Tomate Savignac (image: Slow Food Canada)

Depuis 2010, nous retraçons les informations susceptibles de donner un éclairage sur l’historique de cette variété, aujourd’hui inscrite au panthéon de l’arche du goût de slow Food (section Québec). Même après 8 ans, il arrive encore qu’une autre brique vienne s’ajouter à l’édifice. C’est ça la recherche!

Au départ, Armand Savignac, un clerc de Saint-Viateur du Centre de réflexion chrétienne de Joliette se destine à l’enseignement de la musique. Après l’obtention de son diplôme de professeur à la Shole Cantorum de l’université de Montréal en 1939, des problèmes de digestion chronique combinés à une difformité musculaire l’obligent à réorienter ses activités pour se consacrer à temps plein au jardinage.

Frère Armand Savignac avec sa tomate, année inconnue (photo: Yves Gagnon des Jardins du Grand-Portage)

En effet, à l’âge de 42 ans, suivant les conseils de naturopathes, on lui suggère une diète exclusivement de type frugivore. Selon son biographe, Paul Beaupré, c’est justement pour payer ses traitements chiropratiques qu’il débute dès 1948 la vente d’arbres fruitiers, de vignes et de tomates dont celle-ci. Durant cette année, il rencontre Raymond Dufresne, frère d’Alphonse Dufresne lorsque ce dernier initie Armand Savignac à la méthode de compostage « Indore ».  De Saint-Félix-de-Valois, Raymond remet au frère Savignac des semences d’une tomate rose qu’il sèmera l’année suivante. Impressionné le goût et par la vigueur de la plante, il décide de se dédier à 100% à sa culture, abandonnant de même coup toutes les autres variétés. Il l’a baptisa alors tomate « Dufresne » en l’honneur de Raymond. Adaptée aux régions fraîches et courtes du Québec, il en augmenta considérablement la productivité.

En 1985, Monsieur Yves Gagnon, semenciers des Jardins du Grand-Portage, rencontre l’homme dans son jardin alors âgé de 90 ans. Il se dit « sidéré par la qualité de ses 200 plants atteignant 3 mètres, tout comme la qualité de ses nombreux fruits qu’ils portaient ». Il ajoute:

 J’ai rapporté des semences chez moi et cultive cette tomate depuis ce temps. Je l’ai baptisée « Savignac » en l’honneur du frère Armand qui l’a sauvée de l’extinction tout en l’améliorant par une sélection patiente et méticuleuse.

Yves Gagnon (source: infodimanche.com / 30 mars 2013)

C’est donc la raison qui explique pourquoi on retrouve cette tomate sous les noms « Dufresne » et « Savignac ». Armand Savignac mourût a l’âge de 95 ans; pas mal pour un homme condamné par la médecine moderne à l’âge de 42 ans.

Pour lire l’article original de l’historique de cette tomate, consultez le blogue des Jardins du Grand-Portage.

À NOTER: REPRODUCTION DES PHOTOGRAPHIES D’ARMAND SAVIGNAC ET DE YVES GAGNON INTERDITES SANS LE CONSENTEMENT DE CE DERNIER.