Bien que le frère Armand Savignac (voir article du 26 janvier 2011) soit l’un des premiers à avoir fait des croisements pour l’acclimatation de la vigne au Québec, ce sera Joseph-O. Vandal qui permettra de sélectionner la première vigne 100% québécoise adaptée à nos saisons froides.
Diplômé de l’Institut d’Oka en agronomie en 1935, il poursuivra ses études à l’Université McGill (collège McDonald) puis aux États-Unis, plus spécifiquement dans l’État de New-York à l’Université Cornell.
C’est à partir de 1939 qu’il est embauché à l’Université Laval où il sera, entre 1940 et 1969, professeur de génétique. D’abord au boulevard de l’Entente en 1940, puis à partir de 1962 à la Faculté des sciences de l’Université Laval à Sainte-Foy.
Ainsi, il développera toutes sortes de plantes, d’arbustes fruitiers et de cultivars de fruits plus robustes sous notre climat. Travailleur acharné, il souhaite fournir des plants à l’Université Laval et pour ce faire, il construit sa propre pépinière au nord du campus, près du chemin Ste-Foy. Par exemple, son inventaire de 1949 et 1950 montra qu’ il aurait planté plus de 11 000 jeunes plants appartenant à environ 130 espèces. Mais cette pépinière servira aussi à satisfaire ses goûts de collectionneur et son esprit de recherche dont une partie contribuera à l’avancement viticole.
En effet, en 1947, il débute la sélection de cépages adaptés à la viticulture québécoise.

Membres du Conseil des recherches agricoles. Dr G. Gauthier, M. Chevrette, J.O. Vandal, J.A. Ste-Marie, Dr Bernard et, au fauteuil présidentiel, le Dr G. Maheux. Bureau de M. Barré / Neuville Bazin . – 1947 (image: Bibliothèque et Archives Nationales du Québec)
Jusqu’en 1962, parmi les 12 000 semis de vignes produits, il transplantera les meilleurs spécimens à la ferme Deschambault, aujourd’hui le Centre de recherche en sciences animales de Deschambault.
Durant toute sa carrière, il étudiera près de 300 variétés de vignes en provenance de France, des États-Unis et du Canada. À sa retraite, en 1969, une partie des plants transportables prirent le chemin de ses propriétés à Lotbinière. Poursuivant son hobby avec autant de ferveur, ses recherches aboutiront dans les années 1970 à 4 cépages de sa collection suffisamment rustiques et précoces pour être cultivés au Québec: Minesota 78, Léon Millot, Maréchal Foch et Eona.
Entre-temps, il fondera, le 2 novembre 1979, l’association des viticulteurs du Québec avec quelques collaborateurs.