Vitelotte noire; à gauche crue et à droite Cutie (image: Wikipedia)

Vitelotte noire; à gauche crue et à droite cuite (image: Wikipedia)

On raconte que cette pomme de terre violette aurait été la préférée du célèbre écrivain Alexandre Dumas (1802-1870). Jules Vernes (1828-1905) en fait aussi mention dans son livre « L’île mystérieuse » paru en 1875.

Quoi qu’il en soit, cette très ancienne variété a attiré mon attention lors d’une exposition agricole à Saint-Hyacinthe en 2015. Dans la section effacée des concours horticoles trônait dans un petit panier en osier quelques tubercules d’une petite patate à la peau très foncée avec la mention « boudin noir ». Après quelques recherches, j’ai pu comprendre qu’outre ce nom, elle se présentait aussi sous les appellations « Truffe de Chine », « négresse », « Violette » mais le plus souvent on l’identifie comme étant la « Vitelotte noire ».

D’origine inconnue, on l’a nommée officiellement de cette manière en Europe en 1812 en la classant dans les catégoriess des variétés de pomme de terre mal définies en utilisant le « vit » par analogie à « forme » avec le suffixe « elotte ». Certaines sources avancent qu’elle pourrait même provenir de l’Amérique Latine ou, du temps des conquistadors, elle aurait été rapporté en Espagne lors de la conquête espagnole (1523-1547).

Outre cette page d’histoire, la belle couleur bleutée de la chair vous surprendra… parce qu’entre autre, elle tache les doigts lors de l’épluchage. Soyez averti! Mais sachez qu’une telle pigmentation, soluble dans l’eau, provient des anthocyanes, une propriété qui la protège des rayons ultraviolets. Cette particularité lui procurerait des qualités indéniables comme aliment antioxydant; une plus-value contre le vieillissement de la peau. Ok, elle est bonne pour la santé mais le goût alors?

De fait, sa texture farineuse fait en sorte qu’on déconseille de la consommer seule comme « patate bouillie ». Mais sa saveur de châtaigne rehaussera salade, purée, ragoût ou poêlée tout en demeurant une attraction en croustilles ou en frites.

Méthodes de culture: Semer les tubercules en mai dans une terre légère et profonde, sans excès d’humidité. Avant l’opération, apporter une bonne dose de compost bien décomposé (environ 4kg/m2) et une grosse poignée de cendre de bois non traité, riche en potasse naturel. N’oubliez pas de changer d’emplacement chaque année en observant une rotation de culture de 3 à 4 ans. Placer vos petits tubercules à chaque 30 cm, le germe vers le haut et ce, à 10 cm de profondeur et en séparant vos sillons de 50 cm. Une fois les pousses hautes de 20 cm, buttez-les en renouvelant l’opération après 2-3 semaines. À la fin août, attendez que toutes les feuilles soient complètement fanées avant de récolter. Avec l’aide d’une fourche-bêche, déterrez vos pommes de terre et faites-les sécher quelques heures au soleil avant de les rentrer. De cette façon, la terre s’enlèvera mieux.  Entreposez-les dans un endroit frais, sombre et aéré sur une couche ventilée de 10 cm (paille ou vieux foin) avant de les remiser définitivement pour l’hiver.

Pour en savoir davantage sur les méthodes de culture et de reproduction de la vitelotte, consultez notre article intitulé: comment reproduire et conserver vos pommes de terre.