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Potagers d'antan

~ – Découvrez les fruits et légumes rares du Québec –

Potagers d'antan

Archives de catégorie : Outils de références

Documentation liée à l’agriculture de variétés anciennes

Yves Gagnon, semencier et pionnier de la culture biodiversifiée

20 samedi Nov 2021

Posted by Michel in Biodiversité, Outils de références, Personnages liés à l'agriculture au Québec, Vieux trucs de jardinier

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Je peux me vanter de posséder encore la première version du livre de Yves Gagnon intitulé  « Introduction au jardinage écologique ». Éditée en 1984, on est loin des belles publications modernes avec images et pages glacées mais outre l’aspect visuel, le contenu intéresse davantage.

En effet, déjà il exposait ses observations et expérimentations vécues depuis son adolescence au sujet de la santé du sol et des plantes, la planification du potager, la pratique du jardinage et finalement la conservation des aliments. Il y allait même de commentaires incisifs destinés au monde de l’agroalimentaires et de leurs conséquences sur notre santé et l’environnement. Avant d’écrire sur une personne significative dans le monde de l’horticulture ou de l’agriculture, je m’intéresse au déclic ayant produit l’étincelle qui allait la propulser vers son chemin de vie, sa vocation. La prise de conscience de Yves Gagnon ressemble tellement à celle qu’on vit collectivement aujourd’hui; un visionnaire pour l’époque. Je vous écris un passage de cet éveil tiré de l’ouvrage. L’histoire remonte aux années 1950 après qu’il ait travaillé (des semences à la récolte) dans une ferme de fruits et légumes en Colombie-Britannique pendant 5 saisons. Il fût ainsi un témoin privilégié des changements à venir. Il décrit:


… à cette époque, les producteurs n’avaient pas beaucoup de problèmes avec les insectes, l’équilibre écologique était intact et dès que se manifestait une épidémie d’insectes, la plupart du temps, des prédateurs apparaissaient comme par magie, l’enrayant rapidement. Tous les étés, se tissaient des cocons de chenilles dans les branches de certains arbres. La situation n’était jamais dramatique mais le cultivateur devait couper ces branches et les brûler.

Un jour, un agent vendeur de produits chimiques vint voir les cultivateurs et leur proposa de sauver du temps en vaporisant un insecticide dans les arbres pour tuer les chenilles. Comme les cultivateurs devaient passer quatre à cinq jours par été dans les vergers à couper les branches infestées, la proposition de l’agent leur sourit; ils achetèrent le produit suggéré et le vaporisèrent dans leurs vergers. Comme par magie, les chenilles moururent…. ainsi que d’autres insectes … et des oiseaux.

Quelques années passèrent et le scénario se répéta jusqu’à ce qu’une variété d’insectes commence à se développer très rapidement; ces insectes faisaient beaucoup de tort aux nouvelles pousses. Notre agent de produits chimiques revint avec un autre produit qui enraya immédiatement le problème. Le temps passa… et un papillon devint très résistant à ce nouvel insecticide; il abimait les pommes. On dut augmenter les doses de poison et accentuer les fréquences de vaporisation. À cette époque, on commençait déjà à utiliser les engrais chimiques afin d’augmenter la production. Avec les années, comme le sol s’appauvrissait, les arbres s’affaiblirent et devinrent malades.

On introduisit alors les fongicides, puis les herbicides, d’autres insecticides et puis finalement des hormones de tous genres. Aujourd’hui, certains vaporisent leurs vergers plus de 30 fois avec au moins 10 produits différents. Mais les arbres s’en portent-ils mieux? La réponse bien sûr est négative! Les arbres sont tous malades; leurs feuilles sont jaunâtres en plein été; les pommes sont fragiles et les insectes de plus en plus nombreux et résistants. Où cela nous mènera-t-il?


37 ans plus tard… Où cela nous a-t-il mené? Ça ne vous rappelle pas l’histoire récente de l’agronome lanceur d’alertes Louis Robert? Ce qui me renverse dans cette publication consiste aux thèmes qui font encore davantage de sens aujourd’hui tels l’agriculture intensive sur petites surfaces, les amendements, le séchage naturel, la culture biologique, etc. Y’a pas à dire, beaucoup de réponses à nos problèmes agricoles actuels peuvent encore s’inspirer des anciens écrits.

Exemples du contenu du livre de Yves Gagnon  « Introduction au jardinage écologique ».

Vous aimeriez connaître un peu mieux l’homme? Voici ici-bas un reportage du 28 novembre 2020 d’environ 10 minutes à l’émission « La semaine verte ». Vous entendrez les propos de l’un des semenciers québécois précurseur de la sauvegarde du patrimoine génétique et de la culture biodiversifiée au Québec. C’est à lui qu’on doit notamment le sauvetage de la tomate Savignac.

Pour des versions plus récentes de ses oeuvres, consultez son site Internet. Sachez que je n’ai reçu aucun montant d’argent ni faveur pour cette suggestion.

Carte postale d’octobre 2021

17 dimanche Oct 2021

Posted by Michel in Outils de références

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Une famille de l’île d’Orléans en 1948 (photo: Omer Beaudoin)

Lorsqu’on y pense, outre l’école et le compagnonnage, les moyens de transmission de la connaissance ont considérablement évolué depuis le début de l’humanité. Que ce soit par le bouche-à-oreille de génération en génération et  souvent de père/mère en fils/fille ou par les livres, aujourd’hui, on utilise beaucoup Internet. Quel outil! Combien d’heures de recherche je me suis tapé dans de vieilles bibliothèques poussiéreuses, des fonds d’archives de sociétés d’histoire, des greniers de particuliers ou via des appels téléphoniques infructueux. Aujourd’hui, du bout du doigt, on peut accéder à une quantité phénoménale de renseignements et entrer en contact avec à peu près n’importe qui. Je n’en reviens pas encore. Arrive au 21e siècle me direz-vous.

Pourtant, avec du recul, ça ne fait pas si longtemps mais ça s’est inséré dans nos vies comme si de rien n’était. Pfiou! Ainsi, parmi les nombreux nouveaux outils à notre disposition, il existe entre autre des communautés québécoises de partage Facebook gravitant autour du thème du jardinage. Certaines plus pointues, d’autres plus généralistes, il n’en demeure pas moins qu’elles recèlent des trésors de connaissances, d’opportunités, d’auto-formation, de rencontres virtuelles (peut-être même en vraie) voire de plaisirs quasi infinis. Tout ça gratuit. J’en cite quelques exemples ici-bas. Bon nombre de « bonnes âmes » sur ces réseaux sont prêtes à échanger, éduquer, conseiller, éveiller votre intérêt. Juste à demander ou à offrir. Le potager s’endormira bientôt et ce sera à nouveau, pour le jardinier, le moment de s’auto-instruire.


Histoire du Jardin Daniel A. Séguin

18 dimanche Juil 2021

Posted by Michel in Outils de références, Personnages liés à l'agriculture au Québec

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Pour le 25e anniversaire du Jardin Daniel A. Séguin, la Fondation en horticulture ornementale de l’Institut Technologie Agricole (ITA) de Saint-Hyacinthe a donné le mandat à l’historien, Gilles Bachant, de dresser le parcours du lieu. Considéré parmi les 10 plus beaux jardins du Québec, parcourez les étapes chronologiques de cette aventure débutée sur les terrains de l’École de laiterie (1903-1985), pour se transformer en jardin pédagogique (1966-1995), en Jardin Daniel A. Séguin (1995-2019) et finalement en jardins-écoles (2005-…). Avec beaucoup d’illustrations, l’ouvrage veut rendre également un hommage aux rêves devenus réels de ses bâtisseurs soit celui d’offrir aux étudiants un milieu éducatif « plus grand que nature ».

Il est important de souligner que tout l’argent recueilli suite à la vente du livre sera destiné à assurer la continuité du Jardin, comme souhaité par ses bâtisseurs. Quantité limitée. Premier arrivé, premier servi. On comprendra le coût relativement élevé de 48.99$ plus taxes. Une belle lecture estivale et une manière de contribuer à une belle initiative. Et si l’envie vous prend, la visite en vaut la peine. Aucune rétribution ne m’a été versé pour cette suggestion.

Opération « gardiens de semences »

22 samedi Juin 2019

Posted by Michel in Outils de références

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Depuis 2018, Thibault Renouf, co-fondateur du réseau « Arrivage« , une initiative qui « développe des réseaux de proximité et des outils simples pour permettre aux agriculteurs et artisans de se mettre en relation avec des acheteurs professionnels sans intermédiaires« , a créé l’opération « Gardiens de semences« . L’objectif étant de proposer à des chefs restaurateurs, épiciers et transformateurs, des semences oubliées.

Thibault Renouf (photo: Martin Ménard/TCN)

Au départ, l’idée a germé (je sais… le jeu de mots se veut plutôt banal) sur un coup de tête. Avec de nombreux amis agriculteurs, semenciers et chefs cuisiniers, ces derniers ont reçu le défi de cuisiner des aliments hors de leurs zones de confort. Laissant aller leur créativité, il n’en fallait pas plus pour faire le lien et, par la même occasion, remettre en valeur toutes ces plantes ancestrales. De 17 jumelages en 2018, ce sont maintenant, en 2019, plus de 50 producteurs et chefs qui se rassemblent autour de ce projet. Voulant contrer une disparition de 75% de notre biodiversité alimentaire depuis 100 ans, la première étape a consisté à demander à 9 semenciers québécois de suggérer un catalogue de semences moins « connues » qui a été ensuite envoyé à des chefs, épiciers et transformateurs intéressés. Chacun en a choisi une seule selon leur préférence. La sélection faite, le « réseau arrivage » a procédé à un jumelage avec un maraîcher partenaire qui a semé sur mesure pour le nouvel ambassadeur la quantité souhaitée. Cette approche permet à l’agriculteur de s’assurer de vendre son produit mais aussi aux receveurs d’obtenir la quantité souhaitée. Pas de pertes et un circuit de distribution le plus court possible.

Par ailleurs, en recevant leur commande, ces nouveaux ambassadeurs ont été invité à raconter l’histoire de leur semence aux clients. Parmi les anecdotes concernant l’expérience de l’an passé, citons qu’on a pu s’apercevoir qu’il était difficile de reproduire une semence paysanne. Chaque plante possède son propre mode de culture unique; souvent peu compatible avec l’agriculture moderne. Par exemple, les oiseaux ont dévoré toute la récolte de « pois St-Hubert » d’un des maraîchers la veille de la récolte. Ou encore, la conservation du cerfeuil tubéreux s’est avérée plus difficile que prévu notamment à cause des territoires et régions moins adaptées. Il y aura des ajustements de chaque côté.

Quoi qu’il en soit, il semblerait que la conscientisation de la population aux richesses oubliés de notre terroir fait graduellement son chemin. La preuve, l’édition « été 2019, vol.161 » de la revue « Continuité » dresse un dossier spécial sur le patrimoine semencier, un legs à cultiver. On y fait justement mention de ma contribution mais surtout de celles de semenciers, organismes et gens ayant à cœur la préservation de cet héritage. Un belle lecture estivale!

Passionnés de tomates anciennes

09 dimanche Déc 2018

Posted by Michel in Outils de références

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Il y a quelques années, au temps où je vendais des semences, un homme ayant vu mon site Internet, me contacte par téléphone pour me demander s’il est possible de le rencontrer. Il commence sa retraite et il a beaucoup de temps libre. Il souhaite recevoir des conseils pour réussir sa culture de tomates mais aussi acheter un sachet de toutes mes variétés anciennes; environ une trentaine de cultivars du patrimoine du Québec. Voulez-vous faire des cadeaux lui demandais-je naïvement? Non!, non!, non! répond t-il. « C’est pour planter avec mes 200 autres variétés que j’ai commandées partout dans le monde« . Ayoye!, pensais-je en moi-même. Quel contrat! Je renchérissais avec un « et depuis quand cultivez-vous des tomates? ». « Depuis l’an passé » avoua t-il. Ma surprise passée, mes propos ont été dirigé à le conscientiser sur la charge de travail (semis, transplant, préparation de la terre, distance d’isolement, arrosage, tuteur, récolte, sélection, maladies, etc.) surtout qu’il avait l’intention de récolter ses semences. « Et votre conjointe », ajoutais-je… « Qu’en pense t-elle »? Rien n’y fit. Son idée faite, il se lançait corps et âme dans son projet. Personne n’arriverait à lui faire changer d’idée, même pas son épouse.

Jean Blouin en 2011 (photo: Erick Labbé)

D’autre part, j’aurai pu prendre un exemple sur les fleurs, l’ail ou toute autre plante, le principe demeure le même… la piqûre. Je me reconnaissais en lui à mes débuts. Qui étais-je pour vouloir éteindre cette flamme? Au contraire, je décida de l’encourager. Il aura tout le loisir, comme moi je l’ai fait, d’expérimenter et d’apprendre. Peut-être deviendrait-il, un Jean Blouin, autre passionné de la région de Lévis et protecteur de plus de 200 cultivars de tomates. Le merveilleux dans le jardinage; il n’y a pas d’âge pour s’y adonner. Il était beau à voir. Ses yeux pétillaient. Il se voyait échanger des semences avec d’autres passionnés, manger ses propres tomates, partager avec sa famille, cuisiner, produire ses conserves. Si un des membres de votre entourage exprime lui aussi le désir de s’investir dans ce genre de projet le printemps prochain ou tout autre qui l’anime, encouragez-le. C’est précieux.

Pour cela, je vous suggère l’ouvrage québécois édité en 2018 concernant le sujet. Intitulé: La tomate, de la terre à la table« , Lili Michaud, agronome et conférencière, dresse un portrait complet sur les points énumérés précédemment et même plus. L’oeuvre de presque 300 pages possède l’une des rares particularités de faire la recension de plusieurs variétés de notre merveilleux patrimoine agroalimentaire. Et qui plus est, de façon très, très, très modeste… je l’ai aidé un tout petit peu. Un beau cadeau sous le sapin pour les passionnés de tomates.

William Warnock, premier canadien créateur de citrouilles géantes

03 mercredi Oct 2018

Posted by Michel in Événements et perfectionnement, Outils de références, Personnages liés à l'agriculture au Québec

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William Warnock et ses filles, Iris May et Isabelle Grace, la plus grosse citrouille du monde en 1930 (photo: Huron Shores Museum)

Avec le retour de l’automne, les citrouilles réapparaissent un peu partout pour annoncer la venue prochaine de l’Halloween. À les regarder, je me suis demandé par quels concours de circonstances certains spécimens avaient pu devenir si énormes? Il est loin le temps où, grosses comme une balle de baseball, les paresseux géantes de l’Amérique du Sud, s’en nourrissaient au sol. Vous vous en douterez, la contribution de l’homme y a joué un rôle déterminant.

En effet, cet intérêt pour la culture des grosses courges remonte au 19e, un siècle faste pour la dispersion des cucurbitaceas « maxima » à travers le monde.

De fait, les semences ramenées par les capitaines des navires américains via les Antilles et l’Amérique du Sud se retrouvent dans les petits jardins de ces derniers ou remis à des tiers. Parmi ceux-ci, James J.H. Gregory, un cultivateur de Marblehead au Massachusetts, introduisit la courge Hubbard sur le marché de l’oncle Sam en 1854. Vague quant à ses origines, il explique avoir reçu ses graines d’Elizabeth Hubbard, les ayant elle-même obtenues d’un capitaine de bateau du nom de Knott Martin. Avouant n’avoir jamais mangé de courge si bonne, Gregory la nomma en l’honneur de la dame. Aux alentours de 1847, en Amérique et en Angleterre, on voit aussi apparaître une souche de ces Hubbards, encore plus grosse, surnommée  « Mammoth » (Mammouth en français). Pesant souvent plus de 100 livres, c’était, selon le magazine « The Gardeners Assistant » (octobre 1857), « la plus grosse connue au monde ».

Comment faire pousser des grosses citrouilles par Wm Warnock – version anglaise –

On y lit d’ailleurs (en traduction libre): « qu’avec un compost très riche, plantés dans une grande quantité de fumier et dans des conditions climatiques favorables, les fruits atteignent souvent le cap des 120 livres ». Lors d’une exposition à Sutcombe en 1857, dans le Devonshire en Angleterre, on y expose un spécimen de 245 livres. Pour l’époque, c’était le plus lourd jamais enregistré. On arrivait même à le préserver pendant les longs mois d’hiver à condition de l’entreposer dans un endroit sec, aéré et suspendu par un très fort filet.

Par la suite, l’Europe se désintéresse progressivement  de ces « géants ». Au contraire, en Amérique du Nord, les nouveaux records encouragent les férus de cette culture marginale en contribuant à préserver les stocks de semences vivantes. Dans cette vague de passionnés, William Warnock, le premier canadien à marquer l’histoire mondiale du 20e siècle avec une nouvelle variété de courges géantes de type « mammoth ». Supposément de la souche « gros potiron jaune de Paris » obtenue d’Henry David Thoreau, le premier à produire des courges géantes en Amérique du Nord (gagnant au Middlesex Show de 1857 avec un poids de 123.5 livres), il domestiquera davantage la souche.

En effet, dans l’un de leurs catalogues de 1883-1884, le semencier américain « Burpees » fait référence aux dimensions énormes d’une courge d’un producteur canadien de Goderich en l’Ontario, fracassant records après records. Petit fabricant de voitures canadiennes et machiniste / agriculteur, il se distingue avec des échantillons inédits comme on le voit ici-bas. En plus de cultiver cette plante pour nourrir sa famille, ses connaissances acquises de génération en génération, il parvient à perfectionner son art et sélectionne un des plus gros cultivars au monde.

Citrouilles géantes du jardin de William Warnock / année inconnue (photo: Reuben Sallows)

Son premier moment de gloire survient en 1900 où il se rend à Paris lors de la Foire mondiale pour y présenter un fruit pesant 400 livres. Pour cet exploit, il reçoit une médaille en bronze  d’environ 2 1/2 pouces. Autre fait intéressant, notre gagnant réussi à dépasser de 17 livres son record précédent de 1893.

William Warnock de retour de la foire avec ses courges d’exposition en 1898 (photo: Susan Glousher, arrière, arrière petite fille de William Warnock)

Catalogue Reenie 1906 page 27

Loin de s’arrêter, il surpasse encore une fois sa propre marque de 3 livres à la Foire mondiale de St-Louis de 1903. Intéressée, l’entreprise de semences canadienne, « Rennie » lui achète sa citrouille pour en vendre les graines 25¢ le sachet, incluant le secret pour « faire pousser des courges géantes » sous le nom de « Rennie’s Mammoth Green squash ». Selon le livre « Backyard Giants: The passionate heartbreaking and glorius quest to grow the biggest pumpkin ever« , il faudra attendre 73 ans (1976) pour pulvériser ce record avec une citrouille de 451 livres, une marque établie par Bob Ford, un citoyen de Pennsylvanie.

Catalogue canadien Reenie de 1913

Pour les personnes intéressées par le sujet, la Great Pumpkin Commonwealth (GPC) réunit la majorité des concours de citrouilles géantes dans le monde. On y dénombre une quarantaine de sites officiels de pesée dont celui du potirothon de Gentilly. L’apogée de cet événement converge vers le « Weigh off Day », soit la pesée officielle, habituellement prévue vers le premier samedi du mois d’octobre. Si ce genre d’attrait vous attire, sachez qu’elle survient à la dernière semaine de septembre pour celle de Gentilly et la régate en début octobre. Vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’on n’a cessé d’atteindre de nouveaux records pour aujourd’hui voir un nouvel exploit inégalé en 2016 avec un fruit de 2624 livres. Ayoye! Jusqu’où va t-on aller?

Record du monde de la plus grosse citrouille 2624 livres en 2016 (photo: bigpumpkins.com)

Saviez-vous que?  La médaille de bronze gagnée par William Warnock se veut identique à celle remise aux sportifs gagnants des Jeux Olympiques de Paris en 1900. Pour le prouver, vous remarquerez le nom du récipiendaire au bas de la pièce à droite.

Médaille gagnée en 1900 par William Warnock lors de la Foire mondiale de Paris (image: Susan Glousher)

Les oignons de Beauport

19 mercredi Sep 2018

Posted by Michel in Légumes du Québec, Outils de références, Personnages liés à l'agriculture au Québec

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Durant le Régime français et ce, pendant tout le 18e siècle, l’activité économique principale de la Seigneurie de Beauport se résume à l’agriculture. Vers le dernier quart du 19e siècle, la proximité de la ville de Québec poussent les agriculteurs du rang Saint-Joseph à délaisser peu à peu leur mode de vie d’auto-suffisance. Ils conservent l’élevage, une activité traditionnelle, mais mettent de côté la culture du blé pour la remplacer par celle de la culture maraîchère pour fournir les marchés de Québec.

Lavage des légumes chez les Dubeau, 1949 (source: Collection famille Dubeau)

À partir de 1930, ils se consacrent exclusivement à la production de légumes et le paysage agricole se transforme. Bye laiteries, clôtures de perche, bergeries, poulaillers et porcheries. Les granges se reconvertissent pour la préparation des légumes récoltés tels: choux, pommes de terre, laitues pommées, carottes et surtout les « petits oignons », très, très, très en demande. Il est important de préciser que les petits oignons, appelés faussement « échalotes », sont en réalité des oignons verts. Les conditions particulières du rang Saint-Joseph rend cette culture tout à fait adaptée.

En effet, des lots de terres trop étroits et de faibles superficies (en moyenne, 2 arpents de front sur 22 de profondeur) ne permettent aucun élevage laitier rentable et encore moins une culture de céréales.

Chez David Drouin, vers 1940 (source: Collection famille Dubeau)

Par contre, le bon drainage et la qualité de la terre encourage la culture des légumes. En plus, un versant exposé au sud et un ensoleillement maximum permet un réchauffement accru du sol. L’écoulement du ruisseau Rouge et de la rivière Beauport en facilite l’irrigation pendant les période de sécheresse.

Enfin, il est important de souligner l’excellente capacité d’adaptation et le dynamisme de plusieurs familles de jardiniers-maraîchers comme celles les Marcoux, Binet, Mailloux, Drouin, Lortie, Dubeau, Larochelle, Dubé, Jobin, Parent, Renaud et Filteau qui contribuent à la réputation de leurs produits.

Justement, selon l’ouvrage « Découvrir Québec, arrondissement Beauport » Monsieur Réjean Binet, l’un des membres de l’une de ces familles, explique en 1962:

La modernisation et l’expansion des fermes maraîchères étaient plus ou moins généralisées dans tout le voisinage […] à cette époque, on appelait les jardiniers de notre région “les oignons de Beauport”, sans doute parce que beaucoup de maraîchers se spécialisaient dans la culture des “petites échalotes” qu’on appelait aussi “petits oignons”. C’était donc l’époque où nous avons commencé à vraiment optimiser l’utilisation de toute la terre et même à louer des parcelles de terre afin d’augmenter la superficie en culture […].

Pour en savoir davantage sur la magnifique histoire agricole de Beauport, consultezle bel ouvrage historique « Découvrir Québec, arrondissement Beauport« .

Le rang Saint-Joseph à la jonction de la rue Seigneuriale vers 1925 (source: Collection Famille Dubeau)

Carte postale de mai 2018

12 samedi Mai 2018

Posted by Michel in Carte postale du mois, Outils de références

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Ah les pomme de terre! Tant de choses à dire sur ce tubercule. Pourquoi l’explorateur-botaniste Pehr Kalm n’en trouve t-il pas dans les potagers de Nouvelle-France lors de son voyage de 40 jours en 1749? Cela ne veut pas dire qu’il n’y en avait pas puisqu’on connaissait déjà son existence et ses propriétés gastronomiques en Europe depuis le 16e siècle.

En fait, il y a de fortes chances pour que la réponse vienne de France où l’on considérait, à cette époque, qu’en manger pouvait rendre stérile, causer des maladies, voire mourir. J’imagine que ça donne pas trop envie aux colons d’en cultiver même sur le nouveau continent. Ainsi, il aura fallu un décret du tribunal révolutionnaire de France le 25 nivôse an 1  (25 avril 1792) pour obliger les agriculteurs à en planter.

Qui plus est, selon Jean-Marie Francoeur, auteur du livre « Genèse de la cuisine québécoise« :

Ailleurs en Europe, le roi de Prusse Frédéric II somme ses paysans de la cultiver, sinon on leur coupe les oreilles et le nez ! Nicolas Ier de Russie offre un choix à ses serfs : ou ils cultivent la pomme de terre ou c’est la Sibérie !

On ne niaise plus. J’aurai moi-même planté n’importe quoi en recevant la menace des autorités de m’amputer un membre.

Bref, ce n’est pas sans heurt qu’aujourd’hui cette plante à pris une si grande place dans notre alimentation et devenue, par la même occasion, la reine de nos fameux stands à patates. Pour les curieux d’en savoir davantage, consultez l’ouvrage « Épatante patate » relatant son histoire et son apport au patrimoine culturel du Québec. Y’a pas à dire, les chemins tortueux parcourus par nos fruits et légumes m’émerveillent à chaque fois.

Le réseau des semences communautaires… pour bientôt

14 samedi Avr 2018

Posted by Michel in Événements et perfectionnement, Outils de références

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Suite à sondage mené au printemps 2017 auprès de plusieurs centaines de projets de semences communautaires au Canada et aux États-Unis, le réseau des semences communautaires (RSC) vous invite aujourd’hui à célébrer les semences et la communauté.

En effet, en offrant ressources, plateforme de réseautage et de partage de renseignements, le RSC veut vous aider à acquérir des connaissances, compétences et des liens communautaires pour sauver et partager des variétés à pollinisation libre. Vous reproduisez déjà vos semences ancestrales. Vous êtes impliqués dans un organisme ou échangez (ou souhaitez échanger) vos semences. Si votre réponse est positive, alors ce réseau pourrait vous convenir. Intéressé?

De fait, dans l’attente de leur mise en ligne finale, ils vous enverrons des mises à jour et vous communiquerons les possibilités d’engagement. Cliquez ici pour ajouter votre nom à leur liste d’envoi! Vous pourrez vous désabonner en tout temps. Ça n’engage à rien. Le RSC se veut une réalisation conjointe de Seed Savers Exchange et USC Canada. Ils ont uni leurs efforts pour créer une plateforme en ligne dont la mission consistera à « appuyer, habiliter et réunir les gens qui se joignent au mouvement des semences communautaires« , une vague qui ne cesse de prendre de l’ampleur tant au Canada qu’aux États-Unis. Lorsque le site web sera mis en activité pour de bon, vous devriez y trouverez :

  • une carte interactive des acteurs et des projets dans le secteur nord-américain des semences communautaires
  • une sélection de ressources éducatives
  • un accès à l’échange de semences en ligne de l’organisme Seed Savers Exchange.

Soyez du nombre de celles et ceux ayant à cœur la libre circulation du patrimoine semencier.

La couche chaude, tiède et froide

17 samedi Fév 2018

Posted by Michel in Outils de références, Vieux trucs de jardinier

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Un gros article qu’on vous propose cette semaine. En cette période de semis intérieurs (entre février et avril), nous oublions trop souvent les commodités dont nous disposons aujourd’hui à la maison. Vous comprendrez qu’avant l’électrification, il s’avérait très difficile pour les agriculteurs de faire des semis intérieures entre mars et mai. Lorsqu’on habite une région très froide comme le Québec, les cultivateurs devaient user d’imagination pour produire des fruits et légumes variés possédant de longues périodes végétatives. Ils utilisaient alors des stratagèmes ingénieux nommés couches « chaudes », « tièdes » et « froides » employées déjà depuis belles lurettes en Europe et adaptées ici à nos saisons. Grâce à un ancien documentaire de 1942 du Ministère de l’agriculture du Québec, nous avons pu retrouver les étapes exactes de ces anciennes techniques agricoles et aussi, leurs petits secrets. Et, photos à l’appui, certains de ces trucs gagneraient, encore de nos jours, à s’intégrer dans une culture dite biologique. Nous vous proposons donc cette semaine, en trois parties, les étapes de leur confection.

Photo 1: Enlèvement de la neige jusqu’au sol gelé.

Par exemple, à Sainte-Anne de la Pocatière, c’est en avril, qu’on forçait la nature à produire par le biais des couches chaudes. Les fermiers choisissaient pour cela un endroit bien protégé des vents dominants. Ici, la montagne offrait un endroit magnifique. La neige est enlevée jusqu’à la terre gelée mais elle aura tôt fait de dégeler sous l’action du soleil et du fumier chauffant (voir photo 1). Pour les couches chaudes, on utilisait, de préférence, du fumier de cheval parce qu’il chauffe bien et produit une chaleur uniforme pendant plusieurs semaines. On le déposait en tas près de la couche à élever. Le fumier est la litière des bestiaux mélangée à leurs fientes. Un bon fumier pour couche chaude doit contenir deux parties de paille pour une partie de crottin.

Photo 2: Calcul du contour de la couche.

De plus, cette paille doit avoir séjourné sous les chevaux pendant au moins 24 heures afin d’être imprégnée de purin. S’il y a trop de crotin, on doit prendre soin de le mêler à du fumier plus pailleux. S’il y a trop de purin, la meilleure façon de l’utiliser est de le mélanger à de la paille plus sèche. Quant au fumier pourri, il doit être mis de côté. On s’en servira seulement pour entourer les couches. Puis, on installe temporairement le cadre en place afin de déterminer la superficie de la couche à monter. Comme la meule de fumier devra dépasser le cadre d’un pied et demi à deux pieds tout autour, on prend les mesures en conséquences et on place les piquets aux quatre coins.

Photo 3: Distance prévue pour le fumier autour de la couche.

Pour étendre le fumier, une méthode consiste à le déposer par fourchée, tassée les unes contre les autres, en lit de 5 à 6 pouces d’épaisseur et en prenant bien soin de ne pas laisser de trous. Mais le montage de la meule sera plus uniforme si chaque fourchée est étendue. Remarquez sur la photo 4 que la meule est à quelques distances de la neige. Sur les bords, c’est très bien de piétiner le fumier pour le fouler.

Photo 4: Étapes d’étalement du fumier.

Photo 5: Compactage des bords de la couche.

Sur le centre de la couche cependant, on se contentera de la pelle car le fumier devra y être légèrement tassé. S’il est trop tassé, il mettra plus de temps à chauffer. Ensuite, il chauffera trop vite. Au contraire, insuffisamment tassé, la couche s’affaissera plus tard par le milieu.

Photo 6: Tapage pour égaliser

Ceci nous donne une surface bien plane et il n’y aura pas un brin de paille qui sera mélangé plus tard au terreau; ce qui favoriserait la pousse des champignons. Le cadre est posé définitivement. Il mesurera 16 pouces de hauteur à l’arrière et 12 pouces à l’avant; ce qui donne aux châssis une inclinaison de 4 pouces. Un cadre démontable quant il est bien construit est aussi facile à assembler qu’il se remise commodément lorsqu’il sera serré. Il est très important que le cadre soit bien appliqué sur la meule et touche tout le tour.

Photo 7: Installation du cadrage et élimination des fuites d’air.

C’est pourquoi après avoir marché dessus, on ajoute un peu de fumier tout le tour pour calfeutrer. Lorsqu’il y a un trou, bouchez-le soigneusement. On pose ensuite les traverses dont les extrémités en queues d’aronde maintiennent l’écartement des deux côtés. Les traverses doivent être suffisamment fortes pour supporter les travailleurs. Vous savez que les côtés doivent dépasser le cadre d’un pied et demi à deux pieds tout le tour. Cet excédent constitue le « réchaud » et il est fait avec les restants de fumiers qu’on a ramassé autour de la meule nouvellement montée. Et voilà pour le montage de la meule de fumier. Le terreau maintenant.

Photo 8: Pose des traverses.

Photo 9: Mise du terreau.

Le terreau est cette terre de construction artificielle qui est riche en élément nutritif. Elle est poreuse, légère et gonflée par l’action du gel à l’hiver. Il s’obtient en mélangeant par partie égale de la terre sablonneuse, de la terre noire et du fumier bien pourri. Pour être bien pourri, ce fumier doit être vieux de 18 à 24 mois. On en met une épaisseur de 6 pouces puis on pose les châssis et on attend de 4 à 8 jours avant de semer ou de planter. Ajoutons qu’on utilise pour le châssis de la vitre semi double.

Photo 10: Pose des châssis.

Photo 11: Exemples de châssis.

En effet, le verre double est trop épais tandis que le verre simple est trop fragile et conserve moins la chaleur. À remarquer que les vitres sont posées comme des bardeaux, c’est-à-dire que la vitre supérieure superpose la vitre inférieure pour permettre l’écoulement facile de l’eau tout en restant étanche.

Plus la saison avance, moins les couches ont besoin de chaleur. Au début, la meule de fumier devait avoir entre 15 et 18 pouces d’épaisseur mais plus tard, 10 à 12 pouces suffiront. En mai, on ne met plus que 6 à 9 pouces. Les couches se nomment alors « couches tièdes » ou « semi chaudes ». À la fin, on nettoie les environ et les côtés sont peignés. Avec tous ces restants de fumier, on fait le « réchaud ». Notez bien que le lit de terreau doit avoir invariablement 6 pouces d’épaisseur. Vous ai-je dit que les couches doivent être orientées est-ouest pour faire face au midi?

Photo 12: Finition des contours extérieurs de la couche chaude.

Photo 13: Enrichissement du terreau.

Et voilà, dans 4 à 8 jours, tout sera prêt pour le semis. Il est bien entendu qu’on doit attendre une journée chaude avant de travailler dans les couches. En 1940, on conseillait d’ajouter un peu d’engrais chimique au terreau, soit deux livres à deux livres et demi de super phosphate par couche. Pour les légumes tels que laitue, céleri, chou-fleur etc, on employait du 4-8-10. Il est évident qu’on suggère aujourd’hui une autre alternative plus écologique. Après avoir enfoui l’engrais chimique, on aplanie le terreau. Certains jardiniers finissent la surface au petit râteau mais il est préférable d’utiliser la planche car lors des arrosages, l’eau aura moins de chances de se creuser des sillons.

Photo 14: Semis manuels.

On repose les traverses qui avaient été enlevées pour le travail du terreau. Voici sur la photographie (numéro X) le gabarit qu’on utilise pour tracer des sillons bien droits. Une bonne méthode pour faire des sillons larges mais peu profonds.

Photo 15: Identification des futurs plants.

En effet, il faut une certaine largeur, si on veut que la graine s’éparpille bien. Mais le bon jardinier a des doigts et il s’en sert à propos (voir photo 14). Le jardinier n’a qu’à secouer son sachet de graines pour obtenir une distribution uniforme des graines sur une largeur d’un pouce environ. Pour enterrer, enfouir à profondeur et à distance égale, les graines lèveront uniformément. Immédiatement après le semis, il faut étiqueter. On inscrira sur la planchette le nom du légume, sa variété avec la date. Puis, on foule légèrement le terrain, on « plombe » comme le veut l’expression consacrée afin que chaque grain soit en contact avec le sol humide et germe plus rapidement. Voici, sur la photo 16, deux manières de « plomber », dont une pour ménager son dos.

Photo 16: Plombage des semis.

Photo 17: Aération des couches.

Rendu à cette étape, on se doit de traiter du triple problème de l’humidité, de la chaleur et de l’air nécessaire à la germination. Il est indubitable que les couches chaudes, dès la seconde journée de montage, ont un grand besoin de ventilation. Voici les crémaillères utilisées à cette fin (voir photo 17). Il faut ouvrir du côté opposé aux vents et faire en sorte que l’air froid ne frappe directement les plants. On commence par une très petite ouverture, pour ouvrir de plus en plus au fur et à mesure que la température extérieure se réchauffe. Un peu plus tard dans la saison, on ira jusqu’à enlever complètement les châssis pour quelques heures d’abord puis toute la journée et jusque dans la nuit si elle ne s’annonce pas trop fraîche. Souvenez-vous qu’un excès de chaleur serait tout aussi dommageable que le froid. Les couches ont besoin d’une constance surveillance.

Photo 18: Transplantation des pousses.

Par ailleurs, tous les légumes semés de bonne heure doivent être repiqués si on veut en faire des plants robustes. Une nouvelle couche est préparée à cette fin. Le terreau en est nivelé et la place des plantes marquées d’avance. Les plants sont très délicatement arrachés et conservés tout le temps à l’ombre pour qu’ils ne sèchent pas trop vite. La petite boîte renversée fait un bon parasol pendant la plantation (voir photo 18). Savez-vous planter des tomates à la manière des années 40? On les plantes avec le doigt. Mais pour cela, il faut que le terreau soit très très meuble car on s’expose à briser les jeunes racines toujours fragiles à l’excès. On peut aussi planter avec deux doigts. C’est la meilleure manière d’obtenir une plantation à hauteur égale sans risquer de briser la tige ou les racines. Mais il faut prendre garde de ne pas presser trop fortement le terreau contre les racines.

Photo 19: Division des couches pour la transplantation.

Photo 20: Protection lors des trop-plein de soleil

Après la plantation, quant le soleil est ardent, il est nécessaire d’en tamiser les rayons en recouvrant les couches de cotonnades. On peut également utiliser à cette fin recouvrir de veilles toiles cousues ensemble. Le moyen le plus simple est d’éparpiller de la paille sur les châssis. Il ne fait pas oublier que les mauvaises herbes poussent très bien en couche chaude. L’ivraie sera arrachée et jetée au feu. Des arrosages seront également nécessaires. Il vaut mieux arroser copieusement et moins souvent que très peu et plus souvent et cela, en tenant compte des besoins en eau des jeunes plants. Quand la saison est assez avancée, les couches n’ont plus besoin de fumier chauffant. On les appelle « couches froides ». Voici comment procéder pour confectionner les couches froides.

Photo 21: Arrosage des plants.

Photo 22: Couches froides

Le sol est à peine dégelé. On lui fait une application d’engrais puis, on le bêche. On installe ensuite le cadre. vous ai-je dit que la couche froide se montait sans fumier chauffant? Cela ne veut pas dire sans fumier du tout. Il en faut quand même un peu pour butter le cadre tout le tour et empêcher l’infiltration d’air par-dessus. 4 ou 5 jours après le posage des châssis, la terre sera suffisamment réchauffée. On y tracera des rangs et on plantera.

Photo 23: Division et plantation.

Pour économiser de l’espace, les jardiniers font ce qu’ils appellent de la « culture intercalaire ». C’est ainsi qu’entre les rangées de laitues, on plante des choux entre des rangées de céleris, d’oignons, etc. Lorsque les châssis de couche se font rares à la fin du printemps, on peut encore utiliser des panneaux de bois pour couvrir durant les nuits fraîches certains légumes rustiques en couches froides.

Photo 24: Production intercalaire.

 

Voici donc, comment les maraîchers parvenaient à cultiver en primeur des légumes les plus variés. Avec la motorisation des instruments aratoires et les moyens de transport, le fumier de cheval se fit de plus en plus rare. Aussi, pour remplacer le fumier chauffant, a-t-on eu recours à l’électricité pour obtenir de la chaleur. Selon le magazine, Le Bulletin des Agriculteurs d’avril 1939, les premières couches chaudes électriques ont été créé en Suède vers 1922 avant de prendre leur véritable essor dans l’ensemble de la belle province vers le début des années 1940. Elles assurèrent pendant encore de nombreuses années une transition avant l’arrivée des serres modernes. Il est ahurissant de constater la somme colossale de travail humaine exigée par un tel procédé comme on peut le voir sur cette photo ici-bas.

Vues des quartiers ruraux de Montréal et de l’île Jésus en juin 1950 à Saint-Léonard-de-Port-Maurice (devenu le quartier Saint-Léonard à Montréal (photo: Joseph Guibord)

Pour en savoir davantage sur ce type de construction, consultez l’ouvrage de mars 1934 du Ministère de l’agriculture de la province de Québec intitulé « Serres, couches et abris ». Et pour les « patenteux », Larry Hodgson vous propose quelques méthodes toutes simples et économiques pour vous en fabriquer.

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