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Potagers d'antan

~ – Découvrez les fruits et légumes rares du Québec –

Potagers d'antan

Archives de catégorie : Légumes du Québec

Liste de variétés de légumes rares au Québec

Le haricot Moda

28 dimanche Nov 2021

Posted by Michel in Légumes du Québec

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À gauche: Mes haricots « Moda » en 2021 / À droite: Joan Roig-Gener, sauveteur de la variété « Moda » (photo: Louise Proulx).

Mon premier contact avec cette variété remonte au 5 juin 2019 où je reçois un courriel d’une résidente de Sainte-Luce-sur-mer (appelée officiellement Sainte-Luce), une municipalité située dans le Bas-Saint-Laurent au Québec. Elle m’explique cultiver un haricot particulier reçu d’un jardinier de son village, Joan Roig-Gener (1923-2014) et originaire de Vila-seca en Catalogne. Leur lien d’amitié s’est développé au fil des décennies grâce au jardinage et, avec le temps, il est devenu son mentor. Elle ajoute qu’il cultivait une foule de plantes peu traditionnelles dans ce coin du pays comme l’artichaut, la rose de thé, l’aubergine, etc. S’il se révèle généreux de ses connaissances horticoles et de ses légumes, au contraire, il est peu enclin à partager ses semences.

Monsieur Joan Roig-Gener faisant une taille de formation de pommiers plantés en 2003 (Photo: Louise Proulx, 2005)

Par contre, lors d’une visite, alors qu’il s’apprête à fermer l’un de ses derniers potagers, il lui fait cadeau de quelques graines de haricot  dit « Moda »… et de l’histoire qui l’accompagne. De mémoire, il lui révèle qu’il aurait été cultivé en Catalogne par son père Cosme avant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Il lui montre aussi comment choisir les plus belles gousses pour la reproduction. Elle résume :

Monsieur Roig choisissait toujours avec soin les graines qu’il plantait. Je l’ai fait avec lui pour les Coco et les Moda. Il ne gardait que les cosses parfaites, avec 7 graines, les faisait sécher et ne conservait que les plus belles. Ce que je fais maintenant.

Elle regrette aujourd’hui de ne pas lui avoir posé la question: comment ses semences sont-elles parvenues jusqu’au Québec ? 

En effet, ayant déménagé à Sainte-Luce avec sa conjointe, Odette Marchand, dans les années 1970, monsieur Roig-Gener a vécu plusieurs années en France avant d’émigrer à Montréal en 1957. Il correspondait souvent avec des membres de sa famille restés en Catalogne. Il y est même retourné dans les années 1990. Se les a-t-il procurées chez des parents ou amis là-bas ? Les cultivait-il vraiment depuis son arrivée au Canada ? Comment ont-elles pu conserver leur pouvoir de germination ? 

Bref, la question restera sans réponse car l’homme s’est éteint avant de révéler ce secret. C’est ce qui ouvre peut-être la porte à la fameuse légende. Pour des précisions, continuez la lecture.

Image du haut: ancien passeport canadien de Joan Roig-Gener
Image du bas: photo de famille des Roig-Gener. En haut (de gauche à droite): Joan, Laiette, Evidine et Rolando. En bas (de gauche à droite): mère Raimunda et père Cosme. Photo prise dans les années 1940.

Ainsi, vers la fin de sa vie, veuf et sans enfant, il désire retourner vivre en Catalogne. En 2013, son amie luçoise et son conjoint l’aident en le mettant en contact avec le Cercle culturel catalan du Québec où il fait la connaissance d’Èric Viladrich, vice-président de l’organisme. Monsieur Viladrich et un ami le visitent à sa maison de retraite du Bas-du-Fleuve car fascinés par son histoire. Il leur mentionne qu’il a dû fuir son pays natal à l’âge de 16 ans (1939) lors de la guerre civile qu’on nommera dans les livres d’histoire « l’exode des Républicains ». Il leur raconte également les grandes lignes de sa vie. Monsieur Viladrich lui parle notamment du haricot Moda que son amie vient de lui montrer dans son potager. Monsieur Roig leur précise alors qu’il s’agit du « Alta de moda ». À ce moment-là, rien n’éveille leurs soupçons qu’il puisse s’agir d’un cultivar disparu. 

Èrick Viladrich avec une photo du jeune Joan Roig-Gener (photo: Hugo-Sébastien Aubert, La Presse, 2021)

Malheureusement, les complexités bureaucratiques et la santé chancelante de monsieur Roig-Gener rendront son projet de retour en Catalogne impossible. Il meurt l’année suivante avant de le réaliser. L’aventure pourrait se terminer ici. Une fin un peu « pouich » non ? Mais, elle cache une suite.

En effet, dans le but d’éclaircir l’histoire du haricot et rendre hommage à son mentor, l’amie luçoise contacte à nouveau monsieur Viladrich. Après discussions et échanges de courriels avec d’autres membres du Cercle culturel catalan du Québec, ceux-ci prennent conscience qu’il pourrait peut-être s’agir d’un ancien haricot catalan dit « paysan » très cultivé à l’époque, mais disparu depuis 90 ans. Heureusement, en 2015, grâce au savoir-faire de préservation enseigné par son vieil ami, elle pu envoyer à monsieur Viladrich quelques spécimens qui les enverra à son tour en Catalogne au chercheur Jordi Puig Roca. Coordonnateur de l’Espigall et chercheur en sciences de l’environnement aussi spécialisé dans le changement climatique et environnemental global, il valide leur authenticité. Voici justement ici-bas, une traduction du rapport du chercheur écrit en janvier 2017 décrivant en détail les caractéristiques de la plante.


Mongeta alta de moda

La plante est de croissance indéterminée et grimpante. Elle présente un développement initial peu vigoureux. De l’émergence à la floraison il y a 64 jours. Les fleurs possèdent des ailes et des étendards blancs avec des tonalités roses. La graine est elliptique légèrement réniforme pleine et de couleur beige avec un point d’incision marron obscur. Les gousses sont vertes, de section elliptique, avec un fort degré de courbature. La longitude de la gousse est de 22,1 cm. Elle ne présente aucun fil de suture ventrale. La section présente une longitude transversale de 1,4 cm. Elle présente une moyenne de 5,2 graines par gousse. Elle se consomme préférablement tendre.

Variété qui, selon la documentation historique, était très commune à plusieurs points du littoral et prélittoral catalan, mais qui a totalement disparu. 

Au niveau organoleptique, la variété présente un potentiel très élevé puisqu’elle est sucrée, peu fibreuse et de grande taille. Voilà pourquoi on parle d’une variété intéressante à réintroduire dans les circuits commerciaux à échelle locale.

Photos prises de mon jardin en haut (gauche à droite): fleurs, cosses et plant en 2021. En bas: graines fraîches et séchées (image: Louise Proulx).

Devant cette trouvaille, l’organisme s’est attelé en 2021 à la multiplication des semences, pour qu’à la fin de l’année, elles soient distribuées à quelques agriculteurs catalans pour une multiplication à grande échelle. À la fin 2022, l’objectif des responsables sera d’en faire bénéficier le plus grand nombre de gens possible en le réintroduisant dans sa terre d’origine. Anton Montsan, technicien et docteur en microbiologie de l’Espigall, avance l’hypothèse que « … sur le sol canadien, ce haricot devait certainement être plus grand et sa qualité gustative beaucoup plus douce « . Suite à cette déduction, les deux chercheurs se posent la question : le haricot « Alta de moda » doit-il être considéré comme une variété locale de la zone du Québec ou de la zone ibérique ? 

Et la légende dans tout ça? C’est justement le chercheur Jordi Puig Roca qui la propose dans son rapport:

Grâce à la persévérance d’un Catalan exilé (Joan Roig Gener -Vila-seca, Catalogne 1924 / Rimouski, Québec 2014) qui les a reproduits, ces haricots ont été conservés dans sa terre d’adoption, le Québec, où cette variété a été cultivée pendant des décennies jusqu’à son retour en Catalogne, en 2016, pour sa caractérisation.

Peu importe le ou les chemins empruntés par ce haricot, son apprentie considère que, d’une certaine façon, son vieil ami catalan a pu rentrer à la maison et sauver une petite partie de la biodiversité mondiale. Pour ma part, grâce aux semences qu’elle m’a fait parvenir en 2021, j’enverrai un lot à la banque de semences canadiennes afin de contribuer moi aussi à la mémoire de l’homme et pour la sauvegarde de ce patrimoine immatériel.

Aanniversaire de Jean Roig-Gener (2e à partir de la gauche) avec son épouse Odette Marchand (à droite) ainsi que le conjoint (Pierre Laplante) et les enfants (Sévérine et Didier) de Louise Proulx. (Photo: Louise Proulx, +/- 1986).

Pour en savoir davantage sur la vie de Joan Roig-Gener, consultez les articles de La Presse du 8 août 2021, l’Agri du 21 mai 2021 ou encore cette vidéo ici-bas.

Pour les personnes intéressées à cultiver cette variété, j’offrirai en 2022 des semences via le catalogue en ligne GRATUIT de semences patrimoine Canada [nombre de semences très limitées]. Aucune vente personnelle directe. C’est ma manière de contribuer au rayonnement de cet organisme de bienfaisance pour la protection qu’ils en feront. Vous souhaiteriez à votre tour protéger ce cultivar unique ? Contribuez financièrement à sa préservation via leur programme d’adoption. Une adoption complète [au prix de 250 $] permettra de le protéger pour toujours.

Je tiens particulièrement à souligner l’aide de Louise Proulx dans la rédaction de ce texte et pour ses photographies uniques. Comme témoin privilégié et ange-gardienne, je lui suis reconnaissant pour sa patience, son temps et son sens de la justesse pour remettre en place la chronologie des événements. En lisant, vous l’aurez reconnu comme « l’amie ». Avec humilité, elle a tenu à laisser tous les honneurs à la générosité du légume et à celui par qui tout à commencé, Joan Roig-Gerner. Pour la postérité, elle mérite une mention toute spéciale.

REPRODUCTION DES PHOTOGRAPHIES INTERDITE SANS LE CONSENTEMENT DES PERSONNES CONCERNÉES.

Le pois Charlevoix

11 mardi Fév 2020

Posted by Michel in Légumes du Québec

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Pois Charlevoix (image: Patrice Fortier)

Cette semaine, j’attire votre attention sur une variété ancestrale québécoise très rare, voire perdue: le pois Charlevoix (Pisum sativum var. arvense). Comme vous le savez, le pois s’est avéré un légume très important dans l’histoire du Québec pour ses qualités nutritives et pour sa conservation. Il accompagne notre assiette depuis si longtemps.

Toutefois, je tiens, dans un premier temps, à vous souligner qu’il est très important de ne pas le confondre avec le « haricot Charlevoix » originaire des États-Unis.

En effet, ce dernier légume buissonnant plutôt commun fût créé en 1963 par le département d’agriculture de l’état du Michigan aux États-Unis (voir image ci-contre). Il se veut apprécié pour la production de bouillons épais dans les soupes, ragoûts et chilis.

Haricot Charlevoix (USA 1963)

Quant au pois Charlevoix, une souche du Québec issue de la région du même nom, il n’est plus en circulation, même parmi les grainetiers spécialisés du Québec. À ma connaissance (mais je peux me tromper), il n’y a qu’une seule entreprise de semences à l’offrir: La Société des plantes. J’en profite pour remercier, son propriétaire, Patrice Fortier, de m’avoir autorisé à utiliser ses photographies. Il le décrit comme une variété à soupe naine, sans besoin de support et cultivé depuis de nombreuses générations. À ma demande, il me fournira des renseignements plus détaillée sur son histoire. J’inscrirai les infos à venir dès leur réception.

Pois Charlevoix (image: Patrice Fortier / La Société des plantes)

Par ailleurs, il ajoute qu’une fois séchées, les graines moulues en farine fournissent une excellente source de protéines pour la confection, entre autre, des « farinatas« , une galette de type méditerranéenne. Il peut aussi se cultiver en pousses comestibles.

Pour commander, visitez La Société des PlantesSociété des Plantes. Je vous invite finalement à visionner une partie (10 minutes) de l’épisode 37 de la saison 2 de l’émission télévisuelle « Y’a du monde à messe » où vous pourrez justement voir Patrice Fortier parler de son métier de semencier et de notre rapport au monde des plantes potagères. (Disponible pour visionnement jusqu’au 20 avril 2020).

Patrice Fortier a l’émission « Y’a du monde à messe » de Télé-Québec »

IMPORTANT: IL EST INTERDIT DE REPRODUIRE LES PHOTOGRAPHIES DU POIS CHARLEVOIX SANS LE CONSENTEMENT DE PATRICE FORTIER.

Les oignons de Beauport

19 mercredi Sep 2018

Posted by Michel in Légumes du Québec, Outils de références, Personnages liés à l'agriculture au Québec

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Durant le Régime français et ce, pendant tout le 18e siècle, l’activité économique principale de la Seigneurie de Beauport se résume à l’agriculture. Vers le dernier quart du 19e siècle, la proximité de la ville de Québec poussent les agriculteurs du rang Saint-Joseph à délaisser peu à peu leur mode de vie d’auto-suffisance. Ils conservent l’élevage, une activité traditionnelle, mais mettent de côté la culture du blé pour la remplacer par celle de la culture maraîchère pour fournir les marchés de Québec.

Lavage des légumes chez les Dubeau, 1949 (source: Collection famille Dubeau)

À partir de 1930, ils se consacrent exclusivement à la production de légumes et le paysage agricole se transforme. Bye laiteries, clôtures de perche, bergeries, poulaillers et porcheries. Les granges se reconvertissent pour la préparation des légumes récoltés tels: choux, pommes de terre, laitues pommées, carottes et surtout les « petits oignons », très, très, très en demande. Il est important de préciser que les petits oignons, appelés faussement « échalotes », sont en réalité des oignons verts. Les conditions particulières du rang Saint-Joseph rend cette culture tout à fait adaptée.

En effet, des lots de terres trop étroits et de faibles superficies (en moyenne, 2 arpents de front sur 22 de profondeur) ne permettent aucun élevage laitier rentable et encore moins une culture de céréales.

Chez David Drouin, vers 1940 (source: Collection famille Dubeau)

Par contre, le bon drainage et la qualité de la terre encourage la culture des légumes. En plus, un versant exposé au sud et un ensoleillement maximum permet un réchauffement accru du sol. L’écoulement du ruisseau Rouge et de la rivière Beauport en facilite l’irrigation pendant les période de sécheresse.

Enfin, il est important de souligner l’excellente capacité d’adaptation et le dynamisme de plusieurs familles de jardiniers-maraîchers comme celles les Marcoux, Binet, Mailloux, Drouin, Lortie, Dubeau, Larochelle, Dubé, Jobin, Parent, Renaud et Filteau qui contribuent à la réputation de leurs produits.

Justement, selon l’ouvrage « Découvrir Québec, arrondissement Beauport » Monsieur Réjean Binet, l’un des membres de l’une de ces familles, explique en 1962:

La modernisation et l’expansion des fermes maraîchères étaient plus ou moins généralisées dans tout le voisinage […] à cette époque, on appelait les jardiniers de notre région “les oignons de Beauport”, sans doute parce que beaucoup de maraîchers se spécialisaient dans la culture des “petites échalotes” qu’on appelait aussi “petits oignons”. C’était donc l’époque où nous avons commencé à vraiment optimiser l’utilisation de toute la terre et même à louer des parcelles de terre afin d’augmenter la superficie en culture […].

Pour en savoir davantage sur la magnifique histoire agricole de Beauport, consultezle bel ouvrage historique « Découvrir Québec, arrondissement Beauport« .

Le rang Saint-Joseph à la jonction de la rue Seigneuriale vers 1925 (source: Collection Famille Dubeau)

Pourquoi le « topinambour » s’appelle t-il ainsi?

28 samedi Avr 2018

Posted by Michel in Légumes du Québec

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Gravure topinambour / hélianthes tuberosus (image: informations-documents.com)

En ce moment, je récolte du topinambour. Oui! Oui! Déjà en avril. Je reçois beaucoup de commandes pour ce légume et c’est la période parfaite pour l’envoyer avant sa germination. En le sortant de terre, je me suis souvenu du chemin cocasse qu’il a parcouru avant qu’on l’appelle ainsi. J’ai voulu vous en faire part cette semaine.

Dans un premier temps, la croyance populaire circule qu’il soit indigène au Québec. Erreur!

En fait, la plante s’est propagée du centre des États-Unis jusqu’au Canada via les populations amérindiennes où elle a su s’acclimater à nos régions nordiques depuis quasiment cinq siècles. Selon Nathalie Cooke, auteure du livre « What’s to eat? Entrees in canadian food historic« , Samuel de Champlain avait découvert que les autochtones du port de Nauset, au Massachusetts, cultivaient des racines dont le goût ressemblait à celui de l’artichaut. Pour s’en convaincre, il séjourne dans cette région pour constater qu’elles avaient plutôt, selon lui, une saveur comparable à celui de la bette à carde. Qui dit vrai? Les goûts ne se discutent pas et on y va avec nos références. Comme on dit, faut goûter pour se faire sa propre idée.

Bref, il fût mandaté de ramener la plante en France en 1605 qu’il appela « truffe du Canada » et ce, à partir de spécimens, on suppose, de la Nouvelle-France. L’histoire aurait pu se terminer ainsi mais un imbroglio sémantique s’est glissé au moment de sa présentation à la cour de France en 1613.

Topinambours blancs communs

En effet, le hasard a fait en sorte que cette « truffe du Canada » fût présentée en même temps qu’une tribu d’Amazonie appelée selon les écrit du voyageur et écrivain français, Jean de Léry (Journal de bord en la terre de Brésil de 1558 mais paru en 1578), les « Toüoupinambaoults ». On comprendra la traduction par « Topinamboux » pour simplifier la prononciation exacte. Comme le légume avait déjà commencé à gagner en popularité dans les potagers de France due à sa formidable acclimatation et sa production exceptionnelle, on crû, à tord, qu’il provenait du Brésil et non de la Nouvelle-France et on le surnomma « topinambour ». Encore une fois, l’histoire aurait pu s’achever ainsi mais l’appellation anglaise de la plante, « Jerusalem artichoke », résulte aussi d’une erreur. Non mais!…. quand le sort s’acharne.

De fait, pourquoi l’associer à « Jerusalem »? On pourrait, à la limite, comprendre « artichoke », découlant de la traduction anglaise pour « artichaut », en référence au goût du légume. Pour trouver la réponse, on doit remonter jusqu’en Italie où la plante se surnommait « girasole » car associé visuellement au tournesol (Helianthus annuus) comme le montre la photo ici-bas. Une autre simple méprise de traduction-diction anglais-italien aura tout bonnement encore une fois crée une autre déformation de la langue. Une véritable chaîne de téléphone. Et pour vous dire la vérité, le passé horticole est truffé d’exemples. Il faut dire qu’au 17e siècle, avec les nouvelles colonies, toutes sortes de nouveaux spécimens apparaissaient d’un peu partout créant une véritable cacophonie botanique sans cadre pour les identifier.

Quoi qu’il en soit, très apprécié dans les vieux pays, les colons français, eux, croyaient dur comme fer qu’ils deviendraient des « sauvages » s’ils en mangeaient. Même si d’anciens catalogues de semences québécois de la fin du 19e et 20e siècles en offrait, il n’a jamais vraiment eu la côte au Québec contrairement à l’Europe où, jusqu’à la deuxième guerre mondiale, il côtoyait les autres légumes dans l’assiette. Son oubli fait suite à l’occupation Allemande car cette denrée alimentaire ne faisait pas partie des légumes réquisitionnés comme la pomme de terre ou le navet pour l’effort de guerre. On le surutilisa pour sauver de la famine des millions de Français. Mais ce qu’on ne vous dit pas, c’est qu’en trop grande quantité d’absorption, il crée beaucoup d’inconforts intestinaux. Avec l’armistice, trop associé à la disette et aux maux de ventre, on l’abandonna. Et oui, même les saveurs recèlent une mémoire, bonne ou désagréable. Par exemple, j’ai cessé de manger des sandwichs pendant au moins 20 ans tellement j’en avait eu dans mes lunchs après la fin de mes études. Aujourd’hui, après des décennies d’absence, les nouvelles générations n’ont pas cette relation avec ces mauvais souvenirs de batailles, ni cette idée préconçue qu’ils se transformeront en « sauvage » et, possèdent encore moins de cochons à nourrir. Alors, il reviennent tranquillement dans nos menus et ceux des restaurants. Pour les personnes intéressées à en produire, consultez notre ancien article intitulé « comment produire et conserver le topinambour ».

Topinambours rouges en fleurs

L’ail des Jésuites

18 dimanche Mar 2018

Posted by Michel in Légumes du Québec

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Bulbilles d’ail des Jésuites

En cette période de l’année, je consulte les sites des autres semenciers québécois offrant des variétés ancestrales car, de temps à autre, ils dénichent de véritables perles. Lorsque cela arrive, je trouve très important de le souligner car cela contribue à sensibiliser les gens à cette plante rare mais aussi d’augmenter ses chances de préservation via ceux qui en achèteront. Évidemment, je m’en remets à la bonne foi des semenciers pour l’authenticité historique et le sérieux de leurs recherches. Dans ce cas-ci, l’ail des Jésuites (allium sativum var. ophioscorodon), a particulièrement attiré mon attention. Avec la générosité de Lyne Bellemare, instigatrice du site « terre promise« , celle-ci m’a permis de traduire dans mes mots une partie de ses écrits via l’article qu’elle a publié en anglais dans son info-lettre de septembre 2016 destiné aux membres du semencier du patrimoine. Merci beaucoup!


Lyne Bellemare (source: biopolis.ca)

En mars 2015, lors de la Fête des semences de Québec, Lyne Bellemare reçoit de Kevin Bouchard une petite enveloppe en papier où elle y voit inscrite « ail du jardin des Jésuites ». Elle apprend de lui qu’après avoir pris soin l’été auparavant d’un jardin ayant appartenu aux Anglais et anciennement à la communauté jésuite, des rénovations aux bâtiments sur le même terrain l’ont motivé à sauver cette plante vouée à une mort certaine. Malgré ses tentatives pour l’identifier, personne ne fût en mesure de le renseigner. Madame Bellemare prit le petit paquet et après ses remerciements oublia l’histoire jusqu’au printemps suivant.

Par la suite, qu’elle ne fût pas son étonnement de voir apparaître des boules hérissées suspendues à plusieurs tiges d’ail poussant dans son jardin.

En effet, cette dernière avait planté les précieux bulbes dans une casserole au printemps puis les transplanta au jardin en oubliant leur présence et laissant faire la nature. Elle fût d’autant plus surprise par leur apparition précoce car, selon les explications de Monsieur Bouchard, les bulbilles auraient dû prendre habituellement 2 ans, voire jusqu’à 5 ans pour produire un ail récoltable. Voyant la tige fleurir dès sa première année, elle dû attendre leur récolte en juillet pour combler sa curiosité. À terme, un gros bulbe blanc et des bulbilles recouverts d’une enveloppe cylindrique verte pâle à l’aspect d’une boule pelucheuse. Elle se remémora alors qu’au cours de sa visite à son kiosque, Monsieur Bouchard lui avait fait part que, selon ses recherches, cet ail pouvait s’apparenter à une sorte « d’Allium vineale » ou « ail sauvage’ mais sans pouvoir le confirmer. Habituellement, l’ail sauvage fleurit de juin à septembre, bien plus tard que l’ail habituellement cultivé dans nos jardins.

Par ailleurs, la tradition orale fait état qu’un bovin qui broute de l’ail sauvage produit du lait et de la viande aromatisés à l’ail. Répandu en France et en Angleterre, on le considère comme une herbe nuisible car le grain récolté dans son voisinage peut porter l’odeur de l’ail et il résiste aux herbicides. Malgré ses bulbes plus petits comparativement à l’ail ordinaire et sa coiffure sauvage, il conservera toujours une place dans le jardin de Madame Bellemare car elle apprécie son goût mais aussi son histoire. Elle y voit là aussi une obligation et une responsabilité de préserver un tel héritage vivant si précieux de nos anciens jardins.

UNE HISTOIRE UNIQUE

La plus ancienne photo connue de la maison des Jésuites (source: Division de la culture, du loisir et de la vie communautaire de l’Arrondissement de Sainte-Foy-Sillery)

L’origine de cet ail se perd dans le temps mais il fût trouvé dans le jardin de la maison des Jésuites de Sillery à Québec. Les jardins d’origine ont disparu au fil du temps, mais quelques traces subsistent encore notamment cet ail vivace et une variété de menthe oubliée. L’occupation de la région a commencé bien avant l’arrivée des missionnaires. Des groupes autochtones nomades demeurèrent sur les rives du Saint-Laurent en saison pour pêcher et y faire du commerce. Dans les années 1720, les Jésuites construisirent une maison à Sillery, maintenant devenue un monument historique, comme endroit où cultiver une agriculture de subsistance et pour évangéliser. Cet ail pourrait avoir été introduit à ce moment-là. Après la guerre de Sept Ans (1756-1763), la maison fût louée aux Britanniques pour l’été.

Par après, l’écrivaine anglaise, Frances Brooke (1724-1789), ayant quitté son pays natal en 1763 pour rejoindre son mari à Québec, résida aussi dans cette maison pendant quatre ans où elle y écrit un roman tirant certaines de ses plus belles scènes de son environnement immédiat. À partir du XIXe siècle, la maison fut habitée par Richard Dobell, un prospère marchand de bois. Au fil du temps, les traces des Jésuites et des autres habitants de la maison disparurent. Seule la maison témoigne aujourd’hui de leur passage. En 1929, la Commission des monuments historiques du Québec transforme la maison en musée. Malgré cette nouvelle désignation, le bâtiment se voit, à plusieurs reprises, menacé de démolition ou négligé en raison d’un manque de financement. En 1986, en devenant la propriété de la ville de Sillery, on la restaure et la transforme en centre d’interprétation et d’exposition. Aujourd’hui, le vieux jardin est quasi disparu et le seul témoin de sa présence consiste en une touffe d’ail inhabituelle qui pousse sous un vieux pommier.


À NOTER: LA PLANTATION DE BULBILLES SE FAIT AU MOIS À L’AUTOMNE EN OCTOBRE. SI VOUS SEMEZ AU PRINTEMPS, LE TAUX DE GERMINATION DES BULBILLES DIMINUERA DE MANIÈRE SIGNIFICATIVE; SOIT AUX ALENTOURS DE 20%. Vous pouvez obtenir cette magnifique variété du passé en commandant par l’entremise du site Internet de Terre Promise. Faites vite, il se vend rapidement. 

La courge Buffalo Creek

25 mercredi Oct 2017

Posted by Michel in Légumes du Québec

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Courge Buffalo Creek

Il existe tant de magnifiques courges. Pourquoi ne pas faire changement et opter pour de belles variétés amérindiennes peu communes pour décorer vos demeures en cette période d’halloween. Par exemple, directement des jardins de Monsieur Stephen McComber de Kahnawake, la Buffalo Creek  » cucurbitae maxima » fait partie des rares survivantes du patrimoine agroalimentaire autochtone de nos climats froids. Très difficile à trouver au Québec, elle peut devenir énorme en respectant certaines précautions (voir image ci-dessous). Certains écrits en anglais avancent le chiffre impressionnant de près de 50 livres (plus de 22 kg). Soyez indulgent avec notre spécimen plutôt chétif. Le printemps très pluvieux de 2017 a eu des conséquences désastreuses sur cette variété et a décimé quasiment l’ensemble de la récolte.

En effet, assurez-vous pour commencer d’avoir un sol très bien drainé car le légume déteste le contact avec le sol humide. Par expérience, déposer une roche plate en dessous car vous risquez de tous les voir pourrir avant d’atteindre leur maturité, prévue en 98 jours. Auparavant, semer 5 à 7 semences sur un site ensoleillé directement dans un sol au PH entre 5.5 et 6.2 (donc, plutôt alcalin). La tradition amérindienne veut qu’on fasse cette tâche 2 à 3 jours avant la pleine lune de mai et ce, sur une butte d’environ 1 1/2 (30 cm) par 2 1/2 pieds (61 cm). Distancez-les de 6 pieds (182 cm) car la plante prend beaucoup d’espace. Pour les deux à trois premières semaines, temps habituellement prévu pour la germination, conserver votre sol humide mais pas détrempé. Par la suite, conserver vos 3 plus beaux spécimens et arracher les autres. Pour les conservateurs de semences, espérer un taux de germination pour les quatre prochaines années avant de refaire vos stocks. Joyeuse Halloween!

Semences disponibles via le site le Noyau, une ressource québécoise protectrice des variétés ancestrales tradiditionnelles autochtones.

Courge Buffalo Creek (image: festivalcrowmoon.com)

La pomme de terre « crotte d’ours de Louis-Marie »

30 vendredi Juin 2017

Posted by Michel in Légumes du Québec

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Pomme de terre Crotte d’ours (source: Agriculture et agro-alimentaire Canada)

Notre passé regorge d’histoires de fruits et de légumes de notre patrimoine. Il suffit juste de creuser un peu… sans vouloir faire un jeu de mots « pouiche ». Parfois, je dois contacter des gens pour avancer mes investigations. Dans d’autres cas, je cherche dans de vieux livres ou fonds d’archives. Dans ce cas-ci, la recherche avait déjà été faite via d’anciens articles québécois de journaux et de revues. Comme aurait dit feu mon beau-frère: « la misère est optionnelle ». Je trouve seulement dommage qu’on oublie si vite ces petits récits. En tous cas, mes jeunes enfants n’en revenaient tout simplement pas du nom de ce légume à tel point qu’ils croyaient à une plaisanterie. Une conversation animée assurée si vous la présentez à vos convives lors d’un repas. Vous pourrez donc leur raconter cette histoire.

Antoine d’Avignon (image: Québec sciences, mai 2000)

En 1999, Antoine d’Avignon, technicien en agriculture à la retraite, reçoit 3 tubercules de patates à la peau bleue bien particuliers de Louis-Marie Ouellet (1919-2001) de Saint-Onésime de Kamouraska. Monsieur d’Avignon, premier représentant de l’organisme pancanadien « semencier du patrimoine Canada » (section Québec), cultive déjà dans son potager de 150 mètres carré à Pintendre une centaine de fleurs et légumes quasiment disparus dont pas moins de 26 variétés de pommes de terre rares. Celle-ci qu’il appellera « crotte d’ours de Louis-Marie » en l’honneur de Monsieur Ouellet apprend qu’il l’a dorloté toute sa vie comme son père et son grand-père avant lui. Selon le magazine Bio-Bulle no.42 de 2003, il en aurait aussi transmis à sa fille pour continuer la tradition.

Louis-Marie Ouellet

Toutefois, en 2000, Monsieur d’Avignon en remettra à un ami, Garrett Pittenger, aussi membre du semencier du patrimoine qui, une fois les tubercules multipliés, en enverra quelques-uns en 2001 au Centre de recherches sur la pomme de terre (Agriculture et Agroalimentaire Canada) pour sa conservation. L’organisme gouvernemental continue encore aujourd’hui de l’étudier et la cultiver pour conserver la souche intacte. Après des recherches, on soupçonne qu’elle origine d’Écosse sous les noms de Purple Cowhorn ou Seneca Cowhorn, des spécimens ayant transité avant 1853 par le Vermont (état de New-York) avant d’arriver jusqu’au Québec. Mais selon certaines sources, cette souche pourrait même avoir été cultivé avant 1800.

Fleurs de pomme de terre Crotte d’ours (source: Agriculture et agro-alimentaire Canada)

Quoi qu’il en soit, on la décrit comme possédant une chair blanche et une peau lisse violette relativement pâle. Excellente en friture. C’est surtout sa forme quelque peu courbée qui retient l’attention; plus petit à la base et s’accroissant vers l’autre extrémité. Variété de fin de saison, bonne conservation et résistance à la gale commune. Malheureusement peu productive. Pour obtenir des clones gratuitement, exempts de maladies à des fins de recherche seulement, contacter directement le centre de recherche sur la pomme de terre afin de télécharger un formulaire. Sinon, quelques semenciers artisanaux peuvent vous accommoder comme les jardins de Nathalie.

Saviez-vous que? Plusieurs anciens artistes reconnus se sont inspirés de la pomme de terre pour créer leurs œuvres. Par exemple, Vincent Van Gogh (1853-1890) réalisa des huiles de type « nature morte » ou pour illustrer des situations de la vie courante notamment celle intitulée « les mangeurs de pommes de terre« . Selon l’artiste: (traduction de l’anglais) « J’ai voulu, tout en travaillant, faire en sorte qu’on ait une idée que ces petites gens, qui, à la clarté de leur lampe, mangent leur pommes de terre en puisant à même le plat avec les mains, ont eux-mêmes bêché la terre où les patates ont poussé ; ce tableau, donc, évoque le travail manuel et suggère que ces paysans ont honnêtement mérité de manger ce qu’ils mangent. » (référence: Lettre 404 N à Théo, Nuenen, 30 avril 1885).

Les mangeurs de pommes de terre (image: Vincent Van Gogh avril 1885)

Le maïs canadien blanc

08 mercredi Fév 2017

Posted by Michel in Légumes du Québec

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Maîs canadien blanc (source: terrepromise.ca)

Maïs canadien blanc (source: terrepromise.ca)


Lorsque j’apprends qu’on a retrouvé un légume québécois disparu, l’espoir renaît en moi. Je me dis qu’il est encore temps. Je regardais hier soir d’un œil distrait un reportage sur des chasseurs de trésors et je me suis reconnu, moi et plusieurs de mes congénères traquant les plantes alimentaires en voie d’extinction. Remonter des traces dans le temps, chercher des indices, rencontrer des gens, dépoussiérer des archives, éliminer les rumeurs des faits. À la différence près qu’au bout du chemin, il n’y a pas d’or, pierres précieuses, reliques sacrés ou d’objets de valeur. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a aucune récompense. Imaginez, à la fin du chemin, tenir entre ses doigts l’unique graine d’une variété éteinte. Comment réagiriez-vous? C’est l’histoire de ce maïs qui a bien failli disparaître à jamais sans l’intervention de quelques personnes bienveillantes. Avec la permission de l’une des instigatrices et fondatrice de Terre Promise, Lyne Bellemare, celle-ci a écrit son histoire (ici-bas)… que je vous retransmets avec plaisir.

Mais canadien blanc (source: terrepromise.,ca)

Mais canadien blanc (source: terrepromise.ca)

— TEXTE DE LYNE BELLEMARRE —-

Antoine D’Avignon était un passionné des légumes anciens. Précurseur au Québec dans la sauvegarde des semences du patrimoine, il a récolté, cultivé et partagé plusieurs variétés qui, aujourd’hui, auraient été oublié sans lui. Par exemple, la pomme de terre Crotte d’ours de Louis-Marie, la tomate Ice Grow (de Suzanne Bourgeois), le blé Huron, et… ce maïs.

Lors d’une entrevue radiophonique dans les années 1990, il lance un appel à tous: le maïs québécois que nos grand-mères cultivaient n’existe plus.  Personne ne fait plus pousser du maïs à farine. Après l’entrevue, une dame, Anita Fournier de Nicolet (vraisemblablement décédée depuis peu selon nos recherches) téléphone à la station de radio pour dire qu’elle avait en sa possession des semences de maïs à farine cultivé dans sa famille depuis des lustres.

Mais à farine d"Antoine D'Avignon (source: terrepromise.ca)

Mais à farine d’Antoine D’Avignon (source: terrepromise.ca)

Et c’est ainsi qu’elle a partagé avec Antoine son précieux trésor.  Puis cet été là, Antoine en parle à son amie, Mme France Bouffard, qui le prie de lui en donner quelques graines. Hésitant, car il en a très peu, il finit par lui laisser 6 semences. Celle-ci les cultive et les multiplie, puis en fait de la farine pour ses crêpes. L’histoire aurait pu se terminer ainsi, mais c’était sans compter sur le décès précoce d’Antoine, qui emporte avec lui l’histoire du maïs.

En 2016, Mme Bouffard prend contact avec moi, qui travaille alors aux Semences du patrimoine. Nous parlons. Elle aborde le maïs, puis m’en fait parvenir par la poste. Ayant eu une belle première récolte, nous pouvons donc vous l’offrir à notre tour. Une partie des semences a été envoyée aux Semences du patrimoine pour conservation. En espérant que vous contribuerez vous aussi à ajouter un nouveau chapitre à l’histoire.

Si vous souhaitez obtenir cette variété en voie d’extinction, consultez le site TERRE PROMISE.

Lyne Bellemare (source: biopolis.ca)

Lyne Bellemare (source: biopolis.ca)

LES PHOTOGRAPHIES ET LE TEXTE EN ITALIQUE NE PEUVENT ÊTRE REPRODUITS SANS LA PERMISSION DE LYNE BELLEMARE. NOUS LA REMERCIONS POUR SA MERVEILLEUSE CONTRIBUTION À LA SAUVEGARDE DE CE PATRIMOINE AGROALIMENTAIRE ANCESTRAL. 

Le haricot Thibodeau de St-Jules

07 jeudi Juil 2016

Posted by Michel in Légumes du Québec

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Haricot Thibodeau de St-Jules

Haricot Thibodeau de St-Jules

Le haricot faisait parti intégrante de l’alimentation de nos ancêtres québécois. Frais ou séché, il se mangeait sous différentes formes. C’était un incontournable des potagers. En voici un dont on sait qu’il provient de notre merveilleux patrimoine alimentaire car il remonte au minimum au 19e siècle.

Haricot Thibodeau de St-Jules

Haricot Thibodeau de St-Jules

En effet, Monsieur René Paquet, un membre du semencier du patrimoine, a pu le retracer jusqu’à Monsieur Joseph-Edouard Boucher (1844-?) de Beauceville. Mais il est évident qu’il est encore plus vieux. En regardant la généalogie du personnage, on peut remonter jusqu’à son ancêtre, Jean Boucher (né en 1650 à St-Etienne-du-Bourg en France et mort au Québec en 1700 à St-Joachim). On ne peut qu’extrapoler qu’il puisse s’agir d’une très ancienne variété française lorsqu’on sait que les semences se transmettaient habituellement entre individus proches.

De fait, à partir de Joseph-Edouard Boucher, les graines auraient voyagé à travers le temps via sa famille ou très proches jusqu’à ce qu’elles atterrissent dans les mains de Monsieur Paquet par Madame Jeannine Thibodeau, de St-Jules de Beauce (d’où son appellation). Donné comme cadeau de mariage dans une tasse en 1973 par l’intermédiaire de sa tante Marie-Anne Boucher (1920-2009), cette dernière les tenaient de sa mère Angelina Rouleau Boucher (1896-?), fille de Joseph-Édouard Boucher.

Comme l’explique Monsieur Paquet, « les fleurs roses et ailes blanches« , produiront des gousses vertes contenant 6 grains allongés rectangulaires de couleur beige doré de 1,2 cm; « une ligne brune rougeâtre encercle le hile« . Elles bruniront avec le temps si vous les amenez à maturité pour la production de graines. Excellentes cuites au four, vous devrez attendre entre 80 et 90 jours pour les déguster frais.

Le haricot Ferland

13 vendredi Mai 2016

Posted by Michel in Légumes du Québec

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Haricots de la Famille Ferland (en bas: cosses séchées en comparaison à un haricot moderne)

Haricots de la Famille Ferland (en bas: cosses séchées en comparaison à un haricot moderne)

En 2016, nous avons eu la chance d’obtenir des semences d’un haricot grimpant jaune ancestral québécois unique par l’intermédiaire de Monsieur René Paquet, un collectionneur chevronné, membre du Semencier du patrimoine.

Carmelle Ferland (source: nouvelle vie.ca)

Carmelle Ferland (source: nouvelle vie.ca)

En provenance de Saints-Anges, elles ont été remise à Monsieur Gérard Parent en 2001 par Madame Carmelle Boily Ferland (1916-2015), les ayant reçues auparavant de ses parents (Cleophas Boily et Demerise Turmel). Selon les dires de Monsieur Paquet, les ayant eues de Monsieur Parent, elles dateraient d’avant 1900. Évidemment, on photographiera et goûtera cette variété au fur et à mesure que l’été avancera.

D’ailleurs, Monsieur Paquet a eu la brillance d’esprit de nous le décrire avec précision. D’une hauteur d’environ 2.5 mètres et à fleurs blanches, chaque cosse plate (de 20 à 25 cm de longueur par 2 à 2.5 cm de largeur) contient entre 5 et 10 graines brunes dorées allongées et aplaties. L’une des particularités de ce cultivar est, paraît-il, qu’il se consomme même lorsque les cosses sont très développées. On verra! Maturité: 100 jours.

Plants de haricots Ferland à mi-hauteur

Plants de haricots de la famille Ferland à mi-hauteur

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