Il y a quelques années, j’animais des groupes destinés aux personnes prises avec de l’incertitude vocationnelle. J’étais en contact avec une foule de personnalités issues de toutes les couches sociales et d’horizons hétérogènes. C’est durant cette période qu’il m’a été donné l’opportunité de rencontrer des « rainbow people ». Rien à voir avec la communauté gaie.

En résumant un peu la philosophie de ces gens, ceux-ci adhéraient à des concepts de paix, d’amour et de liberté. Sans attache fixe, ils peuvaient travailler, par exemple, dans une coopérative agricole en Colombie Britanique durant l’hiver et revenir au Québec au printemps pour poursuivre d’autres occupations liées à leurs convictions profondes du bien-être (plantation d’arbres, animation dans des musées communautaires, production biologique, etc…). Une autre de leurs caractéristiques résidaient dans l’amélioration constante de leur nourriture en ingérant des produits biologiques  sains. L’un d’entre eux m’avait particulièrement impressionné par ses connaissances alimentaires.

En effet, lorsqu’il regardait la liste des ingrédients sur l’emballage, il poussait la réflexion au-delà de l’information sur l’étiquette en décortiquant chacun dans toutes leurs compositions chimiques et/ou naturelles. Il avait aussi développé l’art de lire ce qu’il n’y avait pas d’inscrit fautes de législations adéquates (organismes génétiquement modifiés, produits chimiques utilisée pour faire pousser les fruits et légumes, antibiotiques injectés aux animaux, irradiation des produits importés, etc.). Et laissez-moi vous dire qu’il m’a ouvert les yeux sur ce que j’ingurgitais.

De fait, en croyant bien me nourrir, je répondais simplement aux stimulis et aux messages de nos entreprises alimentaires en me laissant berner par leurs tactiques de marketing et leurs emballages tape-à-l’oeil. Un vrai mouton! Pa r son contact, je suis devenu beaucoup plus averti.

Mon travail m’a donc donné l’opportunité de rencontrer ces personnes qui autrement, ne m’auraient probablement jamais abordés et vice versa. Nous n’avions, pensais-je, rien en commun à prime abord.

Par ailleurs, il y a un comportement implicite selon lequel on a tendance à fréquenter des gens qui nous ressemble. Ça ne vous fait pas penser à de la monoculture, c’est-à-dire à peu près tous pareils? Côtoyer d’autres individus aux valeurs, modes de pensée, croyances diverses m’a fait apprendre sur moi, m’a changé, certainement un peu transformé, sûrement fait grandir, m’a rendu plus objectif dans ma manière de voir la vie, etc. N’est-ce pas les mêmes idéaux qu’on souhaitent concernant la biodiversité des aliments (fruits et légumes); plus résistants, adaptés à leur terroir, meilleurs, etc.. Ne pourrait-on s’en inspirer aussi dans nos relations ?