Bouillage de l’eau d’érable (source: musée McCord)
Agathe de Saint-Père (1657-1748), aussi appelée Seigneuresse Madame de Repentigny, figure parmi les personnages méconnues de l’histoire du Québec. Souvent mentionnée dans les anciens écrits comme une femme d’affaires redoutable, on lui doit, outre la mise sur pied de la première manufacture de tissus au Canada et l’invention de la catalogne, la commercialisation du sirop d’érable grâce à l’amélioration de sa technique de fabrication.
En effet, la méthode rudimentaire autochtone consistait à récolter la sève d’érable à l’aide d’entailles dans lesquelles on insérait une « goutterelle » (aussi nommée « coin » ou « goudrille ») juste au-dessus d’un « cassots » d’écorce ou d’un pot en terre cuite. Une fois récoltée, on la faisait geler pour ensuite enlever le couche de glace formée sur le dessus et en concentrer la saveur; cela a quelques reprises. Ce « sirop d’érable » non concentré, nommé en langue autochtone « pimi », servait surtout à humidifier leurs yeux pour contrer l’effet d’assèchement de la fumée des feux dans leurs habitations et comme liquide fortifiant pour le corps.
Toutefois, grâce à la venue des chaudrons en fer, la technique de bouillage de l’eau d’érable utilisée jusqu’à la fin du 19e siècle, s’améliora beaucoup. On l’exécutait à l’extérieur suspendu à un tronc d’arbre et, en un seul printemps, deux hommes pouvaient confectionner près de 200 livres de « sucre du pays ». On l’acheminait en grande partie en Europe à l’élite française où il fera son entrée à la Cour du roi Louis XIV sous forme de bonbons qu’on faisait fondre dans la bouche car on le considérait, entre autre, par les médecins de l’époque, comme un médicament. Et pour cela, il devint très populaire et tout aussi attendu chaque année. Plus tard, pour diminuer la perte de la chaleur et protéger la cuisson, on construira des abris. Ainsi naquit ce qu’on appellera aujourd’hui « la cabane à sucre ». Pour en savoir davantage sur l’histoire de l’érable, consultez le site des producteurs et productrices acéricoles du Québec. Bonne partie de sucre!
Très intéressant merci
Coco Otis
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la neige était rare, photos tres originales.