La fonction première d’un fruit ou d’un légume n’est-elle pas de « nourrir »? Simpliste comme raisonnement, non!
Pourtant, comment se fait-il qu’il n’y ait pas plus de choix dans les épiceries, les restaurants et les marchés d’alimentation? Depuis le temps qu’on fait des recherches et fournissons des exemples sur ce blogue, ce n’est pourtant pas le choix qui manque il me semble. Et bien la raison est très simple.
En effet, les agriculteurs ne parviennent pas toujours à trouver des débouchées. Croyez-vous qu’il vaille la peine de semer des tomates rares s’il n’y a aucune demande? Qu’ils ont le temps de faire la tournée des magasins pour sensibiliser les consommateurs au goût de cette tomate? De prendre le risque de ne rien vendre et tout jeter? Le feriez-vous? Nous non plus! Trop risqué! C’est pourquoi, on se retrouve encore et encore avec les mêmes céleris, piments, patates, etc. Mais tranquillement, ça change.
De fait, il existe maintenant un outil formidable en français pour jumeler producteurs et chefs cuisiniers: Provender. Depuis 2013, cette compagnie québécoise, créée par Caithrin Rintou, Jeff Aldrich et Kyra Kristof, jumelle deux partenaires naturels en facilitant offre et demande via un marché virtuel. Pour le moment, près de 100 restaurants et 200 fermiers y sont membres… et ce n’est qu’un début. Par exemple, le fermier prend des photos de ses récoltes disponibles et les publient sur le site. Par la suite, les chefs passent leurs commandes directement en sélectionnant les produits souhaités. Les denrées sont livrées habituellement le lendemain. Wow! Fraîcheur garantie! Un petit vidéo ici-bas (en anglais seulement…. c’est pas ma faute!) vous démontre le processus de la terre à l’assiette.
Avec cette curiosité qu’on maintenant les clients de restos pour les nouveautés, textures, goûts et curiosités, ainsi que le désir des chefs de travailler de nouvelles matières, il devient plus facile d’offrir de la diversité; réduisant du même coup le gaspillage. En 2015, une nouvelle fonction appelée « menu planning » ou « potager personnel » offrirait aux propriétaires de restos de publier des demandes spéciales aux cultivateurs pour l’an prochain; leur permettant de prévoir à l’avance ses semailles et ses revenus. En ciblant des besoins très spécifiques concernant légumes anciens, indigènes ou exotiques (dont l’offre est habituellement rare ou irrégulière), le « projet favorisera la biodiversité et ramènera la culture d’aliments oubliés au Québec ». Et réduisant ce perpétuel questionnement sur les débouchés et revenus.
En attendant que le projet franchisse éventuellement une autre étape (pas encore dans les cartons de l’entreprise) en rejoignant le consommateur, le concept est tellement intéressante qu’un financement de 800 000$ leur a été octroyé en 2014 pour conquérir les marchés de l’Ontario et des États-Unis.
Le gars dans le video, y se déplace pour livrer 10$ de rabiole, hahaha, sérieusement… j’pense que j’vais rester au paniers pour un bon moment.
A reblogué ceci sur Incroyables Comestibles Salaberry-de-Valleyfield.