Vos parents vous ont-ils déjà demandé « d’aller faucher ». Dans mon cas, cette phrase voulait simplement dire de « couper le gazon » ou plus spécifiquement « tondre la pelouse », une traduction pour nos amis français. Vous comprendrez qu’une telle expression tire sa source de l’action illustrée ci-haute. Évidemment, je ne sortais pas la faux mais un « tracteur à gazon ». Avec la quantité à couper, j’y aurai consacré tous mes week-ends. Il est sympathique de réaliser que, sans s’en rendre compte, même notre quotidien moderne se parsème d’une foule de ces termes ou citations empruntés d’une autre époque.
En effet, sans s’en apercevoir, la pelouse, un composé de graminées, a beaucoup contribué au développement de l’horticulture au 20e siècle. Avant son arrivée en Amérique du Nord, après la deuxième guerre mondiale, les terrains « du peuple » se voyaient dégarnis, remplis de mauvaises herbes, peu valorisés par la végétation, voire poussiéreux. Les soldats américains et canadiens ayant appris à entretenir les terrains gazonnés des bases alliés européennes, conjugués à l’invention des petits moteurs à essence, tout cela a fait en sorte qu’ils ont voulu reproduire chez-eux cet art de vivre. Aidées par des semencières importatrices de semences, les tondeuses manuelles ont graduellement fait place, dans les années 1950, à la fameuse tondeuse à essence; source de fierté et de passion de l’homme moderne…. et de corvée pour les enfants. Et oui, c’est maintenant à ma fille « d’aller faucher ». Comme quoi, l’histoire se répète constamment.
On travaillait fort, mais on était heureux. On vivait simplement. Je garde une certaine nostalgie de ces beaux souvenirs.