En levant les yeux aux ciel hier pour observer les bernaches, j’ai réalisé que l’été aussi s’en allait. Ramenant mon regard au potager, ce fût le moment d’admettre que plusieurs de nos attentes s’étaient aussi envolées.
En effet, nous avions semé de nombreuses variétés rares du Québec obtenues par des collectionneurs, des personnes âgées, des sources hors Québec dans l’espoir de les perpétuer pour la postérité.
Malheureusement, pour plusieurs, ceux-ci ne correspondaient pas du tout aux caractéristiques mentionnées dans les anciens ouvrages ou aux récits oraux obtenus; parfois même pas du tout.
Par exemple, un haricot vert est devenu à maturité… jaune… OUPS! Détail important quand même. Une série de courges n’a pas eu la forme et la couleur escomptées. Des semences n’ont pas germées car trop vieilles. Des plants n’ont produit aucun fruit ou ont pris trop de temps pour se développer n’ayant plus la précocité d’antan.
Devant tant de différences, nous nous faisons un devoir d’aviser les personnes (et aussi les entreprises) nous ayant transmis des semences pour leur faire part de nos observations mais aussi leur dire de faire attention si elles décidaient de les partager ou d’en vendre. Ça peut paraît anodin mais ça aide beaucoup à diminuer les faussetés véhiculées.
En 2012, les bernaches reviendront mais nos attentes seront moins élevées.
Chaque saison apporte en nos jardins et potagers son lot de succès, de surprises et de déceptions. Cultiver une variété du semis à la récolte pour cueillir un fruit non conforme à la description est certes, très décevant. Encore plus, lorsque notre but est de protéger la biodiversité d’une variété ancienne. Mais qu’elle joie lorsque le fruit est conforme! Quand l’apparence et le goût correspondent à la description d’il y a cent ans, ou plus, on vit un moment exceptionnel.
Plusieurs variétés anciennes dont les semences sont encore disponibles de nos jours, ont très souvent évolué de récolte en récolte, en perdant certaines caractéristiques essentielles. Parmi la cinquantaine de variétés historiques ou anciennes de tomates que j’ai cultivées cette saison, quatre se sont avérées non conformes. J’espère faire mieux en 2012.
Wow! 50 variétés de tomates, c’est énorme.
En tous cas, vous méritez tout notre respect pour vos efforts à sauvegarder la biodiversité mais surtout, la documenter. Bravo!