Depuis quelques semaines, je fais le tour du jardin en planifiant les priorités en attendant la fin de cette pluie incessante. L’une d’entre elle m’a sauté aux yeux la semaine dernière. La menthe était revenue. Comment avait-elle réussi à s’en tirer? J’avais tout fait pour la tuer. Étouffée, ébouillantée, arrachée, ré-étouffée, ré-arrachée, elle était encore là. Se pointant le bout des feuilles hors du paillis déposé l’automne passé.
Pour remonter un peu dans le temps, reportons-nous il y a 8 ans. Mon beau père avait de la menthe dans son jardin. Elle était belle, fournie, sentait bonne… Je lui demande une pousse pour mon nouveau potager. Elle fera belle figure chez-moi me suis-je dis. Ce fût l’une des pires erreurs de ma vie de jardinier. JAMAIS! Dites-vous bien NE JAMAIS planter cette vivace sans la contrôler par une barrière souterraine. Elle vous envahira et étouffera toutes les autres plantes de manière exponentielle.
J’avais cru, l’an passée m’en être débarrassée pour toujours mais la nostalgie en moi m’avait dicté d’en garder une bouture. Avec ma nouvelle sagesse, pensais-je, je pourrai la planter dans un pot en plastique épais sans fond (pour le drainage) et ainsi la retenir.
Ainsi, en faisant l’inspection du jardin il y a quelques semaines, quelle ne fût pas ma surprise de voir des repousses de menthe à 2 mètres du pot, commençant même à menacer l’ail planté l’automne dernier.
Déterrant le satané pot, j’aperçus une mince ouverture dans le plastique dû possiblement au gel et dégel successif. Une racine s’était faufilée et avait réussi à fructifier devant tant d’espace et en l’absence de compétition. J’en ai arraché la grosseur du pot et je me doute qu’il en reste un peu dans la terre. Le chauchemar se poursuit. Disons que c’est rendu presque comme un ennemi qu’on se plaît à détester.
Vous comprendez maintenant qu’il est très important de se renseigner sur le comportement d’une nouvelle plante au jardin avant de la planter. Ça vous évitera bien des ennuis.