Le désherbage, l’inévitable tâche du jardinier. Personne n’y échappe même avec les meilleures techniques. Calamité pour certains, zenitude pour d’autres. J’aime les détester. Elles me font prendre conscience de mon absurdité à vouloir tout contrôler dans mon potager. Elles m’obligent aussi à trouver des subterfuges pour les éradiquer. Mais, elles s’adaptent et reviennent. En y regardant de plus près, cette coexistence devient riche d’enseignement. La nature parle.

En effet, il y plus d’une centaine d’années, toutes les écoles d’agriculture enseignaient l’art de les reconnaître, les combattre et les éradiquer de manière écologique puisqu’il n’existait pas d’herbicides chimiques. Aujourd’hui, c’est autre chose.

En fait, les premiers herbicides de synthèse  apparurent après la seconde guerre mondiale vers 1941. Avant cette période, les agronomes du début du siècle passé voyageaient avec une valise de semences de mauvaises herbes pour s’assurer de leur bon diagnostic. Voir image ici-dessous. Mais qu’est-ce qu’une mauvaise herbe au juste? Selon le livre « Les mauvaises herbes du Canada » publié par le Ministère de l’agriculture du Canada en 1906:

Toute plante nuisible, importune ou désagréable à la vue, qui est en même temps inutile ou comparativement inutile.

Ainsi, du point de vue d’un agriculteur, elles causent des pertes de productivité énormes et diminuent le rendement des cultures. D’un point de vue historique, il est intéressant de noter qu’une multitude de plantes nuisibles qu’on croit indigène au Québec ont été importé par le transport des marchandises ou par des horticulteurs désireux de faire découvrir des plantes exotiques mais inconscients des dégâts qu’elles pouvaient causés dans un nouvel environnement.

Boîte de semences du début du 20e siècle (source: Collection des Soeurs de la Présentation de Marie)

Boîte de semences du début du 20e siècle (source: Collection des Soeurs de la Présentation de Marie)

Toutefois, les « remèdes » d’hier et les expérimentations de nos ancêtres s’avèrent très utiles aujourd’hui dans une approche biologique moderne. C’est pourquoi, en prenant comme exemple les « indésirables » de notre propre jardin et avec d’anciens écrits, on vous entretiendra sur la manière de les identifier, de les éliminer et, peut-être même de les utiliser à votre avantage. Nous n’avons pas la prétention d’être des experts et à vrai dire, nous utiliserons l’exercice aussi à notre propre bénéfice. Ça nous permettra du même coup d’ajouter des commentaires de notre cru.

Ainsi donc, parent-pauvre de la littérature horticole, nous vous publierons une série de capsules ayant pour thème « les herbes nuisibles »; car bien qu’indésirable, tout ce qui pousse dans le potager mérite qu’on s’y attarde.