Pour perpétuer nos variétés québécoises anciennes, il nous a été primordial d’apprendre l’ABC de la récolte et de la conservation des graines. Aucune multinationale ne nous y a aidé car leur but est de vous tenir otage de leurs plantes hybrides protégés et presque impossible à reproduire.

En effet, une plante hybride (inscrit F1 sur les sachets) est habituellement, un mélange de deux variétés et peut-être même plus, possédant des attributs définis qui, ensemble, produiront un nouveau cultivar.

En simplifiant au maximum, supposons qu’une entreprise horticole souhaite produire une grande fleur à couper rouge pour la fleuristerie. Elle croisera alors une fleur au rouge désiré et une autre avec une tige longue et dure et ce, peu importe la couleur de la fleur. Comme, je vous l’expliquais précédemmnent, je simplifie au maximum. Le but n’étant pas de faire une dissertation sur la génétique mais de donner une base de compréhension.

Cependant, en récoltant les graines du nouveau cultivar, il y a d’énormes chances pour que son instabilité génétique fasse en sorte qu’une caractéristique d’un des deux parents prenne le dessus (le rouge ou la longue tige dure mais pas les deux ensemble). C’est pourquoi, on retrouve le qualificatif « fixé » pour les semences qui reproduiront exactement la même plante lorsqu’on récoltera les semences année après année. Que croyez-vous donc qu’il arrive aux fruits ou légumes? Même chose.

De fait, ce sont des centaines de petits agriculteurs partout dans le monde qui se sont faits berner par certaines multinationales. En acceptant de laisser tomber leurs semences ancestrales pour des nouveaux cultivars plus « performants » (à des montants dérisoires), ces derniers ne savaient pas qu’ils devraient constamment en acheter de ces compagnies puisqu’ils ne pouvaient récolter les semences instables. Ou s’ils le pouvaient, ils étaient freinés par les droits de propriété de ce nouveau matériel génétique. Coincés, ayant perdu leurs semences originales, ils ne pouvaient plus revenir en arrière. Les compagnies les avaient eues et, sans avertissement, ils ont pu augmenter les prix et faire du profit.

Dans les semaines qui suivent, nous tenterons, de vous monter comment il est simple de construire votre propre banque de semences. Si vous ne vous possédez plus, je vous propose une vraie bible « La culture écologique des plantes légumières (2e édition) ». Écrit pour le Québec par un jardinier biologique chevronné, Yves Gagnon, ce fût notre premier livre de références. Je vous le recommande fortement. 296 pages, il se détaille 39.95$ mais vous pouvez l’avoir un peu moins cher chez www.amazon.ca (environ 34.60$ livraison gratuite). Pour les plus petites bourses, « La conservation des semences du patrimoine, guide de production domestique de semences« , un guide de 48 pages au coût de 12.00 frais de transport inclus.