Seriez-vous prêts à rouler 300 kilomètres pour acheter vos plants de tomates ancestraux? Pour les mordus, la réponse est OUI sans équivoque. Pour les autres, quel élément déclencheur attire ces gens à se rendre si loin?
Parlez-en aux propriétaires de Vickis Veggies, une ferme située à Prince Edward County en Ontario. Depuis quelques années, cette entreprise agricole ajoute une plus-value à sa récolte de tomates en organisant une grande dégustation extérieure. En invitant les amateurs à goûter entre 120 et 240 variétés chaque année, leur « Heirloom Hurrah Tomato Tasting! » génère une rentrée d’argent supplémentaire d’au moins 6 000$ en un week-end. Et ça marche car les gens viennent de partout, jusque de Montréal pour une expérience gustative unique. Sur place, ils achètent bien sûr des tomates hors de l’ordinaire mais ils reviendront l’année suivante chercher les plants en sachant qu’ils les apprécieront. Les propriétaires se rappellent leur première année car ils se sont faits surprendre en écoulant tout leur stock en une seule journée; chose qu’ils extrapolaient faire en 2 jours. À titre indicatif, c’est justement leur vente annuelle de plants de tomates durant ce long week-end (cliquez sur l’affiche ci-contre).
En fait, l’un des facteurs de réussite de ces niches « héritage » très pointues résulte souvent de produits de qualité uniques inclus dans une activité agrotouristique de type « nostalgique ». Qu’est-ce que ça veut dire?
En effet, on voit poindre depuis plusieurs années une tendance du côté de la clientèle « baby-boomers » mais aussi dans le public en général à revenir à leurs racines et aux souvenirs qu’elles génèrent. Les nouveaux retraités veulent se rappeller les saveurs d’antan, les images en noir et blanc, les émotions vécues autrefois. Les jeunes veulent reprendre contact avec une époque moins rapide et toucher à des valeurs véhiculées jadis.
Bref, doit-on se surprendre de ce courant de retour à la terre chez plusieurs citadins, de ces images d’antan véhiculées de la part des magasins d’alimentation pour vanter l’achat d’aliments du Québec (voir ici-haut), des qualificatifs marketing « paysan », « héritage », « heirloom » pour mousser la vente de marchandises de toutes sortes, etc. L’espoir suscité par une expérience de retour dans le passé pourrait donner cet incitatif supplémentaire à se déplacer quelques heures voire quelques jours vers ces points d’intérêts; générant par le fait même une nouvelle forme d’activité économique locale. Qu’en pensez-vous?
Bon congé des patriotes! On revient mardi prochain. Entre-temps, on plantera en masse car la température s’annonce très clémente.