En scrutant un peu les anciennes recettes acadiennes, seulement 6 à 7 variétés de légumes (ex: chou, pomme de terre, navet…) s’y retrouvent. Cultivés en raison de leur capacité à se conserver durant toute l’année, rien d’étonnant d’y voir aussi une multitude de cultivars de haricots; se mangeant à la fois comme légume frais mais aussi capable d’être transformé en conserve pour l’hiver. Mais, bien avant l’invention de la conserverie en 1795 par le français Nicolas Appert (1749-1841), la seule façon de les garder longtemps consistait à les faire sécher et de les réhydrater par la suite dans divers mets à cuisson lentes. Évidemment, comme la technique de la mise en conserve se situe 40 ans après la déportation, il est tout à fait normal qu’un grand nombre de haricots / fayots / fèves aient été cultivé pour leurs attributs à se sécher.
En plus, on retrouvera chez ce cultivar (Phaseolus vulgaris) un côté très prolifique. Il deviendra coureur si vous ne le tuteurez pas. Il s’attachera à tout ce qui l’entoure. Les gousses courtes et plates développeront des marbrures pourpres agréables à l’œil contenant entre 5 et 6 graines chacune. Sucrées, elles conviennent parfaitement aux soupes et aux fameuses « fèves au lard cuites au four ». Il est important de souligner que, lorsqu’elles sont exceptionnellement sèches, les coque minces ont tendance à se séparer pour éjecter des haricots ici et là. Surveillez-les pour les cueillir au bon moment. Une autre des particularités de cette variété consiste au fait qu’on la considère comme une « landrace ». Ce terme anglais fait référence à l’adaptation d’une plante aux conditions locales (naturelles et culturelles) de son terroir en développant au fil du temps des propriétés spécifiques en raison de son isolement des autres populations de son espèce. Pour cela, il se peut très bien qu’elle ne réponde pas chez-vous, à la manière dont elle est habituellement cultivée dans son lieu d’origine si on la déplace. Germe entre 7 et 10 jours. Maturité: entre 85 et 95 jours.
Pour les personnes intéressées, je vous invite à commander auprès de semenciers des maritimes pour qu’ils continuent à préserver ce trésor en sol acadien.
il fait partit de ma collection.
salut Michel, pourrais-tu me donner un lien vers semenciers des maritimes je ne les ai pas touvé merci d’avance amicalement Philippe Panassié (tomatomaniaque d’Allemagne)
Bonjour Philippe,
Tu peux commander via l’adresse suivante: https://www.cochranefamilyfarm.com
C’est une ferme de la Nouvelle-Écosse. Le site est seulement en anglais.
Bonne fin de journée!
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
Bonjour Michel. Bravo pour les articles toujours intéressants et pour la série sur les variétés acadiennes. Auriez-vous quelques suggestions concernant les semenciers des maritimes qui expédieraient par la poste ces variétés ? Et, juste par curiosité, j’aimerais savoir pourquoi on appelle ce haricot « Canadian Wild Goose » : leur couleur, les oies venaient les manger ou autre signification. Il y a souvent des belles histoires à découvrir sous les noms et appellations des légumes. Merci à l’avance.
PS Nous parlerez-vous d’autres variétés acadiennes ?
Bonjour Monsieur Bélanger,
Premièrement, merci pour les bons mots.
Notre patrimoine agricole québécois est jalonné d’une foule de variétés en provenance de diverses cultures notamment celle des acadiens déportés. Concernant l’historique de la Canadian Wild Goose, les histoires sont contradictoires. N’ayant aucune certitude concernant son historiographie, j’ai cru plus sage de m’abstenir. Lorsque j’aurai davantage de références crédibles, je les ajouterai. Il m’arrive fréquemment de retravailler des textes lorsque j’entre en possession de renseignements valables pour qu’ils soient inscrits.
Quoi qu’il en soit, vous pouvez commander des semences via la Cochrane family farm ou https://www.cochranefamilyfarm.com, une ferme de la Nouvelle-Écosse. Sans donner d’échéancier, c’est sûr que j’écrirai d’autres articles sur le merveilleux patrimoine agricole de l’Acadie.
Merci beaucoup de me lire!
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN