Qu’est-ce que le chervis (Sium sisarum L.)?
Et bien pour vous l’illustrer, comparez-le à une sorte de mottes de longues carottes blanches minces plutôt asymétriques (voir photo ci-dessous). Originaire d’Asie occidentale et centrale, on le consomme pelé, coupé dans un ragoût ou un bouilli. Il est important de se rappeler qu’anciennement le repas se préparait tôt et mijotait toute la journée sur la cuisinière ou dans la marmite au feu. C’est un légume-racine coriace, amer qu’on déconseille apprêté comme légume frais. Mais il gagne beaucoup en saveur et en tendreté lorsqu’il cuit longtemps en l’intégrant, par exemple, dans des mijotés. Pour un goût plus sucré, récoltez-le après le premier gel, cela concentrera les saveurs.
Qui plus est, il a la particularité, s’il n’est pas récolté durant la première année, de faire des semences chaque saison vers la fin de l’été. Si elles demeurent sur le plant, elles vont tomber par le vent à côté du plant-mère et se ressemer ça et là. Soyez vigilant si ça vous arrive, déracinez complètement dès qu’il apparaît en-dehors de son lieu de culture.
Quoi qu’il en soit, c’est une racine vivace peu exigeante de la famille des apiaceaes tolérant les milieux humides voires détrempés, une véritable amie pour les jardiniers paresseux. Utilisez-la en permaculture sans problème. En ce qui a trait à la multiplication des semences, commencez par semer en automne au ras-du-sol et ce, à peine recouvert car les graines ont besoin d’une période de gel pour germer. Espacez vos rangées de 50 cm. Des l’apparition des premières pousses, éclaircissez aux 30 cm entre les plants. Il produira à la fin de l’été une grosse motte de 40 cm diamètre environ qui, si elle est mal déterrée, se régénérera au printemps suivant.
En effet, le petit bout de racine laissé en terre se fortifiera pour aussitôt, le milieu de l’été venu grandir jusqu’à 1.5 mètre de hauteur où les ombelles attireront une foule d’insectes butineurs. Si vous souhaitez augmenter le nombre de plants-mère, divisez la souche au printemps.
Par la suite, deux options s’offrent à vous:
- Attendez à la fin septembre, coupez les tiges par vent calme et rentrez-les (ex: dans un garage ventilé) les têtes vers le bas pour attendre la fin du processus de maturité. Sinon, par manque d’espace vous pouvez;
- Attachez les hautes tiges encore en terre pour éviter leur affaissement dû au fort vent et ainsi risquer de voir les graines s’éparpiller sur le sol. En fait, on vous suggère d’exécuter cette étape dès la mi-juin à l’aide de tuteurs pour permettre aux tiges de pousser bien droites et évitez qu’elles tombent sur les cultures à proximité. Attendez un après-midi d’une journée calme et ensoleillé pour récolter vos semences directement sur le plant et éviter l’étape du séchage. Attendez qu’elles affichent une apparence très brunes et dodues (début octobre). Même avec toutes vos précautions, ne soyez pas surpris d’en échapper par terre.
Pour notre part, nous options pour la première option. Nous coupons les ombelles directement dans une chaudière et par la suite, les égrenons au-dessus d’un bol devant la télé. Une fois cette étape complétée, on passe le tout dans un tamis de cuisine aux mailles serrées pour éliminer la saleté et les poussières. Conservez-les dans un sachet de papier opaque à l’abris de la lumière et de l’humidité. Elles se conserveront pour une durée maximale de 3 à 4 années.
Saviez-vous que? De nombreux anciens ouvrages français font mention qu’il ne faut pas utiliser les graines de la plante la première année. Voici quelques ouvrages dont ont a retracé le renseignement:
- Jean Baptiste Francois Rozier, Cours complet d’agriculture: théorique, pratique, économique, et de médecine , 1783. « La plante graine dans le mois de septembre pour les pays méridionaux & par conséquent plus tard en Flandre. La graine de la première année ne vaut pas celle de la seconde & autant qu’il est possible on ne doit semer que celle-là« .