Hier, nous avons reçu un message de Jean-François Lévêque et Guylaine St-Vincent des Jardin de L’Écoumène aux prises avec un problème particulier avec l’Union des Producteur Agricole. Nous croyons important vous retransmettre l’intégral de celui-ci pour « provoquer le débat » et vous montrer une perspective d’un point de vue d’un acteur directement impliqué. À leur invitation, n’hésitez pas à partager leur histoire.
L’UPA traîne un producteur biologique en justice pour qu’il adhère de force à son organisation
Le premier novembre 2013 prochain plutôt que d’exercer mon métier de semencier et de travailler à la réussite de mon entreprise, je devrai me présenter devant les tribunaux afin d’expliquer pourquoi je ne veux pas être membre de l’Union des producteurs agricoles (UPA), qui me force à adhérer à son syndicat et me réclame la somme de 2265.26 $ en «cotisations».
Les raisons pour lesquelles je ne veux pas adhérer à l’UPA sont simples. Étant un producteur biologique je ne veux pas faire partie d’une organisation syndicale dont je ne partage pas la vision. L’UPA prône une agriculture productiviste qui est à l’opposé de ma façon de travailler la terre. Adhérer à ce syndicat, serait pour moi un non-sens et irait dans la direction opposée à tout le travail que j’ai effectué depuis des années.
Le problème serait pourtant simple à régler. En théorie si l’UPA ne me convient pas je n’ai qu’à adhérer à un autre syndicat agricole plus près de mes valeurs. En théorie… Car concrètement c’est impossible. Au Québec il n’y a pas d’alternative au monopole de l’UPA. Bien des agriculteurs ont contesté ce monopole avant moi. L’UPA a serré la vis aux contestataires en obtenant du gouvernement du Québec, la loi 85 en 1995. En bref, cette loi force les agriculteurs à payer leur cotisation à l’UPA pour pouvoir recevoir leur remboursement de taxe foncière agricole…
Nous savons tous que la démocratie s’exprime par le pluralisme et la possibilité de choisir. Le système d’accréditation unique de l’UPA n’offre pas de choix. Les agriculteurs québécois sont les seuls au monde à être privés du droit de choisir leur syndicat. Il est temps de changer ce système dépassé et antidémocratique. Cela est souhaitable et possible. Et je tiens à souligner que ce n’est pas un rêveur déconnecté qui fait cette affirmation, mais un entrepreneur rationnel à la tête d’une PME en pleine croissance, qui créé des emplois dans sa région et contribue à l’économie québécoise. Le tout, dans le respect de la biodiversité et de l’environnement!
À l’heure où le Québec fait un grand ménage dans l’industrie de la construction et dans le monde municipal, pourquoi ne pas en profiter pour donner un autre coup de balai et mettre fin au monopole syndical de l’UPA?
– Extrait du rapport Pronovost (CAAAQ) p.235
«… dans une société démocratique, on peut difficilement justifier le maintien d’un régime qui oblige un groupe de personnes à adhérer à une structure unique d’association, régime qui, au demeurant, ne prévoit aucun dispositif pour vérifier la volonté des personnes d’y adhérer ou d’y maintenir leur participation. Cette situation est malsaine et nuit même à la crédibilité de l’UPA.»
(16-10-13): Nous vous ajoutons le lien audio de l’entrevue fait au 98.5 FM dans l’émission de Paul Arcand qui explique la démarche de ces personnes et la pétition fournie par les Jardins de l’écoumène pour « Rétablir le droit d’association en agriculture au Québec« .
Diane a dit :
Je suis complètement d’accord avec vous ! Mais ce que je ne comprend pas, c’est pourquoi on vous oblige à faire partie de ce syndicat ? Je produit des roses coupée biologiques en serre depuis près de 20 ans. Je reçois du courrier au sujet de l’UPA de temps à autre, mais ne n’en suis pas membre.
Et on ne m’oblige pas à en être membre.
Alors pourquoi VOUS si, comme moi, vous ne réclamer pas les taxes municipales… ?
M Larochelle a dit :
Je supporte votre démarche! et faites connaitre aux nouvelles leur attitude.
Marc Dubreuil a dit :
La raison des remboursements taxtes municipales, c’est pour permettre aux producteurx agricolex de compenser pour leur valeur marchande vs les revenues, pas pour payer une cotisation syndicale obligatoire et unique. L’UPA estime que pour etre producteur il faut etre memebre de l’UPA. Dans le rapport de la commission Pronovost il y avaient plusieurs recommandations intéligentes dont celles de permettre le choix syndicale…….J’espère que les recommandations de commission Charbonneau ne subiront pas le meme sort.
Causette Ladouceur a dit :
C’est à se demander si ce ne serait pas une forme d’ingérence au profit de Monsento! C’est aussi la bataille de Pierre Rhabi.
Louise Mathieu a dit :
Est-ce que les graines l ‘.Ecumene sont ogm?
Michel a dit :
Bonjour Madame Mathieu,
le meilleur moyen de le savoir serait de leur demander.
Bien à vous!
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
patrick Québécois a dit :
C’est ben beau les principes de fonds sur lesquels je donne raisons au contestataire mais, je crois qu’une bonne partie du montant de la cotisations se rembourse avec le crédit de taxes foncières accordé au producteur sinon plus même. Alors le bottom line, c’est le nerf de la guerre. Une fois rentré dans le syndicat aussi, quelqu’un peut y faire valoir sa loi. La tactique du siège est dépassée, c’est l’infiltration qui est la meilleure tactique.