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Potagers d'antan

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Potagers d'antan

Archives de catégorie : Outils de références

Documentation liée à l’agriculture de variétés anciennes

Carte postale de février 2018

03 samedi Fév 2018

Posted by Michel in Biodiversité, Carte postale du mois, Outils de références

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Je vais vous faire un aveu. Mon vrai gagne-pain se situe à des lunes de l’agriculture ou du jardinage. En vérité, depuis maintenant plus de 20 ans, j’exerce un métier à temps plein tout aussi magnifique et valorisant comme conseiller d’orientation. Surpris? Oubliez les écoles. Mon lot quotidien consiste à donner un sens à la vie professionnelle d’une clientèle démunie, voire très défavorisées. J’en ai rencontré des milliers. Ils ont tous un point en commun. Ils se sentent perdus et veulent être rassurés quant à de meilleures perspectives d’avenir pour eux. Dans ce sens, j’ai adapté mon style d’intervention il y a de nombreuses années pour me concentrer sur leur potentiel. J’amène chaque individu à reprendre conscience de la recette de leur succès pour qu’il la reproduise vers un choix de carrière car, trop souvent, elle est cachée derrière leurs peurs, échecs ou mauvaises opinions d’eux-mêmes. Cette technique qu’on appelle « orientée vers les solutions » fût déterminante dans ma pratique et contribua à augmenter de manière significative mon taux de réussite. Pour quelle raison cette confession et quel lien avec le sujet de notre blogue?

Et bien simplement qu’avec les tonnes d’informations auxquelles nous nous abreuvons ou qu’on nous suggère, il y a trop souvent une enflure des problèmes aux détriments des solutions. Comment ne pas perdre espoir devant tant de catastrophes naturelles, conflits armés, réchauffement climatique, perte de biodiversité, collusion (et j’en passe) si, en contre-poids, aucune emphase n’est mise à conscientiser la population avec autant d’énergie aux initiatives, parfois toutes petites, pour les résoudre. On en vient à se forger une carapace d’évitement ou un « je-m’en-foutisme » total.

C’est pourquoi, devant le froid, la grippe et la fatigue du mois de février, je vous suggère un documentaire lumineux gratuit produit en 2015 intitulé « DEMAIN« . Gagnant de l’Oscar du meilleur documentaire 2016, l’histoire parcours dix pays en proposant des points de vue et des solutions optimistes face à des défis sociaux et environnementaux de notre temps notamment celui de l’agriculture.

De fait, il existe des initiatives adaptées, fonctionnelles et pleines de bon sens qui, malheureusement, demeurent cachées derrière la masse de titres tape-à-l’œil des mauvaises nouvelles. On vous montre ici-bas un extrait pour vous titiller mais vous pouvez cliquez sur le lien ci-haut pour vous dirigez vers la production intégrale. Ça fait du bien à l’âme.

Le tabac jaune du Québec

22 mercredi Nov 2017

Posted by Michel in Outils de références, Vieux trucs de jardinier

≈ 2 commentaires

Le tabac se cultive depuis des temps immémoriaux même ici au Québec. Aux temps où la culture amérindienne dominait, les hommes s’occupaient de cette plante sacrée comme nourriture de l’esprit comparativement aux femmes qui elles, plantaient et récoltaient la nourriture du corps. Il en existait de très anciennes variétés locales maintenant disparues. Vers la fin du 18e siècle, le gouvernement voyant une possible source de revenu pour les agriculteurs canadiens, aida l’industrie à identifier et sélectionner des cultivars répondant mieux aux contraintes climatiques nordiques.

Marché Bonsecours 19XX (image: collection Michel Bazinet)

Aux 18e et 19e siècle, les meilleurs tabacs poussaient dans les Antilles Françaises, les Caraïbes et aux États-Unis (Virginie, Caroline du Nord, Dakota, etc.) où l’histoire nous ramène jusqu’à la période esclavagiste de nos voisins du sud. Pour rivaliser avec ces régions reconnues depuis longtemps, l’industrie du Haut et du Bas Canada se devait d’améliorer la constance et la qualité de sa production. Au fil des décennies, la région de Joliette devint une plaque tournante notamment avec son « tabac jaune ». Cette appellation faisant référence aux feuilles qui, une fois séchées, devenaient totalement jaunes. Il s’agissait principalement de la variété appelée « Virginie » destinée au tabac à cigarette.

Culture de plants de tabac, Saint-Casimir, Québec, 1916 (?) (source: Musée McCord)

De fait, il existait une foule d’autres cultivars pour l’isage de la pipe, à chiquer ou pour le cigare. Nous avons pu retracer une vidéo détaillée de 1951 (photos à l’appui) tirée d’un documentaire de l’Office provinciale de publicité Ciné-Photo Québec concernant la manière dont on le cultivait dans ces années. Pour des raisons historiques et aussi parce que nous recevons de nombreuses questions concernant la culture de cette plante, nous avons cru pertinent vous en faire la description. Évidemment, ces étapes concernent une pratique commerciale à grande échelle. Vous pouvez vous en inspirer pour votre production domestique.

Stérilisation du sol par vapeur (1951)

Gardez en mémoire qu’on remonte 65 ans en arrière. Certaines techniques n’ont plus cours ou méritent qu’on les remplacent par des moyens plus écologiques. Ces notes se veulent avant tout une retranscription historique.

Pour commencer, dans une serre préparée à cet effet, le sol est stérilisé à la vapeur pour détruire tous les germes et les maladies avant de faire les semis directs. Les semences sont déposées directement sur le sol préparé car elles ont besoin de lumière pour germer et d’une température d’au moins 20 degrés Celsius. Vers le 24 mai, c’est le début officielle de la plantation au champ. Seuls les plants les plus robustes et de hauteur égale sont choisis pour assurer une plantation uniforme. Ils sont ensuite transportés sous un abris pour l’acclimatation. Cette étape se surnomme « l’attaque ».

Sélection des plants uniformes (1951)

Plantation du tabac (1951)

Par la suite, les transplants sont déposés dans des sillons espacés de 22 à 24 pouces en ayant soin d’inclure une tasse d’eau pour chaque plantule. À l’époque, à la brunante, on répandait du  » son empoisonné » pour tuer le vers gris. Cet insecte nocturne attaque le collet de la plante pour le dévorer en coupant la tige net. Cette bestiole se repose durant la journée dans le sable chaud pour s’enfoncer vers la mi-juin dans le sol pour se transformer en pupe durant 3 semaines et devenir un papillon appelé  » fil de fer ». Il existe évidemment aujourd’hui des moyens naturels pour s’y attaquer.

Sarclage du tabac (1951)

Il est donc nécessaire de repiquer de nouveaux plants au fur et à mesure de leur destruction. Il faut sarcler le plus tôt possible pour réchauffer la terre et stimuler la croissance des plants (sur le rang et entre les rangs). Vers la mi-juillet, les plants devenus trop haut, le sarclage se fait à la main. La mosaïque, une autre maladie du tabac, peut être contrôlée par la rotation des cultures. Le ver à tabac, à l’époque, se voyait détruit par l’arrosage de DDT. Il existe aujourd’hui, d’autres méthodes naturelles pour y remédier. Cet arrosage se faisait de manière hebdomadaire.

Écimage du tabac (1951)

À la fin de juillet, c’est l’apparition des boutons floraux. Voici venu le temps de l’écimage. L’écimage permet de transmettre la sève au feuillage. On le fait à la main. L’œil rapide décide où doit être cassé la tige selon la force et la forme du plant. Ça permettra au feuillage de grandir. La récolte débute au début août et dure 6 semaines. Comme les feuilles mûrissent à mesure qu’elles poussent, le cassage commence au pied de la tige. Vers le même temps, se fait l’ébrageonnage. Après l’écimage, des drageons ou rejets se forment au détriment du feuillage. En les enlevant, on augmente la qualité des feuilles et leur maturité. Le deuxième cassage des feuilles se fait 8 jours après le premier en enlevant 2 à 3 feuilles au plant. Mais l’important étant de les choisir de manière uniforme.

1er cassage des feuilles de tabac (1951)

Ébrageonnage des rejets (1951)

Attachage des feuilles de tabac (1951)

D’autre part, près des séchoirs, ce sont les « attacheuses » qui s’appliquent à attacher les feuilles par groupe et les déposer sur les supports. Pour obtenir des feuilles épaisses et bien mûres, le type de sol, la date du semis et la manière de cultiver sont autant de facteurs permettant d’augmenter ou de diminuer la qualité du tabac. Après 4 ou 5 cueillettes, c’est le dernier cassage. Il ne reste que quelques feuilles sur le dessus du plant. Les feuilles sont rangées sur des supports pour le séchage. Seul quelqu’un de très expérimenté peut parvenir à trouver le séchage adéquat. 2 fourneaux au bois ou à l’huile réchauffent les tuyaux à la base du séchoir qui va répandre une chaleur égale à travers les lattes. Lors des 4 à 5 jours de séchage, la température devra être surveillée jour et nuit. Une fois séchée, on étend le tabac. Les feuilles doivent être assez souples pour être entreposées.

Entrée du tabac au séchoir (1951)

Enfouissement des tiges de tabac (1951)

Par ailleurs, il est important de couper les tiges du tabac restées au champ pour les réintroduire dans le sol afin d’y retourner de la matière organique. Semer du seigle tout de suite après cette étape car il aura le temps de pousser jusqu’à l’automne et de se récolter en juillet de l’année suivante. On parcellait ainsi le terrains pour abriter des vents le tabac que le producteur revendait si le prix était bon. Mais la majorité préférait enfouir le seigle à la herse pour ajouter de la matière organique  donnant de la consistance aux terres légères. Cela produira des pousses vigoureuses qui protégera aussi le sol jusqu’au printemps prochain; l’important étant de ne pas laissez le sol dénudé. On y ajoutera 4 à 5 tonnes de fumier à l’argent.

Triage manuelle des feuilles de tabac (1951)

Les brises-vents naturels (épinettes ou pins) complète cet attirail pour aider les terres sablonneuses à reprendre du tonus. Sur la ferme, en octobre, on s’occupe de l’expédition. Les feuilles sont assouplies à là vapeurs. Elles sont triées à savoir, les feuilles trop sèches, brûlées, mortes et surtout celles de qualité. Cette étape se fait par le responsable selon la texture, l’élasticité et les nervures fines. Les balles de 50 à 60 livres chacune portent le sceau du producteur et le numéro de la cueillette.

Finalement, elles étaient envoyées à Joliette à la coopérative de tabac Laurentien pour être classé par des « classeuses ». Il est à noter qu’en 2012, la culture du tabac jaune cessa définitivement au Québec.

Traitement et classage des feuilles de tabac (1951)

Champs intercalés de tabac de seigle (1951)

Saviez-vous que? Le 4 juillet 1931, L’action populaire publiait une note intéressante. Le docteur Lionel Stevenson, auteur du bulletin fédéral « Parasites, animaux qui nuisent aux moutons dans l’est du Canada » suggérait aux éleveurs de leur faire manger du tabac. Dans le but de réduire les malaises intestinaux causés par ces bestioles, il proposait de mélanger une proportion de dix livres de sel pour une livre de feuilles de tabac broyées. En faisant sécher les feuilles de manière qu’elles puissent être broyées en petits morceaux, d’une grosseur comparable à celle du son de blé, la poudre mélangée au sel va former un genre de gâteau que les animaux pourront lécher. Évidemment, pour la première fois, habituer les animaux avec de plus petites quantités deux semaines au préalable. 

Champ de tabac, ferme d’Harmegnie, Chambord, Lac-Saint-Jean (Québec) vers 1906 (source: Musée McCord)

Carte postale de novembre 2017

08 mercredi Nov 2017

Posted by Michel in Carte postale du mois, Outils de références

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Dans le cadre de son 150e anniversaire, le gouvernement du Canada tient aussi à souligner la contribution des premiers ministères notamment celui de l’agriculture.

En effet, la création du Ministère fédéral de l’Agriculture remonte au 1er juillet 1867. Aujourd’hui, connu sous le nom d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, l’organisme a créé pour l’occasion une section bien spéciale sur son site Internet où vous pourrez visionner, entre autre, 5 capsules vidéos d’environ une minute chacune sur le thème « d’hier à aujourd’hui ». Elles touchent la disponibilité des aliments, la lutte antiparasitaire, la préservation du sol, la traite des vaches et la récolte des grains. On vous en donne un exemple ici-bas.

De plus, vous y retrouverez de belles affiches chronologiques portant sur les découvertes importantes durant ce dernier siècle et demi, les personnalités féminines marquantes en sciences durant cette période, une analogie aux code-barres et les insectes, des « saviez-vous que? », etc. Vous verrez, il s’en est passé des choses.

 

Le 100e anniversaire du Bulletin des Agriculteurs

11 mercredi Oct 2017

Posted by Michel in Outils de références

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1ere édition Bulletin des Agriculteurs en 1912 (image: archives du Québec)

Jeune enfant, je me souviens de ce mensuel trônant dans la salle d’attente du garage rural de mécanique automobile de mon père. Il m’interdisait d’y aller mais avant qu’il ne prenne le chemin du commerce, il transitait par la maison. Je me vois encore lire la BD « Onésime ». On vous donne un exemple ici-bas de la première parution.

En 2012, un reportage de l’émission « c’est ça la vie » de Radio-Canada, estimait que « quatre générations de Québécois avaient appris à lire avec cette bande dessinée », une œuvre d’Albert Chartier, parue de novembre 1943 à mai 2002. Et puis un jour, après m’avoir côtoyé durant plus d’une décennie, je suis parti de la maison en l’oubliant. Quelle ne fût pas ma surprise d’apprendre récemment par ma conjointe son centenaire.

Première parution d’Onésime (source: Bulletin des agriculteurs, nov. 1943, p.64)

De fait, le 2 février 1918 paru le premier numéro du Bulletin des Agriculteurs, anciennement sous le nom « le bulletin de la Société Coopérative des Fromagers de Québec ». Pour justifier cette transformation de l’époque, le premier éditorial du fondateur, Auguste Trudel (XXXX-1931) expliquait:

De sa petite liste de prix bi-mensuelle inaugurée il y a quelques années, la Société Coopérative Agricole des Fromagers, à la demande générale de ses sociétaires, avait dû faire un bulletin hebdomadaire à 8 pages, il y a deux ans, à 12 pages l’an dernier. Malgré ces transformations successives, le Bulletin ne répondait pourtant plus aux besoins. C’est pourquoi il a été de nouveau transformé, cette fois-ci, en un véritable journal: c’est Le Bulletin des Agriculteurs que nous avons aujourd’hui l’avantage de présenter à la classe agricole.

Au départ, la mission consistait surtout à informer principalement une clientèle masculine sur l’actualité agricole et agroalimentaire mais aussi sur les techniques de production, les nouveautés (produits et tendances), l’économie et la vie familiale sur la ferme. Tout ceci dans un contexte où les systèmes coopératifs s’implantaient pour rendre plus facile le travail des fermiers et augmenter leur revenu.

D’ailleurs, vous pouvez lire un historique beaucoup plus complet des motifs ayant motivé la création de cette revue en consultant l’article de Jocelyne Mathieu intitulé: Le Bulletin des agriculteurs » : pour vous mesdames. : L’empreinte d’Alice Ber (1938-1979). Au départ, les influences et les idées politiques s’entrechoquaient dans une mouvance rurale agricole en plein changement.

Toutefois, vers la fin des années 1930 les ventes du mensuel décollèrent lorsqu’on commença à y intégrer des nouvelles, romans canadiens à série, de la mode, des recettes et toute une gamme de thèmes et de publicités touchant davantage les « femmes d’agriculteurs ».

Bref, pour son centenaire, l’éditeur d’aujourd’hui recherche des producteurs ayant fait l’objet d’un article au cours du dernier 100 ans. Si jamais la ferme de vos grands-parents, parents ou peut-être même arrières grand-parents a été cité dans le magazine durant cette période et qu’elle est encore en activité, écrivez à Marie-Claude Poulin (marie-claude.poulin@lebulletin.com) ou par téléphone au 450-486-7770 poste 221.

Pour les nostalgiques, vous pouvez consulter une vaste gamme de numéros numériques (entre 1916 et 2006) aux archives nationales.

La « Apple Biodiversity Collection »

13 mercredi Sep 2017

Posted by Michel in Biodiversité, Outils de références

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À Kentville, en Nouvelle-Écosse, se cache un véritable trésor vivant méconnu du public appelé « l’Apple Biodiversity Collection » (traduction libre: la collection bio diversifiées de pommes). À partir d’une collaboration entre Agriculture Canada et l’université Dalhousie, se retrouve la plus grande collection de pommiers du monde… rien de moins. Depuis l’été 2011, le personnel a greffé exactement 1309 différents cultivars de pommes au porte-greffe M9 en trois exemplaires. La plupart de ces cultivars de pomme proviennent de la collection hébergée par leurs collaborateurs situés à Genève et New York.

Toutefois, ils ont également inclus des centaines de lignées provenant de programmes d’élevage canadien, en mettant fortement l’accent sur les variétés développées au cours des 100 dernières années par l’Atlantic Food et Horticulture Research Center à Kentville, en Nouvelle-Écosse.

En outre, ils possèdent plus de 100 types de pommiers sauvages (Malus sieversii) d’Asie centrale ayant été prélevés par une équipe de scientifiques de la « United States Department of Agriculture » (USDA). Dans cette super pouponnière, l’équipe de chercheurs maintien à la fois la biodiversité végétale mais ils étudient aussi cette biodiversité à l’intérieur même des fruits. Avec cette information, ils obtiennent non seulement des connaissances fondamentales sur la biologie des pommes, mais ils déterminent aussi la manière d’utiliser cette information pour créer des cultivars réussis encore plus efficaces nécessitant moins d’intrants chimiques. Consultez leur banque de données pour vous rendre compte des noms évocateurs qu’on pouvait leur attribuer tels « Belle fleur de France », « Champagne Rainette », « Doux Normandie », « Grosse Mouche » ou encore « Jaune du désert », « Médaille d’or » et « Noël des champs ».

L’ABC de l’étiquetage (partie 3)

10 vendredi Mar 2017

Posted by Michel in Outils de références

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Les canadiens doutent de ce qu’ils mangent dans leur assiette. Voilà un constat surprenant révélé par la première étude exploratoire pan-canadienne sur le sujet publiée au début de 2017 par la faculté d’agriculture de l’Université de Dalhousie. Selon les chercheurs, parmi les éléments alimentaires frauduleux, on y suggère entre autre:

…une étiquette non conforme, l’omissions dans la liste des ingrédients ou d’une erreur sur la provenance d’un produit.

Le monde des semences ne fait pas exception. Dans cette troisième et dernière partie, nous abordons justement les renseignements qu’on tente ou qu’on ne veut pas que vous sachiez. Les détails se cachent trop souvent entre les lignes.

LES RENSEIGNEMENTS JAMAIS AFFICHÉES

ORGANISMES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS (OGM): Selon OMG, une source d’information gouvernementale québécoise sur les organismes génétiquement modifiés, un OGM se définit comme:

un organisme vivant auquel on a ajouté un ou des gènes pour lui donner un caractère spécifique, par exemple, la résistance à un virus;

OU

un organisme vivant dans lequel on a bloqué ou atténué l’action indésirable d’un gène, par exemple, la synthèse d’une protéine allergène.

Il n’y a pas encore de cadre législatif obligeant les entreprises à indiquer la présence d’OGM dans leurs produits. Et ce n’est peut-être pas pour rien.

En effet, selon une étude faite en Alberta en 2010 concernant l’acceptabilité sociale des OGM auprès de la population canadienne, près de 50% des personnes interviewées se sont dites très préoccupées par le sujet; le Québec et la Colombie-Britannique étant les provinces les plus concernées par le phénomène. Au moment d’écrire ces lignes, treize espèces de plantes génétiquement modifiées ont été approuvées au Canada à des fins de commercialisation: le maïs-grain et le maïs sucré, la pomme de terre, la tomate, le coton, le soya, le lin, le canola, la betterave sucrière, la luzerne, le riz, la courge, la papaye et la pomme. Vous en mangez déjà probablement sans le savoir.


Dans l’ordre: en haut gauche (Avery) en bas (McCarty) et à droite (MacLeod)

Saviez-vous que? Le médecin américain d’origine canadienne, Oswald Théodore Avery (1877-1955) avec ses collaborateurs Colin Munro MacLeod (1909-1972) et Maclyn McCarty (1911-2005) furent à l’origine, en 1944, de la découverte du rôle de l’acide désoxyribonucléique comme support de l’hérédité; Le fameux ADN. Cette découverte montra le rôle de l’ADN comme molécule capable de transporter l’information héréditaire et qu’elle constitue les gènes à l’intérieur des chromosomes. Un cratère lunaire porte son nom n’ayant pu recevoir le prix Nobel de son vivant. Ce fût le début des OGM.


LES GRAINES ENROBÉES: Vous douteriez-vous qu’en achetant vos semences, celles-ci pourraient être enrobées de pesticides et/ou herbicides et/ou de fongicides très nuisibles pour l’environnement. Il s’agit d’un processus par lequel on entoure la graine d’un liquide argileux qui, une fois séché, va donner une apparence étrange (verte, blanche, rouge…) très différente de la couleur d’origine. L’exemple le plus commun s’illustre par les semences à gazon verte fluo. Souvent, on joue sur les mots en spécifiant qu’elles sont recouvertes d’une substance inerte sans vous préciser leur contenu. On mise sur l’effet recherché comme une germination accrue, une résistance aux champignons ou une protection face aux insectes. Aujourd’hui, avec le recul et les études, la recherche tend à prouver qu’une semence traitée avec la famille des « néonicotinoïdes » serait l’une des principales cause de la disparition des abeilles. Et qui dit « abeilles » fait référence à « pollinisateurs ». Donc, moins d’abeilles, moins de fruits et légumes. Le nom scientifique utilisé pour l’enrobage n’est jamais inscrit. Seule une réglementation pourra y mettre un frein. Surpris par ces infos? Tournez-vous vers des semences certifiées biologiques. Vous pouvez déjà faire une différence.

LA PROVENANCE DES SEMENCES: On croit à tord que le distributeur produit toutes les variétés offertes dans son catalogue. ERREUR! Bien souvent, ce dernier fait appel à plusieurs producteurs payés au prix du « gros ». En divisant les lots, il peut s’assurer un profit lors de la revente. Pour un exemple très hypothétique, suggérons un achat de 250 semences de melon de Montréal au coût de 20$. Subdivisé en lots de 25 graines à 3.50$ le sachet, le négociant se trouve avec un profit de 15$ ou 75% sur son achat; un bon rendement. Il est impossible de savoir, à moins de le demander, où les semences ont été produites. Sans cette info, les graines pourraient donc avoir été cultivé de n’importe quelle manière. Donc, avoir été en contact avec des intrants chimiques (herbicide, insecticide, fongicide, etc.) à moins d’avoir la mention biologique (voir l’article précédent). Mais encore là, comment le distributeur peut-il assurer à 100% de la bonne culture par un tiers? Le phénomène ne date pas d’hier puisque toutes les grandes entreprises du siècle passé (Rennie’s, Ewing, Verret…) importaient presque toute leur production d’Europe, des États-Unis et d’ailleurs au Canada. Cette manière de procéder est souvent décrite dans la documentation et généralisé à l’industrie. Seuls de petits et très rares semenciers parviennent à développer une production totalement locale. Ça leur prend beaucoup d’organisation pour éviter les croisements, respecter les distances d’isolement et les rotations de cultures. RESPECT!

En conclusion…

Dans leur plus récente édition (revue et corrigée) de leur guide de production à petite échelle (2013), les semences du patrimoine affirme que les normes de production pour les semences commerciales sont basées sur la « confiance ». Ils ajoutent « ceux qui commercialisent leurs semences doivent penser à la réputation qu’elles pourraient acquérir, non seulement pour leur propre entreprise, mais aussi pour tout le secteur de la production semencière au Canada ».

Évidemment, l’achat de graines dans d’autres pays via les sites Internet (eBay, Amazon, entreprises privées, organismes de sauvegarde…) vous amène, en plus, à transiger avec des législations gouvernementales parfois plus restrictives, parfois très laxistes. Se donne t-on réellement la peine de vérifier la manière dont vos semences ont été produite? On achète, comme une bonne partie de nos biens, avec nos yeux, avec nos émotions. Parce qu’aujourd’hui, le jardinage est devenu un passe-temps, non une nécessité vitale comme avant. C’est une différence cruciale. Et les entreprises l’ont compris. Elles aussi, comme les plantes s’adaptent. Et qui les forcent à le faire….. VOUS!

Nous vous souhaitons une excellente saison de jardinage 2017!

L’ABC de l’étiquetage (partie 2)

02 jeudi Mar 2017

Posted by Michel in Outils de références

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Si un jour vous consultez le Guide de la loi et du Règlement sur l’emballage et l’étiquetage des produits de consommation du Bureau de la concurrence (une belle petite lecture de chevet), vous remarquerez un passage intéressant dans la section des exemptions.

En effet, au paragraphe 4(1) du règlement, on y stipule que:

Les produits préemballés qui sont soumis aux exigences de la Loi relative aux aliments du bétail, de la Loi sur les engrais, de la Loi sur les produits parasitaires et de la Loi sur les semences sont soustraits aux exigences en matière d’étiquetage détaillé (articles 4, 5, 6, 8, et 10) de la Loi sur l’emballage et l’étiquetage des produits de consommation.

Après avoir contacté l’agent régional de programme Engrais, Semence, Aliments du Bétail, Bio (Bureau régional de St-Hyacinthe / Division de la Production des végétaux de l’Agence Canadienne d’inspection des Aliments), nous n’avons pas encore eu de confirmation officielle à savoir si on pouvait écrire à peu près n’importe quoi sur les sachets. Comme la loi paraît complexe et pleine d’exceptions, on réécrira ce passage lorsqu’on aura la réponse.

Ainsi donc, pour faire suite à notre première partie (les renseignements habituellement inscrits), nous abordons maintenant l’information qui, selon nous, augmente la transparence de ce qu’on tente de vous vendre; une genre de valeur-ajoutée à votre choix. Est-ce mieux? C’est à vous consommateur de juger si ces infos éclairent votre sélection. En bout de ligne, le consommateur a toujours le dernier mot.

LES RENSEIGNEMENTS INSCRITS DE TEMPS À AUTRES

 

L’ANNÉE DE RÉCOLTE: Vous voulez augmenter considérablement vos chances de réussite, achetez les semences les plus récentes. Malheureusement, cette info fait trop souvent défaut et pour cause. Certaines entreprises refilent leurs invendus des années passées pour augmenter leur marge de profit. En agissant ainsi, cela réduit les dépenses supplémentaires pour la ré-impression des sachets. Évidemment, même si plusieurs variétés conservent un bon pouvoir de germination durant plusieurs années (ex: 5 ans facile pour les tomates), les gens auraient la perception d’acheter de « vieilles graines » s’ils voyaient 2014 et non 2016. En omettant volontairement cette info et en misant sur le manque de connaissances du consommateur, les compagnies font croire que le produit offert est récent. Mais comment savoir si vous dépensez pour des graines périmées? Pour vous aidez, faites simplement un test de germination quelques semaines avant de semer. Ça vous évitera de mauvaises surprises en constatant qu’elles ne germent pas. Vous pourrez alors ramener le produit à votre magasin pour remboursement ou échange avec votre coupon de caisse. Mais qui fait ça pour 3.50$? Encore une fois, on se fie sur votre manque de temps ou l’absence d’énergie pour vous plaindre. Et qui gagne encore?

LE TAUX DE GERMINATION: Pour faire du pouce sur le point précédent, certains organismes à but non lucratif de sauvegarde ou de petites entreprises ont justement la bienveillance d’esprit d’indiquer le pourcentage de germination pour l’année en cours. Par exemple, elles inscriront « 93.3%:2016 » pour mentionner qu’un peu plus de 9 graines sur 10 ont germées lors de leur test de l’an passé.

De fait, même pour l’année de récolte, il arrive souvent qu’un faible pourcentage soit déjà non viable. Et pour le consommateur muni de ses 25 graines à 3.50$, cela représente quant même une perte de 4% avec seulement une semence non viable. Ce n’est peut-être pas pour rien si de nombreux commentaires élogieux concernant la bonne levée des graines se voyaient affichés dans les anciens catalogues de semences. C’est un argument de vente majeur. Aujourd’hui, certaines entreprises font état d’une garantie promouvant le respect des normes canadiennes (ex: Canada no.1) mais saviez-vous qu’une telle cible variait entre 75% et 85%. Pire, les fines herbes peuvent voir ce pourcentage baisser jusqu’à un minimum de 50%. Il existe 8 certifications: Canada Fondation no.1 et no.2, Canada Enregistré no.1 et no.2, Canada Certifié no.1 et no.2 ainsi que Canada no.1 et no.2. Chaque certification possède son propre pourcentage minimal de germination par poids de 25 grammes. Et, tout dépendant du type de fruit ou légume, nul n’est tenu de vous vendre quelque chose au-delà de 90% de chances de levée. Intéressant, n’est-ce pas?

LE NOM LATIN: Bien qu’elle n’est pas présente sur toutes les enveloppes à cause des hybrides, cette donnée est excessivement importante pour tout individu qui souhaite reproduire ces semences issues de variétés fixées.

En effet, le nom latin des variétés hybrides n’a pas à être indiqué puisqu’il descend de deux parents distincts. Pour les sélectionneurs, les producteurs de semences ou par curiosité, cela nous permet d’apprendre le nom de famille botanique de la plante. Pour ceux soucieux de respecter les distances d’isolement entre deux membres d’une même famille, on doit absolument connaître s’ils se polliniseront entre eux. Par exemple, vous ne pouvez faire pousser deux cucurbitacées maxima (les supers grosses citrouilles) à moins de 1 kilomètre de distance entre elles. Mais, vous pouvez sans problème l’associer à une cucurbitacée pepo.


 

Carl Von Linné (image: www.garten-treffpunkt.de)

Carl Von Linné (image: garten-treffpunkt.de)

Saviez-vous que? On doit au naturaliste suédois Carl Von Linné (1707-1778) le système de classification binominale actuelle des 5900 plantes connues de son époque, une tâche titanesque qui causa vraisemblablement sa mort dû au surmenage. Bien oui, les fameux noms latins incompréhensibles pour la plupart d’entre nous. Avant la publication de son livre en deux tomes intitulés « Species Plantarum » paru en 1753, le classement des plantes et animaux s’avérait un véritable fouillis absolu rendant cauchemardesque toute tentative de classification. Par exemple, on pouvait donner plusieurs noms vernaculaires à un même oignon. Au 18e siècle, en utilisant les travaux de Linné, les botanistes et naturalistes s’entendirent pour les regrouper par famille et ensuite les diviser en différents groupes ou genres, puis de nouveau en espèces et sous-espèces. Aujourd’hui, ce système se veut la référence planétaire. Ainsi, si vous rencontrez une plante avec un « L » majuscule à la fin de son nom latin (ex: Pisum sativum L.), vous saurez qu’elle aura été répertorié par cet homme en personne.


Il y a probablement d’autres trucs qu’on pourrait ajouter. On se laisse, encore une fois, une porte pour ajouter des idées qu’on aurait pu oublier. Le monde de la production de semences, pour la majorité d’entre nous, se veut plutôt nébuleux, hors de portée, dans un monde inaccessible… même pour nous. Sans réelle référence, on se fie à la bonne volonté. On ose croire, qu’une autorité supérieure veille sur nous. Est-ce vrai? Loin des feux des projecteurs, il est plus facile de laisser libre cours à des astuces. C’est ce qu’on a découvert et ce qu’on vous entretiendra dans notre troisième partie: ce q’on vous cache.

 

L’ABC de l’étiquetage (partie 1)

20 lundi Fév 2017

Posted by Michel in Outils de références

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Voici venu l’un des moments préférés des jardiniers; choisir ce qu’on va semer. On a beaucoup de projets, de vouloir et d’espoir. Allez hop! On regarde sur Internet, visite les pépinières, les grandes surfaces, commande des catalogues. Bref, on magasine. Quel choix! Les images font saliver les yeux et cracher le portefeuille. Dans l’euphorie des futures grandes récoltes, on perd souvent des notions importantes relatives aux informations sur le sachet, trop impressionnés par les belles images. Des renseignements (présents ou absents) qui, lorsqu’on les connaît, font de nous des consommateurs plus éclairés. Pour les trois prochaines semaines, on vous présente un mini lexique en 3 parties: (1) ce qu’on vous montre, (2) ce qu’on aurait intérêt à vous mentionner et (3) ce qu’on vous cache.

 

LES RENSEIGNEMENTS HABITUELLEMENT AFFICHÉS

 

LE NOM DE L’ESPÈCE ET DE LA VARIÉTÉ
Outre une image occupant souvent les 3/4 de la devanture du sachet, le nom de la plante se veut un élément vendeur et payant. Qui ne connaît pas les fameuses tomates « cœur de bœuf »? Les amérindiens eux, ne donnaient aucun nom à leurs fruits et légumes. Un maïs, c’était un maïs un point c’est tout et ce, même si on leur en présentait différents. Aujourd’hui, avec les milliers de variétés disponibles, ce serait impossible de s’y retrouver. Le nom revêt ainsi une importance capitale; entre autre pour les effets de mode et les droits de propriété. N’oubliez jamais…. c’est de l’agro-business.

En effet, selon le bureau de l’obtention de la protection végétale, la loi sur l’obtention de la protection végétale (1990) et le règlement protège une entreprise…

pour une période maximale de 25 ans pour une variété d’arbre et de vigne (ainsi que leurs porte-greffes), et de 20 ans pour toutes les autres variétés végétales.

F1, F2…
Ces deux caractères font référence justement au terme « hybride de première ou de deuxième génération ». Dans le premier cas (F1) c’est une combinaison de gènes de deux variétés distinctes, sélectionnées pour une ou plusieurs caractéristiques spécifiques et produisant un croisement bien précis. Souvent plus performant, ils ne pourront être utilisés pour produire des semences car en replantant les graines, le rejeton aura une prédominance d’un des deux parents, habituellement très différente du plant-mère. La mention F2 quant à elle se voit réservée, la majorité du temps, aux marchés professionnels sauf peut-être en de rares occasions parmi les mélanges de fleurs. Encore une fois, pour obtenir ce type de variété, les sélectionneurs auront utilisé plusieurs parents. On peut même retrouver des F3, F4 et plus. Inutile de dire qu’il serait hasardeux de conserver vos semences. À moins bien sûr de vouloir jouer à l’hybrideur.


Georges-Harrison-Shull (image: www.genetics.org)

Georges-Harrison-Shull (image: genetics.org)

 

Saviez-vous que: Inventé par l’américain Georges Harrison Shull (1874-1954) en 1908, le concept de variété hybride F1 est parti du constat qu’on ne pouvait appliquer la même méthode pour créer des variétés de lignées pures chez les céréales comparativement au maïs, à cause d’une trop forte consanguinité. Shull a alors eu la présence d’esprit de croiser des lignées pures pour reproduire à l’identique un « génotype » intéressant d’un point de vue agronomique.


OP (« Open Pollinisation » ou traduction libre « pollinisation libre »)
Lorsqu’on lit cette description, en temps normal à la suite du nom de la plante, vous saurez qu’elle  pourra être ressemée à chaque année et sera fidèle au plant-mère (en respectant les distance d’isolement prévue). Actuellement, l’engouement pour les termes « traditionnel », « patrimoine », « héritage (« heirloom » en anglais) », « paysan », « ancestral », « cultivar fixé » et « ancien »  entrent dans cette même catégorie. Ce n’est qu’un leurre sémantique pour attirer la clientèle intéressée par des produits plus rustiques; un créneau en croissance. Adaptées au terroir (climat, sol et environnement), vous pouvez poursuivre leur amélioration en faisant votre propre sélection en conservant uniquement les plus beaux spécimens ou en préservant les individus dont vous voulez reproduire certaines caractéristiques. Par exemple, la gourgane Petite du lac, aujourd’hui unique à la région du Saguenay Lac Saint-Jean, se veut une version « fixée » de la variété d’origine « Windsor ». Habituellement, on peut s’attendre à devoir patienter entre 8 à 10 ans avant qu’une nouvelle variété soit considérée « fixée ».

BIOLOGIQUE
Au Québec, lorsqu’un produit porte la « certification biologique », il garantit qu’il a été produit selon les normes de l’agriculture biologique régies par le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV). Il existe 6 organismes reconnaissant la conformité biologique à 100% avec les sceaux Écocert Canada, Pro-cert Organic et TransCanada Organic (certification canadienne), Québec vrai (certification québécoise) ainsi que LETIS et Quality Assurance International (certification internationale). Mais la certification coûte cher et doit se mériter avec de nombreux contrôles rigoureux. Un petit producteur pourrait cultiver bio sans posséder la certification totale (ex. Bio-Québec, Aliments bio du Québec ou Biologique Canada) qui suggère un contenu biologique entre 70% et 95%. Pour le consommateur, il y de quoi perdre son latin avec tous ces logos. Un producteur accrédité va assurément apposer sa certification sur le sachet; gage d’une rigueur dans ses méthodes de culture. Pour être reconnues, « biologiques », vos semences n’auront reçu aucun herbicide, ni insecticide chimique. Elles n’auront bénéficié non plus d’aucune boue d’épuration, ni de fertilisants de synthèse. Enfin, elles ne seront pas issues de semences d’OGM mais plutôt issues exclusivement des variétés originales.

 

LE GRAMMAGE
Indiqué par le nombre de graines ou par le poids (en gramme). Vous comprendrez qu’il y a une grande différence entre une semence de fraise minuscule versus celle d’une citrouille. Pour cela, les semenciers indiquent la quantité avec l’une ou l’autre de ces deux unités de mesure. Par exemple, 3 grammes de semences d’une carotte pourrait vous générer entre 1900 et 2000 plants. Pratique pour la planification d’une surface cultivable de quelques mètres carrés. À moins d’aimer beaucoup, beaucoup, beaucoup les carottes. À titre comparatif, en 1942, le catalogue de Dupuy & Furgeson Ltée proposait des sachets de carottes avec au minimum une demie once (15 grammes) à 0.10$ canadiens comparativement à aujourd’hui où vous retrouverez des enveloppes entre 0.5 et 3 grammes affichées entre 0.99$ et 3.50$. Lisez notre rare coup de gueule sur ce point. Selon le magazine en ligne français « semencemag« , une ressource sur les graines et les semences, ceux-ci ont dressé un tableau afin d’illustrer pour un gramme, le nombre de semences approximatif qu’on peut retrouver dans une enveloppe.

Aubergine:
250

Betterave potagère: 60 à 80

Carotte:
800 à 1200

Céleri:
2500 à 3000

Chicorée:
600 à 800

Choux:
400 à 800

Courgette:
8 à 10

Épinard:
100

Haricot:
2 à 6

Laitue:
900 à 1100

Melon:
35

Navet:
500

Oignon:
250 à 300

Persil:
700 à 800

Poireaux:
350 à 400

Radis:
80 à 100

Tomate:
250 à 450


LA MÉTHODE DE CULTURE

Avec des pictogrammes ou des calendriers, par écrit ou en images, chaque entreprise tente, du mieux possible fournir l’essentiel de la plantation; condamnées par la petitesse de la surface d’un sachet. Vous devriez au moins y retrouver:

  • Le type de plante: annuelle, vivace ou qui se ressème
  • le meilleur moment pour la plantation (intérieur et/ou extérieur)
  • Les dimensions à maturité (hauteur et largeur)
  • Le nombre de jours pour la récolte ou la floraison à partir du semis en terre
  • La description physique de la plante (couleur à maturité, forme, dimensions des fruits ou des légumes à la récolte)
  • Les techniques de plantation en semis intérieur et/ou extérieur (profondeur du semis, emplacement, distances entre les plants et les rangées, arrosage, repiquage, éclaircissage, etc.)
  • La zone de rusticité
  • Et autres trucs pertinents (mais pas nécessairement essentiel): se consomme sous quelles formes, conseils pour un taux de réussite supérieur, résistance aux insectes ou maladies, historique…

Les vieux catalogues de semences se voulaient une aide pédagogique. En plus de la description de leurs produits, ils expliquaient la manière de les cultiver. Un William Ewing Ltée de 1897 contenaient 84 pages. Les gens les lisaient durant l’hiver. Aujourd’hui, pour compenser, de plus en plus de semenciers fournissent un support web (fiches descriptives, vidéos, blogues, foires aux questions, services techniques par courriel ou téléphonique…).

LES SEMENCES PRÊTES À L’EMPLOI
Aussi appelées « graines sous voile » ou « ruban de semences », celles-ci sont contenues dans un ruban collées entre deux voiles très fins biodégradables. Pour les jardiniers paresseux, ceux-ci n’ont qu’à dérouler le ruban à l’espace prévu et chaque graine suit une ligne régulière standardisée ayant le même espace entre chacune. Vous aurez l’avantage de faire pousser en ligne droite et gagnez du temps pour le semis direct. Il existe également des tapis pour de plus grandes parcelles ou des formes arrondies à placer dans des pots de fleur. Ce conditionnement évite la corvée d’éclaircissage entraînant moins de pertes. Adapté tant aux jardiniers expérimentés qu’aux novices. Pour l’avoir essayé, il a y toujours la fameuse question « est-ce que j’achète de vieilles graines? ». Mais n’oubliez pas, gagner en vitesse et se faciliter la vie à un prix. Vos coûts grimperont. Pourquoi ne pas en faire un maison?

En résumé, toutes informations visuelles susceptibles de faire pencher la balance vers un achat se retrouvera sur l’enveloppe. La concurrence reste vive et chaque élément pour convaincre l’acheteur se verra utilisé pour conserver, voire accroître une part de marché. Que ce soit par des coloris pimpants, des photographies hyper réalistes, un graphisme vintage, une sachet biodégradable, un look écologique, des formats  familiaux, une promotion… Soyez à l’affût de notre deuxième partie. Nous vous entretiendrons des infos qui mériteraient d’être mentionnées.

Des centaines d’anciens catalogues de semences sauvés

12 jeudi Jan 2017

Posted by Michel in Outils de références

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Connaissez-vous les Archives d’Internet?

Cet organisme sans but lucratif a été fondé vers la fin de 1999 dans l’optique de construire une bibliothèque Internet afin d’offrir un accès permanent aux chercheurs, aux historiens, aux personnes handicapées et au grand public aux collections historiques qui existent sous forme numérique. En gros, les corps morts oubliés d’Internet mais dignes d’être conservés trouvaient une seconde vie, évitant ainsi de disparaître à jamais du web. Situé à San Francisco, ils ont commencé il y a une quinzaine d’années à incorporer des collections beaucoup plus spécifiques. Maintenant, le site inclut: textes, fichiers audio, images en mouvement, logiciels ainsi que des pages Web archivées dans leurs collections et ils fournissent également des services spécialisés pour la lecture adaptative et l’accès à l’information pour les aveugles autres personnes handicapées.

Mais pour quelle raison vous écris-je ça?

Catalogue Wm. Ewing & co. (1909)

Catalogue Wm. Ewing & co. (1909)

Et bien suite à un message bienveillant d’une lectrice, Émilie Perreault, celle-ci m’a fait part d’une newsletter reçue de cet organisme lui indiquant la mise en ligne d’une quantité impressionnante de catalogues de semences numérisés sous l’appellation « Biodiversity Heritage Library Seed & Nursery Catalogs ».

En fait, vous aurez accès à plus de 1000 catalogues de semences (majoritairement en anglais) aux bouts des doigts. Il y a quelques exemplaires hyper rares de documents en provenance du Québec (ex: William Ewing & co.) et de France. Quel temps j’aurai épargné jadis en possédant une telle source d’information.

Pour faire du pouce sur le sujet, le site du semencier du patrimoine vous offre également la possibilité de chercher parmi 37 anciens catalogues canadiens d’aussi loin que 1846 et ce, jusqu’en 1949.

Bonne consultation!

Gagnante de notre concours estival 2016

28 dimanche Août 2016

Posted by Michel in Outils de références, Personnages liés à l'agriculture au Québec

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Jacques-Ferdinand Verret (image: gauche: xxx droit: edithbedard.ca)

Jacques-Ferdinand Verret (image: gauche: xxx droit: edithbedard.ca)

Rénovation du magasin Verret en 1905 (image: Mes souvenirs tome II 1883-1888)

Rénovation du magasin Verret en 1905 (image: Mes souvenirs tome II 1883-1888)

Nous voudrions féliciter Madame Brigitte Émond, gagnante de notre concours estival 2016. Elle s’est méritée des semences de fraises blanches des alpes, une très ancienne variété qu’on cultivait au Québec avant 1900. Vous avez été nombreux à y participer et le prix se voulait dans la lignée de l’époque du personnage qu’on vous demandait d’identifier: Jacques-Ferdinand Verret. L’entreprise, plus connue dans la région de Charlesbourg sous le nom « Verret », y a tenu pignon jusqu’en 1962 et ce, pendant 106 ans. Le personnage fût une figure importante ayant remporté la cravate de « Commandeur d’honneur de l’ordre du Mérite agricole et le diplôme de très grand mérite spécial de la province de Québec » pour services rendus à l’agriculture et à l’apiculture le 1er septembre 1945 (voir photo prise lors de l’événement en haut à droite).

Catalogue du magasin Verret 1894 (image: Mes souvenirs tome II 1883-1888).

Catalogue du magasin Verret 1894 (image: Mes souvenirs tome II 1883-1888).

En effet, né le 21 avril 1860 à Charlesbourg, il commence à travailler pour le magasin général de son père, Jacques Verret, dès l’âge de 14 ans. Entreprise qu’il rachètera en 1900 au décès de celui-ci. Quelques années auparavant (1888) le commerce ajoutera le commerce des graines, une spécialité qu’il affectionnera plus particulièrement. Il parcoura l’Ontario et Vancouver ainsi que l’Europe pour y acheter ses semences afin de les revendre par la suite aux canadiens français par correspondance et via son entreprise. Il décèdera le 5 juillet 1946 après avoir laissé derrière lui une œuvre écrite unique, c’est-à-dire deux tomes relatant ses mémoires.

(Source: éditionshuit.com)

(Source: éditionshuit.com)

De fait, de 19 à 28 ans et de 52 à 86 ans, il prit minutieusement soin d’inscrire chaque jour le résumé de sa journée en y incluant ses états d’âme mais aussi les évènements marquant de sa vie et de l’actualité (tant personnelle que générale). Intitulé « Mes souvenirs », l’œuvre tient en deux tomes tellement il y a de l’information. La période du changement de vocation de l’entreprise familiale en grainerie devient un moment charnière où il cesse d’écrire son journal jusqu’au moment où il se lance en apiculture le 2 janvier 1912, sa deuxième grande carrière. Il le rédigera fidèlement jusqu’au 28 mai 1946, quelques semaines avant son décès le 5 juillet de la même année. On consent qu’une telle biographie attirera les fans d’histoire du genre et se veut un outil de références de cette époque d’un point de vue d’un acteur impliqué. C’est loin d’une lecture légère de chevet dans laquelle s’entremêle mortalité, guerres, incendies, épidémie mais aussi esprit de famille, persévérance, débrouillardise, résilience et réussite. Elle nous remet en contact avec un passé pas si lointain dans lequel on réalise le fossé entre la vie parfois très rude d’autrefois et la qualité de vie et les facilités qu’on a aujourd’hui.

Pour en apprendre davantage sur le personnage, je vous invites à consulter les sites suivants: le musée virtuel du Canada et Edith Bédard, mon arbre.

Bâtisse Verret a l'abandon (image:

Bâtisse Verret a l’abandon (image:

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