
André Grelin et son brevet d’invention (Images: odysseebio.com)
Le vrai printemps se pointe enfin. Un de mes anciens professeurs d’université, Jacques Limoges, prétendait qu’il existe 6 saisons au Québec: l’hiver, l’été, l’automne chaud, l’automne froid, le printemps froid et le printemps chaud. Nous voici donc aux portes du printemps chaud. Pour les jardiniers et agriculteurs, cette période de l’année rime avec les labours. Ainsi, j’ai cru pertinent de vous entretenir d’un de mes outils préférés découvert il y a presque 20 ans: la grelinette. Elle m’accompagne tout le long de la saison de jardinage (entre mars et novembre). Elle me permet d’aérer la terre sans la retourner comme le ferait un motoculteur. Cela préserve l’écosystème du sol. Quasi sans entretien outre le nettoyage annuel et le huilage des manches, elle se transporte partout, économise mon dos, sans consommation d’énergie, durable (vous l’aurez à vie) et évidemment une facilité d’utilisation extrême. Ceci en fait un instrument privilégié en agriculture biologique, notamment en micro-agriculture biointensive mais aussi pour tous les petits espaces. Voici justement ici-bas une vidéo de 30 secondes dans laquelle on voit Jean-Martin Fortier, un jardinier-maraîcher populaire au Québec, en faire une démonstration. On se sert de son poids pour planter les dents dans la terre et les bras pour rehausser la motte. Pas mal moins fatiguant.
Dans mon cas, je dois me rappeler d’alterner mes coups de jambes sinon courbatures assurées le lendemain matin. De soulever quelques coups, ça va mais des centaines de fois, comme chez-moi, ça donne des crampes.
Par ailleurs, derrière la simplicité de ces outils, on oublie trop souvent la persévérance et l’ingéniosité de leurs inventeurs. Dans ce cas-ci, on attribut le crédit à André Grelin, horticulteur et pépiniériste français (son fils, Olivier. L’histoire débute réellement en 1928 lorsque André Grelin inaugure son entreprise d’horticulture et pépinière à Arbin, près de Chambéry. En 1956, il gagne le 1er prix du concours Lépine pour son invention.
- Olivier Grelin (image: Olivier Born)
Toutefois, ce n’est qu’en septembre 1963 que son brevet fût officiellement enregistré auprès de l’Office européen des brevets, sous la référence FR1378114. À partir de 1984, le brevet tombe dans le domaine publique et vous en retrouvez maintenant un peu partout offerte surtout par de petites entreprises. Achetez local et encouragez vos petits fabriquant.
Depuis cette époque, 3 types de grelinette sont apparus:
- À 3 dents: Pour les petites surfaces (50 à 100m carré) ou pour les travaux intercalaires de binage après des semis ou des plantations, rosiers, sous les arbres, massifs, rosiers ou les haies.
- À 4 dents: Pour les moyens et grands espaces. Parfait pour le travail en terrain de toute nature et même en friches. Suggérée pour les terres lourdes et plus facile à manipuler pour les personnes avec moins de force physique.
- À 5 dents: Pour les grands espaces en sol léger. Déconseillé pour les sols lourds car les manches risques de s’abîmer, voire fendre.
Le petit-fils d’André-Grelin, Thibault, a pris la relève de l’entreprise Graines Grelin Frères et il vous fait la démonstration de ces trois déclinaisons ici-bas. Pour ma part, après de nombreux commentaires partagés avec de fervents vendus à cet instrument, deux principaux bémols: le prix et les poignées. Ici au Québec, pour un modèle à 4 dents, on s’en tire rarement en bas de 200.00$ canadiens. Mais, si bien entretenue et surtout, bien utilisée, elle vous durera toute une vie. Habituellement, l’instrument est de bonne qualité. Là où le bât blesse souvent se situe au niveau des poignées.
En effet, les modèles proposés ont très souvent des manches qui, lorsque le sol devient moins travaillé, nous donne la désagréable impression qu’ils vont casser si on force trop. Dans mon cas, j’ai eu la chance d’acheter la mienne d’un vieux bricoleur aujourd’hui décédé ayant réglé ce problème. Les manches sont ainsi plus large à la base faisant augmenter le poids de l’instrument mais je n’ai jamais eu cette impression de sentir le manche vouloir craquer. D’autres commentaires négatifs recueillis proviennent aussi de la fixation du manche à la base fourchue. Elle aurait tendance à se détacher car mal vissée. Bref, pour le prix, mieux vaut payer un peu plus cher pour de la qualité au lieu de se retrouver avec un instrument médiocre en voulant épargner un peu.

Les manches de ma grelinette après un gros travail dans le jardin.
PS. WordPress a changé son interface pour l’écriture des articles. J’en suis à me l’approprier entre le jardin, le boulot, la vie familiale, les demandes et les imprévus. Soyez indulgents sur la mise en page. Bonne semaine!
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