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Potagers d'antan

~ – Découvrez les fruits et légumes rares du Québec –

Potagers d'antan

Archives de catégorie : Fruits du Québec

Liste de variétés de fruits rares au Québec

La tomate Caron

25 mercredi Avr 2012

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Tomate Caron (image: Michèle Renaud)

Région de Kamouraska

Originaire de Kamouraska ou comme on dit par chez-nous du « Bas du Fleuve », peu de choses sont connues concernant cette tomate rouge. Outre le fait qu’elle pourrait avoir été sélectionné par une personne ou une famille du nom de « Caron », des recherches plus approfondies nous ferait encore davantage apprécier cette variété unique du terroir québécois. 

 
En attendant d’en savoir plus, si vous la cultivez, vous devriez cueillir des grappes de 6 à 8 fruits ronds juteux (entre 100 et 300 grammes chacun) avec une moyenne de 30 tomates par plant. D’une hauteur indéterminée entre 1,2 et 2 mètres, la récolte des premiers fruits s’effectuera entre 65 et 85 jours. 
 
Vous en connaissez davantage sur ce cultivar et souhaitez partager avec la blogosphère, n’hésitez pas à nous laisser vos commentaires. Selon nos dernières statistiques de fréquentation, nous obtenons près de 270 visites par jour. Est-ce gros ou pas? Nous n’en n’avons aucune idée.
 
Néanmoins, ça vaut la peine d’ajouter votre brique à l’édifice de la connaissance pour les autres passionnés qui eux aussi, tentent de retracer un savoir horticole perdu. Votre contribution est très précieuse.
 
Disponible aux Jardins de Nathalie

La tomate d’Iberville

22 mercredi Fév 2012

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Tomate d'Iberville (image: http://tomodori.com)

S’il existait un rouge tomate, celle-ci remportertait sûrement la palme. D’une couleur franche, elle a conquit bien des palais en lisant la satisfaction des goûteurs sur les blogues et forums de discussion.
Variété de mi-saison, d’une hauteur indéterminée (entre 130 et 150 cm de hauteur), les fruits lisses et sucrés (entre 120 et 250 grammes) poussent sur des grappes de 5 à 7 spécimens. Ne fendillent pas. Très productive!
Maturité de 70 jours.
Bon voilà pour les technicalités.
Mais pourquoi s’appelle t-elle ainsi?
D’où vient-elle exactement et quelle est son histoire?
De fait, malgré qu’on lui attribue une origine québécoise, nul part n’avons-nous pu valider cette information. Et on a posé des questions à pas mal de monde plus mordus et savants que nous. Rien du tout!
Vous avez de l’info complémentaire? Nous la publierons avec gratitude en mentionnant, évidemment, votre inestimable contribution dans notre soucis de retracer l’historique de cette variété.
ANECDOTES: Nous en avons cultivé en 2011 et malheureusement, les fruits ne respectaient pas la couleur vive, le nombre de fruits et les caractéristiques précédemment énoncés. Méfiez-vous des imitations. Par contre, le plant s’est avéré hyper productif et super résistant aux maladies. On conserve quand même les graines. Y’a pas à dire… on fait des trouvailles quelquefois.
Disponible à la Société des plantes.
Important: Nous n’avantageons aucune entreprise par rapport à une autre. Notre but est simplement de vous simplifier la vie en vous dirigeant vers une ressource où vous pouvez vous procurer ce cultivar. Nous nous fions à la bonne foi des entreprises de vous procurer des plants répondant aux spécifications décrites ci-haut.

La tomate Petitbec

31 mardi Jan 2012

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Tomate Petitbec

Tomate Petitbec

Lorsqu’on a commencé nos recherches sur les anciennes variétés de fruits et légumes originaires du Québec, nous ne nous attendions pas à trouver autant de tomates. En voici une autre mais toute particulière par la grosseur de ses fruits et par sa précocité: la « Petitbec ».

Tomates Petitbec

Tomates Petitbec

En effet, un peu plus gros qu’une balle de golf, vous verrez ce plant produire une quantité phénoménale de grappes d’une douzaine de fruits rouges reluisants à la peau épaisse et légèrement acidulé. Très joli au potager. Conçue par l’agronome à la retraite Roger Doucet en 1976 à la Station de recherche de Saint-Hyacinthe, cette variété vaut la peine d’être plantée pour sa rapidité à produire des fruits (entre 50 et 60 jours). D’une hauteur entre 40 et 60 centimètres, compter environ 1 mètre de diamètre pour sa culture. Assez rare à trouver.

Tomate Petitbec en comparaison aux tomates Petit moineau (en bas) et Montreal Tasty (en haut)

Tomate Petitbec en comparaison aux tomates Petit moineau (en bas) et Montreal Tasty (en haut)

La tomate Arthur Fowler

18 mercredi Jan 2012

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Tomate Arthur Fowler

Tomate Arthur Fowler

Voilà l’une des rares tomates oranges faisant partie de l’héritage horticole québécois. Si vous la cultivez, vous remarquerez qu’elle l’est autant par sa pelure qu’au niveau de sa chair. La citation suivante est celle qu’on retouve le plus souvent sur le net:

Variété qui fût cultivée pendant plus de 20 ans à Montréal par le Dr Fowler et transmise à François Lebel, membre du semencier du patrimoine en 1998.

Mais comme vous savez, nous aimons bien aller un peu plus loin qu’une simple description sommaire et  apporter un  nouvel angle plutôt qu’une simple reproduction de texte.

Ainsi, nous avons pu, grâce à Monsieur Lebel, obtenir les coordonnées d’Arthur Fowler afin d’y poser de plus amples questions sur cette tomate.

Arthur Fowler en 2011 (source: Arthur Fowler)

En effet, nous avions la chance de parler de vive voix au principal intéressé qui s’est dit flatté d’avoir une tomate à son nom par Monsieur Lebel. Né en 1951, il étudie l’acupuncture à l’Institut d’Acupuncture du Québec où, suite à son stage à ‘Institut de Médecine Traditionnelle Chinoise du Canada, il obtient son doctorat en 1974. Depuis, il oeuvre dans ce domaine. C’est grâce justement à son métier qu’il rencontre François Lebel en 1998 où, par hasard, ce dernier lui fait mention de son intérêt pour la culture d’anciennes variétés. Coïncidence, Monsieur Fowler cultive une tomate orange depuis 1978 obtenue par une dame de Saint-Jean-sur-Richelieu; elle-même l’ayant cultivé, selon ses souvenirs, depuis très longtemps. Malheureusement, il n’arrive plus à se souvenir du nom de cette dernière, depuis combien d’années elle la cultivait, ni où elle avait obtenu ses semences. Avis à ceux qui font des recherches historiques sur les anciennes variétés, vous avez maintenant un point de repères géographiques où poursuivre vos investigations.

Intérieur de la tomate Arthur FowlerNénmoins, il apprécie cette tomate peu acide, contenant peu d’eau et ayant un bon rendement (fruits entre 175 et 340 grammes). Il la consomme surtout fraîche en salades ou dans les sandwichs. Il nous précise que la variété est sujette à l’éclatement si son apport en eau est irrégulier. Même s’il ne la cultive presque plus aujourd’hui, il nous explique qu’il débutait ses semis intérieurs vers la fin de mars et pouvait ainsi goûter ses premières tomates vers la fin juin-début juillet. Précisons qu’elle était cultivée dans la région de Montréal (zone 5A) et considérée tardive par Monsieur Lebel (85 jours).

Qui plus est, les expérimentations de  ce dernier penchent davantage vers un plant « indéterminé » soit entre 1,2 et 2 mètres. Donc nécessitant un tuteur. Durant l’entrevue, même si Monsieur Fowler souligne qu’il n’a jamais détecté de maladies spécifiques, de nombreux commentaires sur les blogues et les forums de discussion semblent confirmer sa prédisposition à certaines d’entre elle (non spécifiées malheureusement).

Toutefois, l’ensemble des écrits font état de fruits savoureux de grande qualité, estimés et de bonne conservation.

Nous tenons à remercier chaleureusement Messieurs Fowler et Lebel pour leur temps, leur précieuse collaboration et les photographies numériques. Celles-ci étant bien entendu interdites de reproduction sans leur consentement.

La tomate Québec #5

14 mercredi Déc 2011

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Tomate Québec #5 (source: ventmarin.free.fr)

Connaissez-vous Joseph-O. Vandal? Si non, et bien consultez notre article du 21 juillet 2011. Professeur généticien pendant plus de 30 ans à l’Université Laval (entre 1940 et 1970), il est l’un des pères de la vigne Vandal-Cliche et d’une multitude de créations horticoles plus résistantes sous notre rude climat hivernal. Il s’attardera durant sa carrière, entre autre, aux bleuets nains, aux bleuets de corymbe et aux poiriers pour ne nommer que quelques exemples.

Par contre, il possède aussi a son actif une lignée de  tomates  précédées du mot « Québec » (surtout conçues dans les années 1950 et 1960) telles: Québec #13, Québec #59, Québec # 245, Québec #309, Québec #314, Québec #3276 et celle qu’on aborde aujourd’hui, la Québec #5. Pas très original me direz-vous? Je suis d’accord avec vous. Nous avons pu la retracer dans le catalogue de semences de W.H. Perron en 1948:

Un hybride dont les fruits sont rouges foncés, de grosseur moyenne, très précoces et de bonne qualité. Demande une terre riche.

On a pu aller encore plus loin avec le Market Growers Journal (vol. 76), un journal du Kentuky aux États-Unis qui, en 1947 décrivait ce cultivar selon les dires de Monsieur Vandal:

 is earlier than Earliana. Vine is wide spreading but somewhat sparse. Fruits are smaller and smoother than Earliana, flattened to round, much better colored

Tomate Québec #5 (source: Bibliothèque et Archives Nationales du Québec)

Mais grâce aux recherches faites par Monsieur René Paquet, membre du semencier du patrimoine, celui-ci a pu mettre la main, via le site de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, d’une preuve sur sa date réelle de création en remontant en 1943. On y joint justement une photographie du fruit pour l’illustrer à cette époque.

Banal à première vue mais il est important de préciser qu’il y a certaines informations véhiculées concernant ce cultivar que nous aimerions porter à votre attention. Nous vous invitons à visualiser ici bas, une description qu’on retrouve un peu partout sur le net.

Les fruits ronds sont de grosseur moyenne. Bon rendement et très bonne saveur. Variété québécoise développée par Géo Vandal, à Saint-Hyacinthe, vers 1960. Maturité 67 jours.

Nous avons souligné en rouge ce que nous croyons erronnés avec une explication.

  1. Premièrement Géo Vandal devrait s’écrire plutôt J.O. Vandal.
  2. Deuxièmement, nous avons un doute concernant sa provenance. En effet, Monsieur Vandal a oeuvré surtout à l’université Laval à Québec et il y avait même fabriqué sa propre pépinière vers le milieu des année 1940 pour faire ses propres expériences; années où cette variété apparaît. Il se pourrait qu’il y ait eu confusion avec Roger Doucet, agronome (voir article du 16 décembre 2010) qui lui, a aussi hybridé plusieurs tomates au centre de recherche fédéral de Saint-Hyacinthe dans les années 1960. Mais cela reste à confirmer.
  3. Troisièmement, quant à l’année de conception véritable, nous n’avons pu la certifier avec exactitude mais nos recherches indiquent tout de même qu’elle était présente au moins en 1947.
Tomate Québec #5 en 1971 (source: Encyclopédie du jardinier horticulteur)

Tomate Québec #5 en 1971 (source: Encyclopédie du jardinier horticulteur)

Il est tellement facile de faire du copier-coller sans trop se soucier de la véracité des informations n’est-ce pas? Mais nous planchons là-dessus.

Néanmoins, même si cette tomate rouge à croissance indéterminée est peu distribuée, elle n’est pas considérée comme en voie d’extinction… tant mieux. Cela ne veut pas dire qu’elle ne mérite pas une place au jardin. Très intéressante pour les conserves et le marché frais.

L’Honorable Laurent Barré, Ministre de l’Agriculture, et M. Jules Simard, sous-ministre, reçoivent les membres du Conseil des Recherches. De gauche à droite: Dr Georges Fournier, secrétaire, J.O. Vandal, Dr Georges Maheux, président, J.A. Ste-Marie, Dr H.L. Bérard, Dr J.E. Chevrette / Léo. Fournier . – 1947 (source: Bibliothèque et Archives Nationales du Québec)

 

La tomate Superbec

28 lundi Nov 2011

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Tomate Superbec (source: semences Solona)

Créée en 1976 par l’agronome Roger Doucet à la Station Provinciale de Recherches Agricoles fédérale de Saint-Hyacinthe, l’une des particularités de cette tomate à chair rouge, outre sa précocité (entre 60 et 65 jours), réside dans la manière dont les fruits mûrissent. Voyez sur l’image la panoplie de couleurs.

En effet, les fruits (entre 80 et 180 grammes chacun) vont passer du vert pâle au vert foncé, puis au jaune, à l’orange pour finalement se compléter au rouge; un réel plaisir pour les yeux du jardinier. Cet arc-en-ciel se produira en quelques jours seulement. Lorsque vous les dégusterez, remarquez la fermeté, la densité et les graines peu nombreuses compararativement à d’autres.  Une variété idéale pour le jus de tomate.

Fait pour les petits jardins, la plante pousse jusqu’aux environs de 75 centimètres. Dans de bonnes conditions, espérez récolter aux alentours de 3 kilos et plus ( + ou – 7 livres) par plant. Vous pourrez en commander aux semences Solana .

Pour les puristes et ceux qui jurent comme fer à l’authenticité des semences, sachez que Monsieur Doucet a envoyé pour la postérité des graines à  « Agriculture et agroalimentaire Canada » (section Ressources phytogénétiques du Canada). 

De fait, cet organisme fédéral s’engage à reproduire et conserver la viabilité de ce cultivar.

Vous pourrez donc aussi en demander à cet endroit en remplissant le formulaire adéquat. Une autre tomate de notre patrimoine horticole québécois à protéger car difficile à trouver.

La pomme Fameuse

02 mercredi Nov 2011

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Pomme fameuse (source: http://www.ruralys.org)

Louis-Hébert, premier colon de la Nouvelle-France, aurait planté en 1617 les premières variétés de pommiers, issues sans doute, d’Europe.  Pami ceux-ci y aurait figuré la « Fameuse ».

C’est donc un cultivar très ancien. Les sulpiciens la plantera aussi dans leur premier verger québécois sur les flancs du Mont Royal.

Et selon ses autres appellations « fameuse du Canada », « snow white » ou « pomme de neige » en raison de sa chair ultra blanche, elle acquierera avec sa nouvelle patrie une saveur qui fera sa renommée pour les trois siècles ultérieurs.

Par exemple, dans son livre Les fruits du Québec, histoire et tradition des douceurs de la table, Paul-Louis Martin mentionne:

Dès 1818, selon Robert Shepherd (SPQ 1898: 101), des pomiculteurs montréalais présentent ce fruit magnifique dans les expositions horticoles en Angleterre, où il obtient un franc succès.

En effet, elle est tellement appréciée par les anglais qu’elle sera expédiée dans des tonneaux par bateau jusqu’au début du 20e siècle.

Et bien qu’on tentera d’exporter des plants, les conditions climatiques de la mère -patrie ne pourront rivaliser avec les étés courts et les automnes froids du Québec, grâce auxquelles elle atteint une saveur et une couleurs inégalées. Y’a pas à dire…. le terroir peut vraiment créer un « trade mark ».   

Malheureusement, très sensible à la tavelure et même si l’arbre à la particularité de fleurir tôt et de bien résister au gel, les variétés plus résistantes et mieux adaptées la déclassera rapidement notamment par la McIntosh.

On commence à renouer avec cette variété oubliée car plusieurs producteurs de pommes l’intègrent maintenant dans leurs vergers notamment le Verger de la vieille grande à Rougemont.

Le melon de Montréal (mise à jour)

18 mardi Oct 2011

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Culture du melon de Montréal sous chassis

Encore une fois, nous faison une mise à jour de cette fantastique variété.

En effet, suite à la lecture de documents concernant sa ré-émergence vers 1996, nous avons tenu à rectifier certaines infos et spécifier encore davantage son historique.  La partie en bleue, en bas du texte, a donc été mise à jour si vous voulez immédiatement y accéder.

Le melon de Montréal, connu aussi sous les noms de « Montreal market muskmelon », « melon muscade » et « Montreal nutmeg melon », a été cultivé d’aussi loin que 1684 par les Jésuites et ce, jusqu’aux alentours de 1950 par des fermes situées sur ce qu’on appelle aujourd’hui « Notre-Dame-de-Grâce ». Comme la souche originale se perd dans le temps, les écrits prétendent qu’à travers les siècles il y aurait eu croisement avec, entre autre, le melon « Cavaillon » et le « Giant Green nutmeg » des États-Unis.

Quoi qu’il en soit, le melon a été méticuleusement sélectionné à partir du milieu du 17e siècle avant d’être stabilisé en 1870 sous l’appellation « melon de Montréal« . Dans les années 1880, le grainetier américain Burpee écrivait dans son catalogue qu’il était l’un des plus gros vendeurs à travers la Nouvelle-Angleterre.

Parenthèse; Pourquoi l’autoroute Décarie porte t-elle ce nom?  Ah! Ah! Vous ne vous êtes jamais posés la question? Simplement  parce qu’à l’époque, les terres de la famille Décarie, un des plus gros producteurs du melon de Montréal, étaient situées sous cette autoroute. Aussi reconnu pour produire les plus gros il les exportaient dans les hôtels chics des États-Unis tels New York, Philadelphie, Boston et Chicago.  Comme tout produit dispendieux, les prix allaient de paire. Par exemple, en 1906, un melon classé catégorie 1 valait entre 8$ et 10$ la douzaine. En 1907, le prix avait grimpé à 15$ la douzaine. Et en 1921, après la première guerre mondiale, ce montant avait explosé pouvant aller de 25$ à 35$ la douzaine. Ce n’est donc pas pour rien si de nombreuses sources font état qu’une seule tranche de ce melon  valait 1$ à 1,50$ pièce; soit le prix d’un steak pour l’époque.

Pourquoi a t-il, disparu puisqu’il était si rentable?

Melon de Montréal en 1935

En fait, les droits de production des semences appartenaient aux familles Décarie et Gorman, des noms de ceux qui avaient perfectionnées les souches originales.  Lorsque celles-ci ont disparues, personnes n’a racheté ces droits ou pris la relève.

De plus, lorsque « l’agro-business » a fait sont entrée progressive, l’industrie a privilégié des variétés requérant moins de main-d’oeuvre, d’attention au champ et se transportant mieux. Bref, sans vouloir faire de jeux de mots, le melon de Montréal ne faisait plus le poids car sa culture était tout le contraire. Par exemple, il était tellement fragile qu’il existait des compagnies dédiées exclusivement au transport du melon de Montréal.

À partir de 1920, sa popularité décline et les fermes qui en faisait le commerce sont absorbées par l’urbanisation. Et à partir de 1954, plus aucune mention dans aucun catalogue de semences… plus rien. De nombreuses raisons sont évoquées pour expliquer le coup de grâce. La plus logique est la suivante: Il semblerait que le génome du melon de Montréal ne soit pas stable et qu’on soit obligé de sélectionner années après années les meilleurs spécimens répondant aux caractéristiques recherchées: large, à chair verte et à saveur musquée  très aromatique. Avec la venue des hybrides, d’une demande des consommateurs pour des cultivars à maturité plus rapides, la souche originelle se serait perdue.

Monsieur Fred Aubin aurait été le dernier fermier (14 juillet 1929 – 9 juin 2003) à l’avoir cultivé.

Mark Abley, anciennement journaliste chez The Gazette

En 1996, Mark Abley, journaliste à The Gazette retrouve un lot de  semences  nommé PI 273442 dans une banque de graines au North Central Regional Plant Introduction Station à Ames en Iowa.

Toutefois, la curatrice Kathy Reitsma ne peut confirmer si les graines  proviennent bel et bien du melon de Montréal. Elle peut cependant  affirmer  qu’avant leur arrivée, elles ont bifurquées par la station de Geneva à New York où elles portaient le numéro 474 ainsi qu’une mention « Montréal »: W.H. Perron, une ancienne entreprise grainetière aujourd’hui connue sous le nom de  Horticlub. Une note au dossier aurait également été ajouté indiquant:

L’authentique melon de Montréal (« Genuine Montreal Market ») n’est plus cultivé dans la région de Montréal; « Montreal » est plus petit, pas aussi épais (« not as thick »), ressemble davantage à un gros « Hackensack »…. le terme Hackensack » réfère à un type de melon distinct de melon de Montréal, NDLA.  

Est-ce donc une variété créée par W.H. Perron? Y a t-il eu croisement en 1987 entre la station de New York et celle de l’Iowa lors d’une reculture?  L’origine semble ainsi nébuleuse et plusieurs encore aujourd’hui doutent de l’authenticité du fruit.

Quoi qu’il en soit, Mark Abley remet, toujours en 1996, 200 graines au pépiniériste Ken Taylor de la ferme Pointe-de-l’Îe, dont il arrive à en faire germer une seule. À la lumière de ses observations, il y décèle plusieurs caractéristiques en lien avec le melon de Montréal notamment un gros melon de 25 livres de formes ovoïde avec 10 côtes bien définies, à la chair verte pâle et au goût épicé. Il pourra en récolter 200 autres semences et par la suite faire pousser des milliers de plants.

Pendant plusieurs année, il rafine ses procédés et parvient même à faire des sélections particulières. Si vous allez à sa pépinière, vous pourrez y retrouver une nouvelle variété créée par lui-même nommé le mini-Montréal dérivé des semences obtenues. Quel périple!

Aujourd’hui, ce melon est à protéger dans « l’arche vivante » par l’organisme Slow Food Québec.

Culture: Dans les régions à saison courte, faites des semis intérieurs 4 semaines avant la date de transplantation. Le plant demande de la chaleur (entre 25 et 30ºC) pour germer et un développement optimal. Un arrosage abondant doit suivre la transplantation. Pour de meilleurs résultats, cultivez en couche de 1 mètre de large muni d’un couvercle ajustable pour maintenir la chaleur. Attention aux racines fragiles. Maturité: De 70 à 90 jours.
Si vous souhaitez connaître comment il était cultivé à l’époque, lisez l’article du 30 septembre 2011 « Édouard Roy et le melon de Montréal.

Édouard Roy et le melon de Montréal

30 vendredi Sep 2011

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Édouard Roy et Anne-Marie Passebon

Selon nous, il existe des histoires de vie qui, même si elles paraissent anodines pour certains, sont de véritables trésors pour d’autres. C’est dans cette optique qu’il nous est apparu essentiel de rendre hommage à un pan de vie de Monsieur  Édouard Roy. Âgé de 87 ans, il est peut-être aujourd’hui l’une des rares personnes encore capables de nous raconter la façon dont on cultivait le melon de Montréal de manière commerciale dans les années 1930. Nous tenons à remercier chaleureusement sa nièce, Anne-Marie Passebon et son conjoint Michel Passebon sans qui, cette rencontre n’aurait jamais été possible.En effet, suite à un commentaire de Madame Passebon sur ce blogue, celle-ci nous révéla que son oncle avait cultivé ce fruit sur la ferme parentale de 25 hectares, la ferme Roy, autrefois située sur ce qu’on appelle aujourd’hui le parc KENT sur le chemin de la Côte-des-Neiges à Montréal. Elle nous expliquait qu’il se souvenait de nombreux anecdotes et chose encore plus rare, la vraie manière dont on le cultivait anciennement.

De fait, de nombreux écrits ont été publiés sur l’historique, sa description physique, son goût, les raisons possibles de sa disparition, sa redécouverte jusqu’à sa réintroductions dans nos potagers.

Toutefois, combien de gens en 2011 peuvent encore se vanter d’avoir encore le souvenir des techniques de sa culture ancestrale. J’étais donc impatient de les rencontrer et d’entendre de vive voix cette version vivante du passé.

Édouard Roy et Marie-Louise Beaucage

Dès le départ, Monsieur Roy explique qu’adolescent, il revient du pensionnat à chaque été pour travailler sur la ferme de son père, lui aussi nommé Édouard Roy. Ce dernier avait appris les techniques de culture de la famille Décarie, l’une des plus grandes entreprises à produire ce fruit si convoité par les familles fortunées anglaises tant américaines que canadiennes. Les « big shots » se plaisait-il à dire.

Selon les dires de Monsieur Roy (fils), les Décaries produisaient de « véritables chef-d’oeuvres ». Cette manne avait incité Édouard Roy (père) à se lancer dans cette production; pratiquant déjà la culture maraîchère.

Effectivement, la production de ce fruit en valait la peine car une tranche pouvait s’échanger jusqu’à 1,50$ dans les hôtels luxueux de New-York, Tennesse, Boston, etc. (voir article du 27 octobre 2010). Une véritable fortune pour cette période et peu de gens pouvaient se l’offrir. Ce n’est donc pas pour rien si la ferme Roy devait embaucher un homme armé pour garder les champs la nuit tellement ils valaient chers.

Tout d’abord, les graines étaient sélectionnées en fonction de la grosseur du fruit à produire (petits ou gros). Celles-ci étaient plantées dans des pots de tourbes en couche chaude dès la fin février – début mars. Êtes-vous certains des mois lui demandais-je? Oui, oui, répondit-il mais les couches étaient munies de châssis doubles et orientés plein soleil pour contrer le froid. De cette manière, « on pouvait produire du melon prêt beaucoup plus tôt » renchérit-il.

Melon de Montréal (Ferme Roy) août 1938

Par la suite, dès que la température le permettait, « on creusait des fosses en lignes d’environ 2 pieds par 2 pieds remplies de fumier ». Le melon est gourmand en eau et en énergie. Il était très important de le changer d’endroit chaque année pour empêcher le développement de maladies.

De plus, selon l’expérience de Monsieur Roy (fils), le melon exigeait de fréquentes manipulations.

Par exemple, pour qu’il mûrisse de manière uniforme mais aussi assurer sa rondeur, il se devait d’être tourné à la main régulièrement. Un quart de tour par semaine. On le déposait sur de grosses roches plates (voir photo ci-haut). La chaleur accumulée pendant la journée était transférée au fruit durant la nuit mais l’empêchait aussi de toucher le sol et occasionner son pourrissement.

Avec ces soins, il pouvait être récolté dès la mi-août et envoyé au marché Dionne & Dionne, leur lieu de distribution. « On mettait 6 ou 7 fruits par panier qu’on avait pris soin de séparer avec du foin » et ce, pour éviter les meurtrisseures. Le melon de Montréal est fragile et il ne se conserve pas longtemps après sa cueillette (une semaine maximum). Des entreprises spécialisées étaient attitrées uniquement à son transport.

Champs de melons de Montréal (Ferme Roy) août 1938

Il sourit en se remémorant les moments où le premier Ministre du Québec, Louis-Alexandre Taschereau venait chercher personnellement son melon. Lorsque son père avait connaissance de sa visite en début de saison, il choississait un petit melon qui allait devenir très gros et y gravait les initiale L. A. T.

Il se souvient aussi de l’abandon de cette production dans les années 40 par la ferme à cause des changements d’habitude des consommateurs. « Les gens se sont tannés de manger du gros melon ». « Ils voulaient du petit cantaloup » ajouta t-il. Effectivement, leurs plus gros melons de Montréal pouvaient peser jusqu’à 16 livres.

En plus, « ça prenait beaucoup de monde » pour le cultiver. « Ça coûtait cher », conclua t-il.

Malheureusement, la rencontre de ce vendredi 26 août 2011 fût trop brève. Monsieur Roy était attendu ailleurs. En remerciements, j’offris à mes hôtes pour leur hospitalité deux sachets de semences du melon de Montréal cultivé chez-moi. Sa nièce promet à son oncle, si l’avenir le permet, d’en faire pousser l’année prochaine et de lui refaire goûter cette saveur du passé. J’espère seulement que les graines sauront digne du fruit de l’époque.

Merci de votre merveilleux témoignage. Merci aux noms de tous ceux qui s’en inspireront et ce, pour la postérité.

Toute reproduction des images est interdite sans le consentement de Madame Anne-Marie Passebon.

La tomate Montreal tasty

27 mardi Sep 2011

Posted by Michel in Fruits du Québec

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Tomate Petitbec en comparaison aux tomates Petit moineau (en bas) et Montreal Tasty (en haut)

Tomate Petitbec en comparaison aux tomates Petit moineau (en bas) et Montreal Tasty (en haut)

En consultant de nombreuses archives sur cette variété, nous avons été surpris devant un article de Pierre Gingras publié dans le journal La Presse du samedi 9 septembre 2006, où ce dernier  affirmait, photo à l’appui, que cette tomate était jaune.  Nos sources quant à elles, nous confirmaient plutôt une tomate rouge. Monsieur Gingras appuyait ses écrits à la grande expérience de Manon Collard. Que croire? Rien de tel que de valider à la source pensa t-on.

En contactant cette dernière, celle-ci nous confirma qu’il y avait bel et bien eu une erreur de photographie lors de la parution du journal. Nous la remerçions chaleureusement pour ces précisions car il est facile de reproduire des faussetés dans ce monde de la préservation des semences. Si jamais vous tombez sur cet article soyez prévenu.

Plant de tomates Montreal Tasty

Plant de tomates Montreal Tasty

Pour en revenir à cette tomate, sachez qu’elle aurait été anciennement cultivé dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce à Montréal entre 1920 et 1950. Nous n’avons malheureusement pu mettre la main sur une datation plus précise. Cultivar compact fixé de mi-saison (maturité de 75 jours) d’une hauteur d’environ 1 m 50, les fruits charnus de grosseurs variables (entre 100 et 300 grammes) sont rouges à raison de 5 à 6 par tige. Certains spécimens seront ronds et lisses tandis que d’autres seront applatis côtelés et ce, sur la même grappe. Elle possède une bonne teneur en sucre avec un soupçon d’acidité.  Elle serait résistante à la verticilliose, une maladie fongique qui frappe d’abord les feuilles du bas. Elle est destinée au marché frais ou pour les conserves.

Comme son historique nous apparaît encore nébuleuse, nous aimerions éclaircir davantage le parcours de cette tomate, héritage du Québec. Si vous avez des infos complémentaires, nous vous en serions reconnaissants de nous les partager.

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