Vous serez probablement surpris d’apprendre qu’une partie des questions qu’on reçoit se rapporte au tabac. Et oui! Il y a un réel engouement pour cette plante aux multiples vertus. Ce n’est pas étonnant, elle nous accompagne depuis des siècles. De notre côté, on ne fume pas mais on l’utilise comme insecticide. Comme nous répondions de manière répétitive aux mêmes demandes et qu’il existe peu d’infos sur le web au sujet de la production maison et la conservation des semences pour le Québec, la raison voulait qu’on fasse un papier sur le sujet. Mais on voudrait faire un petit détour avant d’arriver au vif du sujet.
En effet, pendant deux ans nous regardions sur ebay une reproduction du livre de 1898 concernant la culture du tabac au Québec. À 50.00$, l’achat m’apparaissait dispendieux mais un jour, je me suis décidé à faire une offre. Quelques heures plus tard, celle-ci fut acceptée mais aussitôt annulée par le vendeur (Hibouquine) prétextant une mauvaise description de l’article. En signe de bonne foi, il me l’offrait gratuitement. WOW! Quelle générosité! Je lui ai promis d’écrire un bon mot pour lui exprimer ma gratitude et le remercier pour son honnêteté. Il ne se doutait sûrement pas qu’il contribuerait à faire d’autres heureux car nous avons décidé de donner au suivant. Ça nous offre aussi un bon prétexte pour raccourcir le texte mais principalement contribuer à diffuser cette connaissance de nos aïeux.
En effet, on vous donne le lien pour télécharger gratuitement ce Traité de près de 125 pages expliquant de A à Z la culture de cette plante ancestrale dans notre province; une référence archi difficile à trouver sans les bons mots-clés. Si vous décidez de vous y plonger, vous constaterez la rigueur et surtout le travail colossal exigé par ce type de culture à cette époque absente de confort et des commodités actuelles. Fallait vraiment vouloir. On vous a aussi inclus la table des matières pour vous donner une idée.
On vous suggère de passer l’étape de la serre chaude puisqu’aujourd’hui on peut facilement débuter nos semis à l’intérieur. La majorité des cultivars exigent de déposer les graines sur un terreau de semis constamment humide et de les laisser à la lumière, critère essentiel pour la germination. Passez aussi la section concernant les engrais chimiques. On peut y remédier avec des engrais verts et l’auteur, Louis-V Labelle, vous suggère de belles alternatives.
Qui plus est, vous y apprendrez une foule de trucs encore d’actualité même après plus de 115 ans; surtout la méthode du séchage pour les fervents de tabac-maison. La récolte des graines n’a aussi rien de compliqué. Simplement laissez monter les plants en graines (voir image ci-haut) en s’assurant de conserver uniquement les plus beaux spécimens. Les passages des pages 28 à 30 vous donne un bel aperçu de la méthode à privilégier.
Par ailleurs, peu de personnes cultivent encore le tabac aujourd’hui. Si vous aviez quand même le hasard de côtoyer un voisin lui aussi intéressé par cette culture, sachez qu’une distance minimum se doit d’être respectée. On cherche encore cette info. Les anciens prenaient la peine d’isoler les fleurs des plants sélectionnés à l’aide de sacs destinés a cet effet (voir photo ici-bas) pour s’assurer d’une pureté génétique ou s’ils décidaient de croiser deux plants. Ils installaient les sacs avant l’ouverture des fleurs pour en faire la pollinisation manuelle et les refermaient jusqu’au moment où les capsules se formaient.
Rendu à cette étape, enlevez les sacs (si vous en utilisez) et faites attention en frottant les capsules car elles contiennent de minuscules semences et celles-ci peuvent s’éparpiller partout. Installez-vous au-dessus d’un récipient. Une fois l’opération terminée, soufflez doucement sur les petit débris séchés et ils s’envoleront laissant place à votre belle récolte. Insérez le tout dans une enveloppe opaque à l’abris de la lumière et de l’humidité. Elles devraient se conserver entre 3 et 4 ans.
SAVIEZ-VOUS QUE?: À l’époque, les fumeurs canadiens-français ne faisaient aucune distinction entre du bon et du mauvais tabac; en autant que ça goûtait fort. C’est l’une des raisons qui explique pourquoi les producteurs de tabac d’ici n’arrivaient pas à exporter leurs produits; eux-mêmes ne sachant si leur production était de qualité ou non. La fin du 18e siècle fut la période ou les variétés locales se sont développées à cause justement de l’absence de repères. On voit ici-bas une vieille caricature illustrant notre propos.
Merci c’ est super cool,,, j ai un plan qui fleuri , bientot en fleur,,, de France,, Gilles.