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Potagers d'antan

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Potagers d'antan

Archives de catégorie : Carte postale du mois

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Légendes florales du temps des fêtes

14 mardi Déc 2021

Posted by Michel in Carte postale du mois

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Carte de voeux adressée à Dorothy Pellerin (fonds Gabrielle Pellerin BANQ, Rimouski, 8 décembre 1920)

Au Québec, depuis qu’on peut conserver des fleurs dans nos maisons durant l’hiver, certaines ont été associées à la période des fêtes et chacune possède sa propre légende. Par exemple, que ce soit le poinsettia (la fleur de Noël), l’helleborus niger (la rose de Noël) ou l’ornitogalum (l’étoile de Bethléem), celles-ci ont été adoptée grâce à leur floraison coïncidant avec nos festivités. Leurs légendes se sont aussi conjuguées de manière naturelle à la naissance de Jésus à cause de notre culture religieuse catholique omniprésente. En général, pour ces trois plantes, l’histoire orale se résume ainsi.

  1. Un personnage miséreux apprend la naissance du Christ.
  2. Il veut lui apporter un cadeau mais n’a rien de valeur à lui offrir.
  3. Un second personnage près de lui (habituellement un ange) entend sa peine.
  4. Il lui propose de cueillir un plante commune près de lui et de la donner à l’enfant-dieu en expliquant que c’est l’intention du coeur qui compte.
  5. Les gens se moquent du cadeau.
  6. Miracle! La mauvaise herbe se transforme en une fleur merveilleuse.

Il existe une foule de déclinaisons agrémentées de descriptions plus ou moins longues. Le conteur peut facilement créé une atmosphère et ajouter des échanges verbaux, un décor et des détails. Elles se sont racontées de générations en générations et, avec le temps, elles se sont modifiées. Partout où l’histoire de la nativité est importante, soyez assurés qu’elles s’y retrouvent.

En haut à gauche: Poinsettia (fleur de Noël), en bas: helleborus niger (rose de Noël) et à droite: ornitogalum (étoile de Bethléem).

D’autres contes portant sur l’Amaryllis racontent que dans son empressement à annoncer l’arrivée de Jésus, un ange aurait échappé sa trompette du ciel. Arrivée sur terre, elle se serait transformée en jolie fleur en forme de trompette en touchant le sol. Depuis, elle fleurie à l’arrivée de Noël pour souligner ce joyeux événement.

La légende du cactus de Noël quant à lui réfère à la jungle amazonienne, son lieu d’origine. Un enfant désireux de savoir quand arriverait Noël demande un signe à Dieu. Un beau matin, tous les cactus accrochés aux arbres de la jungle fleurirent en même temps; une floraison ressemblant aux cloches de Noël. Je simplifie les histoires à l’extrême par soucis d’espace car elles pourraient remplir des lignes et des lignes.

Aujourd’hui, dans notre société non confessionnelle, tous ces contes ont disparus. Qui s’en souvient? Outre pimenter un blogue comme le mien, il existe bien peu d’occasions de souligner cette partie de notre histoire non matérielle. Peut-être reviendront-ils à la mode un jour sous un autre contexte. Qui sait?

En terminant ma dernière chronique de 2021, je me permets de vous offrir mon propre bouquet de fleurs virtuelles en vous remerciant de votre assiduité. Je vous souhaite une nouvelle année remplie d’abondance. Je vous reviens quelque part au début 2022. Portez-vous bien!

Carte postale de juin 2021

26 samedi Juin 2021

Posted by Michel in Carte postale du mois, Vieux trucs de jardinier

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Saule pleureur près du grand bassin du parc Westmount (image: Conrad Poirier, 1940)

Je possède un immense terrain. Lorsque j’y plante quelque chose (ex: un rosier ), il a l’air tout nu à cause de l’entendu des lieux. Ça me prend de grosses structures ou des massifs pour attirer l’œil. Vous comprendrez qu’il m’en coûterait une fortune pour acheter des dizaines de plants à la pépinière. Habituellement, j’achète des semences et les démarre à l’intérieur. Mais, pour les tiges plus difficiles à bouturer (ex: un bleuetier), j’utilise la technique ancienne de l’eau de saule pour m’assurer d’un bon enracinement. Voici quelques recettes naturelles utilisées par les anciens pépiniéristes avant l’apparition des hormones d’enracinement.

De fait, le saule possède la particularité de contenir deux éléments importants: l’auxine et la salycine. Le premier, un ingrédient anti-inflammatoire à l’origine de l’aspirine et le deuxième, essentiel à la croissance des plantes.

PREMIÈRE RECETTE: Écraser avec un marteau quelques rameaux de saule frais coupés (peu importe l’espèce) et laisser-les macérer dans un seau rempli d’eau (entre 1 et 3 jours). Comme guide, utiliser 2 tasses de morceaux de tiges de la grosseur d’un crayon dans 2 litres d’eau. Ce trempage libérera les hormones d’enracinement. Placez ensuite vos boutures dans cette eau jusqu’à voir un début de racines. Semez dans un terreau léger.

DEUXIÈME RECETTE (pour usage à plus long terme):  Faites macérer vos morceaux de jeunes branches de saule attendries au marteau dans une eau bouillie. Transvaser dans un contenant hermétique en verre. Fermer et mettre au froid. L’eau se conservera 2 mois. Utilisez-la pour arroser vos jeunes plants afin de stimuler leur enracinement. Deux applications s’avèrent suffisants. 

TROISIÈME RECETTE: Immerger 50 à 100 jeunes tiges (15 cm de longueur) dans une bassine avec 4 litres d’eau pendant 4 à 5 semaines. Vous pourrez alors: (1) replanter vos tiges pour obtenir d’autres saules, (2) tremper vos boutures quelques minutes dans l’eau restante (un genre de gel glissant) avant de les transplanter, (3) faciliter le marcottage de n’importe quelle plante ou (4) renforcer des arbres affaiblis (ex: par un rempotage).

Par ailleurs, l’eau de saule se veut à son meilleur sur les végétaux qualifiés de « moyennement difficiles à bouturer » tels les boutures semi-ligneuses. Pour les arbres (fruitiers, à noix, feuillus, etc.) et les lilas, mieux vaut recourir aux hormones d’enracinement commerciales conçues pour eux.

Carte postale d’avril 2021

01 jeudi Avr 2021

Posted by Michel in Carte postale du mois, Vieux trucs de jardinier

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Saint-Fiacre, patron des jardiniers (Image: http://www.famillechretienne.fr)

Vents violents, lames d’un tracteur à gazon, roches projetées par la souffleuse ou la déneigeuse, écorce grugée par les rongeurs, froid extrême, maladresse; voilà tous des imprévus risquant d’abîmer nos arbres et nos arbustes. Le principe inculqué aujourd’hui par les pros en arboriculture consiste à faire une coupe préventive et laisser le cal cicatriciel faire son œuvre.

En effet, l’idée consiste à  laisser l’arbre guérir de lui-même en l’aidant par une coupe franche au niveau du tronc ou de nettoyer la plaie afin de la laisser à l’air libre pour limiter les dégâts. Évidemment, je simplifie.

Toutefois, cette manière de faire n’a pas toujours prédominé dans les mentalités. Une ancienne technique d’engluement appelée « l’onguent de Saint-Fiacre » augmentait la cicatrisation et pouvait même sauver votre arbre s’il était  vraiment abîmé (voir exemple ici-bas où l’écorce fût pas mal grugé par un animal en hiver). Si vous souhaitez un jour l’utiliser, assurez-vous de nettoyer la blessure en éliminant toute partie morte, insectes ou corps étrangers, voire refaites une coupe franche si une branche est trop cassée. Voici la recette ultra simple: bouse de vache et terre argile en partie égale. Beurk, diront plusieurs… de la merde de vache. N’oublions pas qu’on remonte plusieurs siècles en arrière. Et oui, ça peut pas être plus bio. Une fois les deux portions bien mélangées, assurez-vous d’une mixture collante. Ajouter un peu d’eau au besoin. Appliquer sur la blessure avec des gants. On parle quand même de bouse de vache…. dégueulasse si ça se glisse sous les ongles. Le surplus s’en ira au compost.

Toutefois, le composé a l’inconvénient de se gercer et de fendre en se desséchant ou il se délaye par l’action de l’eau de pluie. Pour cette raison, protéger à l’aide d’un vieux linge ou avec de la paille et attacher le tout avec une ficelle. Le but de cet exercice étant d’empêcher (1) l’extravasion de la sève, (2) le dessèchement du bois et (3) la pénétration de l’eau dans les blessures pour empêcher la pourriture. Ici-bas, une description en image de cette procédure. L’image 7 étant le résultat après 2 jours si vous n’avez pas protégé votre travail.

Étapes de réalisation de l’onguent de Saint-Fiacre.

À travers le temps, une foule d’autres recettes naturelles ayant le même objectif ont été créés avec l’ingéniosité de nos ancêtres et ce qu’ils avaient sous la main. Parmi celles-ci, 1/3 de partie d’huile, 1/3 de partie de cire jaune, 1/6 de partie de suif ou de graisse et 1/6 de partie goudron.

William Forsyth (image: Wikipedia)

Par exemple, le jardinier du roi d’Angleterre, William Forsyth (1737-1804), gagna une récompense de 76 000 francs (je n’ai pu trouver l’équivalent en dollars canadiens d’aujourd’hui) pour un onguent conçu à cet effet utilisant 1/2 partie de bouse de vache, 1/4 de partie de plâtre, 1/8 de partie de cendre de bois et 1/8 de partie de sable fin; recette à laquelle il ajoutait de l’eau de savon ou de l’urine pour éloigner les insectes attirés par la sève des plaies mal engluées.

Enfin, j’évite les autres utilisations de l’onguent de Saint-Fiacre autrefois pratiquée car le cœur risque de vous lever. Ce sera pour une autre fois. Pour les intéressés-ées à connaître l’histoire de Saint-Fiacre, je vous invite à consulter deux de mes anciens articles: Saint-Fiacre, patron des jardiniers et ma carte postale de mai 2018.

Carte postale de février 2021

12 vendredi Fév 2021

Posted by Michel in Carte postale du mois

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Marché de Bluets à Roberval (Image: livre « le Québec d’antan », 2010)

Au début du siècle passé, Roberval est au cœur du pays des bleuets. Ce petit fruit sucré, cousin de la myrtille, a proliféré dans les brûlis de la partie sud du Lac Saint-Jean après le terrible incendie de forêt de 1870. Et, les familles ont pris l’habitude de cueillir cette manne bleue pour leur consommation personnelle. L’arrivée du chemin de fer en 1893 dans la région permet par la suite d’expédier à l’extérieur une partie de la récolte de cette petite baie sauvage. Des wagons complets sont chargés à la gare de Roberval. Le rôle important de cette ressource naturelle vaut aux gens du Lac Saint-Jean d’être surnommés « les Bleuets ». Le meilleur exemple revient à Mario Tremblay, un célèbre joueur de hockey québécois (1972-1986) d’Alma, devenu entraîneur (1995-1997) du Canadien de Montréal et surnommé le bleuet bionique par le journaliste Pierre Bourdon du journal Le Quotidien (du Saguenay) pour qualifier ses talents offensifs.

Bleuets sauvages (image: le quotidien.com)

Saviez-vous que ? Si vous remarquez sur la photo du haut,  vous y lirez le terme « Bluets » et non « bleuets ». En fait, le mot « bluet » se veut le nom vernaculaire servant à identifier les plantes à fleurs bleues de la famille des Asteracées. Presque disparu de notre vocabulaire d’aujourd’hui, ce fût cependant durant plus de 100 ans le mot usuel donné par les habitants de Lac-Saint-Jean pour identifier le bleuet.

Carte postale de septembre 2020

14 lundi Sep 2020

Posted by Michel in Carte postale du mois, Céréales du patrimoine:

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Récolte du blé sur la ferme de monsieur Jos. Trépanier à Nédélec, comté de Témiscamingue en 1953 (photo: Omer Beaudoin)

Malgré le grand fouillis sur mon bureau, j’estime posséder une certaine habileté à établir des liens avec ce qui m’entoure, ce que je lis, ce que j’entends, ce que j’observe et me souviens. Et paf! Ça se met en place; souvent tout seul. Par exemple, cette famille récoltant leur champ de blé m’a aussitôt fait penser à un petit papier griffonné depuis des années quelque part reclus dans une pile oubliée sur lequel j’avais inscris « engrain », l’ancêtre du blé.

Aussi surnommée »petit épeautre », ce fût la première céréale domestiquée par l’homme au Proche-Orient vers 8 000 av. J-C. Parmi les plantes ayant contribué à l’avancement de l’humanité, elle se classe probablement dans mon palmarès des tops 10. Il est important de souligner que l’engrain n’est pas une variété mais bien une espère. Son adaptation a permis la création d’une foule de variétés de blés tendres et durs. En se faisant domestiquer et se transportant avec les échanges dans diverses régions du globe, la plante primitive, avec le croisement d’autres espèces, a permis aux populations de se sédentariser et de croître. Mais, ce qu’on oublie trop souvent, c’est qu’en adaptant ces variétés, ces dernière nous ont demandé de nous adapter à elles.

Par conséquent, on a facilité leur transformation mais aussi leur récolte. Aujourd’hui, nous devons parler davantage de variétés paysannes et non de variétés anciennes car, à cause de leur adaptation aux climats, on ne pourrait probablement plus prendre une semence viable d’il y a 1000 ans et la replanter sans risque qu’elle survive. C’est pourquoi il est tellement important de les resemer pour qu’elles puissent continuer à s’adapter aux changements climatiques.

Carte postale de juillet 2020

18 samedi Juil 2020

Posted by Michel in Carte postale du mois

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Une absence de plus de 2 mois, ça laisse le temps de réfléchir. Rédiger une chronique hebdomadaire gruge de l’énergie. Même avec une plume volubile comme la mienne, je n’ai pas envie de remplir les lignes juste sur mes états d’âme comme plusieurs blogues le font mais je souhaite plutôt apporter ma mini brique à l’édifice de la connaissance humaine. Ces neuf dernières semaines ont été productive au potager en l’agrandissant (voir photo ici-bas), le planifiant pour les prochains mois, récoltant, désherbant, plantant, paillant (bon, vous comprenez!). Je me suis posé à un moment donné la question: « Ai-je encore le goût de m’investir »?, c’est-à-dire expérimenter, rechercher et écrire?  Ça fait ça la terre… ça ramène à soi…ça « grounde ». Ça remet en perspective. Et l’état dans lequel le monde se trouve depuis mars 2020, la terre m’apaise. Pour quelqu’un qui ne veut pas étaler ses états d’âme… on repassera. Disons: « c’est pas coutume ».

Agrandissement de mon potager au printemps 2020

En effet, en remontant aux balbutiements de mon aventure il y a 10 ans, mon objectif premier se voulait de « transmettre une information la plus exacte possible et surtout, un désir de perpétuer des variétés ancestrales rares ou en voie de disparition de notre terroir Québec ».

Bref, j’en suis où aujourd’hui ? Ai-je atteint mon but même si je sais la tâche infinie? C’est bon de se remettre en question; surtout après une décennie de présence continue sur le web. D’un côté, à la surprise peut-être de plusieurs, je ne gagne aucun argent en publiant sur Internet…. rien. Je cultive uniquement pour ma famille, mon plaisir et, à partir de cela, mon opinion n’est influencée par aucune compagnie, groupe activiste, mode ou gourou (du moins je tend à le croire). J’ai bien reçu quelques cadeaux par le passé mais j’avertis chaque expéditeur que c’est à leurs risques et périls. Nombreux ont été déçus. Au pire, je ne publie rien.

Toutefois, je suis plus généreux en compliments qu’en critiques et cette dernière se veut habituellement constructive. J’ai la LIBERTÉ TOTALE de mes idées et opinions! Et, pour moi, ça vaux de l’or. Je n’ai aussi aucune rétribution pour les bandeaux publicitaires, ni sites de référencement. S’il y en a, dites-vous qu’ils sont générés par l’interface WordPress. Et pour les abolir, je dois payer. Pas question d’envoyer un sou car la compagnie fait déjà de l’argent sur mon dos par le trafic généré sur mon site. Alors, vous devrez les subir. Mais si j’écris en bien sur quelque chose… j’y crois réellement car je l’ai testé et ça va au diapason avec mes valeurs. Un jour, je monétiserai peut-être mon site mais j’avertirai, question d’être transparent. 

Par dessus cela, s’ajoute mon temps de recherche, mes réponses aux nombreux courriels (parfois farfelus), mes retours d’appels pour des questions… tout ça, c’est gratuit. Je vous mentirai si j’ai, à l’occasion, des invitations pour donner des conférences avec rémunération mais les intéressés se voient surpris par mes tarifs honnête. Pourquoi je me justifie au juste?

De plus, je n’ai pas de grosses installations. J’ai bel et bien un immense terrain mais rien de comparable à une entreprise en agriculture comme on se l’imagine. Certains peuvent avoir eu cette perception de par mes écrits. Je m’en excuse. En réalité, j’ai un emploi gratifiant totalement différent du monde agricole dans le milieu communautaire. Je pourrai très bien « tirer la plogue » et continuer à gagner ma vie de manière très honorable entourée de ma famille, mes enfants et amis. La vraie douce vie tranquille du jardinier à l’abris des projecteurs. Un jardinier bien ordinaire comme n’importe qui derrière sa propriété et invisible aux yeux des voisins et des autos passantes. Moi, j’ai décidé d’être un peu plus « voyant » car c’est ma manière de faire avancer la cause en donnant au suivant. Je fais du bénévolat depuis mon adolescence et c’est ma contribution à la vie pour l’abondance et l’amour reçues. Je suis donc mû par la passion, l’intérêt personnel et, je mentirais, la reconnaissance. Quand on fait quelque chose de désintéressé, il y a forcément quelque chose qu’on gagne ailleurs.

Justement, il y a une grande valorisation à voir 1000 personnes par jour depuis plusieurs années consulter mes pages liées à la culture et la production des semences. Mon tableau statistique a franchi depuis belle lurette le cap du million de pages vues et de visiteurs. Un super grand merci à chacun d’entre vous. Je ne dirais jamais assez. Mon objectif principal se voit donc atteint. J’aime à penser que j’aide mon prochain, peu importe où il se situe dans le monde. D’entendre des inconnus me qualifier de sommité flatte aussi l’ego, j’en conviens même si, au fond de moi, je doute très très très fortement de cette affirmation. Des maisons d’édition m’ont même approchées pour publier un livre. D’habitude, c’est pas le contraire? Constater que des semenciers chevronnés, magazines, journaux et organismes gouvernementaux sérieux publient des références vers mes textes met de la joie dans mes journées. Lire des commentaires de jardiniers novices et aussi de seniors prenant le relais de la sauvegarde de variétés rares inspirés par mon expérience m’encourage en sachant qu’il existe de plus en plus d’individus pour porter le flambeau. En comparaison aux années 90, il y a maintenant une foule de petits semenciers québécois et canadiens consciencieux qui se sont lancés, créant un meilleur réseau de protection pour toutes ces plantes menacées. C’est fantastique! J’en suis là! Satisfait de la route accomplie mais désireux de donner une nouvelle tangente… un nouvel objectif. Tout change autour de nous, tout se transforme. Et je fais parti moi aussi de ce tout, comme vous. Il devient donc normal qu’il y ait ce besoin de m’ajuster. Ne pas m’encroûter. Devenir un vieux radoteur gâteux se vautrant de ses vieilles réalisations. WOUACH… pitié!

Une partie de mon potager (juillet 2020)

Donc, après deux décennies d’expérimentation, de lecture, de rencontres avec d’autres jardiniers, de formations, d’échanges, d’écrits, je me dois de constater que nous sommes à un tournant climatique. Cela bouleverse non seulement nos habitudes alimentaires, la manière de produire notre nourriture mais aussi sa distribution, sa gestion et son accès. Évidemment, je vais encore vous entretenir des variétés anciennes de notre patrimoine… mon dada. Mais, soyez avisés qu’il y aura une touche inspirée des thèmes précédemment cités. En prenant exemple de nos aïeuls ayant peu de moyens mais réussissant à se débrouiller avec rien, nous avons aujourd’hui autour de nous tellement d’abondance et de savoir. Ce sera ma source d’inspiration. Je suis donc de retour… « requinqué ». Mais, pour le moment, je serai un peu moins assidu dans mes articles jusqu’à cet automne car le temps passe si vite au jardin.

Carte postale de mars 2020

17 mardi Mar 2020

Posted by Michel in Carte postale du mois, Types de jardins-potagers

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Jardins des Franciscains (Frère Joachim Monfette dans le jardin de l’infirmerie de Sainte-Geneviève-de-Pierrefonds, hôpital et maison de santé des franciscains du couvent Saint-Roch (Photo: Archives des franciscains, année inconnue)

(Mise à jour 17-03-20): Des petits pépins avec Facebook m’ont obligé à refaire cet article. Désolé pour celles et ceux l’ayant déjà reçu.
———-
Quel mois! Débâcle boursière, pandémie planétaire annoncée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), confinements volontaires et quarantaines, fermetures de tous les établissements scolaires et centres de la petites enfances, suspensions des activités regroupant plus de 250 personnes et la liste s’allonge tous les jours. Du même souffle, plusieurs, sinon la totalité des fêtes des semences ont annulé leur événement. Consulter leurs sites Internet dans ma liste proposée le 25 janvier 2020 pour en savoir davantage. Je me trouve donc bien ridicule de vous entretenir de semences ancestrales dans ce brouhaha qui chamboule nos vies. Mais j’ai quand même voulu remonter le temps sous un angle disons « horticole » pour comprendre la contribution des plantes dans des moments comme nous les vivons maintenant.

En effet, anciennement, bien avant l’avènement des médicaments, des supers hôpitaux modernes et de l’arsenal technologique qu’on dispose aujourd’hui, le jardin-hospitalier a longtemps été utilisé comme moyen de rétablissement des malades.

De fait, on construisait immanquablement un jardin à côté des hôpitaux gérés par les municipalités et les institutions religieuses. Ils devenaient indissociables et ils occupaient plusieurs fonctions:

  • Culture potagère pour les cuisines
  • Culture des plantes médicinales pour les dispensaires
  • Lieu de repos et de contemplation pour les malades

De très grands jardins, maintenant disparus, ont été créés à cette époque et, de nos jours, l’idée n’effleure même pas l’esprit des gouvernements d’en ajouter aux nouvelles constructions modernes, même pas un tout petit accessible aux usagers. Il existe bien quelques petites initiatives ça et là au Québec soutenues par du personnel intéressé ou des citoyens mais rien de très organisé. Quand on songe à la quantité phénoménale de prescriptions contre l’anxiété, la dépression et divers troubles de santé mentale, je vous invite à visiter l’établissement public de santé mentale d’Armentières érigé au début du XVIIe siècle, à Lille en Haut-de-France pour comprendre que déjà, on avait compris l’importance d’une atmosphère appropriée dans un processus de guérison.

De fait, Lille se distinguait en accueillant l’un des premiers jardins botaniques français, toujours en activité aujourd’hui. Elle en possède encore trois aujourd’hui : le Jardin des Plantes, le jardin de la Faculté de Pharmacie et le jardin de la Faculté Libre de Médecine. Les deux derniers étant toujours intimement liés au domaine de la santé. Tout cela évoque la constance du professionnel, soignant ou jardinier, dans l’acte de « prendre soin ». Évidemment, avec notre réalité nordique, pourquoi ne pas faire comme l’artiste Jyll Bradley et créer des installations intérieures reproduisant cet effet relaxant?Car, lorsque je vois une foule envahir les magasins pour dévaliser les tablettes de papier hygiénique, notre Premier Ministre Legault a raison de suggérer aux gens d’aller prendre une marche. Et j’ajouterai, en forêt. Le pouvoir calmant des plantes existe vraiment.

Carte postale de février 2020

01 samedi Fév 2020

Posted by Michel in Carte postale du mois

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Récolte du foin (source et année inconnues)

Vos parents vous ont-ils déjà demandé « d’aller faucher ». Dans mon cas, cette phrase voulait simplement dire de « couper le gazon » ou plus spécifiquement « tondre la pelouse », une traduction pour nos amis français. Vous comprendrez qu’une telle expression tire sa source de l’action illustrée ci-haute. Évidemment, je ne sortais pas la faux mais un « tracteur à gazon ». Avec la quantité à couper, j’y aurai consacré tous mes week-ends. Il est sympathique de réaliser que, sans s’en rendre compte, même notre quotidien moderne se parsème d’une foule de ces termes ou citations empruntés d’une autre époque.

En effet, sans s’en apercevoir, la pelouse, un composé de graminées, a beaucoup contribué au développement de l’horticulture au 20e siècle. Avant son arrivée en Amérique du Nord, après la deuxième guerre mondiale, les terrains « du peuple » se voyaient dégarnis, remplis de mauvaises herbes, peu valorisés par la végétation, voire poussiéreux. Les soldats américains et canadiens ayant appris à entretenir les terrains gazonnés des bases alliés européennes, conjugués à l’invention des petits moteurs à essence, tout cela a fait en sorte qu’ils ont voulu reproduire chez-eux cet art de vivre. Aidées par des semencières importatrices de semences, les tondeuses manuelles ont graduellement fait place, dans les années 1950, à la fameuse tondeuse à essence; source de fierté et de passion de l’homme moderne…. et de corvée pour les enfants. Et oui, c’est maintenant à ma fille « d’aller faucher ». Comme quoi, l’histoire se répète constamment.

Jardin de Napoléon Laliberté, Bellechasse en 1957 (source: Archives Nationales du Québec)

Carte postale de décembre 2019

07 samedi Déc 2019

Posted by Michel in Carte postale du mois

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Adrien et ma mère, Lucille Laliberté à Saint-Liboire (1932)

J’ai l’impression qu’il s’est passée une éternité depuis ma dernière publication. J’avoue qu’entre l’inondation de mon sous-sol, l’abattage de deux arbres monstrueux plus que centenaire menaçant ma maison, mon emploi, les bris mécaniques de la laveuse à linge et de l’automobile, mes autres obligations professionnelles, les rendez-vous des enfants (et j’en passe beaucoup), je crois que j’avais de bonnes raisons. La vie va si, si, si vite.

Entre toutes mes péripéties, j’ai reçu il y a plusieurs mois une petite commande de ma famille pour les préparatifs des funérailles de ma mère. Rassurez-vous. Elle se veut en pleine forme mais à 90 ans, mieux vaut commencer à y songer. En plongeant dans ses anciens albums photos pour sa rétrospective, un constat frappant m’a sauté au visage. Quelle accélération historique! Fille d’agriculteur, elle a dû laisser l’école à l’âge de 12 ans pour s’occuper de sa mère malade. Personne n’imposerait cela à son enfant aujourd’hui. Fille unique, elle a pris en charge toutes les tâches quotidiennes exigées par une femme adulte (ménage, préparation de la nourriture, lavage, s’occuper de ses frères…) sans rechigner et sans les commodités d’aujourd’hui. De ses paroles, « j’en ai travaillé une shot » me dit-elle souvent. Sans vouloir faire son historiographie ici, son parcours a été jalonné d’un dur labeur incessant du matin au soir; une réalité pour presque tous à l’époque. Elle qui s’en allait au village en carriole tirée par des chevaux, conservait son beurre dans un seau descendu au fond d’un puits, cousait des courtepointes à la main avec des retailles, mangeait du gras de lard sur les toasts cuites sur le poêle…. De mon point de vue, cela me semble un autre monde et pourtant si proche du mien en même temps. J’imagine à peine les transformations des prochains 50 ans. J’ai adoré fouiller dans ses albums photos parmi les veilles images jaunies. Je ne voudrais jamais vivre cette vie très rude, austère, voire de survivance. Mais, en même temps, un jour mes enfants, eux aussi, regarderont mes albums et se diront, avec leurs yeux de 2060, « comment a t-il pu vivre ainsi? ». Parce que j’ai le sentiment, moi aussi en 2020, d’en « avoir travaillé une shot ». Mais, comme ma mère résiliente, je suis le « flow« . Ça ne sert à rien de se lamenter. C’est juste comme ça. Et, sans m’en rendre compte, j’attendrai mes 90 ans. Je me dirais alors: « merci la vie de m’avoir autant appris ».

Carte postale de septembre 2019

27 vendredi Sep 2019

Posted by Michel in Carte postale du mois

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Nettoyage des carottes en 1950 (image: Omer Beaudoin et Marie-Jeanne Archambault, Archives Nationales du Québec)

Verriez-vous encore quelqu’un aujourd’hui nettoyer cette montagne de carottes à la main? Pourtant, il y a de cela seulement 69 ans, c’était la manière de faire. Et, avec le sourire en plus. À moins que ce ne soit juste pour la photographie.

En effet, après avoir les avoir ramassé, on les débarrassait de la terre, les triait, les attachait en bottes et les faisait sécher dehors à l’air libre pour un produit plus alléchant avant leur vente au marché. Des dizaines d’heures de travail, le dos souvent courbé, tel qu’illustré par l’épouse de Victor Legault de Saint-Vincent-de-Paul. Si jamais quelqu’un connaissait le nom de cette dame, faites-moi en part dans les commentaires car je l’inscrirais volontiers puisque, comme le chien, je suis admiratif et du même coup découragé par sa tâche titanesque. Une autre preuve du labeur vécu par nos anciennes et anciens agriculteurs avant la venue de la mécanisation. Quelle besogne!

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