Avec des records de chaleur pulvérisés au Québec en 2018, il devient difficile de croire qu’en 1816, ce fût l’opposé. Appelée l’année sans été, on croit aujourd’hui qu’une telle « plaie d’Égypte » fût attribuable aux éruptions volcaniques du Mont Tambora sur l’île de Sumbawa en Indonésie survenues entre le 5 et le 15 avril 1815. Éjectant des tonnes de poussières volcaniques dans l’atmosphère, l’impact perturba tellement l’équilibre météorologique qu’il détruisit l’été suivant les récoltes du nord-est des États-Unis, celles de l’est du Canada (Bas-canada) et de l’Europe septentrionale.
Dès mai 1816, le gel tua les semis. Au mois de juin, deux blizzards situés dans l’Est du Canada et en Nouvelle-Angleterre emportèrent dans la mort de nombreuses personnes. Presque 30 centimètres de neige tomba sur la ville de Québec durant ce mois-là. Avec d’autres phénomènes météo de même nature pendant l’ensemble de la saison estivale, on comprend qu’il devint très difficile de faire pousser quelques récoltes que ce soit; tant pour les humains que pour le bétail. Si on se fit aux écrits, on vit de la glace sur les lacs et les rivières d’aussi loin vers le sud qu’en Pennsylvanie et cela en juillet et en août. Partout dans les régions touchées, la famine, la mort d’animaux et de personnes, le froid, l’immigration massive vers des régions plus clémentes et l’arrivée de maladies contagieuses me font dire qu’au fond… on était pas si pire que ça.
J’ai parfois la nostalgie de cette époque ou l’on prenait le temps de vivre à son rythme