Je tente depuis des années de convaincre ma conjointe des vertus du lombricompostage, une technique de compostage qui requiert des vers de terre au lieu de la lente décomposition des matières organiques par les micro-organismes du sol.
En effet, après 2 à 3 mois, on peut déjà récolter son compost comparativement à plus d’un an pour le compostage. Un guide du lombicompostage rédigé par le centre d’agriculture biologique du Canada mentionne que
… les fermiers qui utilisent le lombricompost considèrent qu’il est sept fois plus riche que le compost et n’exige donc qu’un septième des quantités habituellement requises.
Mais tous ces bons arguments ne peuvent empêcher ma charmante conjointe de me montrer son dégoût à l’idée de savoir qu’il y a des vers de terre dans sa maison. BEURK. !!! me lance t-elle à la moindre évocation du sujet.
Pourtant, Stéphane Lebel de la ferme Pousse-menu en a fait un métier. La ferme Eugénia en a même fait son principal chiffre d’affaire. Pour qu’il y ait de telles installations, il doit bien y avoir une demande quelque part. J’avoue que, jusqu’à aujourd’hui, l’équipement-maison offert par les entreprises au Québec pour récolter son fumier de vers ne m’avait pas convaincu. Pas mal de manipulation à mon goût. Pas nécessairement le temps de trier mes vers pour récolter le lombricompost. En furetant, j’ai trouvé, selon moi, l’outil idéal qui pourra sûrement mettre à bas la dernière barrière: the worm factory… pouvant être traduit comme l’usine à vers. Cet outil étagé permet le déplacement graduel des vers aux étages supérieures (vers la nourriture) laissant celui du bas sans vers et avec un compost frais.
C’est pas donné: souvent 100 et plu$. Ça fait cher le compost mais en faisant une recherche, 5 livres de compost de vers de terre vaut environ 7.00$. Comme un vers à compost mange l’équivalent de son poids en une journée et que ça en prend moins qu’un compost ordinaire, c’est le temps qui nous fera entrer dans notre argent. Qui plus est, on peut récolter le jus de compost avec le robinet situé à l’avant; un autre super fertilisant concentré. Et puis, ça se multiplie tout seul. 1 livre de vers peut se vendre entre 25$ et 40$ (sans les taxes)
Dans mes vieux jours, peut-être deviendrais-je jardinier-lombriculteur. Pour le moment, je continues mon pitch de vente.
Bonjour Michel,
Je lombricompost (en plus du compost extérieur) depuis 1998 déjà et j’ai développé ma méthode pour que se soit peu dispendieux et peu de travail. Pour ceux que ça intéresse…
J’ai acheté 2 bacs en plastique en grande surface. Je travaille avec 1 à la fois et je me sers du couvercle de l’autre comme plateau d’égoutement (si besoin est). Ces bacs sont peu dispendieux (environ 15$). Il faut les prendre de préférence assez grands, 60 litres et plus, dépendant du nombre de déchets végétals que vous y metterez. Il faut perforer le fond ainsi que le couvercle de plusieurs petits trous. Je mets ensuite un fond de compost acheter en sac (histoire d’éviter d’autres insectes venant de mon compost extérieur) et je transvide mes vers.
Pour se faire, j’attends le mois de juin et je prends une petite demi-heure pour transferer les vers d’un bac à l’autre. Évidemment, je ne les trie pas tous. J’en prends une bonne quantité pour repeupler mon nouveau bac. Je leur mets un peu de nourriture (pas trop pour commencer) et je les laisse tranquille. La population de vers va s’ajuster avec la nourriture qu’on leur donne. L’été, les déchets vont surtout dehors, alors celà donne le temps au vers de s’acclimater à leur nouvel environnement et de se reproduire. Hé oui! ils ne sont pas si stupides et ont leurs petites manies (bien peu je l’avoue…)
Je vide le bac de compost prêt à être utiliser tête en bas (avec les vers qui restent dedans) sur mon tas de compost de 1 an extérieur (c’est un compost jeune). Ce dernier est alors prêt à recevoir des vers de terre (il y en a déjà à cette étape) et ils accélèrent le travail.
À l’automne ou au printemps suivant, les deux sont mélangés et incorporés au potager. J’ai donc un compost extérieur « énergisé » au fumier de vers de terre.
Trucs en vrac:
-Pour accélérer le travail, j’ai un vieux robot culinaire sur le coin du comptoir qui sert à hacher les pelures pour les vers.
– Avant le transfert des vers, arrêter de les nourrir un mois avant. Le fumier sera fin prêt.
-Penser à mettre du « brun » (feuilles mortes) dans le compost sinon vous pourriez voir apparaitre de petits vers blancs. Une bonne dose de « brun » rectifie les choses et les tits vers blancs ne sont pas dandeureux.
-Éviter de surcharger le bac de nourriture, ça évitera l’écoulement des jus et les odeurs possibles. Un 2e bac alors….ou les surplus au compost extérieur.
-Enterrer toujours la nourriture à un endroit différent. C’est pourquoi la superficie du bac importe plus que sa profondeur.
-Les jeunes lombrics sont blancs et ensuite tranparents avant de devenir rougeâtre.
-Si vous voyez des petites boules vertes un tantinet translucides, ressemblant à des raisins, sachez que se sont les oeufs contenant vos futurs ouvriers!
-Et vous les surprendrez même en plein accouplement quelques jours après leur arrivée, histoire d’ajuster la population à vos besoins.
S’il n’y apas de surcharge de nourriture, pas d’odeurs, pas de gazs de décomposition, tout est parfait. Et les petits brassent le compost tout seuls. Juste un petit coup de pouce de ma part lors de l’ajout de feuilles morte.
Voili voilou!
Wow! C’est la première fois qu’on nous écrit un commentaire si long et si instructif.
Nous sommes persuadés qu’il sera très utile pour ceux qui débutent le vermicompostage car les trucs… on en a jamais assez.