
Johnny Appleseed (photo: http://www.todayifoundout.com)
L’une des figures singulières de l’histoire de la pomiculture américaine est sans contredit John Chapman connu sous le sobriquet de Johnny Appleseed. Dans notre jargon du Québec, on lui aurait reconnu les traits d’un « quêteux ». Original, habillé en haillons, cet homme aux très maigres moyens a littéralement changé à sa manière l’Amérique du 19e siècle. Tout comme le personnage principal du film de Frédéric Back, l’homme qui plantait des arbres, celui-ci plantait… des pépins de pommes.
Pendant des décennies, a travers l’Ohio, l’Indiana et l’Illinois, il en planta des milliers. Il est pertinent de se rappeler qu’en plantant un pépin de pomme, il est quasi impossible d’obtenir une copie du plant-mère.
Par contre, la semence contient la génétique d’une foule de ses prédécesseurs et on ne sait jamais quel genre de fruits le plant développera. En agissant de cette manière, Chapman mit au monde des centaines de variétés adaptées au climat de leur région avec toute une gamme de formes, saveurs, textures, rusticité, etc. Des cultivars qui, dans certains cas, migrèrent jusqu’ici au Québec.
Ainsi, sans domicile fixe, il se promenait inlassablement en semant ici et là sur les terres incultes et enseignant aux gens la manière d’en prendre soin, de les élaguer. La magie de ce geste incita les nouveaux colons à s’installer sur ces terres remplis de pommiers ayant sous la main un moyen de subsistance. L’histoire incita même Walt Disney a créer un court-métrage animé en 1948 intitulé « Johnny Appleseed » (voir ici-bas… en anglais seulement).
C’est donc dire qu’une personne sans instruction, sans le sous ni bien et ni moyen, fût capable, par un geste gratuit et dénué d’intérêt, d’influencer des milliers d’individus. Il pourrait sans aucun doute devenir une source d’inspiration pour tous ceux et celles qui croit qu’on ne peut rien changer.
Aujourd’hui devenu personnage de légende, on s’accorde pour dire qu’il fût l’un des premiers écologistes de notre temps.
Pour en savoir davantage, visionnez le reportage de la semaine Verte du 6 juillet 2013 (La botanique du désir – la pomme – partie 1). Ou encore le musée Johnny Appleseed (en anglais).
Dès que j’ai vu le titre, j’ai pensé au chapitre de Botany of Desire de Pollan! En voyant que vous le citiez, j’étais contente. J’ai adoré lire ce livre et le chapitre sur la pomme est incroyablement instructif. En fait, j’ai un faible pour cet auteur qui nous nourrit si bien de ses écrits sur notre rapport à l’agriculture.
Bonjour Jasmine,
Pour faire du pouce sur ton intérêt, je suggère aux gens de consulter la version complète du vidéo intitulée: botany of desire.
Vous pourrez y apprendre toutes sortes de choses vraiment étonnantes sur les plantes (pommes de terre, cannabis, pommes et la tulipe) et le rapport qu'elles ont entretenues avec l'homme depuis des générations. En anglais seulement.
Merci de ton commentaire… Toujours pertinent.
Michel Richard
POTAGERS D'ANTAN