Ma conjointe aime bien la soupe aux pois. J’espère ici que je ne dévoile aucun secret mais disons qu’elle représente à ses yeux son « comfort food ».

Lorsqu’elle me demande de chauffer une conserve la semaine dernière, je suis étonné d’y lire la mention « french-canadian pea soup » du côté anglophone. Mon côté historien s’active et je découvre que vers la fin du 18e siècle le sobriquet « Pea Soup » était attribué par les Anglais aux Canadiens français car ces derniers pouvaient travailler toute une journée  en ne mangeant que de la soupe aux pois.

Ce terme sera transformé avec le temps comme une injure en désignant une personne peureuse, lâche ou poltronne.
En effet, le terme « pissou », aurait été une adaptation de « pea soup » depuis 1880 par les canadiens français.
Qui plus est, le magazine « Protégez-vous« s’est aussi intéressé à cette question et  l’a posé à Anne Yourt, de Campbell du Canada et loin de vouloir s’associer à cette allusion, celle-ci a répondu:

Le nom anglais sur l’étiquette décrit la cuisine régionale d’où provient la soupe et met l’accent sur le style de la recette, qui diffère de celle qu’on prépare à Terre-Neuve, en Allemagne ou aux Pays-Bas.

Comme l’étiquette situe 1918 comme année de référence de leur recette « traditionnelle », je vous transporte en 1932 en vous citant un extrait du bulletin no. 112 du ministère de l’agriculture de la province de Québec:

Le consommateur du Québec préfère un pois jaune, de grosseur moyenne et de cuisson rapide.

On ne s’étonnera donc pas de retrouver encore aujourd’hui un pois de cette couleur dans leur soupe.

Bonne fin de semaine!