vous publierons une série de capsules ayant pour thème « les herbes nuisibles »; car bien qu’indésirable, tout ce qui pousse dans le potager mérite qu’on s’y attarde.

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