Mûrier blanc (source: http://en.wikipedia.org)
Introduit au Québec via la Chine supposément vers la fin du 18e siècle et ce, pour la production de la soie, le mûrier blanc (Morus alba) s’est rapidement naturalisé un peu partout en Amérique du Nord par l’intermédiaire des oiseaux.
En effet, ceux-ci rafolent de ses fruits et les graines ont été répandues par les déjections car non assimilées par leur organisme.
Par ailleurs, il en existe plusieurs variétés et ce dernier pourrait s’hybrider avec d’autres mûriers sauvages. Sur ce, certains mettent en garde justement sa propagation qui metterait en péril le mûrier rouge (Morus rubra), une espèce indigène qu’on ne rencontrait seulement maintenant qu’au Sud de l’Ontario.
Fruits du mûrier blanc (source: http://www.treecanada.ca)
Ainsi, on retrouve des fruits mûrs blancs, roses, mauves et même presque noirs. Ils sont délicieux mais ils doivent être consommés frais et rapidement. Très appréciés à l’époque par les autochtones, vous devez prendre garde car immatures, ceux-ci contiennent des hallucinogènes. C’est bon à savoir n’est-ce pas!
Qui plus est, utilisé par les entreprises de fabrication de la soie car les feuilles sont très appréciés des vers à soie, d’anciens écrits font état de la facilité à laquelle cette industrie aurait pu s’implanter là où il abondait.
Toutefois, en 1748, Peter Kalm (1716-1779), explorateur et botaniste, explique ses réserves en mentionnant que:
Il ne serait pas utile de mettre sur pied des usines de soie, car la main-d’oeuvre coûte cher (en parlant de la Nouvelle-France). Un homme gagne de dix-huit pences à trois shillings (entre 15 et 20 cents) et davantage pour une journée de travail et les femmes sont payées de façon semblable.
Néanmoins, l’arbre pouvant atteindre jusqu’à 15 mètres de hauteur se cultive facilement jusqu’en zone 3. Préférant les sols très bien drainés, il supporte les sols très pauvres, secs, la pollution et il serait une piste intéressante pour la production de petits fruits dans des régions où il y a des terres incultes. Les fruits servent à la confection de confitures, tartes, gelées, dans des muffins, gâteaux, les pains et les jeunes pousses tendres peuvent aussi être bouillis et mangés comme légumes très savoureux.
Disponible à la pépinière ancestrale à l’adresse suivante: http://www.pepiniereancestrale.com
Potagers d'antan 
Ce n’est pas indigène au Québec, le murier rouge est indigène (et en voie d’extection) en Ontario.
Comment peut-on vérifier si le mûrier blanc peut poser un risque de devenir envahissant dans une zone en particulier? Dans ce cas-ci, les Cantons de l’Est, près de la frontière?
Et compte tenu de ce risque, pourquoi proposer cette espèce, et ne pas plutôt favoriser les variétés indigènes?
Bonjour,
en faisant la lecture d’anciens livres sur la botanique du Québec, il est curieux d’observer que des espèces qu’on considère aujourd’hui « indigènes » tellement elles font parties du paysages, qu’elles ont, en fait, été introduites via d’autres pays. Elles ont acquis depuis ce temps des caractéristiques uniques en s’adaptant à notre climat. C’est notamment le cas du mûrier blanc qui, effectivement n’est pas indigène mais en provenance de la Chine comparé au mûrier rouge (qui lui l’est). Le mûrier blanc s’est naturalisé et s’est hybridé avec la variété « rouge », mettant en péril sa génétique…notamment en Ontario. C’est pourquoi il est considéré comme envahissant puisqu’il prend tranquillement la totalité de l’espace aux détriments de l’autre. On peut ralentir le processus mais difficilement l’arrêter.
Nous sommes, pour notre part, très sensibles à nos variétés ancestrales mais sommes aussi conscients des limites à perpétuer un patrimoine qui pourrait mal s’adapter aux nouvelles conditions climatiques changeantes. Il aurait peut-être été plus avisé de traiter davantage du mûrier rouge. Nous en convenons.
C’est pourquoi, sans nécessairement devenir dogmatique, il est, selon nous, important de laissez le choix au gens.
C’est un peu ça aussi la sélection naturelle.
Merci de votre commentaire.
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN
Le lien sur la pepiniere ancestrale à la fin de l’article ne fonctionne pas.
Lien corrigé.
Merci de votre vigilance.
Michel Richard
POTAGERS D’ANTAN