Une absence de plus de 2 mois, ça laisse le temps de réfléchir. Rédiger une chronique hebdomadaire gruge de l’énergie. Même avec une plume volubile comme la mienne, je n’ai pas envie de remplir les lignes juste sur mes états d’âme comme plusieurs blogues le font mais je souhaite plutôt apporter ma mini brique à l’édifice de la connaissance humaine. Ces neuf dernières semaines ont été productive au potager en l’agrandissant (voir photo ici-bas), le planifiant pour les prochains mois, récoltant, désherbant, plantant, paillant (bon, vous comprenez!). Je me suis posé à un moment donné la question: « Ai-je encore le goût de m’investir »?, c’est-à-dire expérimenter, rechercher et écrire? Ça fait ça la terre… ça ramène à soi…ça « grounde ». Ça remet en perspective. Et l’état dans lequel le monde se trouve depuis mars 2020, la terre m’apaise. Pour quelqu’un qui ne veut pas étaler ses états d’âme… on repassera. Disons: « c’est pas coutume ».
En effet, en remontant aux balbutiements de mon aventure il y a 10 ans, mon objectif premier se voulait de « transmettre une information la plus exacte possible et surtout, un désir de perpétuer des variétés ancestrales rares ou en voie de disparition de notre terroir Québec ».
Bref, j’en suis où aujourd’hui ? Ai-je atteint mon but même si je sais la tâche infinie? C’est bon de se remettre en question; surtout après une décennie de présence continue sur le web. D’un côté, à la surprise peut-être de plusieurs, je ne gagne aucun argent en publiant sur Internet…. rien. Je cultive uniquement pour ma famille, mon plaisir et, à partir de cela, mon opinion n’est influencée par aucune compagnie, groupe activiste, mode ou gourou (du moins je tend à le croire). J’ai bien reçu quelques cadeaux par le passé mais j’avertis chaque expéditeur que c’est à leurs risques et périls. Nombreux ont été déçus. Au pire, je ne publie rien.
Toutefois, je suis plus généreux en compliments qu’en critiques et cette dernière se veut habituellement constructive. J’ai la LIBERTÉ TOTALE de mes idées et opinions! Et, pour moi, ça vaux de l’or. Je n’ai aussi aucune rétribution pour les bandeaux publicitaires, ni sites de référencement. S’il y en a, dites-vous qu’ils sont générés par l’interface WordPress. Et pour les abolir, je dois payer. Pas question d’envoyer un sou car la compagnie fait déjà de l’argent sur mon dos par le trafic généré sur mon site. Alors, vous devrez les subir. Mais si j’écris en bien sur quelque chose… j’y crois réellement car je l’ai testé et ça va au diapason avec mes valeurs. Un jour, je monétiserai peut-être mon site mais j’avertirai, question d’être transparent.
Par dessus cela, s’ajoute mon temps de recherche, mes réponses aux nombreux courriels (parfois farfelus), mes retours d’appels pour des questions… tout ça, c’est gratuit. Je vous mentirai si j’ai, à l’occasion, des invitations pour donner des conférences avec rémunération mais les intéressés se voient surpris par mes tarifs honnête. Pourquoi je me justifie au juste?
De plus, je n’ai pas de grosses installations. J’ai bel et bien un immense terrain mais rien de comparable à une entreprise en agriculture comme on se l’imagine. Certains peuvent avoir eu cette perception de par mes écrits. Je m’en excuse. En réalité, j’ai un emploi gratifiant totalement différent du monde agricole dans le milieu communautaire. Je pourrai très bien « tirer la plogue » et continuer à gagner ma vie de manière très honorable entourée de ma famille, mes enfants et amis. La vraie douce vie tranquille du jardinier à l’abris des projecteurs. Un jardinier bien ordinaire comme n’importe qui derrière sa propriété et invisible aux yeux des voisins et des autos passantes. Moi, j’ai décidé d’être un peu plus « voyant » car c’est ma manière de faire avancer la cause en donnant au suivant. Je fais du bénévolat depuis mon adolescence et c’est ma contribution à la vie pour l’abondance et l’amour reçues. Je suis donc mû par la passion, l’intérêt personnel et, je mentirais, la reconnaissance. Quand on fait quelque chose de désintéressé, il y a forcément quelque chose qu’on gagne ailleurs.
Justement, il y a une grande valorisation à voir 1000 personnes par jour depuis plusieurs années consulter mes pages liées à la culture et la production des semences. Mon tableau statistique a franchi depuis belle lurette le cap du million de pages vues et de visiteurs. Un super grand merci à chacun d’entre vous. Je ne dirais jamais assez. Mon objectif principal se voit donc atteint. J’aime à penser que j’aide mon prochain, peu importe où il se situe dans le monde. D’entendre des inconnus me qualifier de sommité flatte aussi l’ego, j’en conviens même si, au fond de moi, je doute très très très fortement de cette affirmation. Des maisons d’édition m’ont même approchées pour publier un livre. D’habitude, c’est pas le contraire? Constater que des semenciers chevronnés, magazines, journaux et organismes gouvernementaux sérieux publient des références vers mes textes met de la joie dans mes journées. Lire des commentaires de jardiniers novices et aussi de seniors prenant le relais de la sauvegarde de variétés rares inspirés par mon expérience m’encourage en sachant qu’il existe de plus en plus d’individus pour porter le flambeau. En comparaison aux années 90, il y a maintenant une foule de petits semenciers québécois et canadiens consciencieux qui se sont lancés, créant un meilleur réseau de protection pour toutes ces plantes menacées. C’est fantastique! J’en suis là! Satisfait de la route accomplie mais désireux de donner une nouvelle tangente… un nouvel objectif. Tout change autour de nous, tout se transforme. Et je fais parti moi aussi de ce tout, comme vous. Il devient donc normal qu’il y ait ce besoin de m’ajuster. Ne pas m’encroûter. Devenir un vieux radoteur gâteux se vautrant de ses vieilles réalisations. WOUACH… pitié!
Donc, après deux décennies d’expérimentation, de lecture, de rencontres avec d’autres jardiniers, de formations, d’échanges, d’écrits, je me dois de constater que nous sommes à un tournant climatique. Cela bouleverse non seulement nos habitudes alimentaires, la manière de produire notre nourriture mais aussi sa distribution, sa gestion et son accès. Évidemment, je vais encore vous entretenir des variétés anciennes de notre patrimoine… mon dada. Mais, soyez avisés qu’il y aura une touche inspirée des thèmes précédemment cités. En prenant exemple de nos aïeuls ayant peu de moyens mais réussissant à se débrouiller avec rien, nous avons aujourd’hui autour de nous tellement d’abondance et de savoir. Ce sera ma source d’inspiration. Je suis donc de retour… « requinqué ». Mais, pour le moment, je serai un peu moins assidu dans mes articles jusqu’à cet automne car le temps passe si vite au jardin.
Ce sont des gens comme vous qui nous faisons prendre conscience de cultiver l’essentiel, le vrai, l’authentique. Et d’aller puiser dans nos « racines »… merci pour votre implication.
Merci pour les encouragements.
Comme vous en faites allusion, lorsque les racines sont bonnes, peu importe les fois qu’on coupe la plante, elle repoussera; parfois même plus forte. Et dans mon cas, l’engrais ce sont vos bons mots.
Merci d’avoir pris le temps d’écrire. C’est plus qu’apprécié.
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
Tu fais de la belle ouvrage !! En te souhaitant la plus productive des saisons !
Merci beaucoup Hendrick,
Je me dois de te souligner combien je te suis reconnaissant de tous ces petits mots, témoignages et marques d’encouragement lorsque je publie mes articles. Je ne réponds pas toujours mais saches que je les lis tous avec reconnaissance. Même si je les vois et réponds à retardement, cela ne veut pas dire qu’ils ont moins de valeur… au contraire. Je tenais à te le dire car pour tout blogueur, en tout cas pour moi, c’est inestimable. Merci de ce support constant.
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
Il faudrait vraiment que je vienne vous visiter et qu’on se jase ça un de ces quatre, je lis religieusement tous vos billets et vous m’en apprenez à chaque fois de belles! De mon côté, je publie des billets sur mon mur Facebook au sujet de la culture des noix nordiques à notre ferme, Au Jardin des Noix, située dans Lanaudière, et aussi sur la mycologie et la permaculture des comestibles sauvages nordiques, avec un accent sur la création de fermes forestières. On en aurait à se raconter! Bravo pour votre excellent travail et aussi, pour la qualité irréprochable de votre français écrit, en passant – chose de plus en plus rare sur le web, dirait-on…
Bonjour Monsieur Perreault,
Je ne connaissais absolument pas l’existence de votre verger.
Mais où étais-je tout ce temps?
J’ai été voir votre site et page Facebook et ça semble tellement un bel endroit.
Je vais m’empresser d’inscrire un lien sur mon blogue pour le référer car je ne peux pas passer cela sous silence plus longtemps. En sachant que cela prend tellement de temps pour plusieurs variétés d’arbres à noix de pousser et produire, il faut absolument encourager vos efforts pour que ça fonctionne.
J’espère que ça va aider. C’est le moins que je puisse faire car c’est justement le style d’agriculture vers lequel j’aspire. Continuez!
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
Michel, tu es un trésor national !!! Tu nous apportes beaucoup, ta contribution est vraiment des plus significatives et ce, sur de nombreux aspects. Ta plume est sublime, mais pour moi, c’est ton regard sur l’horticulture qui me touche le plus. Je le trouve très instructif et juste. « GO » pour le changement, la vie est ainsi faite et au plaisir de te suivre dans ton nouveau regard.
Claude Vallée
WoW! Quel compliment.
Je ne m’attendais pas du tout à un tel témoignage.
En fait, peut-être ne t’en rappelles-tu pas mais mes premières expérimentations se sont faites sur le balcon de ton immeuble lorsque j’étais locataire chez-vous il y a presque 20 ans.
Alors, il y a une petite part de ce trésor qui te revient car mine de rien, n’importe quel propriétaire aurait pu y couper court. Faut croire que la vie à fait en sorte de mettre les bonnes personnes sur ma route. Au plaisir de se rencontrer et mes amitiés à ta famille. Les enfants doivent être très grands maintenant.
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
La lecture de vos pages a toujours du moment de leurs découvertes à maintenant été une source d’inspiration et d’informations pour moi.
Pour ce qui est de votre mini réorientation vers l’environnement j’ai déjà hâte de vous lire car entre l’agriculture industrielle et celle de proximité faite sous forme de potager, de projets communautaires ou simplement de petits fermes locale il y a beaucoup à dire et à écrire.
Merci pour votre travail.
Carl
Bonjour Monsieur Gendron,
Merci d’avoir écrit. J’avoue qu’effectivement le sujet environnemental combiné à celui de l’agriculture est très vaste. Je sors un peu de mes pantoufles et je suis persuadé qu’il y aura un ajustement. Mais, je me dis que si j’y met du cœur, cela ne peut être que bon. Merci de me suivre dans cette nouvelle voie.
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
C’est un plaisir de vous lire. Que ce soit un « fait divers » sur une variété potagère méconnue ou un article plus en profondeur, l’information est toujours présentée d’une façon qui donne le goût d’aller travailler au jardin! 🙂
Merci beaucoup Monsieur Belliveau de votre soutien.
Les bons mots sont vraiment appréciés.
Ça donne le goût de se dépasser.
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
Merci beaucoup Monsieur Belliveau de votre soutien.
Les bons mots sont vraiment appréciés.
Ça donne le goût de se dépasser.
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN