conserve sirop d'érableEntre 1920 et 1951, lorsque la population souhaitait acheter du sirop d’érable, les seuls contenants disponibles se présentaient sous la forme de gallons en verre ou en métal. Dans les deux cas, il y avait de nombreux inconvénients. Par exemple, une fois ouvert, le contenu des cruchons en verre changeait de goût voire surissait dû à la lumière et à l’exposition à l’air.

De même, comme les gens n’en mangeaient pas chaque jour, on pouvait facilement conserver un gallon pendant plusieurs mois. À cause de la cristallisation, on devait souvent en jeter; un gaspillage inutile d’un produit relativement coûteux.

Source: musée McCord

Source: musée McCord

De plus, durant les années 1940, on avait décelé la présence de plomb dans le liquide à cause des matériaux (chaudières, casseroles, évaporateurs…) soudés par ce même métal. Est-il important d’ajouter qu’en 1941, 25 000 fermes sur les 125 000 au Québec possédaient des érablières, soit 21  248 698 entailles ou 853 érables par établissement… Une grosse industrie.

D’ailleurs, les propos tenus par Jules Méthot, chef de la Division provinciale de l’Acériculture, lors d’une réunion de producteurs et retranscrits dans le Bulletin des agriculteurs d’avril 1951, y faisaient justement allusion.

Nous ne réussirons à conserver et développer les marchés de nos savoureux produits de l’érable que s’ils sont essentiellement purs et présentés dans des emballages répondant mieux aux exigences et ressources des consommateurs.

source: Le Bulletin des agriculteurs. mai 1953

source: Le Bulletin des agriculteurs. mai 1953

Ses affirmations touchaient donc pas mal d’acericulteurs. C’est ainsi qu’après avoir converti l’ensemble des équipements à l’aluminium, il fût conclut que pour répondre à la demande du consommateur, l’utilisation d’une conserve de 26 onces résoudrait à la fois les problèmes de pertes, de conservation et de salubrité.

Toutefois, pour agrémenter l’aspect visuel de cet emballage (format no 2 1/2 et no 2) destiné exclusivement au marché canadien, le Ministère de l’agriculture, en collaboration avec la Division de l’Acériculture, organisa en 1951 un concours amateur tenu à l’Exposition provinciale de Québec. Comme cadre de référence, les propositions devaient illustrer des scènes d’érablières en plus de devoir répondre à des critères esthétiques et artistiques. Qui gagna? Il semblerait qu’à travers le temps, cette information fût oubliée ou du moins perdue. Personne ne se risque aujourd’hui à donner une réponse. Mais tentons de nous y rapprocher.

Conserve sirop d'érable (1951)Dans un premier temps, un article paru le 14 mars 1952 dans le journal « Le Progrès du golfe de Rimouski » et écrit par le Ministère de l’agriculture du Canada relate la description de « ces boîtes artistiquement lithographiées de blanc, de rouge et de vert qui indiquent le poids net, la classe du produit ainsi que le nom de l’empaqueteur« . On peut justement voir ici-contre une publicité en noir et blanc des Producteurs de sirop d’érable de Québec publiée en mars 1953 dans le Bulletin des agriculteurs illustrant la supposée image gagnante. Vous pouvez cliquer pour l’agrandir. C’est drôle mais elle ne ressemble pas réellement à tout à fait à notre fameuse « canne » de nos jours.

imageDe fait, lorsqu’une bonne partie des sources suggèrent qu’il n’y a pas eu de changements depuis ces 60 dernières années, je dresse ici un bémol.

En effet, comment expliquer qu’il existe 4 versions autorisées (voir images ci-dessous)? Y aurait-il eu 4 gagnants en 1951? Que comprendre aussi en comparant deux anciennes conserves de sirop des années 1970. Il y a aussi des différences même avec celles actuelles?

Qui plus est, où sont passés le rouge, le blanc et le vert comme l’affirmait l’article publié dans le Progrès du golfe de Rimouski? Où est également la feuille d’érable comme le montre la publicité de 1953? Les conserves d’aujourd’hui ne sont peut-être pas aussi « vintage » qu’on le prétend. Que comprendre? Le « questionneux » en moi ne relâche jamais. Si vous avez des pistes ou des éléments pertinents, n’hésitez pas à les inscrire dans notre section commentaires.

Pour en savoir davantage sur l’histoire de ce merveilleux produit, consultez le site « J’aime l’érable« .

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Saviez-vous que: Les québécois sont les seuls au monde à consommer du sirop d’érable dans des conserves.