Lors d’un appel à tous pour récupérer de vieux bas nylon dans mon entourage, la question la plus fréquente fût: « qu’est-ce que tu veux faire avec ça ? ». Ma famille, mes amis, mes voisins et mes collègues de travail de longue date ne me posent plus la question car ils savent qu’il y a un lien avec le jardinage. Malgré cela, il leur arrive de demander à quels objectifs leurs « détritus » vont me servir. Question légitime car on pourrait penser à mal.
En effet, durant l’hiver avec la pesanteur de la neige mouillée sur les branches ou lors de grands vents d’été, il arrive qu’elles cassent. Si elles tiennent encore à l’arbre grâce à l’écorce, il est possible de refermer la blessure en l’attachant de manière solide avec un matériau non irritant comme par exemple un morceau de tissu recyclé ou, justement, de vieux bas nylon. L’écorce intacte permettra à la sève de continuer à circuler et la branche se ressoudera tranquillement; un peu comme lorsqu’on pratique une greffe sur un arbre fruitier. Bon, ça semble facile écrit de cette façon mais tout dépendant de la grosseur de la branche et de l’endroit de la blessure, vous devrez peut-être aider votre attache en installant un support, une attelle, voire la couper si trop endommagée. Plus facile à effectuer sur vos petits arbres ou arbustes.
Toutefois, ma plus grande préoccupation concerne les mulots, lièvres et tout animal à l’affût d’une belle base de tronc d’arbre à grignoter. Après avoir testé différents produits vendus sur le marché, mon meilleur rapport qualité-prix-protection revient au bon vieux bas de nylon récupéré.
De fait, les matériaux inertes étouffent le tronc après un certain temps lorsqu’on les oublient. Les spirales en plastique, peu dispendieuses, vont casser et les rongeurs parviennent quand même à passer au travers. Les tubes (ex: pour l’irrigation) fabriqués soi-même sont trop larges. Pire, ils fournissent souvent un abri aux rongeurs ou aux fourmis qui y font leur nid. Alors, soit l’arbre se fait bouffer l’écorce par les souriceaux ou les fourmis, avec leurs tunnels, assèchent les racines. Dans tous les cas, l’arbre meurt. J’en ai perdu beaucoup par ignorance.
Donc, perte de temps, d’argent, d’énergie et d’intérêt. Le bas de nylon… wow! Il laisse passer l’air, reste flexible, rapide d’installation, protège contre le fil du coupe-bordure et il résiste aux intempéries. Il se peut que vous deviez en utiliser plusieurs tout dépendant de la grosseur de vos arbres. Évidemment, l’élasticité va en diminuant avec le temps. Mais, tant qu’à jeter à cause des déchirures ou des trous, autant les réutiliser à bon escient. En passant, parfait également pour vos plants de tomate ou vos autres plantes nécessitant d’être attachés.
Outre pour ces trois premières utilités, mon passé de semencier m’a aussi amené à les réhabiliter comme outil de conservation pour mes bulbes séchés notamment les oignons. La vidéo ici-bas se veut la meilleure manière d’illustrer mes propos. Malheureusement, je n’ai pu trouver qu’une version anglaise mais les images parlent d’elles-mêmes. Si vous les entreposez dans un lieu froid et à l’abri de la lumière, cette stratégie permettra d’allonger leur période de conservation de plusieurs mois; juste à temps pour la replantation au printemps. Il est important de préciser qu’avant de les déposer dans leur bas nylon, le séchage des tubercules doit être optimum sinon vous la moisissure et la pourriture vous guettent. Consulter ma section « production de vos semences » pour plus d’infos sur la manière de produire et conserver vos semences d’oignon.
De même, plusieurs des semences de mes précieuses anciennes variétés se devaient d’être protégées des animaux et des insectes notamment pour assurer une croissance saine ou simplement pour empêcher qu’elles soient mangées. Encore une fois, l’utilisation de bas nylon m’assurait une protection quasi optimale. Bien qu’inesthétique, « ça fait la job » comme on dit chez-nous.
Finalement, en faisant quelques recherches, j’ai trouvé cette astuce, c’est-à-dire des sacs de trempage pour du thé de compost. J’avoue, je ne l’ai pas encore testé; peut-être cet été. J’y reviendrai. Remplissez une jambe avec du compost. Attachez l’extrémité ouverte et laissez reposer dans 5 gallons (11 litres) d’eau pendant une journée. Lorsque prêt, appliquer le thé de compost riche en nutriments sur vos plantes en soulevant le nylon et verser le thé dans un arrosoir. Réutiliser plusieurs fois la même section de votre bas nylon, en vidant le compost usagé et en le remplissant à nouveau entre les trempages.
Vous avez d’autres applications aux bas de nylon pour le jardinage, laissez vos trucs de grands-mères dans la section commentaires. Merci!
Premièrement, quel beau travail depuis toutes ces années !!! Merci
Une question, un peu em dehors du sujet. On parlait jardinage et je parlais des rutabagas. Ma cousine m’a rappelé que nos grands-pères disaient «des naveaux»…
Alors, j’ai cherché… est-ce que ça s’écrit «naveau» ou «navot»… Je voudrais bien le savoir car dorénavant dans mes courriels je voudrais utiliser le «mot d’antan» mes naveaux ou mes navots…
Merci!
Bonjour Monsieur Proulx,
L’utilisation du terme « naveau », remonte bien avant le début de la colonie française. Il fût un temps où ce mot s’employait davantage dans les provinces françaises comparativement à la région parisienne où le mot « navet » prédominait. J’imagine (c’est une déduction) que les premiers colons venant essentiellement des régions côtières et urbaines de la France, tout comme les femmes immigrantes qui espéraient s’y marier, ont importé les deux mots avec eux en Nouvelle-France. Votre question m’a fait justement rappeler qu’au temps de mon secondaire au Séminaire, les nouveaux se faisaient appeler les « naveaux ». Jeune, j’avais toujours cru qu’il s’agissait d’une erreur de prononciation et non d’une référence à un légume.
Merci de me lire!
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
Article vraiment intéressant qui me fait presque aimer les bas de nylon ! Depuis votre article sur les petits godets de semis faits avec des rouleaux de papier toilette récupérés, je les accumules en prévision de mes semis plus tard cette année. Je récupère également les coquilles d’oeufs. J’ai hâte de jardiner ! Merci !
Bonjour,
Je découvre votre site avec cet article.
C’est vrai que c’est une bonne deuxième vie que vous nous proposez de leur offrir. Ma femme en consomme beaucoup et pour ma part j’adore jardiner, nous allons enfin pouvoir transformer ces déchets en ressources ! Merci pour cet article.
Cordialement
Merci de votre commentaire. Heureux que cet article ait pu vous inspirer.
Bonne saison de jardinage 2021.
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN