
Jardins des Franciscains (Frère Joachim Monfette dans le jardin de l’infirmerie de Sainte-Geneviève-de-Pierrefonds, hôpital et maison de santé des franciscains du couvent Saint-Roch (Photo: Archives des franciscains, année inconnue)
(Mise à jour 17-03-20): Des petits pépins avec Facebook m’ont obligé à refaire cet article. Désolé pour celles et ceux l’ayant déjà reçu.
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Quel mois! Débâcle boursière, pandémie planétaire annoncée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), confinements volontaires et quarantaines, fermetures de tous les établissements scolaires et centres de la petites enfances, suspensions des activités regroupant plus de 250 personnes et la liste s’allonge tous les jours. Du même souffle, plusieurs, sinon la totalité des fêtes des semences ont annulé leur événement. Consulter leurs sites Internet dans ma liste proposée le 25 janvier 2020 pour en savoir davantage. Je me trouve donc bien ridicule de vous entretenir de semences ancestrales dans ce brouhaha qui chamboule nos vies. Mais j’ai quand même voulu remonter le temps sous un angle disons « horticole » pour comprendre la contribution des plantes dans des moments comme nous les vivons maintenant.
En effet, anciennement, bien avant l’avènement des médicaments, des supers hôpitaux modernes et de l’arsenal technologique qu’on dispose aujourd’hui, le jardin-hospitalier a longtemps été utilisé comme moyen de rétablissement des malades.
De fait, on construisait immanquablement un jardin à côté des hôpitaux gérés par les municipalités et les institutions religieuses. Ils devenaient indissociables et ils occupaient plusieurs fonctions:
- Culture potagère pour les cuisines
- Culture des plantes médicinales pour les dispensaires
- Lieu de repos et de contemplation pour les malades
De très grands jardins, maintenant disparus, ont été créés à cette époque et, de nos jours, l’idée n’effleure même pas l’esprit des gouvernements d’en ajouter aux nouvelles constructions modernes, même pas un tout petit accessible aux usagers. Il existe bien quelques petites initiatives ça et là au Québec soutenues par du personnel intéressé ou des citoyens mais rien de très organisé. Quand on songe à la quantité phénoménale de prescriptions contre l’anxiété, la dépression et divers troubles de santé mentale, je vous invite à visiter l’établissement public de santé mentale d’Armentières érigé au début du XVIIe siècle, à Lille en Haut-de-France pour comprendre que déjà, on avait compris l’importance d’une atmosphère appropriée dans un processus de guérison.
De fait, Lille se distinguait en accueillant l’un des premiers jardins botaniques français, toujours en activité aujourd’hui. Elle en possède encore trois aujourd’hui : le Jardin des Plantes, le jardin de la Faculté de Pharmacie et le jardin de la Faculté Libre de Médecine. Les deux derniers étant toujours intimement liés au domaine de la santé. Tout cela évoque la constance du professionnel, soignant ou jardinier, dans l’acte de « prendre soin ». Évidemment, avec notre réalité nordique, pourquoi ne pas faire comme l’artiste Jyll Bradley et créer des installations intérieures reproduisant cet effet relaxant?Car, lorsque je vois une foule envahir les magasins pour dévaliser les tablettes de papier hygiénique, notre Premier Ministre Legault a raison de suggérer aux gens d’aller prendre une marche. Et j’ajouterai, en forêt. Le pouvoir calmant des plantes existe vraiment.