Nous voudrions féliciter Madame Brigitte Émond, gagnante de notre concours estival 2016. Elle s’est méritée des semences de fraises blanches des alpes, une très ancienne variété qu’on cultivait au Québec avant 1900. Vous avez été nombreux à y participer et le prix se voulait dans la lignée de l’époque du personnage qu’on vous demandait d’identifier: Jacques-Ferdinand Verret. L’entreprise, plus connue dans la région de Charlesbourg sous le nom « Verret », y a tenu pignon jusqu’en 1962 et ce, pendant 106 ans. Le personnage fût une figure importante ayant remporté la cravate de « Commandeur d’honneur de l’ordre du Mérite agricole et le diplôme de très grand mérite spécial de la province de Québec » pour services rendus à l’agriculture et à l’apiculture le 1er septembre 1945 (voir photo prise lors de l’événement en haut à droite).
En effet, né le 21 avril 1860 à Charlesbourg, il commence à travailler pour le magasin général de son père, Jacques Verret, dès l’âge de 14 ans. Entreprise qu’il rachètera en 1900 au décès de celui-ci. Quelques années auparavant (1888) le commerce ajoutera le commerce des graines, une spécialité qu’il affectionnera plus particulièrement. Il parcoura l’Ontario et Vancouver ainsi que l’Europe pour y acheter ses semences afin de les revendre par la suite aux canadiens français par correspondance et via son entreprise. Il décèdera le 5 juillet 1946 après avoir laissé derrière lui une œuvre écrite unique, c’est-à-dire deux tomes relatant ses mémoires.
De fait, de 19 à 28 ans et de 52 à 86 ans, il prit minutieusement soin d’inscrire chaque jour le résumé de sa journée en y incluant ses états d’âme mais aussi les évènements marquant de sa vie et de l’actualité (tant personnelle que générale). Intitulé « Mes souvenirs », l’œuvre tient en deux tomes tellement il y a de l’information. La période du changement de vocation de l’entreprise familiale en grainerie devient un moment charnière où il cesse d’écrire son journal jusqu’au moment où il se lance en apiculture le 2 janvier 1912, sa deuxième grande carrière. Il le rédigera fidèlement jusqu’au 28 mai 1946, quelques semaines avant son décès le 5 juillet de la même année. On consent qu’une telle biographie attirera les fans d’histoire du genre et se veut un outil de références de cette époque d’un point de vue d’un acteur impliqué. C’est loin d’une lecture légère de chevet dans laquelle s’entremêle mortalité, guerres, incendies, épidémie mais aussi esprit de famille, persévérance, débrouillardise, résilience et réussite. Elle nous remet en contact avec un passé pas si lointain dans lequel on réalise le fossé entre la vie parfois très rude d’autrefois et la qualité de vie et les facilités qu’on a aujourd’hui.
Pour en apprendre davantage sur le personnage, je vous invites à consulter les sites suivants: le musée virtuel du Canada et Edith Bédard, mon arbre.