Je ne sais pas pour vous mais chez-nous, c’est le temps des récoltes.
Il y a déjà une centaine d’années, les jardiniers amateurs de partout au Québec se faisaient une fierté de s’inscrire et d’exposer les plus beaux spécimens de leur jardin lors de multiples concours horticoles de leur région. Ils y participaient en grand nombre et ces activités se voyaient courues et reconnues par la population. Ces espaces devenaient du même coup une vitrine unique pour les compagnies de semences pour publiciser la qualité de leurs produits; surtout si leurs clients raflaient des prix par le biais de leurs marchandises. Les notes de remerciements des gagnants pour l’excellence des semences envoyées se voyaient très souvent inscrites dans les éditions ultérieures du catalogue juste vis-à-vis les catégories de fruits et légumes où les prix avaient été remportés.
Aujourd’hui, il reste peu de concours de ce type par une absence de plus en plus marqué de participants mais aussi par un désintéressement du public. Rien de divertissant devant une belle carotte ou un gros chou-fleur comparativement à un tir de tracteur, n’est-ce pas! Ce n’est peut-être pas pour rien si cette catégorie se voit reléguée dans un coin vide des grosses expositions agricoles, presque à l’abris des regards. On remarque également que les prix décernés reviennent souvent aux mêmes, trop peu nombreux. Non pas qu’ils aient une main plus verte que celles des autres mais parce qu’il n’y a aucune relève. Peut-on appeler encore cela une compétition? Lors d’une discussion avec l’un des gagnants de l’une d’entre elle, celui-ci m’a confié qu’il ne restait que lui et sa vieille tante pour envoyer sa candidature.
Les jeunes n’ont aucun intérêt; tant agriculteur professionnel que jardinier amateur, expliqua t-il.
Que se passera t-il lorsque la vieille tante ne sera plus en mesure de participer? Ne restera bientôt uniquement que ces photographies comme souvenirs.