
Graines de céleri (source: http://www.creapharma.ch)
Connaissez-vous des jardiniers amateurs qui cultivent le céleri? Pour notre part, non et ça fait belle lurette qu’on visite des potagers. Lorsqu’on fait notre épicerie, nous nous désolons souvent de n’y voir qu’une seule variété. Le catalogue de Dupuy & Ferguson de 1932 en dénombrait pas moins de 13 sortes différentes. Une plus grande diversité en inciterait peut-être certains à en planter.
Quoi qu’il en soit, la production de semences de céleri est relativement facile mais demande de nombreuses manipulations car elle est biannuelle. En plus des maladies et des ravageurs, ça explique peut-être pour quelles raisons si peu de personnes produisent des graines.
Pourtant, elles se conservent jusqu’à 8 ans et peuvent être utilisées comme condiment, huile essentielle et dans divers remèdes.
Toutefois, entre 6 et 8 ans, elles perdent leur taux de germination d’au moins 50%. Pour ceux intéressés à produire des semences, il est important de savoir que même si les fleurs du céleri sont hermaphrodites, le céleri à tige (Apium graveolens var. dulce), le céleri-rave (Apium graveolens var. rapaceum) et le céleri-feuille (Apium graveolens var. secalinum) peuvent se croiser entre eux et qu’une distance de 800 mètres est obligatoire pour éviter une contamination croisée. Mais comme il n’y en a tellement peu qui en font pousser, vous ne risquez pas grand chose.

fleurs de céleri (source: http://salmiagondis.over-blog.com)
- Lors de la première année, cultivez votre céleri comme si vous souhaitiez le consommer frais. Pour la plantation, référez-vous aux instructions habituellement inscrites sur le sachet. Il est essentiel d’en planter plusieurs (minimum 7, selon nous) car rendu en automne, vous devrez choisir les plus beaux spécimens en santé répondant aux caractéristiques du cultivar.
- À l’automne, taillez les feuilles et les tiges presqu’au ras du sol. Déterrez le plant mais en conservant la motte de terre humide autour des racines. Replantez-les dans un pot. Faites attention de ne pas les endommager durant le processus.
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Rangez-les dans un abris humide aussi près que possible du 0 degré celsius… en chambre froide par exemple. Vous aurez peut-être à recouvrir les racines de terre supplémentaire. Certains vont même entourer le plant de paille. Ceci pour le protéger si la température descendait sous zéro. Assurez-vous que le plant ne manque pas d’eau durant l’hiver. Faites une vérification de temps à autre.
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Lorsque le printemps sera de retour, éliminez les feuille et les branches en mauvais état si elles ont poussées.
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Sortez vos plants et replantez-les au potager, espacés d’au moins 60 cm (2 pieds). Ils reprendront du tonus et ne soyez pas surpris s’ils deviennent volumineux. À cette étape, des tiges florales sont supposées poindre à partir du sol. Celles-ci devraient mesurer entre 60 et 90 cm (2 à 3 pieds). Certaines variétés pourraient exiger un tuteur.
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La récolte des graines se fait à intervalles irréguliers puisque les semences ne mûrissent pas en même temps. Prenez un sac en papier et secouez-les à l’intérieur. Cela vous facilitera la tâche.
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Inscrivez le nom et l’année de récolte du cultivar sur un sachet en papier que vous conservez dans un endroit sec, sans lumière et au frais.
Bonjour, nous habitons dans le perche, au dessus de la loire donc, nous avons un pied de céleri branche (sur les 6 plantés l annee derniere sur buttes paillées, le seul que les mulots n ont pas tiré par la racine…) qui monte en graines, il mesure bien 1m50…! Nous ne l avons pas du tout rentré en hiver en continuant d en cueillir les feuilles normalement pour nos soupes.
MERCI sincèrement pour votre bel article.
Cependant, pourriez vous avoir la gentillesse d indiquer quelle couleur, sécheresse ou non, doivent avoir les graines lorsqu elles sont prêtes à être récoltées ? Juste lorsque l on secoue et qu elles tombent ? Merci par avance de votre réponse.
Bonjour,
Vous récolterez vos semences lorsqu’elles commenceront à devenir brunâtre.
Il y a de fortes chances toutefois qu’elles ne mûrissent pas en même temps.
Dans ce cas, deux options s’offrent à vous.
A- Vous récoltez les ombelles au fur et à mesure qu’elles sont prêtes au jardin.
B- Vous rentrez les tiges du plant dans un endroit sec et aéré la tête en bas et vous attendez qu’elles soient toutes mûres avant de les récolter. Ça évite ainsi d’en perdre dans le courant du processus car vous pourrez les récolter sur un plastique à l’abris du vent au moment qu’il vous plaira.
Bien à vous!
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
Merci beaucoup pour votre réponse ! C est très gentil.
Cordialement.
Sandrine
Bonjour, je lis votre article fort intéressant, mais fort tard (mars 2020). Malgré tout, peut être que j’aurais la chance d’obtenir une réponse. Ma question est assez simple : est-ce que mes graines de céleri peuvent être hybridées dangereusement ? Vous dites dans l’article que les apium graveolens peuvent s’hybrider entre eux (le dulce avec le rapaceum par exemple). Mais est-ce qu’il peut aussi s’hybrider avec une autre apiacée ? Une carotte sauvage, ou pire une berce du caucase ? Je n’y connais pas grand chose en graine mais j’adore les récolter. Il y a pas longtemps, j’ai eu le même cas de conscience avec des graines de laitues que je crains d’avoir hybrider avec une laitue vireuse (les graines ont super bien germé, ressemblent beaucoup à la laitue grenobloise, mais j’ai peur qu’elle ait les caractères hallucinogènes de la laitue vireuse…).
Si vous avez des infos « scientifiques », ça m’intéresserait énormément, merci.
Bonjour,
Désolé du délai. Je reçois beaucoup de courriels ces temps-ci.
Concernant votre questionnement, les nouvelles recherches tendent à diminuer l’espace d’isolement à 500 mètres. Il est aussi important de savoir que toutes les espèces « d’apium » sont susceptibles de se croiser avec votre variété de céleri. Toutefois, si leur présence n’excède pas 2% de la dimension de votre superficie cultivée, les sources tendent à confirmer leur faible impact sur vos plants-mères. J’espère que ça répond à votre questionnement.
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
Bonjour à tous les jardiniers passionnés.
Après avoir fait pousser des pieds de la variété courante » géant de Prague », j’ai obtenu la deuxième année une grosse récolte de graines. Ces dernières ont très bien germé, et les pieds obtenus de cette deuxième génération sont beaux, mais d’une amertume très puissante, presque immangeables. Y-a-t-il un risque de croisement avec un végétale sauvage de la même famille qui modifierait les caractéristiques gustatives, voir de toxicité de la plante ? Ce phénomène se produit avec les laitues par exemple. L’amertume prononcée peut-elle venir du sol ou de conditions climatiques particulières (climat méditerranéen).