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Potagers d'antan

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Potagers d'antan

Archives de catégorie : Curiosités au potager

Anciens fruits et légumes peu cultivés au Québec

Curiosité au potager: l’épinard du Caucase

03 samedi Nov 2018

Posted by Michel in Curiosités au potager

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L’épinard vivace du Caucase (image: wallogreen.com)

Le froid… Brrrr! En voyant le petit tapis de neige cette semaine, j’ai compris qu’encore une fois, nous n’allions pas y échapper. Comme bon nombre de québécois, j’ai une relation ambiguë avec la température, surtout en bas du 0. La belle province (moi inclus) aurait tout intérêt à considérer l’agriculture hivernale comme une opportunité, une ressource sur laquelle composer pour se démarquer en agriculture. Concentration des sucres dans la plante, quasi aucun insecte, endormissement des mauvaises herbes, un sol humide constant ne sont que quelques-uns des avantages en faisant abstraction des engelures bien sûr. Suffit de trouver des plantes capables de résister comme celle-ci.

Stephen Barstow surnommé l’homme à la salade extrême (image: botaniska)

De fait, en 2002, l’écrivain britannique Stephen Barstow reçoit un courrier électronique de la suédoise, Lena Israelsson. Elle lui explique qu’elle a déjà écrit plusieurs livres touchant les légumes et les herbes et se dit très intéressée d’essayer de nouvelles espèces, plus spécifiquement des oignons rustiques originaires de Stockholm, son lieu de résidence.  Après échange et en guise de remerciements, elle lui fait parvenir deux bouquins. L’un d’entre eux, intitulé « Köksträdgården: Det Gröna Arvet » (pouvant être traduit grossièrement en français par: « La cuisine du jardin: notre patrimoine comestible »), écrit en 1996, fût une révélation pour lui. Parmi les légumes inhabituels mentionnés dans l’ouvrage, un lui est complètement inconnu; le Hablitzia tamnoides. Sans nom anglais officiel, on le surnomme de manière familier comme l’épinard du Caucase. Après maintes recherches, tant littéraires qu’auprès d’organismes de sauvegarde d’espèces horticoles menacées, il réussit à obtenir des semences grâce a un échange avec un autre suédois.

feuilles matures du hablitzia-tamnoides (image wallogreen.com)

Selon les écrits de Madame  Israelsson, cette variété vivace originaire du Caucase (présente tant au sud qu’au nord), survit dans les forêts d’épinettes et d’hêtres, parmi les rochers à flanc de ravin et le long des rivières. Nommé en l’honneur de Carl Ludwig Hablizl (1752-1821), un botaniste du 18e siècle et vice-gouverneur de Crimée, l’épithète « tamnoides » quant à lui fait référence à sa ressemblance avec la Black Bryony (Tamus communis), un autre cultivar indigène trouvé dans le sud de l’Angleterre, lui aussi alpin et ressemblant à la plante. Dans l’antiquité, les jeunes pousses de Tamus se voyaient apparemment préférées aux asperges et elles s’utilisent encore de nos jours dans divers plats traditionnels printaniers composés d’une cinquantaine d’herbes sauvages et ce, plus particulièrement en Italie. On aurait même retrouvé des graines dans les cales des drakkars vikings retrouvés dans les tourbières danoises d’Oseberg en Norvège occidentale. Vers 1870, la plante aurait été introduite dans les jardins comme grimpante mais il aura fallu quelques années pour découvrir son caractère comestible. Elle n’a jamais eu une très grande popularité mais elle peut s’enorgueillir d’avoir été cultivée dans certains des plus grands jardins de manoir.

En effet, notre spécimen peut grimper jusqu’à une hauteur entre 2 et 3 mètres sur une période échelonnée entre le printemps et le début de l’été. Les feuilles de la base, en forme de cœur, possèdent une longue tige. Les fleurs vertes et petites rappellent un peu le manteau de l’Alchemilla sp.. Les graines, plutôt inhabituelles et petites (environ 1,5 mm) deviennent, à maturité, noires et très brillantes. Elle se multiplie soit via ses graines ou par division des racines. Rustique jusqu’à -40 degrés Celsius, seules les limaces attaquent les jeunes feuilles. Sinon, il n’y a plus de problèmes ou de maladies connues.

Des références littéraires du 19e siècle estiment qu’il se répand comme de la mauvaise herbe mais on l’a trop souvent confondu avec son cousin le chénopode Bon-Henry (Chenopodium bonus-henricus), connu pour son envahissement. La stratification (traitement par le froid) aide à la germination des graines. Au début de son stade de croissance, elle poussera lentement la première année. Mais celui-ci s’accélère dans la seconde pour atteindre sa pleine maturité. À la fois heureux au soleil ou à l’ombre, elle peut s’accommoder du couvert forestier. Cela en fait ainsi une plante fantastique dans un jardin-forêt. Peu exigeant côté fertilisation, elle résiste à la sécheresse et aussi aux gelées tardives. Il pousse même en période de froid sous un couvert de neige et vous pourrez déjà récolter des pousses très tôt au printemps. Vous pourrez l’apprêter partout où l’on exige des épinards. J’oubliais, on estime sa survie entre 20 et 50 ans. Que des avantages pour une culture permanente. Vous pouvez vous en procurer parmi de très rares semenciers au Québec ou au Canada.

Curiosités au potager: les 3 piments les plus forts au monde

20 vendredi Avr 2018

Posted by Michel in Curiosités au potager

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Piment fort Carolina Reaper ou la « faucheuse de Caroline » (Photo: puckerbutt pepper company)

Comme les scorpions et les araignées, les plus petits piments s’avèrent les pires. Le premier, surnommé en français la « Faucheuse de la Caroline » ou Carolina Reaper (capsicum chinense), se veut depuis 2013 le piment le plus fort au monde selon le Guinness des records en se basant sur l’échelle Scoville. Mais son titre devrait tomber éventuellement pour le « Dragon’s breath« , encore plus fort. Pour vous donner une idée de leur force, sachez qu’un piment doux se situe entre 100 et 500 unités sur l’échelle Scoville comparativement à, 1.6 et 2.2 millions unités pour le Carolina Reaper et supposément 2,48 millions unités pour le Dragon breath. Outch! Ce dernier, créé par les chercheurs de l’université de Nottingham Trent au Royaume-Uni mais aujourd’hui propriété de Mike Smith des entreprises Tom Smith Plants est mortel à l’ingestion. Et, je pèse mes mots car à cette puissance, il devient suicidaire d’en manger avec d’atroces souffrances.

Mike Smith propriétaire du Tom Smith Plants et le piment dragon breath (image: http://www.telegraph.co)

Inutile de vous dire de les manipuler avec très grand soin en portant gants de caoutchouc épais, masque pour respirer et lunettes de protection si vous récoltez les semences. Pas de farce! Pour celles et ceux s’étant risqué à manger un Carolina Reaper, plusieurs incidents rapportent des crises cardiaques, des migraines intenses instantanées et des brûlures d’estomac menant à l’urgence. Touchez l’intérieur du légume pour ensuite vous gratter la peau et vous le regretterez, surtout les yeux. Pour une description intéressante suite à la consommation d’un huitième du Carolina Reaper frais, regardez la vidéo du québécois Sébastien Roy. De par les commentaires de son créateur américain, Ed Currie, le goût de départ vous paraîtra sucré mais très rapidement s’enclenchera une détonation nucléaire gustative en chaîne augmentant en intensité et en chaleur au fur et à mesure des secondes. Et ça prendra du temps avant de s’atténuer. Votre corps réagira très fortement. Vous n’avez qu’à consulter les multiples vidéos sur YouTube des inconscients ayant tenté l’expérience pour vous en convaincre.

On a même créé une seule et unique chips assaisonnée avec cette variété. Ce « one chip challenge » ou, en français, ce « défi d’une croustille », me fait frémir juste en regardant la boîte.

En fait, la responsable de cette sensation de chaleur exacerbée s’appelle la capsaïcine, une molécule présente un peu partout dans le corps qui active des récepteurs notamment sur la langue. Elle stimule les muqueuses faisant croire au cerveau qu’elle est en feu. En trop grande quantité d’absorption, vous pourriez subir des séquelles à l’estomac jusqu’à vomir du sang car les vaisseaux sanguins se dilateront de manière trop subite à cause de la pression pour évacuer cette « fausse menace ». Alors si vous les cultivez, dressez un périmètre de sécurité et avertissez les visiteurs du risque et péril.

Ed Currie (photo: The New Yorker)

Cette course au piment explosif existe depuis longtemps mais elle a pris un nouveau tournant au début des années 2000 via l’entreprise américaine PuckerPutt Pepper Company. Ed Currie s’est amouraché de la culture des piments forts au point où aujourd’hui, il a combiné diverses souches pour offrir une multitude de variétés sous des appellations anglaises évocatrices telles: Chocolate scorpion ou Trinidad Viper x Purple Bhut.

De plus, il tente de dépasser son propre record d’intensité en créant un autre légume encore plus piquant, le pepper X,  pour atteindre le score de 3 180 000 unités sur l’échelle Scoville. Malade! Une autre preuve que le potager peut recéler de véritables merveilles par le génie et la patience d’hybrideurs. Mais pourquoi de telles bombes?

Piment « Pepper X » (image: tastingtable.com)

En fait, pour l’industrie alimentaire, ces créations deviennent très intéressantes car cette puissance « naturelle » équivaut à moins en insérer dans une recette pour le même pouvoir piquant. Donc, moins dispendieux et sans recourir a des molécules synthétiques. L’attrait sans cesse croissant aussi des clients pour des saveurs rehaussées encourage l’ajout du piquant dans les recettes. Ainsi, un simple petit bout peut assaisonner toute une grosse recette dans les chilis, sauces au piment fort, salsas, etc. Je me demande où ça va s’arrêter.

Wilbur Lincoln Scoville (image: Wikipédia)

Saviez-vous que? À partir de 1912, Wilbur Lincoln Scoville (1865-1942), pharmacien américain, s’intéresse à la piperine, une molécule présente dans le poivre qui lui donne ce goût de piquant. Travaillant pour la société pharmaceutique Parke-Davis, aujourd’hui connue sous le nom de Pfizer, ses travaux l’amènent à toucher aussi à la capsaïcine et il bifurque vers l’élaboration d’un test connu sous le nom de « Scoville Organoleptic Test » pour déterminer la puissance d’un piment. Pour cela, il appuie ses observations sur les papilles d’un groupe de volontaires ayant goûté une solution de piments diluée dans du sirop de glucose. Peu à peu, la quantité de sirop allait en augmentation jusqu’à ce que toute trace de chaleur ait disparue. Les cobayes notaient chacun des piments sur une échelle entre 0 et 300 000. Aujourd’hui, cette échelle s’élève jusqu’à 16 milliards d’unités.

Curiosité au potager: le poireau perpétuel

24 samedi Fév 2018

Posted by Michel in Curiosités au potager

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Poireaux perpétuels (image: eBay.fr)

Nous n’en revenons jamais du nombre de légumes vivaces qu’on peut laisser au jardin sans s’en occuper. Très peu connu au Québec comparé à nos cousins français, le poireau perpétuel se veut, sans contredit, l’ami du jardinier paresseux. De pousser en petits bouquets autour du bulbe principal lui vaut le surnom de « poireau à gousses ». Connu depuis l’antiquité, certains écrits n’hésitent pas à affirmer qu’il remonterait même jusqu’aux hommes préhistoriques. Difficile de valider!

Par ailleurs, devant tant de facilité d’entretien, il est curieux qu’on ne le retrouve nul part offert par les anciens catalogues des semenciers québécois du siècle passé. Cela ne prouve pas son inexistence dans la belle province puisqu’on en fait mention dans le Journal du Nord de Joliette (jeudi, 21 août 1890) à savoir qu’il donne mauvais goût au lait si mangé par la vache. Des citations souvent retrouvées dans des textes européens néanmoins.

Toutefois, en consultant les vieux journaux ou magazines, il est très important de ne pas confondre l’expression commune québécoise « poireau sauvage » associée à l’ail des bois.

Quoi qu’il en soit, ancêtre de nos poireaux actuels sous le nom latin de allium ampeloprasum, il n’a aucun ennemi connu (insecte, maladie ou champignon). Le vers du poireau n’a même pas d’emprise sur lui. Il résiste à la sécheresse ou le froid jusqu’à -28 degrés (zone 5), supporte la compétition d’autres plantes en cas d’oubli et, bien qu’il se cultive mieux sur un site ensoleillé et riche, il se contentera même d’un sol ingrat semi-ombragé mais bien drainé. Que des bons côtés! Utilisé davantage comme condiment comparativement à son grand frère le poireau qui lui, se mange comme légume, ses feuilles ont une saveur beaucoup plus prononcées et s’ajoutent pour aromatiser vos plats (bouillons, sauces, salades, omelettes, etc). À la vapeur, poêlé, en vinaigrette, laissez aller votre imagination culinaire. Pour cela, coupez le feuillage à environ 2 cm de la base et utiliser selon vos besoins en cuisine. Il repoussera et d’autres petites gousses se formeront tout autour. Donnez-en à vos amis. Pour cela, attendez la période de dormance en surveillant le flétrissement complet du feuillage. Vous pourrez dès lors récupérer les petites gousses formées au pied du plant. Enfoncez-les dans la terre à près de 5 cm de profondeur et les espaçant de 20 cm entre chacun. Une fois bien installé, vous en aurez pour la vie. Tellement qu’en certains pays méditerranéens, on le considère comme une mauvaise herbe. Il se confond souvent avec son cousin, le poireau des vignes (allium polyanthum) qui lui, pousse à l’état naturel.

Curiosité au potager: l’ail éléphant

19 lundi Juin 2017

Posted by Michel in Curiosités au potager

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Bulbe d'ail éléphant

Bulbe d’ail éléphant

L’ail éléphant n’est pas une rareté en soit mais se veut très ancien; une exception dans une industrie agricole portée à vendre des plantes dites modernes. On en retrouve dans les supermarchés. Les centres jardins en offrent de plus en plus en automne. Il se trouve facilement sur Internet pour la vente par correspondance.

John Tradescant le jeune (Portrait: William Dobson)

Dans les faits, les premières notifications montrent que l’ail éléphant (allium ampeloprasum), aussi appelé « ail d’Orient » ou « ail à cheval » (en France), aurait été étudié en Angleterre vers 1650 par le botaniste anglais, John Tradescant le Jeune (1608-1662). À partir de là, il existe de nombreuses histoires contradictoires quant à son origine exacte supposément d’Asie centrale. Arrivé aux États-Unis avec les premiers immigrants de la Tchécoslovaquie ou de la Yougoslavie du Nord, on le classifiait sous le nom scientifique latin de « Allium Scordoprasum« ou sous le vocable commun anglais « giant garlic » (ail géant en français).

Toutefois, l’appellation récente « ail éléphant », tirerait sa provenance d’Albany en Oregon et plus spécifiquement de l’entreprise familiale « Nichols Garden Nursery« .

Nick and Edith Nichols (année inconnue. image: Nichols garden nursery)

En effet, à la fin des années 1940, N.P. (« Nick ») Nichols (1913-1975) démarre une pépinière de vente au détail située au cœur de la Vallée Willamette. Avec un diplôme en horticulture et un grand amour pour les plantes, il commence par offrir des légumes et des herbes aux résidents locaux. Un jour, un agriculteur tchèque se présente pour lui vendre un seau rempli de gousses d’ail énormes affirmant avoir ramené cette souche avec lui de son pays natal lorsqu’il immigra aux États-Unis. Monsieur Nichols, de descendance grecque, utilisant déjà beaucoup l’ail dans la cuisine de sa famille, tombe en amour avec le goût plus doux et aux caïeux beaucoup plus gros comparativement aux gousses d’ail conventionnelles.

Image: heirloomgardener.com

À la fin de sa deuxième saison de croissance, il en avait assez pour commencer ses ventes sous le nom de « Elephant garlic ». En 1950, il commence à diffuser des publicités dans le magazine Organic Gardening, proposant de vendre son ail géant par la poste en y incluant un petit pamphlet rédigé de sa main intitulé: The Story of Elephant Garlic (l’histoire de l’ail éléphant).

À mi-chemin entre le poireau et l’ail, vous récolterez des bulbes pouvant peser jusqu’à 400 grammes et contenant de 4 à 6 caïeux. Comme l’ail ordinaire à tige dure, vous devrez couper la tige si vous voulez augmenter la dimension des bulbes. N’hésitez pas à consommer cette tige comme de la fleur d’ail. 5 semaines après cette opération, déterrez-les par beau temps lorsque le feuillage aura séché. Laissez-les sur le sol, à l’ombre, durant deux jours sans pluie pour qu’ils sèchent et aider à leur conservation. Stockez-les ensuite, comme vous le feriez pour de l’ail ordinaire, dans un endroit sec et sombre. De gros sacs de papier d’épicerie peuvent très bien faire l’affaire. Vous pourrez ensuite les replanter selon la technique montrée dans la vidéo ici-bas, gracieuseté de Manon Collard, une des personnes l’ayant, à mon avis, popularisé au Québec dans les années 1990 et 2000.

Ail éléphant

Par ailleurs, la plante s’emploi aussi sous forme ornementale. D’une hauteur de 150 cm, les fleurs forment une immense boule de fleurs stériles roses de 10 cm de diamètre si vous les laissez pousser à maturité. Très joli! Il se peut, à l’occasion, qu’il y ait formation de semences. Dans certaines conditions mal définies ou lorsque la plante ne fleurit pas, il se formera un énorme bulbe très rond. Replanté, il engendrera l’année suivante une véritable gousse. Vous pouvez commander la souche originale directement via l’entreprise americaine Nichols Garden Nursery ou un peu partout sur le net au Québec.

Saviez-vous que? L’ail éléphant développe très souvent des bulbilles autour du bulbe principal. De forme ronde brune et à l’écorce très dure, vous pouvez les replanter en automne pour qu’il donne, la première année de récolte, un bulbe très rond (voir image ci-contre). Pour aider à la germination, faites éclater un peu l’écorce du bulbille à son sommet. N’oubliez pas aussi de couper la tige florale pour amener l’énergie à la base. Replanté l’automne suivant, le bulbe rond vous donnera de beaux caïeux normaux à la deuxième année.

Curiosité au potager: la sarriette Ancienne d’Acadie

31 mardi Jan 2017

Posted by Michel in Curiosités au potager, Fruits et légumes du Canada

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Sarriette Ancienne d'Acadie (image: semences.ca)

Sarriette Ancienne d’Acadie (image: semences.ca)

Il arrive de temps à autre qu’une histoire concernant une variété patrimoniale canadienne unique m’interpelle au point où je sens le besoin de la partager avant de la perdre dans le fouillis de mes notes manuscrites. Ce fût le cas pour la sarriette Ancienne d’Acadie.

En effet, en décembre 2016, je reçois le bulletin mensuel électronique du semencier du patrimoine décrivant le récit de cette fine herbe « Satureja hortensias« . Je vous en dresse ici-bas un bref résumé.

De gauche à droite: Rosaline Beattie et sa mère Anita Beattie, Norbert Robichaud (en 2016) avec la sarriette "ancienne d'Acadie"

De gauche à droite: Rosaline Beattie (fille de Anita Beattie), Norbert Robichaud et Anita Beattie (en 2016) avec la sarriette « ancienne d’Acadie » (photo: Norbert Robichaud)

En 2012, Madame Jocelyne Gauvin de Cocagne au Nouveau-Brunswick commande des semences à Norbert Robichaud dans l’annuaire annuel pour les membres. Résidant à Bathurst (N-B), il la cultive depuis 1980. Une fois poussée, elle s’interroge sur cette sarriette d’été peu commune comparativement à la variété habituelle. Elle décide de contacter à nouveau le jardinier pour en savoir davantage sur son historique. Ils retracent sa provenance jusqu’à la fin du 19e siècle à Burnt Church (N-B) où Jean Prudent Robichaud (1867-1958) y reçut pour la première fois des graines d’une autochtone habitant cette région. L’homme vit avec sa femme à Canton-des-Robichaud où il travaille auprès d’agriculteurs autochtones mais c’est sa belle-fille qui la perpétuera dans les années 1930. 29 ans plus tard, c’est au tour de sa petite-fille, Anita Beattie, de continuer la tradition à Rivière-du-Portage (N-B) après s’y être installée avec son mari. Reçue de cette dernière et, selon les dires de Norbert Robichaud, il la cultive encore aujourd’hui (2017) lui, Anita Beattie et les deux sœurs de celle-ci, Olésine Painchaud et Jeannette Savoie.

Anita Beattie (2016)

Anita Beattie en 2016 (photo: Norbert Robichaud)

Par ailleurs, la plante se veut plus trapue et on lui a attribué la qualité de « très goûteuse ». Elle se cuisine dans les plats traditionnels tels le « fricot« , un mets acadien. Elle ajoute aussi une touche délicieuse aux mélanges d’herbes de Provence, soupes et ragoûts. Résistante au froid (zone 4b), elle porte une multitude de fleurs tout au long de la saison et devient une magnifique plante amie des pollinisateurs. Maturité: 60 jours. Pour sa culture Monsieur Robichaud suggère cette méthode:

  1. Semez à l’extérieur directement au jardin et laissez la pousser jusqu’au début novembre pour en conserver les semences.
  2. Entre temps, lorsque les feuilles tombent du plant, récoltez les gousses et faites sécher. Dispersez les résidus sous un vent léger.
  3. Pour le nettoyage, roulez les gousses sur une feuille de papier et soufflez doucement pour enlever les débris.

Selon la coutume de l’époque, à la fin de la saison de croissance, les femmes s’occupaient de couper les tiges de la sarriette, de les faire sécher puis, ils séparaient les feuilles des branches. À chaque fois, les tiges portaient de petites graines agrippées aux branches. Celles-ci se conservaient (feuille et graines) dans des bouteilles en verre pour être utilisées pendant l’hiver. Heureusement, quand tout le feuillage avait été consommé, il restait au fond des bouteilles les précieuses graines qu’on resemaient au printemps suivant.

Aux dires des responsables du semencier:

L’année dernière (2015), Norbert a cultivé assez de semences pour en partager avec la Banque de semences de l’Atlantique, un projet de l’Initiative de la famille Bauta sur la sécurité des semences canadiennes, ainsi que pour nous en faire don pour la Bibliothèque canadienne des semences. Et encore mieux, la famille Gauvin, qui cultive encore la sarriette Ancienne d’Acadie, ont adopté en décembre 2014 la variété dans la bibliothèque de semences, en préservant de façon permanente cette pièce importante de notre patrimoine vivrier!

arche-du-gout

Nous remercions tous les intervenants pour la sauvegarde de cette plante canadienne unique. Elle peut maintenant s’enorgueillir de faire partie de l’arche du goût canadienne de Slow Food Canada, un « catalogue mondial d’aliments menacés par l’agriculture industrielle, la standardisation et la distribution à grande échelle des marchés mondiaux de produits alimentaires, et la dégradation environnementale« .

LES PHOTOGRAPHIES SONT INTERDITES DE REPRODUCTION SANS LE CONSENTEMENT DE MONSIEUR NORBERT ROBICHAUD. 

Curiosité au potager: la vitelotte noire

14 jeudi Juil 2016

Posted by Michel in Curiosités au potager

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Vitelotte noire; à gauche crue et à droite Cutie (image: Wikipedia)

Vitelotte noire; à gauche crue et à droite cuite (image: Wikipedia)

On raconte que cette pomme de terre violette aurait été la préférée du célèbre écrivain Alexandre Dumas (1802-1870). Jules Vernes (1828-1905) en fait aussi mention dans son livre « L’île mystérieuse » paru en 1875.

Quoi qu’il en soit, cette très ancienne variété a attiré mon attention lors d’une exposition agricole à Saint-Hyacinthe en 2015. Dans la section effacée des concours horticoles trônait dans un petit panier en osier quelques tubercules d’une petite patate à la peau très foncée avec la mention « boudin noir ». Après quelques recherches, j’ai pu comprendre qu’outre ce nom, elle se présentait aussi sous les appellations « Truffe de Chine », « négresse », « Violette » mais le plus souvent on l’identifie comme étant la « Vitelotte noire ».

D’origine inconnue, on l’a nommée officiellement de cette manière en Europe en 1812 en la classant dans les catégoriess des variétés de pomme de terre mal définies en utilisant le « vit » par analogie à « forme » avec le suffixe « elotte ». Certaines sources avancent qu’elle pourrait même provenir de l’Amérique Latine ou, du temps des conquistadors, elle aurait été rapporté en Espagne lors de la conquête espagnole (1523-1547).

Outre cette page d’histoire, la belle couleur bleutée de la chair vous surprendra… parce qu’entre autre, elle tache les doigts lors de l’épluchage. Soyez averti! Mais sachez qu’une telle pigmentation, soluble dans l’eau, provient des anthocyanes, une propriété qui la protège des rayons ultraviolets. Cette particularité lui procurerait des qualités indéniables comme aliment antioxydant; une plus-value contre le vieillissement de la peau. Ok, elle est bonne pour la santé mais le goût alors?

De fait, sa texture farineuse fait en sorte qu’on déconseille de la consommer seule comme « patate bouillie ». Mais sa saveur de châtaigne rehaussera salade, purée, ragoût ou poêlée tout en demeurant une attraction en croustilles ou en frites.

Méthodes de culture: Semer les tubercules en mai dans une terre légère et profonde, sans excès d’humidité. Avant l’opération, apporter une bonne dose de compost bien décomposé (environ 4kg/m2) et une grosse poignée de cendre de bois non traité, riche en potasse naturel. N’oubliez pas de changer d’emplacement chaque année en observant une rotation de culture de 3 à 4 ans. Placer vos petits tubercules à chaque 30 cm, le germe vers le haut et ce, à 10 cm de profondeur et en séparant vos sillons de 50 cm. Une fois les pousses hautes de 20 cm, buttez-les en renouvelant l’opération après 2-3 semaines. À la fin août, attendez que toutes les feuilles soient complètement fanées avant de récolter. Avec l’aide d’une fourche-bêche, déterrez vos pommes de terre et faites-les sécher quelques heures au soleil avant de les rentrer. De cette façon, la terre s’enlèvera mieux.  Entreposez-les dans un endroit frais, sombre et aéré sur une couche ventilée de 10 cm (paille ou vieux foin) avant de les remiser définitivement pour l’hiver.

Pour en savoir davantage sur les méthodes de culture et de reproduction de la vitelotte, consultez notre article intitulé: comment reproduire et conserver vos pommes de terre.

Gagnante de notre concours des fêtes 2015

07 jeudi Jan 2016

Posted by Michel in Biodiversité, Curiosités au potager

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Nous félicitons Madame Stéphanie Myriam Rochon, gagnante de notre concours des fêtes 2015. Elle s’est méritée des semences de courge Canada Crookneck, une variété rare de courge amérindienne. Madame Rochon profitera de la nouvelle saison d’été pour l’intégrer dans son futur « projet de ferme tinctoriale, une initiative écologique de plantes colorantes et de plantes à fibre destinées à la fabrication locale et artisanale de teinture, de textile, de papier et de matériel d’art graphique ».

Nous en profitons du même coup pour vous dire combien nous avons apprécié tous les bons mots reçus en même temps que vos réponses. Nous les lisons tous et même si cela ne vous donnait aucune chance supplémentaire, nous n’en revenons pas de votre support. Vous êtes de plus en plus nombreux à participer et, on avoue, difficile à berner.

En effet, une grande majorité ont donné la bonne réponse concernant notre petit quizz dans lequel on vous invitait à identifier le légume utilisé dans la confection de l’éponge exfoliante qu’on retrouve souvent dans les pharmacies (voir photo ici-bas à gauche). Et la réponse est…. la courge luffa ou loofah (en arabe).

Luffa séché versus Luffa en croissance.

Luffa séché versus Luffa en croissance (photo à droite: la fibre végétale)

L’idée de cette question nous a « poppé » à la suite d’un devoir de fin d’année de mon fils en maternelle.

En effet, il s’est vu demander de présenter une collection de 100 objets. Et tel père, tel fils, il a décidé de concentrer ses efforts sur la présentation de 100 sortes de semences provenant d’autant de plantes. Depuis septembre 2015, il amasse patiemment toutes sortes de graines. Et, pour l’encourager, Geneviève Bergeron, une charmante agronome et propriétaire de l’entreprise la fibre végétale, lui a remis des graines de ce légume plutôt inusité qu’elle produit commercialement depuis l’été dernier. Selon son site:

Les éponges de luffas vendues au Québec proviennent principalement d’Asie ou du Moyen-Orient en grande partie, et même si elles sont souvent certifiées biologiques, elles sont souvent traitées de façon à éviter l’importation d’organismes indésirables. Elles sont par ailleurs compactées et livrées par conteneur, ce qui fait qu’elles voyagent longtemps avant d’arriver dans votre maison!

En effet, les espèces Luffa acutangle et aegyptiaca Mill. (il en existe plusieurs autres espèces) peuvent se consommer avant maturité mais c’est la dernière citée qui procure cette texture naturelle aux gants de crin. Une vidéo ici-bas (en anglais seulement) vous montre justement la manière de récolter le légume une fois séché sur le plant. Originaire des régions subtropicales et tropicales (peu de sources se risquent à déterminer une région précise) mais plusieurs évoquent l’Afrique de l’ouest, l’Asie, la Malaisie ou le Pacifique. De son état naturelle il y a plusieurs centaines d’années, la courge se serait dispersée un peu partout avec l’aide de l’homme sous le vocable « éponge des blancs ». Aujourd’hui, on lui donne le surnom de courge-torchon puisqu’elle s’utilise dans moult contextes notamment en cosmétique, dans le transport de marchandise, la fabrication de cordage temporaire ou de filtre, la mode, comme éponge à récurer, etc. Biologique et versatile, elle se jette au compost après usage.

Au Québec, la production d’éponges à titre personnel se fera sous abris à cause du climat puisqu’elle ne parviendra pas à maturité. À cause de cela, sa faible rentabilité économique la rend une curiosité dans nos potagers. Pour la consommation humaine, faites des semis intérieurs 5-6 semaines avant de repiquer au jardin. Les graines prennent entre 2 et 3 semaines pour germer. À PRÉVOIR POUR ALLER PLUS VITE: Avant de semer, faites tremper vos graines dans l’eau chaude pendant 20 minutes entre 45 et 55 degrés Celsius et dans l’eau tiède pendant 24 heures. On la replantera après tout risque de gel (mais idéalement à une température de 15 degrés Celsius) dans un sol irrigué, léger et riche en matières organiques. N’oubliez pas les treillis; c’est une grimpante. Espacez de 40 à 100 cm entre les plants et de 1.5 à 2 mètres entre les rangs. Elle fera sensation à des températures dépassant les 25 degrés Celsius mais vous devrez arroser par moments de sécheresse. Pour consommation humaine récolter jeune (15-20 cm de long). Sinon, pour la production d’éponges, laissez jaunir et sécher sur le plant le plus longtemps possible. Cela permettra un assèchement complet de la chair et facilitera son épluchage. Si ce n’est pas possible rentrez les fruits à l’intérieur jusqu’en décembre dans un endroit chaud, sec et aéré. Au moment de la transformation, vous sentirez sa légèreté. La pelure et les graines devraient s’arracher facilement. Dans le cas contraire, frappez sur les rebords d’une chaudière haute pour expulser le surplus de semences demeurées enfermées. Coupez vos éponges à la longueur voulue. TADAM! Vous venez de vous sauvez beaucoup de 6.00$ (+ taxes) pour un bout de 10 cm d’éponge exfoliante.

IMPORTANT: Les graines de cette courge sont considérées potentiellement nocives. Éviter de consommer.

Curiosité au potager: la courge candy roaster

24 mardi Nov 2015

Posted by Michel in Curiosités au potager

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Courges candy roaster

Courges candy roaster

Très ancienne courge d’hiver d’avant 1800 et originaire des zones ceinturées par l’ouest de la Caroline du Nord, l’est du Tennessee et le nord de la Georgie aux États-Unis. Les premières notes concernant cette variété remontent à 1925 dans un article du journal Charlotte observer. On y mentionnait alors que:

…the “Indian Fair at Cherokee School” where Candy Roaster Squash seeds were made available to people who applied for them through the Chamber of Commerce.

Graines de courge Candy Roaster

Graines de courge Candy Roaster

Une citation qu’on pourrait traduite librement comme « des semences de courge candy roaster seront offertes dans le cadre de la foire indienne de l’école Cherokee aux personnes les ayant encouragés par l’intermédiaire de la chambre de commerce« . Cultivée justement par la tribu Cherokee au sud des Appalaches selon la technique des trois sœurs, ses feuilles immenses procurent ombre et protection contre les mauvaises herbes. Son apport culturelle dans leur alimentation semble majeure et on la reconnait pour sa saveur douce et excellente pour la confection des tartes, beurre, soupe et pains et ce, sans ajout de sucre ou autres succédanées. Les amérindiens la chérissait aussi pour sa capacité à résister aux gels d’hiver et à sa longue durée de conservation. C’est justement durant l’entreposage que sa saveur gagnera en intensité. Lorsqu’elle est bouillie et transformée en compote, on peut comparer son goût à celui de la patate douce. Et, nous confirmons. L’originalité de ce légume l’amène à pousser sous toutes sortes de formes: oblongue, ronde, longue ou de poire. Même sa couleur diffère passant du jaune au rose saumonée, beige, verte ou encore orangée. On est toujours surpris.

Néanmoins, son poids n’ira pas en dessous de 10 livres, un monstre au potager (voir image ci-contre avec le chat). Certains spécimens rapportés dépassent les 250 livres. Alors, soyez sur vos gardes et installez-la dans un endroit ensoleillé mais isolé car elle prend beaucoup d’espace. Menacée, la nation Cherokee a jugé la situation suffisamment préoccupante pour la protéger en préservant des graines via une banque de semences tandis que Slow Food USA l’a reconnue parmi les cultivars en danger du terroir américain.

Courge Canada Roaster en comparaison avec un chat mâle adulte.

Courge Canada Roaster en comparaison avec un chat mâle adulte.

En effet, elle peut facilement se croiser avec une autre cucurbita maxima si elle n’est pas séparée d’au moins 1,6 kilomètres de distance. À cause de cela, il est important que d’autres jardiniers dévoués (amateurs ou non) prennent la relève afin d’assurer sa protection et contribuer à sa préservation. Si vous êtes intéressés, plantez directement au jardin, sur une butte (3 pieds de diamètre sur un pied de hauteur), 3 graines à une phalange de profondeur, espacées de manière équivalente, une fois le risque de gel au sol passé. Arrosez et laissez faire la nature. Pas plus compliqué. Vous pourriez peut-être devoir arroser en période de sécheresse. Si cela devait arriver, faites-le en fin de journée pour éviter les brûlures et les tâches sur les feuilles. Maturité: 95 à 110 jours.

Curiosité au potager: L’oignon patate

22 mercredi Avr 2015

Posted by Michel in Curiosités au potager

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Petit oignon-patate à planter versus oignon-patate mature

Petit oignon-patate à planter versus oignon-patate mature

Supposément apporté d’Europe par les premiers colons de la Nouvelle-France, l’oignon patate (nom latin: a. cepa var. perutile) est une très vieille variété dont on a perdu la trace dans l’histoire.

Toutefois, on peut retrouver quelques infos sur celui-ci à travers d’anciennes littératures notamment via le livre « les annales de la Société royale d’agriculture et de botanique de Gand (tome 4) » de 1848, dans lequel on prouve déjà son existence en 1776 au château d’Arundel, un édifice anglais du 11e siècle.

Qui plus est, on donne la recette suivante pour le cultiver.

…il faut bien ameublir le sol et le partager en planche de quatre pieds de largeur. On divise chaque planche en trois lignes équidistantes et on y place les oignons chacun à dix pouces du suivant, en ayant soin de conserver la disposition en quinconce entre les lignes respectives. On couvre les oignons soit de terreau de feuilles, d’engrais d’étable ou mieux d’un vieux compost préparé longtemps d’avance, de manière que la couronne seule de l’oignon ait jour. Quand la plante est levée, on attend un jour sec et on butte comme si c’était des pommes de terre. Après cela, on se borne à sarcler.

Oignons patateLa particularité de cette variété provient du fait qu’elle se multiplie de manière végétative par la base et ne produit aucune semence. Youppi! On peut donc sans craindre cultiver un autre oignon à côté sans risquer une pollinisation croisée.

Ainsi, vous la planterez au printemps (après le gel au sol passé) et de nombreux autres petits bulbes se multiplieront autour du plant-mère. Ce dernier se récoltera pour consommation humaine tandis que les autres pourront le confire dans du vinaigre ou être conservés pour plantation l’année suivante.

Au Québec, on parle de lui, entre autre, dans le Journal d’agriculture illustré de 1879 (volume 2 à 4). On dit de lui qu’il se conserve encore mieux que la pomme de terre et il est très apprécié par sa précocité. L’ouvrage explique son nom par le fait « qu’il se coupe comme la pomme de terre pour la multiplication ».

Oignon patate (Journal d'agriculture 1879- volume 2 à 4)

Oignon patate (Journal d’agriculture 1879- volume 2 à 4)

Toutefois, sa production aurait été abandonné par les agriculteurs modernes par l’absence de constance de la grosseur du légume à maturité. Et oui, une autre victime de l’uniformité alimentaire.

Néanmoins, son goût se veut moins prononcé et il parvient à maturité plus rapidement en comparaison aux autres variétés; une qualité importante chez nos aïeux en considérant les temps restreints de culture en région nordique.

Oignon-patate

Oignon-patate

Finalement, pour la conservation, les livres anciens suggèrent de les laisser sécher en grappes suspendus à l’air sec ou sur une natte de paille pour éviter le contact avec le sol. Un seul oignon devrait se multiplier par environ une grappe de 10 (petits et grands confondus).

Curiosité au potager: le maïs Glass gem (mise à jour)

28 mercredi Jan 2015

Posted by Michel in Curiosités au potager

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Julie Lampron

Julie Lampron

En janvier 2015, Madame Julie Lampron nous a gentiment envoyé des photographies de sa plantation de maïs Glass Gem, un cultivar multicolore unique au monde (voir histoire du maïs Glass Gem ici-bas). Ayant très peu d’information en français concernant cette variété américaine bien particulière, elle a aimablement voulu nous transmettre ses commentaires et observations après avoir lu notre demande. Et comble du bonheur, elle a pris aussi la peine de photographier et dater ses expérimentations. C’est donc avec un immense plaisir qu’à notre tour et, avec sa permission, nous vous retransmettons son expérience.Pour commencer, il est important de spécifier que le potager de Madame Lampron se situe à St-Étienne des Grès (zone 4b) à 30 minutes de Trois-Rivières. Je retranscris ici la manière dont elle le décrit.

Mon potager est situé dans une clairière dans un boisé. Tout est bio, pas de pesticides, rien de chimique. La terre est enrichie avec du BFR (bois raméal fragmenté), du compost, des feuilles et des résidus verts. Je ne fais pas de retournement de terre, rien de mécanique. Je n’arrose même pas (sauf au moment de la plantation). Je n’utilise que des semences anciennes et à pollinisation libre. J’ai de beaux résultats. J’en suis à ma quatrième année sur cet emplacement. Comme vous le verrez sur la photo d’ensemble du potager, j’ai opté pour une « clôture de bois morts », pour protéger mes plants des lièvres. Ça fonctionne très bien.

Commandées chez Native Seeds par Internet, les semences sont arrivées en 10 jours. Semis intérieurs dès le 22 avril. Les graines ont levées après 3 jours seulement (Méga- full-power ces maïs s’exclame t-elle).

Ensuite, repiquage de 3 à 4 plants par pot d’un gallon et acclimaté dans un abri d’auto en début mai pour transplantation finale au potager en fin mai. Faites simplement attention à la motte pour ne pas déranger les racines et tout ira très bien. Aucun insecte n’est venu gâcher la fête. Bonne production et résistance des plants jusqu’à leur pleine hauteur (environ 7 pieds). Comme elle le dit si bien:

Je ne sais pas comment vous raconter la joie que j’ai ressentie d’ouvrir les épis et de découvrir les différentes couleurs! Wahhouu de toute beauté.

La seule erreur, selon ses dires, aura été de les récolter trop tôt.
En effet, vous pourriez les laisser sur leurs épis jusqu’aux gelées.
Au final, récoltez-les pour les faire sécher dans un endroit sec et aéré et ensuite les égrener. Entreposez les semences dans des pots Masson à l’abri de la lumière. Vous pourrez vous en délecter comme pop-corn! Délicieux! Ici bas la chronologie en photos des étapes de culture.
Réception des semences le 13 avril 2014.

Réception des semences le 13 avril 2014.

Semis levés après 3 jours (25 avril 2014)

Semis levés après 3 jours (25 avril 2014)

Plants après 3 jours (28 avril 2014)

Plants après 3 jours (28 avril 2014)

Même plants le 7 mai 2014

Même plants le 7 mai 2014

Transplantation au potager (17 juin 2014)

Transplantation au potager (17 juin 2014)

Maïs Glass Gem (29 juin 2014)

Maïs Glass Gem (29 juin 2014)

Vue du potager avec le maïs (29 juillet 2014)

Vue du potager avec le maïs (29 juillet 2014)

Récolte du 2 septembre 2014

Récolte du 2 septembre 2014

Veuillez la contacter pour les droits d’auteur. Nous en profitons justement pour vous encourager à visiter son site web car Madame Lampron combine son temps avec une autre passion: la photographie de fleurs indigènes du Québec. Son travail est une vraie source d’inspiration.

HISTOIRE DU MAÏS GLASS GEM

Maïs Glass gem (image: http://twentytwowords.com)

Maïs Glass gem (image: http://twentytwowords.com)

L’origine de cette variété remonte à Carl Barnes, un fermier de l’Oklahoma aux origines autochtone Cherokee, dont le talent pour la sélection du maïs n’avait d’égale que sa patience et sa passion à conserver des semences de maïs aux couleurs vives et translucides. Il parvint, après je ne sais combien d’années d’efforts inlassables, à créer un cultivar « plus ou moins comestible » de maïs pour le plaisir des yeux.

 Carl Barnes

Carl Barnes

Octogénaire et vers la fin de sa vie, Barnes il cède sa précieuse collection de semences à Greg Schoen, l’un de ses protégés-hybrideurs. Lors de son déménagement en 2010, ce dernier cherche un

Bill McDorman (image: www.discoversocal.com)

Bill McDorman (image: http://www.discoversocal.com)

endroit où il pourrait stocker ces échantillons pour en assurer la sauvegarde.  Il se tourne vers Bill McDorman, propriétaire de l’entreprise grainetière familiale Seeds trust et directeur exécutif de Native Seeds. McDorman explique qu’il a été « soufflé » en voyant pour la première fois les maïs à maturité. « “No one had ever seen corn like this before.”… (traduction libre: « Personne n’avait jamais vu de maïs comme ça avant. »).  Comment expliquer ce phénomène?

Et bien, selon le magazine Discover, il semblerait que chaque graine est en fait une souche de maïs différente (ou la graine d’un seul) avec un mélange unique de gènes hérités de ses parents. Wow!

Maïs glass gem (image: http://blogs.discovermagazine.com)

Maïs glass gem (image: http://blogs.discovermagazine.com)

Quoi qu’il en soit, l’histoire de Barnes et de son remarquable maïs n’est pas inhabituel. N’a t-on pas, pendant des millénaires interagi avec les plantes en les sélectionnant. D’un geste répété année après année, on ne peut que s’émerveiller de la beauté qui peut en résulter. Sans la prévoyance de Schoen, toute une vie de labeur aurait été perdue sans compter ce patrimoine génétique (couleur, saveur, résistance aux maladies et  rusticité). Comprenez-vous maintenant l’importance de protéger cet héritage.

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